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26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 00:00

 

26 NOVEMBRE

 

IV.

S Sirice, pape (383-399) : il travailla avec s.Ambroise contre les hérésies, notamment celles de Helvidius et Bonose de Naïssus, selon qui la Mère de Jésus aurait eu plusieurs enfants.

V.

Stes Magnance et Maxima, vierges près d'Auxerre ; la première venait de Civitavecchia. 

S Basle (Basole), ermite près de Verzy ; il fit surgir une source miraculeuse.

?

S Just, près de Limoges, ami et disciple de s.Hilaire.

VII.

S Alypios Stylite, moine ; il aurait vécu debout quatre-vingt-cinq-ans, puis couché sur le côté quatorze ans, et serait donc mort plus que centenaire ; il est invoqué par les femmes stériles.

VIII.

S Martin de Corbie, bénédictin, chapelain de Charles Martel, invoqué contre la goutte.

X.

S Konrad, évêque à Constance, canonisé par Calliste II.

S Nikon le Métanoïte : il répétait sans cesse "μετανοειτε", en Crète puis à Sparte.

XII.

S Bellino, évêque à Padoue, assassiné à Fratta Polesine.

S Ponce de Faucigny, abbé de Chanoines Réguliers à Abondance, retiré à Sixt.

XIII.

S Silvestro Gozzolini, abbé à Monte Fano, fondateur d'une douzaine de monastères, et d'un ordre voisin des Bénédictins, les Silvestrini.

XIV.

Bse Delphine, épouse de s.Elzéar de Sabran, très jeunes époux près de la montagne du Lubéron, tertiaires franciscains ; ils ne consommèrent jamais leur mariage ; Elzéar est commémoré le 27 septembre.

XVI.

Bx Hugh Taylor et Marmaduc Bowes, prêtres anglais martyrs, béatifiés en 1987.

XVII.

S Lucantonio (Umile) Pirozzo, convers franciscain à Bisignano, souverainement humble (umile), mystique, canonisé en 2002.

XVIII.

S Leonardo de Porto Maurizio, missionnaire franciscain.

S Innocent, chef de la mission de Pékin, créée par l'Eglise russe et qui échoua, puis évangélisateur de la Sibérie méridionale, premier évêque à Irkoutsk.

XIX.

SS Tôma Ɖinh Viết Dụ et Daminh Nguyễn Vǎn Xuyên, prêtres dominicains tonkinois, canonisés en 1988 et fêtés le 24 novembre.

Bse Gaetana Sterni, jeune vénitienne veuve à dix-neuf ans, fondatrice des Filles de la Divine Volonté, au service des pauvres, béatifiée en 2001.

XX.

B Giacomo Alberione (1884-1971), piémontais, fondateur de la Société de Saint-Paul et de la congrégation des Filles de Saint-Paul, créateur de plusieurs revues, pour la diffusion du message chrétien, béatifié en 2003.

Siricius, pape

384-399

 

Le pape Sirice succéda à Damase 1er, et fut ainsi le trente-huitième pape.

Son père, romain, s’appelait Tiburtius.

Siricius avait débuté sous le pape Libère et servi sous Damase.

Il fut occupé par différentes questions, tant en Occident qu’en Orient, validement aidé et conseillé par l’alors évêque de Milan, saint Ambroise.

En Occident, il adressa à l’évêque de Tarragone un document qui commence ainsi : Nous portons le fardeau de tous ceux qui sont chargés ; ou plutôt c’est le bienheureux apôtre Pierre qui le porte en nous. L’expression est heureuse pour illustrer la fonction du Primat romain.

Dans la question du priscillianisme, Sirice se prononce contre le supplice des priscillianistes, mais accepte leur conversion et demande aux évêques espagnols de recevoir les pénitents.

En Orient, Sirice (et Ambroise) travaillèrent à la pacification lors du schisme de Mélèce d’Antioche ; le pape condamne ensuite l’hérésie d’un certain Bonose, évêque de Naïssus dans les Balkans, qui prétendait que Marie avait eu d’autres enfants que Jésus-Christ.

Il y eut aussi une fameuse diatribe entre saint Jérôme et Rufin à propos d’Origène ; Sirice prudemment ne voulut pas s’immiscer dans cette querelle exégétique : il respecta Jérôme, mais ne condamna jamais Rufin.

Sirice ordonna trente-deux évêques, trente-et-un prêtres et seize diacres, et procéda à la dédicace de la basilique Saint-Paul-hors-les-murs.

Il mourut le 26 novembre 399, après un pontificat de près de quinze ans et fut inhumé au cimetière de Priscilla, sur la via Salaria.

Son successeur fut saint Anastase 1er.

Saint Sirice est au Martyrologe romain depuis 1748, le 26 novembre.

 

 

Alypios Stylite de Hadrianopolis

522-640

 

Alypios naquit vers 522  à Hadrianopolis (Bithynie ou Paphlagonie, Asie Mineure). Il avait une sœur, Maria.

Il avait trois ans, quand sa mère, veuve, le remit à l’évêque Théodore. Celui-ci le fit étudier.

A la mort de l’évêque, son successseur, un autre Théodore, continua à s’occuper d’Alype, qui fut désigné par tous pour l’économat de l’église.

Alypios fut ordonné diacre.

Mais son désir était de partir pour l’Orient afin de se faire moine. Sa mère l’encouragea. Il partit sans bruit, mais on remarqua bien vite son absence : on le rattrapa à Euchaïta, au tombeau de s.Théodore, le plus célèbre pèlerinage du pays, le jour de la fête du Saint (?).

Ramené à Hadrianopolis, il apprit dans une vision que c’était aux Lieux Saints qu’on trouvait le chemin de la sainteté. Il s’y rendit et chercha un endroit au sud de Jérusalem, dans la montagne, mais l’eau manquait. Il creusa et trouva une source. Il demanda alors à l’évêque local de venir bénir son oratoire, mais l’évêque, faisant semblant d’approuver, donna par derrière l’ordre de boucher la source, pour forcer Alypios à se rapprocher de la ville.

