Josep Oriol y Bogunyà
1650-1702
Josep vit le jour le 23 novembre 1650 dans une petite localité proche de Barcelone (Espagne), de Joan Oriol et Gertrudis Bogunyà.
Il fut orphelin de son père très tôt, et sa mère se remaria avec un saint homme qui, touché par la douceur du petit garçon, le confia aux chapelains de la paroisse.
Josep grandit dans cette belle ambiance, profitant de l’enseignement et des bons exemples des Pères : après l’étude, il restait longtemps à genoux devant le Saint-Sacrement.
Quand mourut son beau-père, les Pères aidèrent à nouveau la pauvre veuve ; Josep trouva à loger chez sa nourrice, Catalina Brughera. Il y avait sa petite cellule dans le grenier. Un jour qu’il se trouvait dans la cuisine avec Catalina, le mari de celle-ci en conçut quelque soupçon : Josep lut dans sa pensée, et mit ses mains au-dessus des charbons du fourneau et n’en reçut aucune brûlure : l’homme comprit et n’admira que plus l’adolescent.
A la suite d’une dislocation de l’os de la cuisse, Josep fut paralysé de la jambe. Refusant de consulter des médecins, il se confia à la Providence et fut guéri instantanément.
Les Chapelains lui offrirent ses études à Barcelone ; il fut Docteur en théologie (1674), étudia la langue hébraïque, puis fut ordonné prêtre en 1676.
Par sa mère, il connut une famille noble, qui lui confiera l’éducation de leur fils. Il put ainsi aider mieux sa mère, mais Dieu lui demanda d’être plus dépouillé.
Il donna tous ses revenus de prêtre et de l’héritage de sa mère pour les pauvres. Il s’imposa des mortifications rigoureuses pour mater son corps, dormant deux heures sur un banc.
Il reçut la charge de l’Oratoire Saint-Filippo-Neri, et surtout la paroisse Santa María del Pi dès 1686.
Désirant recevoir la grâce du martyre, il partit deux fois pour Rome, dans l’espoir de solliciter son envoi aux missions lointaines : la première fois, deux prêtres le convainqurent de s’en retourner ; la seconde, malgré les larmes des gens, il fit son testament et quitta Barcelone (1696), mais il tomba malade à Marseille et, sur l’ordre précis de la Vierge Marie, retourna à Barcelone, à la grande joie des habitants.
Sa vie changea ; il semblait vivre dans une extase continuelle, insensible à ce qui se passait ou se disait autour de lui, rayonnant quand il portait l’Eucharistie aux malades ; et aussi multipliant les guérisons miraculeuses par le seul signe de la croix ; il lisait dans les âmes et invitait les pécheurs à se convertir.
Le démon se mit de la partie, et l’on voyait quelquefois Josep rentrer les joues en sang, les habits maculés ; il disait naïvement qu’il avait dû lutter longtemps contre le démon.
Josep prédit les circonstances de sa mort. En particulier, il annonça à des couteliers qu’il connaissait de lui préparer un lit pour qu’il pût mourir chez eux ; effectivement, il n’y avait pas de lit chez lui ; le 8 mars 1702, après les vêpres, il se rendit chez ces couteliers et se mit au lit.
Le 20 mars, il reçut le Viatique ; le 22, l’Onction des malades. Il se fit chanter le Stabat Mater, que chantèrent quatre enfants de chœur, accompagnés à la harpe par un parent de Josep.
Josep s’éteignit au matin du 23 mars 1702.
Il y eut une telle foule pour le voir encore une fois, qu’on dut abattre un pan de la maison où il se trouvait. Les miracles se multiplièrent encore, tellement qu’on s’en inquiéta et qu’on retarda l’enquête. Le procès de béatification s’ouvrit en 1759.
Josep Oriol fut béatifié en 1806, canonisé en 1909.