26 JUIN
IV.
Ss Jean et Paul, deux frères martyrs à Rome, nommés au Canon Romain.
V.
S Vigilius, évêque à Trento, dont il est patron, martyrisé lors d’une de ses tournées.
S Adeodatus, évêque à Nole pendant plus de trente ans.
VI.
S Maixent, abbé dans le Poitou ; il arrêta d’un miracle l’avance des Wisigoths ariens; son monastère deviendra Saint-Maixent, et école militaire en 1874.
S David le Dendrite, venu de Mésopotamie, ermite à Thessalonique.
S Désert, prêtre reclus à Châlon-sur-Saône.
?
Ste Pécinne (Persévérande), vierge espagnole, vénérée à Sainte-Pézenne, et aussi à Sainte-Pexine et Sainte-Pazanne.
VII.
S Babolein, premier abbé à Saint-Pierre (auj. Saint-Maur) -des-Fossés.
S Papolen, abbé à Stavelot et Malmédy.
VIII.
Ss Saulve et Supéry, évêque présumé d'Angoulême et son disciple, assassinés près de Valenciennes.
IX.
S Jean, évêque en Gothie, grand défenseur des icônes.
S Vambert, prêtre massacré par les Normands à Saint-Pierre-sur-Dives (X.?).
X.
S Pelayo, adolescent de treize ans martyr à Cordoue par estrapade ; les bourreaux l’achevèrent en le découpant au couteau.
XI.
S Rodolfo, évêque à Gubbio, ennemi déclaré de la simonie et généreux pour les pauvres.
XII.
S Anthelme, prieur de la Grande Chartreuse, premier général de l'Ordre, évêque à Belley.
XVIII.
B Raymond Petiniaud de Jourgnac, vicaire général à Limoges, martyr aux Pontons de Rochefort, béatifié en 1995.
Bses Marie-Madeleine Fontaine, Marie-Françoise Lanel, Thérèse-Madeleine Fantou, Jeanne Gérard, des Filles de la Charité, guillotinées à Cambrai.
XIX.
S Ruose Ma Taishun, médecin chinois martyr, canonisé en 2000 et fêté le 9 juillet.
XX.
S José Mara Robles Hurtado (1888-1927), prêtre mexicain dévôt du Sacré-Cœur, fondateur des Sœurs du Cœur de Jésus-Sacrement pour les malades, martyrisé pendu à un arbre ; béatifié en 1992, canonisé en 2000, fêté avec ses compagnons le 21 mai.
B Giacinto Longhin (Andrea de Campodarsego, 1863-1936), capucin, évêque à Trévise, très actif pour les réfugiés, les prisonniers et tous les ouvriers, béatifié en 2002.
Bx Andrii Ischak (*1887), Mykola Konrad (*1876), prêtres, et Volodymyr Ivanovych Pryima (*1906), maître de chant, ukrainiens martyrs en 1941, béatifiés en 2001.
B Khalīl al-Haddād (Ya’qūb de Ghazīr, 1875-1954), prêtre libanais franciscain, extrêmement actif et charitable, fondateur des Sœurs Franciscaines de la Croix du Liban, béatifié en 2008.
S Josemaría Escrivá de Balaguer Albás (1902-1975), prêtre espagnol, fondateur de l’Opus Dei, béatifié en 1992, canonisé en 2002.
Ioannes et Paulus
4e siècle
D’après une Passio pourtant assez ancienne, mais qui contient des éléments hasardeux, on pourrait situer ces deux Martyrs romains au 4e siècle.
Ils seraient deux eunuques de Constantin, qui ensuite auraient converti leur général Gallicanus. Sommé de sacrifier aux idoles par Julien l’Apostat, Gallicanus se serait enfui en Egypte, où la main du persécuteur l’aurait rejoint et abattu. Convoqués à leur tour par l’empereur, les deux «frères» Joannes et Paulus refusèrent d’obtempérer et furent décapités. Peu après, Julien l’Apostat fut tué dans sa campagne contre les Perses.
Les arguments des spécialistes sont que Julien n’a jamais résidé à Rome ; qu’aucun document d’époque ne fait allusion à ces Martyrs (le pape Damase l’aurait certainement fait) ; et surtout que cette histoire semble reprendre mot pour mot (sauf les noms) une autre Passio, des saints Iuventinus et Maximinus, martyrs à Antioche de Syrie (voir au 29 janvier).
Des éléments précédents, certains ont supposé que les deux Martyrs Ioannes et Paulus moururent au Moyen-Orient et que leurs corps furent rapportés à Rome.
Des recherches archéologiques importantes, exécutées au 19e siècle, mirent à jour à Rome, sous l’actuelle basilique des Saints-Jean-et-Paul, une enfilade de pièces voûtées, des salles de bains luxueuses, des caves ; dans certaines pièces, on retrouva des fresques chrétiennes remontant au 5e siècle, après l’invasion des Vandales.