Alypios s’établit dans un désert voisin, parmi des tombeaux hantés par des démons. Il monta sur un de ces mausolées en ruine, qui était surmonté d’une colonne portant un taureau-lion. Avec un levier en fer, il fit culbuter ce monstre qu’il remplaça par une croix. Deux Saints lui apparurent en songe ; on découvrit plus tard leurs reliques.

L’évêque devait aller saluer l’empereur et prit avec lui Alypios, son diacre. Mais tandis qu’on s’embarquait à Chalcédoine, Alypios se cacha dans l’oratoire de Sainte-Bassa (v. 21 août), proche du rivage. Il s’y endormit et sainte Euphémie (v. 16 septembre), l’illustre patronne de Chalcédoine, lui ordonna en songe de rentrer dans sa patrie. Il obéit. Il construisit un oratoire en l’honneur de sainte Euphémie. 

Il avait alors une trentaine d’années. Des anciens lui suggérèrent de vivre un temps dans une cellule : pendant deux années, il dut lutter contre les démons qui l’assaillaient. Ils s’enfuirent quand on procéda à la dédicace de l’oratoire Sainte-Euphémie.

Des foules affluaient vers le solitaire, car il était d’une affabilité encourageante. Pour se donner un peu de répit, il monta sur sa colonne. On avait ajusté des planches en forme de toit. Alypios restait debout comme une statue, en proie aux intempéries. Les démons le tracassaient. Un jour, il demanda à sa mère une hache, et abattit son abri de planches. La mère se désolait, puis comprit qu’il souffrait pour le Christ, s’établit dans une tente au pied de la colonne, donnant aux pauvres ce qui eût été nécessaire pour leur entretien à tous deux. Les démons s’enfuirent enfin.

Des fidèles se groupèrent au pied de la colonne : une femme de distinction nommée Euphémie, Eubula, la première supérieure du groupe des femmes ; Marie, sœur d’Alypios. Il y eut un monastère pour elles, et un autre pour les hommes. La mère d’Alypios s’était jointe aux nonnes, mais sans prendre l’habit. Après une vision, elle se décida à le demander à son fils. La psalmodie s’élevait là dans le désert vers Dieu jour et nuit. Le stylite s’unissait aux chœurs des reclus entourant sa colonne, des moines et des religieuses.

On racontait qu’une lumière descendait sur le saint. Il prévoyait l’avenir et guérissait les malades, toujours de bon conseil, pacifiant, miséricordieux. Un jour, il jeta sa tunique à un mendiant, et se gela tant qu’un reclus ne lui eut pas porté secours. Le prestige du maître était tel que l’on confia à quelques-uns de ses disciples les églises sans pasteur.

Après cinquante-trois ans de station verticale sur la colonne, il fut paralysé en partie : ses pieds, valides quatre-vingt-cinq ans, étaient comme morts. Il se coucha sur le côté et vécut ainsi les quatorze dernières années de sa vie, gêné par un ulcère. 

Il mourut plus que centenaire, à cent-dix-huit ans, si les dates avancées sont correctes.

Tous voulaient toucher son corps. Un possédé fut libéré sur sa tombe.

Maintenant encore, il est invoqué par les femmes stériles.

Saint Alypios Stylianos est commémoré sous ce nom le 26 novembre dans le Martyrologe Romain.

 

 

Konrad de Constance

900-975

 

Konrad (ou Conrad) naquit vers 900 à Altdorf (Stuttgart, Allemagne SO), d’une famille illustre et avait (au moins) un frère.

Il reçut sa formation à l’école cathédrale de Constance.

Ordonné prêtre, il fut chanoine de la cathédrale et, en 934, devint évêque de Constance, consacré par Ulrich de Augsburg (v. 4 juillet).

Avec désintérêt pour les biens de ce monde, il échangea ses terres contre celles de son frère, qui se trouvaient plus proche de Constance ; ce n’était pas un avantage pour lui, mais cela lui permettait d’être personnellement plus proche des habitants et de s’occuper lui-même des pauvres qui s’y trouvaient.

Konrad bâtit ou réfectionna les églises. Il s’inspira beaucoup des basiliques romaines et fit construire une église Saint-Paul devant Constance, comme à Rome celle de Saint-Paul-hors-les-Murs, une autre près de la cathédrale, dédiée à saint Jean-Baptiste, comme celle du Latran, également celle de Saint-Laurent, qui n’existe plus aujourd’hui.

L’hiver 961-962, il accompagna l’empereur Otto 1er pour son couronnement à Rome ; il fit trois fois le pèlerinage de Jérusalem.

Konrad mourut à Constance le 26 novembre 975, son dies natalis au Martyrologe.

Le pape Calliste II (le pape français né à Quingey) canonisa Konrad en 1123, durant le 2e concile de Latran.

 

 

Nikon le Metanoïte

930-998

 

Nikon naquit vers 930 à l’est de l’actuelle Turquie, non loin de la Mer Noire, de parents fort aisés.

Méprisant les richesses du monde, Nikon quitta la maison et s’en vint au monastère de Chrysopetro, qui se trouvait plus à l’ouest. 

Il resta là pendant douze ans, se sanctifiant et approfondissant la théologie.

Il dut quitter son monastère parce que son père le recherchait ; sur le point d’être rejoint, il implora la Sainte Vierge, qui le fit passer de l’autre côté d’un fleuve, de sorte que le père et le fils ne purent que se saluer de loin et poursuivre leur route chacun de son côté.

Nikon se mit à parcourir les villages en proclamant partout : Convertissez-vous, en grec : Metanoïte ; c’est là l’origine de son surnom habituel.

En 961, il passa en Crète, récemment reprise par l’empereur aux Sarrasins ; la population était déjà passée aux habitudes musulmanes, et Nikon s’empressa d’annoncer son habituel Metanoïte. Ce ne fut pas un succès immédiat, loin de là, mais tout de même les Crétois furent touchés par le don prophétique de Nikon, qui lisait dans les cœurs, et dont la vie ascétique était si impressionnante. Les conversions se multiplièrent.

En 968, Nikon passa en Grèce : Péloponnèse, Béotie, Athènes, Sparte enfin. Il y construisit trois églises, dédiées au Sauveur, à sa Mère et à sainte Kyriaki (v. 6 juillet), ainsi qu’un monastère.

