Stephanus X, pape
1057-1058
Frédéric de Lorraine était le fils de Gozelon 1er et Junca. Il avait un frère aîné, dont le petit-fils serait Godefroy de Bouillon.
Frédéric fut à l’école Saint-Lambert de Liège, où il devint chanoine puis archidiacre.
De passage, le pape Léon IX (v. 19 avril) le remarqua, en fit son chancelier à Rome, et l’envoya auprès de Michel Cérulaire à Constantinople, pour traiter de la réunion de l’Eglise grecque à l’Eglise latine. Malheureusement, la mission échoua, et Léon IX était mort au retour de Frédéric (1054).
Ce dernier alla alors frapper au Mont-Cassin, dont il devint abbé (1057). Le nouveau pape, Victor II, heureux de ce choix, compléta l’élection en créant aussi Frédéric cardinal.
En juillet 1057, Frédéric prenait possession de son titre à Rome, lorsqu’on annonça la mort du pape Victor II. On le consulta pour le nouveau pape : il donna cinq noms, mais le clergé se prononça unanimement pour Frédéric lui-même, à qui on imposa le nom de Stephanus, car on fêtait saint Stephanus 1er ce 2 août 1057.
On admet qu’en français, c’est le nom d’ Etienne qui prévaut, mais en Italie, c’est plutôt Stefano. Les papes ne se sont jamais appelés Etienne, ni Stéphane.
Le nouveau pape, donc, s’appelait Stephanus X.
En réalité : Stephanus «IX ou X». Pourquoi ? c’est que le deuxième pape de ce nom, Stephanus II, mourut trois jours après son élection (752), sans avoir été sacré. Certains le comptent au nombre des papes, d’autres non. La question n’a jamais été tranchée officiellement, quoiqu’il n’y ait fondamentalement aucun problème : le pape est élu dès lors qu’il accepte le choix émis par les cardinaux. Stephanus X était donc pape à tous les effets.
Stephanus, donc, fut sacré le 3 août 1057. Mais il était toujours abbé du Mont-Cassin, où il se rendit de décembre à février.
Au Mont-Cassin, il s’en prit aux abus de propriété qui s’y étaient introduits depuis quelques temps. Il remplaça le chant ambrosien par le chant romain. Gravement malade, il y fit élire son successeur, le moine Didier.
A Rome, il combattit énergiquement l’incontinence des clercs, et interdit aux fautifs de célébrer la messe. Il créa cardinal Pier Damiani, le menaçant même d’excommunication s’il n’acceptait pas cette dignité (v. 21 février).
Il fit une nouvelle tentative de réunification des Eglises grecque et latine, qui n’eut pas le temps d’aboutir, car ce pontificat allait bientôt se terminer.
Stephanus en effet, pressentit sa fin prochaine. Durant un voyage en Toscane, il mourut le 29 mars 1058 à Florence, où il fut enterré.
Près de son lit de mort accourut Hugues, l’abbé de Cluny (v. 29 avril), qu’il estimait particulièrement.
Son pontificat avait duré neuf mois et vingt-huit jours.
Des miracles avenus sur son tombeau l’ont fait béatifier dans les livres de l’Ordre bénédictin, mais il n’est pas inscrit dans le Martyrologe romain.
Ce fut Nicolas II qui lui succéda.