Ces découvertes confirmaient en partie deux noms cités dans la Passio, ceux de Vizans et Pammachius, le premier étant un riche chrétien qui transforma sa maison en un lieu de réunion pour les Chrétiens, et probable père du second, un sénateur chrétien, chargé par l’empereur Jovien d’élever une basilique sur le tombeau des saints Ioannes et Paulus, qui auraient donc effectivement été ensevelis (martyrisés ?) à cet endroit.
Cette sépulture à l’intérieur des murs de Rome devait rester clandestine, car la loi romaine interdisait toute sépulture intra muros. Une préface ancienne faisait allusion à cette anomalie, remerciant Dieu de permettre qu’on puisse vénérer les Martyrs à cet endroit-là.
Certains allèrent jusqu’à dire que l’on inventa toute la Passio après avoir découvert les corps des deux Martyrs, morts peut-être déjà sous Dioclétien, au siècle précédent.
La basilique eut d’abord le titre de Vizans, puis celui de Pammachius, enfin des saints Ioannes et Paulus.
En conclusion, on peut affirmer qu’on ne sait rien de certain sur eux, sauf qu’ils sont mentionnés dans la prière du Communicantes du Canon Romain de la Messe, et dans le Martyrologe Romain au 26 juin.
Vigilius de Trento
355-405
Vigilius naquit peut-être à Rome vers 355, de parents dont on ne connaît que le nom de la mère, Massentia ; il eut deux frères, Claudianus et Magorianus (v. 6 mars ?).
De Trento où s’établirent ses parents, il partit étudier à Athènes puis à Rome. En Grèce, il se lia d’amitié avec s.Jean Chrysostome (v. 14 septembre).
De retour dans sa famille, il se fit remarquer par sa science et surtout son humilité : on le nomma évêque vers 385 ; c’était le troisième évêque de Trento. C’est l’évêque d’Aquileia qui le nomma, et l’évêque de Milan, s.Ambroise (v. 7 décembre) confirma ce choix.
L’apostolat de Vigilius devait consister en l’évangélisation de plusieurs zones de son vaste diocèse, encore païennes. Il fit construire beaucoup d’églises. Il fit venir des missionnaires pour amplifier son action, dont trois reçurent la couronne du martyre en 397 : Sisinnius, Martyrius et Alexander (v. 29 mai).
Vigilius lui-même ne craignait pas d’exposer sa vie pour gagner les âmes au Christ. Non loin du Lac de Garde, où coule la Sarca, il s’empara d’une statue de Saturne, la jeta dans la rivière et, se mettant à sa place, se mit à annoncer l’Evangile aux païens. Ceux-ci l’attaquèrent à coups de bâtons et de sabots de bois et l’évêque tomba martyr, après vingt années d’épiscopat, en 405.
S.Vigilius devint le patron céleste du Trentin-Haut-Adige, des mines et des mineurs et du diocèse de Trento.
La liste épiscopale de Trento comprend deux Bienheureux et un seul Saint : s.Vigilius.
Saint Vigilius de Trento est commémoré le 26 juin dans le Martyrologe Romain.
Adeodatus de Nole
† 473
Adeodatus était archiprêtre de Nole.
Il aurait succédé à s.Paulinus (v. 22 juin), comme dix-septième évêque de Nole, et pendant plus de trente ans.
Selon une étude parue un an après la dernière édition du Martyrologe Romain, on aurait revu la liste épiscopale de Nole et corrigé la lecture de l’épitaphe d’Adeodatus, donné comme indignus archipresbyter (indigne archiprêtre). Le successeur de s.Paulinus aurait été un second Paulinus. Que dire maintenant ?
Saint Adeodatus de Nole reste commémoré le 26 juin dans le Martyrologe Romain.
Maixent de Poitiers
448-515
Maixent n’était pas son nom.
Adiutor, de son vrai nom, naquit vers 448 à Agde.
Il reçut sa formation d’un certain Severus, abbé originaire de Syrie. Mais s’étant aperçu qu’on remarquait déjà sa sainteté, il disparut, pendant deux ans.
Sa famille finit par le retrouver et le ramener à Agde, où il fit cesser une affreuse sécheresse : nouvelle disparition pour éviter les acclamations.
Adiutor voulut se rapprocher de l’illustre Hilaire de Poitiers (v. 13 janvier) et vint demander son admission dans une communauté dirigée par un certain Agapitos. C’est alors qu’il prit le nom de Maixent (qu’on prononce localement Messant).
Vers 500, c’est lui qui fut choisi comme abbé. Cette fois-ci, il dut accepter sans chercher à disparaître.