Ces travaux s’accompagnèrent de miracles. Nikon put remuer une pierre énorme que personne n’arrivait à déplacer ; il changea en bon vin la piquette qu’on avait apportée pour les ouvriers ; d’un geste, il allongea une colonne trop courte, qui risquait de compromettre tout l’édifice ; un certain Ioannis, qui s’était opposé farouchement à ces travaux, fut mystérieusement frappé d’une mort subite. 

Un fanatique d’une sorte de jeu de paume s’obstinait à jouer durant la sainte Liturgie ; Nikon sortit et le rappela à l’ordre ; l’autre le menaça, mais ne put reprendre le jeu, car son bras fut subitement paralysé : il dut venir demander pardon à l’Homme de Dieu.

En 996, quand les Bulgares envahirent le Péloponnèse et menacèrent Corinthe, le stratège, impuissant et de plus malade, appela Nikon, qui accourut, le guérit et le rassura pour l’avenir.

Sentant approcher l’heure de sa mort, Nikon rédigea un testament, qui était plutôt un ultime appel à la conversion. Au dernier jour, il se fit porter dans le vestibule du monastère pour adresser au peuple une ultime supplique, recommandant à tous de pratiquer l’humilité, l’hospitalité, l’amour fraternel ; de rejeter l’envie, la jalousie, la fornication ; de savoir pardonner facilement ; de confesser leurs fautes à un ministre de Dieu.

Nikon pria encore, et s’endormit dans le Seigneur, le 26 novembre 998.

Beaucoup d’autres miracles encore suivirent cette mort ; Nikon fut le Saint le plus populaire dans tout le Péloponnèse.

Saint Nikon le Metanoïte est commémoré le 26 novembre dans le Martyrologe Romain.

Bellino Bertaldi de Padoue

† 1147

 

Bellino était archiprêtre de la cathédrale de Padoue (Italie NE), fidèle au nouvel évêque, élu et consacré par le pape lui-même.

Exilé par le parti impérial vers 1110, il réussit cependant à ramener dans l’ordre l’archidiacre Pietro. Il s’efforça de réformer la vie des chanoines et de reconstruire la cathédrale, détruite dans un tremblement de terre en 1117. 

 En 1127, il fut cependant élu évêque de ce siège.

Fidèle à sa mission, il visita les paroisses du diocèse, travailla à reconstituer le patrimoine de l’Eglise là où il avait été détourné. Il favorisa les écoles, l’émancipation des serviteurs, tant sur les terres épiscopales que sur celles des seigneurs.

Il se peut que l’un d’eux se soit irrité de cette vague de «libéralisme». En 1147, des sicaires l’assassinèrent, à Fratta Polesine (Rovigo), dans le voisin diocèse d’Adria, alors qu’il voyageait vers Rome.

C’est peut-être à la suite du forfait de ces «enragés», que Bellino fut invoqué contre la rage.

Il aurait été canonisé en 1153, et son culte reconnu en 1446.

Le Martyrologe le commémore au 26 novembre.

 

 

Ponce de Faucigny

1100-1178

 

Né vers 1100, Ponce était de la noble et puissante famille de Faucigny (Savoie). Son père s’appelait Rodolphe ; un des frères de Ponce s’appelait Ardutius, qui devint évêque à Genève ; un autre Aimon.

Aîné des enfants, Ponce devait faire la carrière des armes, ou prétendre à un bénéfice ecclésiastique important. En réalité, vers vingt ans, il entra chez les Chanoines réguliers d’Abondance (Chablais), dont il révisa les constitutions. Il eut l’astuce d’y ajouter une sorte d’abrégé de ces constitutions, que les Chanoines devaient apprendre par cœur.

En 1140, sur un terrain cédé par Aimon de Faucigny, il fonda une maison à Sixt. L’endroit, que les connaisseurs appellent un affreux désert, se trouve près d’une petite rivière appelée Nant-Sec, qui déborda, emportant toutes les fragiles cellules. Les Chanoines reconstruiront mieux : les locaux existent toujours, là où l’on voit l’actuelle église et l’Hôtel de l’Abbaye. Ce prieuré devint abbaye en 1144, et le premier abbé en fut Ponce. (Plus tard, vers 1167, une nièce de Ponce, Adélaïde de Faucigny, installa une communauté d’Augustines à Sixt, qu’elles quittèrent pour Châtillon sur Cluses, dont le climat était moins rude).

En 1154, Ponce fit ériger en abbaye le prieuré d’Entremont.

En 1171, il fut nommé abbé à Abondance et, en 1172, érigea en abbaye la maison de Granval (diocèse de Besançon) : en réalité, Abondance avait autorité sur Sixt, Entremont et Granval.

Après tous ces soucis juridiques, auxquels s’ajoutaient des soucis de santé, Ponce se démit et reprit sa place de simple religieux au milieu de ses confrères, à Sixt.

C’est là qu’il mourut, le 26 novembre 1178. La fontaine de la place de Sixt s’appelle Fontaine de l’Abbé Ponce. «Elle donne santé à ceux qui en boivent», est-il écrit et la tradition rapporte que Ponce, en s’y désaltérant, changea l’eau en vin. Cette fontaine fut le lieu de nombreux miracles concernant les yeux ou l’estomac, la fièvre ou le rhumatisme.

Mieux : une femme possédée avait été délivrée de plusieurs démons, sauf un ; celui-ci ne put être chassé que lorsque cette pauvre femme vint s’agenouiller au tombeau de Ponce.

Saint François de Sales (v. 28 décembre), qui l’avait en grande vénération, fit ouvrir son tombeau pour prélever des reliques.

Le culte du bienheureux Ponce fut reconnu en 1896.

 

 

Silvestro Gozzolini

1177-1267

 

Silvestro, né vers 1177 à Osimo (Marches, Italie E), était le fils de Ghislerio di Jacopo, un juriste, et de Bianca Ghisleri.

On l’envoya étudier le droit à Bologne dans l’espérance qu’il aurait pu seconder son père, puis lui succéder. Mais le jeune homme trouva bien mieux à faire : délaissant la science mondaine, il s’intéressa à la théologie, qu’il étudia à Padoue. Il en revint en 1208, titulaire du doctorat.

