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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 23:00

Jesús Juan Otero

1902-1936

 

Né le 6 juin 1902 à Abastas (Palencia, Espagne), ce nouveau Jésus grandit dans une famille très chrétienne de la Vieille Castille.

Ses compagnons avaient pour lui une réelle estime ; l’un d’eux put témoigner : Quand Jesús est là, on bouge et on est joyeux.

En 1917, un Frère des Ecoles Chrétiennes passa par là et parla de la vocation au jeune garçon, qui fut conquis par l’idée de faire du bien aux enfants.

Ses pieux parents furent heureux de le voir partir dès le mois d’août 1917 au noviciat de Hostalets de Llers, où là encore il conquit l’estime de tous par son innocente allégresse.

En 1918, il prit l’habit, et le nom de Arnoldo Julián. Un fait assez remarquable marqua ce noviciat : quelques mois après son entrée, arriva aussi son jeune frère, qu’il rencontra justement à l’entrée de la maison. Arnoldo, au lieu d’aller le saluer comme cela aurait été naturel, alla d’abord en solliciter du supérieur la permission. Oh ! admirable obéissance d’un jeune religieux ! On croirait revoir saint Jean-Baptiste qui, voyant arriver le Christ, n’osa pas même se déplacer pour saluer son cousin, mais annonça fortement à tout le peuple : Voici l’Agneau de Dieu ! (Jn 1:29).

Après le noviciat, Arnoldo fit le scholasticat à Bujedo.

En 1920, il rejoignit la communauté de San Celoni, où il fut éducateur de jeunes pendant treize années, avec un «succès» unanime auprès des enfants. Il en reçut même d’excellents éloges de la part d’inspecteurs d’état.

Il préparait ses cours avec grand scrupule, et n’hésitait pas à demander des conseils, des explications, à d’autres Frères plus expérimentés, quand il avait un doute.

Le curé de la paroisse recourait aussi à ses services pour pouvoir entrer en contact avec des paroissiens qui, sinon, n’auraient pas osé contacter le prêtre.

Fortement attaché à l’esprit religieux, il sut aussi imposer le respect du Supérieur, à l’occasion de «troubles» intérieurs, qui ne manquent jamais dans les communautés. Il n’hésita pas non plus à reprendre très fraternellement tel ou tel Frère dont le comportement donnait des signes d’affaiblissement. Parfois, certains en vinrent quand même à l’accuser par derrière, à quoi Arnoldo savait répondre fraternellement en rétablissant la justice et la vérité.

En 1933, il fut envoyé à Moncada : ce fut un regret unanime de la part de ceux qu’il quittait, mais aussi la joie de ceux qui le recevaient.

L’année suivante, un problème de santé l’obligea à ne prendre que du lait durant les repas, ce qu’il supporta fidèlement, en esprit d’obéissance.

L’atmosphère politique se couvrait de nuages, et le Frère, conscient de la situation, «prophétisait» : Ils vont nous tuer à Moncada. A tout hasard, le directeur lui donna une adresse sûre où se réfugier en cas de nécessité.

Cette occasion arriva, le 19 juillet 1936 : Arnoldo dut se réfugier avec d’autres frères (Vicente, Mariano, Benet et Josep) chez Pedro Garau, dans sa maison de Mas Rampiño, proche de Moncada. Cet homme reçut d’ailleurs bien d’autres Religieux, qui ne se montraient jamais en compagnie de la famille, pour ne pas les compromettre.

Une première fois, les Frères purent se cacher dans une plantation voisine lors d’une inspection des miliciens, mais le 25 juillet, une quarantaine de miliciens réapparurent brusquement, encerclèrent la maison, arrêtèrent le patron : 

- Tu caches des prêtres ici.

- Erreur, ce sont des professeurs. 

- Pour nous, c’est tout comme. Où sont-ils ?

Les Frères se présentèrent. Le «Chef» les rassura : 

- N’ayez pas peur. Demain, vous serez libres et vous pourrez prendre le soleil en France.

Trois voitures se présentèrent, qui les conduisirent au cimetière. Un des miliciens, qui connaissait le Frère Arnoldo, lui offrit la liberté. Arnoldo demanda quel serait le sort des autres ; apprenant qu’ils seraient fusillés, il demanda à rester avec eux.

Le soir, on entendit des coups de feu : les Frères tombaient, martyrs.

Ils furent pieusement ensevelis le lendemain par d’anciens élèves. Plus tard, les corps furent exhumés, en 1940, reconnus par les gens de la famille qui les avaient hébergés.

 

Arnoldo fut un des nombreux Martyrs de la persécution espagnole, béatifiés en 2007.

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