Lors de l’approche des Wisigoths, il s’avança en médiateur entre les troupes ennemies et celles de Clovis ; alors qu’un soldat brandissait sa hache contre Maixent, son bras se paralysa et retomba : Maixent le lui guérit.
Les derniers jours de sa vie, il les passa dans la retraite, et s’endormit le 26 juin vers 515.
On a vu hier comment s.Salomon accueillit les reliques de s.Maixent.
Les bâtiments du monastère de Saint-Maixent sont devenus aujourd’hui l’Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active (ENSOA).
Saint Maixent de Poitiers est commémoré le 26 juin dans le Martyrologe Romain.
David de Thessalonique
430-540
David était né vers 430 en Mésopotamie et avait tout laissé pour venir au monastère des saints Théodore et Mercure, dit des Koukoullates, à Thessalonique.
Lecteur assidu de l’Ecriture et des vies de Saints, il s’était pris d’admiration pour les Saints stylites et, pour les imiter, alla se percher sur un amandier où il vivait jour et nuit, été comme hiver et par tous les temps. Ce nouveau genre de vie ascétique sur un arbre (en grec dendron) lui a valu le surnom de Dendrite.
On venait le voir, lui demander conseil. Des disciples se mirent sous sa conduite, lui demandant de descendre pour vivre avec eux. David répondit qu’il devait attendre trois ans la réponse de Dieu. Au terme de cette attente, un Ange l’invita à redescendre pour recevoir une nouvelle mission.
C’est alors qu’il se fit construire une cellule, c’est-à-dire un minuscule réduit, sous les murs de la ville. Il en prit possession devant l’évêque Dorothée et devant le clergé.
Voici ce qu’un contemporain, nommé Palladios, en écrivit :
Il y avait dans mon pays un reclus né en Mésopotamie et nommé David, très vertueux, misériordieux et ascète. Il vécu dans la réclusion quelque soixante-dix ans. Comme les soldats gardaient les murs de la ville la nuit à cause des barbares, ceux qui gardaient le mur du côté où se trouvait le lieu où le moine était reclus, virent une nuit que du feu sortait des fenêtres de la cellule du reclus. Les soldats crurent donc que les barbares avaient mis le feu à la cellule du moine. Le matin venu, ils sortirent et trouvèrent le moine sain et sauf, la cellule sans dommage et ils furent stupéfaits. De nouveau, la nuit suivante, ils virent le même feu dans la cellule du moine. Ayant vu ce prodige non pas une fois ni deux fois, mais souvent, je me dis en moi-même : Si en ce monde Dieu accorde une telle gloire à ses serviteurs, laquelle leur réserve-t-il dans le siècle à venir, quand leurs visages resplendiront comme le soleil ? Telle fut, mes enfants, la cause pour laquelle je suis venu à la vie monastique. Ce Palladios partit alors dans un monastère d’Egypte.
David reçut le pouvoir de chasser les démons, de rendre la vue aux aveugles, de faire des guérisons au nom du Christ, et fut ainsi considéré l’Ange gardien de la ville.
En 535 (ou un peu plus tard), David fut choisi par les autorités civiles pour aller présenter une requête à l’empereur Justinien. Avant de partir, David annonça qu’il mourrait à son retour. A Byzance, il encensa l’empereur pendant un long moment, tenant à pleines mains, sans se brûler, des charbons ardents qu’il recouvrait d’encens abondamment. Justinien, stupéfait, accorda la requête et eut pour David de grandes marques d’honneur.
Un nouveau prodige se manifesta à l’arrivée à Thessalonique. Quand il aperçut le phare du port et son monastère, David donna le baiser de paix à ses disciples et s’endormit dans le Seigneur (540). Le navire, alors, s’arrêta net ; un parfum d’encens se répandit, des voix célestes se firent entendre. Le concert terminé, le navire repartit et David fut enterré dans son monastère.
En supposant que «soixante-dix ans» plus tôt, David pût avoir une vingtaine d’années, on pourrait faire remonter sa naissance à 430 environ.
Deux siècles après la mort de David, son corps fut retrouvé sans corruption. Beaucoup de miracles se produisirent à son tombeau. Les reliques furent enlevées à Pavie lors de l’occupation latine (1222), mais furent restituées à Thessalonique en 1978.
Saint David de Thessalonique est commémoré le 26 juin dans le Martyrologe Romain.
Saulve (et Supéry)
† 798
Saulve (en latin Salvius), évêque régionnaire qui se trouvait dans la région d’Angoulême, eut l’inspiration de venir prêcher dans le nord de la Gaule, accompagné d’un disciple, dont on ne connaît pas le nom.