Son père, fort mécontent de la tournure des événements, rappela son garçon et le tint quasi enfermé chez lui comme un domestique, et pendant dix années.

Mais Silvestro pouvait se rendre à l’église ; le clergé le remarqua et l’aida à compléter ses notions de théologie ; bref, Silvestro fut ordonné prêtre (1217). 

Il n’hésita pas à dénoncer la conduite désordonnée de l’évêque.

Lors d’un enterrement (1227), il revit dans la fosse ouverte un sien parent, qui avait été un bel homme, admiré dans le monde. Ce spectacle dégoûtat définitivement Silvestro du monde ; de nuit, avec un compagnon, il quitta la maison paternelle et gagna le maquis de la Rossa, à Grotta Fucile, là où était mort saint Romualdo (v. 19 juin).

Puis, dérangé par des visites, il s’isola davantage sur le Monte Fano : il y détruisit un reste de temple païen ; là, son seul compagnon fut un loup, du moins pendant quelque temps, car des compagnons le rejoignirent bientôt. Avec eux, Silvestro construisit un petit ermitage (1231), qui fut l’origine de douze monastères, abritant en moyenne chacun une quarantaine de moines, sous la règle bénédictine.

Ce fut durant la construction de ce premier ermitage ou monastère que se vérifièrent deux miracles fameux, par la prière de Silvestro : une poutre trop courte se trouva allongée à la bonne dimension, et un énorme rocher put être déplacé grâce à sa soudaine légèreté. Par ailleurs, Silvestro eut la réputation de prophète et thaumaturge.

Silvestro ne se nourrissait que d’herbes sauvages et d’eau ; il dormait à terre. On l’appela pour prêcher dans les environs.

Silvestro fut aussi l’heureux bénéficiaire d’une grâce unique dans l’histoire : la Sainte Vierge lui aurait donné l’Eucharistie. 

C’était comme une nouvelle branche de l’Ordre bénédictin, dit des Silvestrins. En 1233 fut fondé un monastère de moniales silvestrines.

Cette branche fut approuvée par le pape en 1247. Grâce à Silvestro, l’Ordre bénédictin se revitalisait par cette fondation nouvelle, qui se développa avec force.

Silvestro mourut à Monte Fano le 26 novembre 1267, fut mentionné au Martyrologe dès 1598 et célébré dans l’Eglise universelle en 1890.

L’Ordre silvestrin eut des maisons jusqu’en Amérique, à Ceylan et en Australie.

 

 

Elzéar de Sabran

1285-1323

Delphine de Signe

1282-1360

 

Voici une histoire de couple vraiment exceptionnelle.

Elzéar de Sabran naquit au château de Roubians, à l’est d’Avignon, près de Cabrières d’Aigues. Sabran est une terre de Languedoc, et les nobles parents d’Elzéar, Ermangaud de Sabran et Laudune d’Albe, possédaient là la Tour d’Aigues et Cucuron.

Jeune, Elzéar fut écolier à l’abbaye Saint-Victor de Marseille.

De son côté, Delphine (ou Dauphine) de Signe naquit vers 1282 à Puy-Michel, dans la proche montagne du Lubéron. Elle fut fiancée à quatorze ans à Elzéar. Son désir était de refuser énergiquement, mais un père franciscain lui conseilla d’accepter cette union avec un si saint garçon.

Le mariage fut célébré après deux ans de fiançailles, alors que Delphine avait une quinzaine d’années, et Elzéar treize seulement. La fête passée, ils furent conduits à leur demeure de Ansouis. 

Delphine exposa le soir même à Elzéar son profond désir d’une vie totalement chaste, et proposa à son mari de faire avec elle le vœu de chasteté. Elzéar, qui était déjà fort avancé dans la vertu, n’était cependant pas encore prêt pour une décision si radicale.

Une maladie de Delphine l’aida à faire le pas ; dans la prière, son désir de pureté grandit, ses passions s’éteignirent et tous deux firent devant leur confesseur ce saint vœu de chasteté, se mettant en même temps dans les rangs du tiers-ordre franciscain.

De jour, sous leurs vêtements de noblesse, ils portaient la haire ; de nuit, ils se flagellaient et priaient ensemble. Delphine ne toucha son mari que pour lui laver la tête ou, s’il était malade, pour lui tâter le pouls. Elzéar passa son temps dans la pratique des bonnes œuvres, visitant et soignant les malades, distribuant des aumônes.

En plus, Elzéar avait disposé que les gens de sa maison fussent assidus à la messe quotidienne. En plus il exigeait de ses officiers de veiller à ce qu’on vive chastement et de bannir les sensuels et les impudiques.

On dut séjourner quelque temps en Italie, où le comté d’Ariano (Naples) était venu en héritage à Elzéar. Il dut y retourner en 1317, car il y était nommé maître justicier pour l’Abbruzze citérieure. Là encore, le règlement était exigeant : Toutes (les femmes) devront être vierges, veuves, chastes. Quant aux hommes, qu’ils soient nobles ou domestiques, il leur faudra vivre chastement et honnêtement.

Une autre mission l’envoya à Paris comme ambassadeur extraordinaire pour arranger un mariage princier. Mais Elzéar mourut à Paris, le 27 septembre 1323, à trente-huit ans.

Delphine apprit la nouvelle mystérieusement (ou mystiquement ?) avant même l’arrivée du messager. Elzéar lui apparut un an plus tard en lui reprochant doucement son chagrin. Citant le psaume 123, Elzéar lui disait joyeusement : Le filet est rompu, nous sommes libérés !

Delphine continua une vie active, administra encore quelques temps ses domaines, et s’en fut à Naples pour y vivre dans la pauvreté totale. Elle trouva un logement de toute misère et alla mendier. 

Elle passa les quinze dernières années de sa vie en Provence, à Apt. Elle sortit de son silence pour ramener la paix entre des factions, elle créa une sorte de caisse rurale mutuelle, où l’on prêtait sans intérêt.

Elle s’éteignit le 26 novembre 1360, et fut enterrée près de son mari à Apt.

