Jutta de Sponheim
1092-1136
Cette vierge était la fille des comtes Stephan et Sophia de Sponheim, et naquit vers 1092.
Stephan mourut trois ans après cette naissance et Sophia s’occupa de l’éducation de ses deux enfants, Jutta et son frère Hugo, qui devint archevêque de Cologne.
Jutta (Judith) eut à douze ans une maladie si grave, que sa guérison apparut comme un miracle, et amena Jutta à promettre de consacrer sa vie à Dieu, de sorte qu’elle refusa toutes les propositions de mariage qu’on lui fit par la suite.
A quatorze ans, contre l’avis de ses proches, elle fit sa consécration dans les mains de l’archevêque de Mayence. D’après une relation ancienne, elle reçut d’abord sa formation spirituelle d’une pieuse veuve qui s’appelait Uda de Göllheim ; avec Jutta se trouvaient aussi sa parente, Hildegard de Bingen, alors âgée de huit ans (v. 17 septembre) et une autre jeune fille.
A la date probable du 1er novembre 1112, quand elle eut vingt ans, elle se retira non loin de l’église du Disibodenberg, où elle s’occupa de l’instruction des enfants. Hildegarde, qui avait alors quatorze ans, la suivit, et deux autres jeunes filles aussi.
Ce fut là le point de départ d’un couvent de religieuses bénédictines qui, avec celui des Bénédictins de l’endroit, forma un double monastère.
Quand Jutta mourut, en 1136, c’est Hildegarde qui lui succéda comme supérieure de cette communauté. Elle en écrivit alors que Dieu l’arrosa de sa grâce comme d’un ruisseau aux eaux abondantes, de sorte qu’elle n’accorda aucun repos à son corps par ses veilles, ses jeûnes et d’autres bonnes œuvres, jusqu’à ce qu’elle achevât d’une digne fin sa vie terrestre.
Parmi ces «bonnes œuvres» sont rapportées celle du changement de l’eau en vin qu’aurait opéré Jutta, ainsi que celle d’avoir traversé à pieds secs le Glan, la rivière locale.
Son frère Hugo mourut l’année suivante (1137).
On parla d’apparitions au tombeau de Jutta. L’Ordre bénédictin la vénère comme bienheureuse, au 22 décembre, mais elle n’a pas été insérée dans le Martyrologe.