Il faut ajouter ici que les historiens n’ont pas de certitude sur l’épiscopat de Saulve à Angoulême ; ils affirment aussi qu’on ne connaît pas les évêques d’Angoulême pour le 8e siècle. Saulve aurait pu aussi être un évêque régionnaire, sans siège fixe.
Saulve, donc, et son disciple portaient avec eux les vases sacrés ainsi que les ornements pour la liturgie, objets richement ornés de pierres précieuses.
Arrivé au village de Bréna, Saulve célébra la messe et reçut l’hospitalité du seigneur local, Génart, prévôt de Valenciennes, en son château de Beuvrages. Cette soirée-là, le fils de Génart, Winegard, saisi par le diable de la convoitise, conçut un plan horrible pour s’emparer des objets sacrés des voyageurs.
Le lendemain, avec ses hommes, il tendit une embûche à Saulve et à son disciple, les fit prisonniers et les enferma dans les prisons du château de Beuvrages : ils y resteront trois mois. Puis, il en informa son père, qui ne réagit pas ; finalement, Winegard ordonna au geôlier d’exécuter les deux hommes. On les fit disparaître dans un trou profond en-dessous d’une étable.
Dans cette étable se trouvait un taureau de grande taille, qui se mit à veiller jalousement l’endroit fraîchement recouvert. De nuit, on aperçut une grande lumière.
Vers le même temps, Charlemagne fut à plusieurs reprises invité par un Ange à rechercher les disparus. Ses envoyés arrivèrent enfin à Valenciennes et firent convoquer Génart devant le tribunal. Il avoua les faits. Son fils et le geôlier assassin furent condamnés à perdre la vue (801).
Les deux corps furent retrouvés et exhumés. Saulve fut reconnu et son disciple anonyme, qui se trouvait «au-dessus» de lui, reçut le nom de Superius, Supéry.
On les plaça sur un char à bœufs, laissant les animaux se diriger où Dieu les conduirait. Ils s’arrêtèrent devant l’église de Bréna, où Saulve avait célébré la Messe. Désormais, le village prit le nom de Saint-Saulve.
Un monastère y fut fondé, auquel Génart remit tous ses biens ; Winegard se fit conduire au tombeau pour demander pardon ; Winegaire, le geôlier assassin qui n’avait fait qu’obéir à son patron, y retrouva l’usage d’un de ses yeux.
Saints Saulve et Supéry sont commémorés le 26 juin dans le Martyrologe Romain, qui les qualifie de martyrs.
Pelayo
† 925
Au dixième siècle, Cordoue était aux mains des Musulmans. Le khalife qui y régna de 912 à 961 était Abd-ar-Rahmân III, huitième khalife ommiade d’Espagne et le plus célèbre des khalifes de Cordoue.
Ce prince n’était pas particulièrement déchaîné contre les Chrétiens, mais il pouvait devenir extrêmement violent si l’occasion s’en présentait.
Or, voici qu’au cours d’un combat, un évêque espagnol, Hermigio de Tuy, fut fait prisonnier avec son neveu, le petit Pelayo, qui avait dix ans. On trouvera dans d’autres éditions qu’il s’agissait de l’évêque Dulcedius de Salamanque, sans qu’il soit possible de décider pour l’une ou l’autre version.
L’évêque obtint de pouvoir aller assembler la somme nécessaire à son rachat, en laissant là son neveu Pelayo en otage. La rançon n’arrivait pas, et l’enfant grandissait.
On peut dire qu’il grandissait “en âge et en sagesse”, car il avait atteint sa treizième année, et conservait son innocence, sa piété chrétienne, sa réserve, et brillait par son intelligence. Le khalife le remarqua et en fut séduit, au point de lui faire mille propositions : argent, cheval, honneurs, la liberté… s’il acceptait de devenir un disciple de Mahomet. Ici aussi, certains disent que ces propositions auraient plutôt consisté en avances immorales.
Pelayo, avec sa conviction de jeune adolescent, protesta sincèrement, refusant ces choses périssables de la terre pour rester chrétien et ne jamais renier le Christ.
Le texte du récit espagnol rapporte ainsi la réponse de Pelayo : “Oui, ô roi, je suis chrétien. Je l’ai été et le serai, par la grâce de Dieu. Toutes tes richesses ne valent rien. Ne pense pas que pour des choses si passagères je puisse renier le Christ, qui est mon Seigneur et le tien, bien que tu ne le reconnaisses pas.”
C’est sans doute l’Esprit de Dieu qui anima ainsi le jeune Pelayo à répondre si courageusement devant le roi, comme l’avait promis Jésus : Quand on vous livrera, ne cherchez pas avec inquiétude comment parler ou que dire : ce que vous aurez à dire vous sera donné sur le moment, car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous (Mt 10:19-20).