Elzéar fut canonisé en 1369, par Urbain V qui était son filleul.

Delphine, elle, est restée bienheureuse, et comme telle est inscrite au Martyrologe du 26 novembre, tandis que saint Elzéar est commémoré le 27 septembre.

 

 

Marmaduke Bowes

?-1585

 

Monsieur Marmaduke Bowes était un noble gentleman catholique, né à Ingram Grange (Yorkshire, Angleterre).

Avec son épouse, il avait élevé ses enfants dans la foi catholique.

La persécution s’étant déclenchée, il hébergea des prêtres, dont le jeune abbé Hugh Taylor, qui fut la première victime de cette persécution (voir notice au même jour).

Pour éloigner les soupçons des autorités et protéger les prêtres, Marmaduke simula une soumission à l’Eglise gouvernementale.

Qui le trahit fut le précepteur des enfants. Marmaduke fut arrêté avec son épouse et le père Taylor, et jeté en prison.

Condamné à mort pour avoir commis le crime d’héberger un prêtre, Marmaduke devait être, comme dit la formule juridique anglaise, «pendu, éviscéré et écartelé».

Au moment d’être exécuté, Marmaduke confessa haut et fort sa foi catholique inébranlable.

Si l’abbé Taylor fut le premier prêtre victime de cette persécution, Marmaduke fut le premier laïc à en souffrir.

Il mourut le 26 novembre 1585, et fut béatifié, en même temps que l’abbé Taylor, en 1987.

 

 

Hugh Taylor

1559-1585

 

Hugh naquit vers 1559 à Durham (Angleterre).

Il vint à Reims en 1582 pour étudier au Collège anglais et fut ordonné prêtre en 1584.

Revenu dès 1585 dans son pays, il ne put exercer le saint ministère que quelques mois. Il fut en effet le premier prêtre arrêté lors de la persécution lancée par la reine Elizabeth contre les ministres catholiques.

Condamné à mort, l’abbé Hugh Taylor fut «pendu, éviscéré et écartelé» (selon la formule établie), à York (Yorkshire), le 26 novembre 1585 (cette date est sans doute une erreur du Martyrologe Romain : une étude approfondie précise que ce fut le 25 et non le 26).

Hugh Taylor est l’un des Martyrs anglais qui furent béatifiés en 1987.

 

 

Lucantonio Pirozzo

1582-1637

 

Luca Antonio vit le jour le 26 août 1582 dans un foyer très chrétien, à Bisignano (Calabre, Italie S), de Giovanni et Ginevra Giardino, qui le firent baptiser sous le nom de Lucantonio.

A quatre ans, il reçut la Confirmation. Depuis, ayant entendu de son papa que les Anges au Ciel répètent sans cesse Sanctus, sanctus, sanctus, il se retirait souvent dans un coin silencieux pour répéter les mêmes mots.

Quand il accéda à la Communion, il se retirait les chaussures ; il n’allait travailler aux champs qu’après avoir assisté à la Messe.

Son curé le mit durement à l’épreuve pour observer sa réaction ; il le «gronda» vertement, le traita d’hypocrite, le priva de l’Eucharistie, mais le garçon restait le même, pieux, modeste, serein. Aussi le curé le fit inscrire dans une confraternité mariale, espérant qu’il servirait d’exemple aux autres membres.

Dieu l’appela à son service : Lucantonio entendit cette invitation par trois fois. Sa mère, d’abord hésitante, le bénit et il se présenta chez les Frères Mineurs de Dipignano, d’où le Provincial l’envoya commencer son noviciat à Misuraca.

Le novice s’adonna à des pénitences rigoureuses, dormant à terre, et peu, jeûnant souvent au pain et à l’eau, acceptant tout ce qu’on lui faisait faire et même les injustes reproches, avec une âme égale (car les Supérieurs voulaient ainsi le mettre à l’épreuve) ; mais on lui refusa son admission à la profession… parce qu’il ne pouvait pas réciter par-cœur la règle franciscaine ! Tout triste, Lucantonio alla prier devant l’image de la Sainte Vierge, qui lui apparut et le réconforta. En effet, le lendemain, il put réciter toute la règle, et fut admis, avec le nom de Frate Umile, Frère Humble.

Dès lors, on l’envoya à Bisignano, où comme jardinier, il découvrit au fond du jardin une petite grotte avec une belle source d’eau. Il s’y retira souvent pour prier. Le Démon vint souvent aussi le maltraiter, de sorte qu’il portait des traces de ces coups sur le visage pendant plusieurs jours.

On ne pouvait ignorer ces manifestations, qui suscitèrent des curiosités, mais aussi la dévotion des gens : on vint sonner au monastère pour voir le Frate Umile, pour lui demander de prier, pour obtenir des grâces. Ce mouvement ininterrompu agaça les supérieurs, qui firent plusieurs fois changer de couvent le Frate Umile : Cosenza, Dipignano, San Lorenzo del Vallo, San Marco, Pietrafitta, Figline, Rossano.

Dans ses déplacements, on observa maintes fois qu’il traversa à pieds secs des rivières en crue, que la pluie ne le mouillait pas ; il en fit même profiter à un compagnon de voyage.

Un Visiteur apostolique le mit à l’épreuve et l’envoya au jardin sans aller à la Messe. Au moment de l’élévation, il resta avec sa pioche les bras en l’air, et fut soulevé au-dessus d’un arbre ; le Visiteur vint lui ordonner de travailler et Umile s’y remit à l’instant. Une autre fois, durant une extase devant l’image de la Mère de Dieu, on dut le transporter et l’enfermer pour éloigner la foule qui se pressait de tous côtés ; le fait fut aussi observé par le vicaire général du diocèse, qui tenta même de brûler les mains et les pieds du Frère, pour vérifier qu’il n’y avait rien de diabolique : en revenant à lui, le Frère eut les mains et les pieds absolument nets de toute brûlure. Etc…

Un autre frère devint jaloux de la notoriété d’Umile. Il tenta de le pousser hors de la fenêtre : brusquement apparurent deux hommes qui protégèrent le Frère. Umile se «vengea» à sa façon : il pria pour ce pauvre frère jaloux et homicide.

