Anna Maria Tauscher van den Bosch
1855-1938
Fille d’Hermann Traugott Tauscher, pasteur luthérien, Anna Maria naquit à Sandow, dans la partie de l’Allemagne qui se trouve maintenant en Pologne, le 19 juin 1855. La maman d’Anna Maria, Pauline, était luthérienne aussi, mais très mariale en même temps, et c’est pour cette raison qu’elle fit donner ce nom à sa fille lors de son baptême (c’est le grand-père, lui aussi pasteur, qui la baptisa le 24 juillet suivant). Anna Maria aura deux autres petites sœurs.
En 1862, Hermann fut nommé à Arnswalde, où Anna Maria accompagna sa mère dans la visite des pauvres et des malades. Puis Hermann fut nommé à Berlin.
Anna Maria fut envoyée avec sa sœur dans une maison des “Frères Moraves”, à la campagne, pour reprendre des forces. En 1872, son père la rappela à Berlin pour sa confirmation. Mais Anna Maria ressentait de plus en plus d’incompatibilités avec le luthéranisme ; on lui dit justement qu’elle avait un esprit catholique.
En 1873, elle refusa un parti qu’on lui présentait en vue du mariage, provoquant la colère du grand-père.
En 1874, mourut la maman d’Anna Maria, qui dut s’occuper de la maison. Puis son père se remaria.
Elle se mit, avec quelques compagnes, à confectionner des objets au profit des missions. Elle devint directrice d’une maison de malades psychiâtriques.
Elle se convertit au catholicisme en 1888, mais sans abjurer le luthéranisme, car, dit-elle, elle n’y avait jamais adhéré, pas même une heure. Son choix aboutit à une rupture avec son père, qui ne voulut plus la recevoir.
Elle désirait entrer chez les Carmélites, mais comprit que ce n’était pas vraiment sa voie. Ayant perdu sa place de directrice, elle erra, trouva une place de dame de compagnie. En voyant dans la rue des enfants, surtout italiens, qui traînaient là après un travail harassant, elle décida d’ouvrir un refuge pour sans-abris, la Maison pour les sans-maison (1891), dans la Pappelallee 91, à Berlin, qui abrita jusqu’à cent-vingt enfants. Elle prit le nom religieux de Maria Teresa de Saint-Joseph, mais ne pouvant obtenir de l’archevêque l’autorisation de porter un habit religieux, elle partit aux Pays Bas, où elle fut admise dans la famille carmélitaine.
Beaucoup de maisons seront ouvertes sous son impulsion. Il y en aura jusqu’à cinquante-huit lors de sa mort en 1938, avec plus de mille religieuses.
Toutes ses maisons prirent le nom de “Maison de Saint-Joseph” : à Sittard aux Pays-Bas, à Crémone en Italie, et à Rocca di Papa près de Rome, où elle établit sa “maison-mère”.
Elle fit les vœux religieux avec quelques compagnes et fonda ainsi une nouvelle congrégation, agrégée au tiers-ordre de Notre-Dame du Carmel, les Sœurs Carmélites du Divin Cœur de Jésus (1906).
Les Sœurs essaimèrent en Amérique.
Au lendemain de la première guerre mondiale, la maison de Rocca di Papa sera expropriée sous le prétexte qu’elle appartenait à des Allemands. On se replia donc à Sittard.
Mère Maria Teresa y rédigea les Constitutions.
Elle mourut le 20 septembre 1938, son dies natalis au Martyrologe, tandis qu’elle est localement fêtée le 30 octobre.
Elle a été béatifiée en 2006.