Humilié, le khalife condamna Pelayo à la mort par estrapade : on allait le soulever et le laisser retomber à terre, jusqu’à la dislocation de ses membres. Une version affirme qu’on arracha les membres du jeune Martyr avec des tenailles de fer, ou aussi qu’on l’acheva au couteau, coupant ce qui n’était pas encore détaché : un bras, puis les jambes, enfin le cou. Ces glorieux morceaux furent jetés au fleuve, mais récupérés par quelques chrétiens.
Ces faits se seraient déroulés le 26 juin 925. Pelayo fut reconnu comme martyr et inscrit au Martyrologe de ce même jour.
L’Eglise le donne comme exemple de la vertu de chasteté juvénile.
Le nom de Pelayo a été déformé localement en Paio ou Payo, tandis qu’on a pu aussi le traduire Pélage en français, Pelagio en italien.
Rodolfo de Gubbio
1034-1064
Rodolfo était né en 1034 à Gubbio (Ombrie, Italie), cette ville où s.Francesco d’Assise avait «dompté» le célèbre loup.
Ils étaient trois frères : Pietro, Giovanni et Rodolfo, fils d’une certaine Ratia.
Vers 1054, tous quatre rendirent leur liberté aux domestiques et vendirent leur château familial de Camporeggio. Pietro et Rodolfo entrèrent au monastère camaldule de Fonte Avellana ; Giovanni et la maman embrassèrent à leur tour la vie religieuse.
Le maître de Pietro et Rodolfo fut l’illustre s.Pier Damiani (v. 22 février), qui laissa un témoignage admiratif de ses deux disciples. Pietro fut autrefois mentionné au Martyrologe avec son frère.
Dans une lettre au pape, Pier Damiani parlera du grand esprit de prière et de pénitence de Rodolfo, ainsi que de sa culture théologique et biblique, au point que lui-même, Pier Damiani, lui avait confié la relecture de ses documents, lui demandant d’en corriger toute expression qui ne serait pas strictement dans la doctrine catholique.
Rodolfo s’imposa un style de vie particulièrement mortifié. Il portait cilice, ne mangeait ni graisse, ni œufs, ni fromage, dormait sur une planche sans couverture, et se soumettait à de longues séances de flagellation.
En 1059, à vingt-cinq ans, il fut élu évêque de Gubbio. Il ne modifia rien à ce régime sévère.
Rodolfo déclara littéralement la guerre à la simonie dans son clergé. En même temps, il retrancha du budget épiscopal tout ce qui concernait sa propre personne pour le distribuer aux pauvres.
On aurait pu espérer beaucoup de Rodolfo, mais il mourut prématurément à trente ans, le 26 juin 1064, sans doute des suites de ses austérités un peu excessives qu’aujourd’hui on lui déconseillerait.
Fort heureusement, ses deux successeurs poursuivirent son œuvre réformatrice.
Rodolfo fut inhumé dans la cathédrale de Gubbio, mais depuis les travaux exécutés au 17e siècle, on ne sait où est passé le corps du saint évêque.
Saint Rodolfo de Gubbio est commémoré le 26 juin dans le Martyrologe Romain.
Anthelme de Chignin
1107-1178
Anthelme de Chignin naquit, comme son nom l’indique, au château du sieur Hardouin, seigneur de Chignin (Chambéry, Savoie).
Assez tôt, il fut sacristain à la cathédrale de Belley et prévôt de l’Eglise de Genève, c’est-à-dire administrateur du chapitre. L’évêque le prit comme secrétaire et lui conféra le sacerdoce.
Ayant déjà un parent à la chartreuse de Portes-en-Bugey et un frère à la Grande-Chartreuse, il fut bientôt gagné par cet idéal et, en 1137, reçut l’habit à Portes.
En 1138, il fut appelé à la Grande-Chartreuse, où l’on avait besoin d’un homme expérimenté dans l’administration, pour rebâtir le monastère : une avalanche de neige avait presque tout détruit, en 1132. Anthelme fut à la hauteur de la situation : il fit reconstruire les bâtiments ruinés et les entoura d’un mur de clôture ; il aménagea un aqueduc pour l’approvisionnement d’eau ; il fit défricher des terres, développa ferme et bergerie.
En 1139, il fut aussi élu septième prieur de la Grande-Chartreuse. Avec lui, l’observance devint plus fervente : rien ne coûtait aux moines avec ce père qui donnait l’exemple.
Comme tel, il convoqua le premier chapitre général de l’Ordre, où il fut décidé que toutes les chartreuses dépendraient de la Grande-Chartreuse, et observeraient les statuts du prieur précédent Guigues († 1136). Anthelme devint alors le premier Prieur général des Chartreux.
Comme on l’a vu le 25 juin, c’est encore Anthelme qui chargea le frère Juan d’Espagne de rédiger les statuts pour les moniales qui voulaient suivre la règle cartusienne.