Frate Umile connut des extases, pénétrait les cœurs, annonçait des événements, obtenait des guérisons ; après sa mort, il apparut à des malades et les guérit ; l’eau de sa grotte fut miraculeuse.

Le pape Grégoire XV voulut le connaître et le confia au monastère franciscain de Rome. Quand ce pape fut très malade et abandonné des médecins, Umile lui annonça au contraire la guérison ; mais un an plus tard, quand le pape sembla n’avoir qu’une légère indisposition, Umile lui annonça la mort prochaine, qui advint effectivement. Umile resta à Rome sept années et obtint la permission de retourner à Bisignano.

Il chercha à voyager «discrètement», car les populations voulaient le voir, le toucher, lui couper un morceau de son manteau, aussi s’embarqua-t-il à Salerno ; mais à son arrivée à Scalea, même les canons saluèrent sa présence.

La dernière année de sa vie, Umile fut frappé de spasmes, convulsions et grandes douleurs, sans jamais perdre son sourire. En octobre 1637, on le découvrit dans sa grotte gisant à terre et tout en sueur, et on le reporta dans sa cellule ; le mal augmentait. Le 1er novembre, fête de tous les Saints, il participa tranquillement à toutes les cérémonies du jour festif. Les jours suivants, il retomba dans cet état d’agonie, et s’éteignit le 26 novembre 1637.

Il fut béatifié en 1882 et canonisé en 2002.

 

 

Leonardo de Porto Maurizio

1676-1751

 

Leonardo est le nom sous lequel on connut ce Saint très populaire. Il reçut au baptême les noms de Paolo Gerolamo (Paul Jérôme), au jour de sa naissance qui eut lieu le 20 décembre 1676.

Son père, Domenico, était capitaine au cabotage, et avait cette exigence de ne jamais prendre de femmes à son bord, sauf une seule exception, où alors il laissa partir son bateau et fit à pied le trajet de Gênes à Porto Maurizio, quelque cent-dix kilomètres.

La maman, Annamaria Benza, mourut quand l’enfant n’avait que deux ans. Domenico alors se remaria avec Maria Riolfo, dont il eut quatre enfants, mais qui aussi s’occupa très bien de son garçon adoptif.

Un incident de l’enfance - que l’on monterait en épingle aujourd’hui - marqua Paolo Gerolamo pour toute sa vie : étant sur la plage avec d’autres camarades, il fut invité à quelque jeu obscène par un capitaine qui débarquait à ce moment-là ; l’enfant s’échappa et courut le plus vite qu’il put remercier la Sainte Vierge de l’avoir préservé du mal.

Adolescent, il vint à Rome chez un oncle pour étudier : il fréquenta le Collège romain et la Minerve, apprit un peu de médecine. Il fréquentait la congrégation des Douze Apôtres, organisée par les Jésuites, à l’image de l’Oratoire de Filippo Neri : un cercle d’amis chrétiens qui se retrouvaient pour jouer, pour s’instruire, mais aussi pour catéchiser les plus jeunes. Paolo Girolamo s’inscrivit d’ailleurs aussi à l’Oratoire de Filippo Neri, qui était canonisé depuis un demi-siècle. Il lisait volontiers l’Introduction à la Vie dévote de saint François de Sales, lui aussi canonisé tout récemment.

Paolo Gerolamo rencontra un jour deux religieux, tête rase, pieds nus, pour lesquels il éprouva un certain enthousiasme : il les suivit et aboutit au couvent de Saint-Bonaventure, un couvent de franciscains réformés (ceux qu’on appela en France les récollets). Son oncle n’était pas trop content de cet attrait, mais le papa accepta.

Ces franciscains réformés étaient issus de l’espagnol saint Pedro de Alcántara (v. 18 octobre), canonisé en 1669. Le noviciat se faisait à Santa Maria delle Grazie, près du mont Gennaro, en Sabine, où Paolo arriva en septembre 1697.

Le 2 octobre suivant, il revêt la bure franciscaine et prend le nom de Leonardo. Un an plus tard, il fait la profession.

Ses études de préparation au sacerdoce se font à Rome, où il découvre et admire saint Bonaventure et le bienheureux Duns Scot, deux théologiens franciscains (v. 15 juillet et 8 novembre).

Leonardo a un dessein dans son cœur : partir missionnaire en Chine et y recevoir le martyre, ou bien dans la vallée de Lucerne, où sont nombreux les partisans de l’hérésie calviniste. Mais sa Chine sera l’Italie, où il devra se donner corps et âme pour la conversion des âmes. S’il ne mourut pas du martyre, on peut dire qu’il fut consumé par un martyre intérieur, dans une lutte inlassable contre l’erreur.

Leonardo est ordonné prêtre en 1703. Son premier «poste» fut l’enseignement de la philosophie au couvent de Saint-Bonaventure à Rome. Bientôt malade de phtisie, il séjourna quelque temps dans son pays natal, où il supplia la sainte Vierge : Rends-moi la santé et je serai ton missionnaire, dévoué corps et âme à te convertir les peuples. Il guérit en effet et jouit d’une santé solide pendant presque un demi-siècle qu’il passa à prêcher.

En 1709, il est chargé d’inaugurer un nouveau couvent à Florence : Saint-François de la Rencontre (dell’Incontro).

Il commença à écrire des sermons, des méditations sur la Passion du Christ, où déjà il préconisait la dévotion du Chemin de Croix. Toute l’Italie le vit prêcher, et susciter de très nombreuses conversions. Il savait impressionner : il se couronnait d’épines et saignait, il se flagellait. Sa parole était simple, forte aussi, car il avait la voix claire et sonore, et sa science l’aidait à trouver les mots justes pour convaincre. 