La sainteté d’Anthelme amena son père à venir prendre l’habit, ainsi qu’un de ses frères, au retour de la croisade en Terre Sainte. Le comte de Nevers aussi, Guillaume II, vint prendre l’habit de convers, ainsi qu’un certain Basile, qui succéderait ensuite à Anthelme.
En 1149, il y eut à Portes un incident : un moine fut élu évêque de Grenoble ; quelques Chartreux, animés de jalousie, prétendirent sortir de leur monastère pour manifester leur revendication ; ils furent paternellement rappelés à l’ordre par Anthelme. Ils en appelèrent au pape qui, sans doute mal informé, les réintégra. Anthelme respecta la sentence papale, mais présenta humblement sa démission au chapitre suivant. Les moines, stupéfaits, appelèrent à leur secours saint Bernard de Clairvaux (v. 20 août), qui connaissait bien le pape, et l’amena à donner raison à Anthelme.
Tout de même, il préférait le silence de la retraite, et fit nommer en 1151 son successeur : Basile de Bourgogne.
Mais dès 1152 on avait besoin de lui : le prieur de Portes, âgé, lui demandait de le remplacer et Anthelme fut prieur à Portes jusqu’en 1154. Il s’y distingua par sa générosité durant une période de disette, distribuant les réserves de son monastère, vendant même des objets précieux pour élargir ses aumônes.
De retour à la Grande-Chartreuse, il seconda Basile de ses suggestions.
En 1163, nouvelle épreuve pour le Solitaire : le pape Alexandre III le nomma évêque de Bellay. Cette nomination intervenait après le passage du roi Louis VII, et surtout après qu’Anthelme avait fortement soutenu le pape Alexandre III contre l’antipape Victor III, soutenu par l’empereur Barberousse. Alexandre III tint à consacrer lui-même Anthelme. Le nouvel évêque sut faire remonter le niveau du clergé local, en particulier en rappelant la loi du célibat sacerdotal.
Le pape voulait aussi envoyer Anthelme comme médiateur entre le roi anglais Henri II et Thomas Becket (v. 29 décembre), mais les médiateurs furent deux chartreux de Picardie.
L’empereur Barberousse, ayant appris les grands mérites d’Anthelme, changea d’attitude envers celui-ci ; il le nomma Prince du Saint-Empire Germain Germanique, en 1175. Mais cet apparent rapprochement se retourna contre Anthelme, car sa disctinction impériale avait fortement rendu jaloux le comte de Maurienne ; ce dernier, excommunié pour avoir fait assassiner un prêtre de Bellay, osa se faire absoudre par le pape. Alors Anthelme, encore une fois, se rangea, et repartit à la Grande Chartreuse en simple moine : les fidèles réclamèrent leur pasteur, le pape enjoignit à l’évêque de regagner son siège, et le comte fit amende honorable, au moins pour la forme, et se convertit vraiment quand Anthelme fut à la mort.
Ce Chartreux, plein de mérites et de vertus, s’endormit dans le Seigneur le 26 juin 1178. Il paraîtrait qu’au moment des funérailles, trois lampes brillèrent soudain dans l’église.
Anthelme le Chartreux fut canonisé en 1368.
La ville de Belley, reconnaissante envers son saint évêque, le choisit comme céleste Patron et faillit même prendre le nom de Anthelmopolis. Les reliques furent protégées au moment de la Révolution.
Madeleine Fontaine
1723-1794
Dans le couvent des Filles de la Charité d’Arras, vivaient sept Religieuses, dont quatre allaient subir le martyre.
La Supérieure, Madeleine Fontaine, était née le 22 avril 1723 à Etrépagny (Eure), aînée de quatorze enfants, qui moururent en bas-âge sauf deux. Elle fut baptisée le jour même de sa naissance.
En 1748, elle commença son noviciat chez les Filles de la Charité à Hébécourt et entra à la maison de Paris en 1748.
Elle fut envoyée à Rebais-en-Brie, pour faire la classe aux petites filles pauvres, sous le nom de sœur Gabrielle, puis fut envoyée à Arras en 1768, comme Supérieure.
Jusqu’en 1793, les révolutionnaires ne molestèrent pas les Religieuses, dont la congrégation était connue dans toute la France pour les services qu’elle rend à l’humanité.
Mais en 1793, on exigea d’elles le serment Liberté-Egalié, qu’elles refusèrent de prêter, suivant en cela l’exemple de l’évêque d’Arras, exilé en Belgique, mais elles acceptèrent de porter un vêtement laïc.