Une de ses missions retentissantes fut l’île de Corse, où une prédication de six mois fit cesser les violences, où les antagonistes se réconcilièrent et surent pardonner, du moins pendant un certain temps. Peut-être qu’un nouveau Leonardo y serait le bienvenu aujourd’hui…

Il répandit trois dévotions en particulier : au saint Nom de Jésus, à la sainte Vierge, au Chemin de Croix. Il introduisit à Rome l’usage de prier trois Pater et trois Ave le vendredi à quinze heures, l’heure de la mort de Jésus-Christ en croix ; il répandit l’habituelle salutation «Sia lodato Gesù Cristo» (Loué soit Jésus-Christ). On lui doit aussi la diffusion de la dévotion des Trois Ave Maria, qu’il recommandait de prier chaque jour comme «minimum» pour obtenir le salut éternel.

Leonardo se fatiguait, s’épuisait, mais continuait. L’âge et la faiblesse finirent par le vaincre. Il put encore célébrer à Foligno le 23 novembre 1751, malgré la fatigue : Une messe vaut mieux que tous les trésors de la terre, dit-il. Il arriva au couvent romain de Saint-Bonaventure, content de rendre le dernier soupir ici.

Il s’éteignit le vendredi 26 novembre 1751, jour qui est son dies natalis au Martyrologe. 

Il fallut douze soldats pour canaliser le défilé et maintenir l’ordre devant le corps. Leonardo fut béatifié en 1796, et canonisé en 1867.

Ce grand prédicateur fut nommé missionnaire apostolique, et patron des missionnaires en pays catholiques.

Tôma Ɖinh Viết Dụ

1783-1839

 

Tôma naquit vers 1783 à Phú Nhai (Nam Ɖịnh, Vietnam).

Son père était un homme profondément croyant, très adonné à la méditation silencieuse, au point qu’on l’appelait le Bruno du Vietnam (par référence au Fondateur des Chartreux, v. 6 octobre).

Tôma semble avoir eu la vocation à la vie religieuse dès le berceau.

Il entra chez les Dominicains et fut ordonné prêtre en 1814.

En mars 1839 il fut arrêté juste après avoir célébré la messe. Il s’était déguisé en jardinier.

Sommé de marcher sur la croix, il refusa énergiquement. On lui mit la cangue au cou, des chaînes aux mains et aux pieds. Il fut plusieurs fois battu de quatre vingt-dix coups une première fois, trente coups par deux fois, d’autres fois vingt coups, avec des insultes moqueuses.

Il subit ensuite la prison : pendant plus de six mois, il portait des chaînes et des fers, souffrant de la faim et de la soif, par une chaleur irrespirable. Tôma montra une patience inaltérable.

Ses parents vinrent le visiter. Sa mère pleura en le voyant si maigre. Mais le père Tôma répliqua qu’il pouvait bien supporter lui aussi des souffrances, après ce qu’avait supporté Notre Seigneur.

Après ces longs mois de prison, le père Tôma fut condamné à être décapité, pour avoir propagé la religion catholique.

Peu avant l’exécution, le père Tôma fut rejoint par un autre prêtre, Ɖaminh Nguyễn Vǎn Xuyên, dominicain aussi ; ils se donnèrent réciproquement l’absolution.

Le jour de l’exécution arriva. Les deux prêtres furent conduits sous escorte solennelle, chargés de lourdes chaînes, au milieu d’une foule considérable.

Parvenus sur le lieu de l’exécution, les prêtres s’agenouillèrent et prièrent encore un peu, les yeux levés au ciel.

Ils furent décapités à Bầy Mẫu (Hanoi), le 26 novembre 1839.

Tous deux ont été proclamés bienheureux en 1900, et saints en 1988.

La fête liturgique de tous les Martyrs vietnamiens est au 24 novembre.

 

 

Ɖaminh Nguyễn Vǎn Xuyên

1786-1839

 

Ɖaminh (Dominique) naquit vers 1786 à Hưng Lập (Nam Ɖịnh, Vietnam).

Il entra chez les Dominicains et fut ordonné prêtre.

Le père Ɖaminh fut condamné à être décapité, pour avoir propagé la religion catholique.

En prison, il retrouva le père Tôma Ɖinh Viết Dụ, dominicain aussi ; ils se donnèrent réciproquement l’absolution.

Le jour de l’exécution arriva. Les deux prêtres furent conduits sous escorte solennelle, chargés de lourdes chaînes, au milieu d’une foule considérable.

Parvenus sur le lieu de l’exécution, les prêtres s’agenouillèrent et prièrent encore un peu, les yeux levés au ciel.

Ils furent décapités à Bầy Mẫu (Hanoi), le 26 novembre 1839.

Tous deux ont été proclamés bienheureux en 1900, et saints en 1988.

La fête liturgique de tous les Martyrs vietnamiens est au 24 novembre.

Gaetana Sterni

1827-1889

 

Née le 26 juin 1827 à Cassola (Vicenza, Italie N), Gaetana vécut toute sa vie avec sa famille à Bassano del Grappa, un bourg voisin.

Le papa, Giovanni Battista, administrait les biens d’une famille vénitienne, et vivait avec son épouse Giovanna Chiuppani, et leurs six enfants.

C’est en 1835 qu’il emménagea à Bassano. Une série d’épreuves s’abattit sur le foyer : l’aînée, Marguerite, mourut à dix-huit ans ; le papa mourut aussi après une pénible maladie ; Francisco, un frère, quitta la famille en quête d’aventure artistique ; la situation économique de la famille devint précaire.

Gaetana grandissait près de sa mère, pleine de foi et d’enthousiasme pour la vie.

Elle accepta d’épouser, à seize ans, un veuf qui avait trois enfants, Liberale Conte. La joie de Gaetana fut parfaite, d’autant plus qu’elle fut bientôt enceinte. Mais la tristesse devait encore s’abattre sur Gaetana, qui perdit bientôt et son mari et l’enfant tant attendu.

Ce n’était pas tout : la famille de Liberale l’accusa, lui retira ses enfants et l’obligea à retourner chez sa mère ; Gaetana avait alors dix-neuf ans.

Mais elle accepta l’épreuve avec grandeur d’âme ; elle consola ses enfants et les aida à accepter la séparation, tout en défendant leurs droits. Elle pardonna et mit tout en œuvre pour obtenir la réconciliation de toute la famille.

Dans la prière, elle comprit clairement que Jésus-Christ allait être son unique époux. Son confesseur l’encouragea et elle essaya le noviciat chez les Sœurs canossiennes de Bassano, pendant cinq mois seulement.