En novembre de la même année, on vint chasser les Sœurs de leur établissement ; la maison de Charité devait désormais s’appeler Maison de l’Humanité. Si l’on y gardait les Sœurs, c’était seulement pour bénéficier de leurs services, en attendant de pouvoir les remplacer.
C’est alors que Sœur Madeleine conseilla aux deux plus jeunes Sœurs de vite partir en Belgique, déguisées en paysannes. Elles revinrent en France en 1801 pour rétablir la maison d’Arras. Une autre repartit dans sa famille.
Le 14 février, les Sœurs furent déférées à l’abbatiale Saint-Vaast, où l’on entassait les suspects, puis le 10 mars à la prison de la Providence, un ancien couvent.
Le 4 avril, premier interrogatoire. Transfert à la prison des Baudets.
Le 25 juin, un ordre très pressé fit conduire les quatre Religieuses à Cambrai. Lors du transfert, la Sœur Madeleine annonça tranquillement à d’autres détenues : Dieu aura pitié de vous, ne vous désolez pas, vous aurez la vie sauve. Nous allons vous précéder au tribunal et nous serons les dernières victimes.
Arrivées au matin du lundi 26 juin 1794, elles furent conduites à la prison de la Force, puis à la prison du Séminaire.
Sœur Madeleine fut condamnée à mort comme pieuse contre-révolutionnaire, ayant conservé précieusement et même caché sous un tas de paille une foule de brochures et de journaux renfermant le royalisme le plus effréné, ayant refusé le serment, ayant même insulté aux commissaires du district en leur disant que cela n’irait pas, qu’il n’y avait plus de diable en enfer, qu’ils étaient sur la terre.
Les Religieuses ne voulaient pas se départir de leur chapelet. On les leur plaça sur la tête, comme une couronne, pour se moquer d’elles ; ce fut au contraire leur gloire.
En allant au supplice, elles chantaient l’Ave Maris Stella et récitaient le chapelet. Elles s’agenouillèrent devant la guillotine. Madeleine Fontaine fut exécutée la dernière.
Avant sa mort, elle se retourna vers le peuple et cria avec force : Chrétiens, écoutez-moi. Nous sommes les dernières victimes. Demain la persécution aura cessé, l’échafaud sera détruit et les autels de Jésus se relèveront glorieux.
Les corps furent jetés dans la fosse commune du cimetière de la porte Notre-Dame, aujourd’hui cimetière Saint-Géry.
Ce martyre eut donc lieu le 26 juin 1794. Ce fut le dernier à Cambrai ; l’officier révolutionnaire fut arrêté par la Convention, jugé et à son tour guillotiné.
Les quatre Religieuses furent béatifiées en 1920.
Marie-Françoise Lanel
1745-1794
Voir aussi la notice Madeleine Fontaine
Marie-Françoise était née le 24 août 1745 à Eu (Seine-Maritime), et fut baptisée le lendemain. C’était la fille aînée d’un pieux couple dont l’épouse mourut en 1754.
Le papa se remaria et s’installa non loin de l’école des Filles de la Charité. Marie-Françoise les fréquenta, et fut admise au noviciat en 1764.
Après quelques remplacements à Senlis et à Paris, elle fut envoyée à Cambrai en 1765, puis à Arras en 1769.
Après la condamnation de leur Supérieure (Madeleine Fontaine), les trois autres Religieuses furent aussi condamnées comme complices de la dite Madeleine Fontaine.
Leur martyre eut donc lieu le 26 juin 1794.
Les quatre Religieuses furent béatifiées en 1920.
Raymond Petiniaud de Jourgnac
1747-1794
Le Chanoine Petiniaud de Jourgnac était né le 3 janvier 1747 à Limoges (Haute-Vienne).
Docteur de la Sorbonne, il avait une immense culture. Prêtre, il était la douceur même, l’aménité, la charité, la piété et le talent personnifiés. On le disait tout semblable au saint évêque de Genève, saint François de Sales (v. 28 décembre).
Il fut vicaire général et official à Limoges (Haute-Vienne), chanoine et grand-chantre de la cathédrale. Tout le diocèse était éclairé de ses lumières, édifié par ses vertus, sanctifié par son zèle et sa bonté.
Lors de la Révolution, il dut se cacher en divers endroits du département, sachant pertinemment qu’il était menacé : on n’avait pas hésité à monter devant sa porte une potence à laquelle on voulait l’accrocher.
Il avait trouvé refuge à Riom, où il fut repéré et arrêté ; on l’emprisonna d’abord à Clermont, d’où on le reconduisit à Limoges, avec d’autres prêtres de l’Allier. On tenta de le déclarer coupable d’émigration, en raison de sa longue absence, et ainsi de le condamner à mort, mais on l’envoya «seulement» aux pontons de Rochefort.