En effet, dans la prière, elle fut avertie que sa mère allait mourir, ce qui arriva ; aussi dut-elle quitter le couvent pour aller s’occuper de ses petits frères et sœurs orphelins.

Au milieu de beaucoup de difficultés, soucis économiques et maladies, Gaetana continua sa mission familiale pendant cinq années. Bientôt, toujours guidée par son confesseur, elle se sentit toujours plus attirée par les pauvres et les nécessiteux, chose qu’elle avait déjà pressentie au même moment que la mort de sa mère. La vue d’un pauvre lui remettait à chaque fois à l’esprit cet «appel».

Finalement, seulement pour faire la volonté de Dieu, elle s’offrit à vingt-six ans à l’hospice de Bassano pour s’occuper des pauvres : ils étaient là, plus de cent, victimes d’une vie déséquilibrée, souvent même vicieuse, et elle se mit à leur service jusqu’à la fin de sa vie.

Elle accepta les tâches les plus humbles et difficiles pour secourir ces pauvres malades et vieillards, veillant les moribonds, toujours avec douceur et patience.

Elle avait l’âge du Seigneur, trente-trois ans en 1860, quand elle s’offrit en donation totale d’elle-même à Dieu, s’abandonnant uniquement à la volonté divine. C’était, sans qu’elle l’eût voulu, le début d’une nouvelle famille religieuse, qui s’appellerait les Filles de la Divine Volonté.

En 1865, elle reçut ses deux premières «filles». Elles se dédièrent au soin des malades de l’hospice, et aussi à leur domicile.

En 1875, l’évêque donna une première approbation. La Congrégation se répandit sur les trois continents d’Europe, Afrique et Amérique.

Gaetana mourut le 26 novembre 1889 et fut béatifiée en 2001.

 

 

Giacomo Alberione

1884-1971

 

Giacomo (Jacques) naquit le 4 avril 1884 à Fossano (Piémont, Italie), quatrième des six enfants d’une famille de paysans chrétiens. Très tôt il ressentit l’appel au sacerdoce.

Après un déplacement de la famille à Cherasco, Giacomo fut aidé et assisté par le curé de cette localité : il entra au séminaire d’Alba à seize ans.

C’est à la fin de cette année 1900, lors d’une longue méditation devant le Saint Sacrement qu’il entendit très fortement en son cœur un appel à aider l’Eglise par les moyens modernes (alors nouveaux) de la typographie. Animé par le zèle de l’apôtre Paul, il avait pris conscience de l’utilité de ces «médias» pour diffuser la doctrine chrétienne.

Après ses études de philosophie et l’obtention du doctorat en théologie, il fut ordonné prêtre (1907), et nommé vicaire à Narzole.

Directeur spirituel et professeur au séminaire, il eut aussi à prêcher dans plusieurs paroisses du diocèse.

En 1914, il ouvrit une typographie avec deux adolescents (Desiderio Costa et Torquato Armani), qu’il appela Piccolo Operaio (Petit Ouvrier).

En 1948 mourra prématurément un de ses jeunes collaborateurs, Timoteo Giaccardo, qui sera béatifié en 1989 (et fêté le 24 janvier).

Pour réaliser son vœu, il fonda plusieurs congrégations féminines, et plusieurs revues. L’ensemble de ces fondations constitue la Famille paulinienne, qui compte aujourd’hui des milliers de personnes dans le monde : Italie, Brésil, Argentine, Etats-Unis.

Les congrégations fondées par don Alberione sont : 

  • les Filles de Saint-Paul (1915) avec Teresa Merlo ;
  • les Sœurs Disciples du Divin Maître (1924), avec Scolastica Rivata, pour l’apostolat eucharistique et ligurgique ; 
  • les Sœurs de Jésus Bon Pasteur (1938), ou Pastourelles, pour l’apostolat direct en paroisses, en collaboration avec les Prêtres ; 
  • les Sœurs de Marie Reine des Apôtres (1957), pour les vocations et les instituts de vie séculière consacrée ; 
  • l’institut de Jésus-Prêtre ; 
  • l’institut de Gabriel Archange ; 
  • l’institut de Sainte-Marie-de-l’Annonciation ; 
  • l’institut de la Sainte-Famille ; 
  • l’Union des Coopérateurs Pauliniens ; 
  • l’Union des Coopératrices Pauliniennes.

 

Les publications qu’il fonda ne sont pas moins nombreuses : 

  • Vita Pastorale (Vie Pastorale, 1912), pour les prêtres ;
  • La Domenica (le Dimanche, 1921), pour les paroisses ; 
  • Il Giornalino (Le petit journal, 1924), pour les jeunes.
  • Famiglia Cristiana (Famille Chrétienne, 1931), le très fameux hebdomadaire ; 
  • La Madre di Dio (La Mère de Dieu, «pour révéler aux âmes la beauté et la grandeur de Marie», 1932) ;
  • Pastor bonus (mensuel en langue latine, 1937) :
  • Via, Verità e Vita (Vie, Vérité et Chemin, 1952), mensuel pour la connaissance et l’enseignement de la doctrine chrétienne ; 
  • La Vita in Cristo e nella Chiesa (La Vie dans le Christ et dans l’Eglise, 1952), pour faire connaître la liturgie ;
  • Abundantes divitiæ gratiæ suæ (Les abondantes richesses de sa grâce), qui sera comme une histoire de la famille paulinienne, à l’usage de ses membres.

 

Il publia d’autres ouvrages : Appunti di teologia pastorale (Notes de théologie pastorale, 1912), La donna associata allo zelo sacerdotale (La femme, associée au zèle sacerdotal, 1911-1915), Via Humanitatis (Le Chemin de l’Humanité, 1947).

Don Alberione participera quotidiennement aux sessions du Concile Vatican II entre 1962 et 1965, saluant particulièrement le décret Inter Mirifica, sur les instruments de communication sociale comme outils d’évangélisation.

Il sera reçu par le pape, qui l’estimait beaucoup.

Il s’éteignit à Rome le 26 novembre 1971, son dies natalis au Martyrologe.

Il a été béatifié en 2003.

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