Là, à bord du navire négrier Les Deux-Associés, il se dépensa de toutes ses forces pour manifester à ses collègues de captivité tout ce qu’il pouvait avoir de ferveur, de zèle, d’activité pour le salut des âmes, au point que même ceux qui n’avaient pas son caractère ou ses principes, l’aimaient et le vénéraient.
Il ramena aux bons principes des prêtres infidèles, avant d’être lui-même gagné par la vermine, couvert de plaies, qu’il supporta avec une patience héroïque.
Au moment de s’éteindre, il exhortait encore ses voisins, eux aussi mourants, et expira en disant ce verset du psaume 4 : In pace, in idipsum dormiam et requiescam (En paix, je me couche et aussitôt je m’endors ; c’est un des psaumes qu’on chante à l’office des Complies).
C’est donc sur l’île d’Aix qu’il expira, le 26 juin 1794.
Il a été béatifié en 1995.
Thérèse-Madeleine Fanton
1747-1794
Voir aussi la notice Madeleine Fontaine
Thérèse-Madeleine était née le 29 juillet 1747 à Miniac-Morvan (Ille-et-Vilaine), benjamine de sa famille. Elle fut baptisée le jour même de sa naissance.
Elles connut les Filles de la Charité à Plouër, où elles s’occupaient de visiter les pauvres, et fit là son postulat.
Admise au séminaire (noviciat) de Paris en 1771, elle fut envoyée à Ham, à Chauny, à Cambrai, enfin à Arras.
Après la condamnation de leur Supérieure (Madeleine Fontaine), les trois autres Religieuses furent aussi condamnées comme complices de la dite Madeleine Fontaine.
Leur martyre eut donc lieu le 26 juin 1794.
Les quatre Religieuses furent béatifiées en 1920.
Jeanne Gérard
1752-1794
Voir aussi la notice Madeleine Fontaine
Jeanne Gérard était née le 23 octobre 1752 à Comières (Meuse).
Son père l’emmenait souvent à Verdun, à treize kilomètres de là, où elle connut les Bénédictines et les Filles de la Charité.
Ce fut chez ces dernières qu’elle trouva refuge pour échapper à un mariage qu’on lui proposait avec insistance.
En 1776, elle entra au séminaire de Paris puis, l’année suivante, fut envoyée à Arras, son unique destination.
Après la condamnation de leur Supérieure (Madeleine Fontaine), les trois autres Religieuses furent aussi condamnées comme complices de la dite Madeleine Fontaine.
Leur martyre eut donc lieu le 26 juin 1794.
Les quatre Religieuses furent béatifiées en 1920.
Ruose Ma Taishun
1840-1900
Ruose (Joseph) était né vers 1840 à Qianshenzhuang (Dongguang, Hebei, Chine).
Il était médecin et catéchiste ; toute sa famille avait apostasié devant la persécution.
Resté fidèle, arrêté lors de la révolte des Boxers, il fut massacré à Wangla (Dongguand), le 26 juin 1900.
Il fut l’une des premières victimes de cette révolte de 1900. D’autres suivirent, particulièrement le 9 juillet, jour qui fut choisi pour leur fête commune.
Les Martyrs chinois ont été béatifiés le 24 novembre 1946 et canonisés en 2000.
José María Robles Hurtado
1888-1927
Né le 3 mai 1888 à Mascota (Jalisco, Mexique) de Antonio Robles et Petronilla Hurtado, José entra à douze ans au Petit séminaire de Guadalajara.
Il reçut le sacerdoce en 1913.
Peu après, il fonda les Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus.
Il écrivit beaucoup pour propager la Foi catholique.
Responsable de la paroisse de Tecolotlán, il développa beaucoup la dévotion au Sacré-Cœur par la prédication, mais surtout par son exemple de vie personnelle et sa dévotion à l’Eucharistie. Ce fut à un point qu’on le surnomma le fou du Sacré-Cœur. Il se dépensait sans compter pour visiter les malades de sa paroisse et passait des heures au confessionnal.
Il développa aussi la dévotion à Notre-Dame de Guadalupe et s’inscrivit dans les Chevaliers de Christophe Colomb.
Comme la constitution de 1917 interdisait toute procession publique ou autre dévotion extérieure, le père Robles proposa d’implanter en plein centre de Mexico une croix géante, symbole de la royauté du Christ sur Mexico et organisa une cérémonie publique pour son inauguration - ce qui apparaissait contraire à la loi.
En attendant, on placarda un peu partout dans Mexico des inscriptions proclamant le Christ Roi du Mexique, et la dévotion au Sacré-Cœur dévotion nationale. En 1923, une foule d’environ quarante mille fidèles convergea vers la colline de la statue, qu’on appelle aujourd’hui la Colline du Christ Roi.
La réaction du gouvernement ne se fit pas attendre : la persécution s’intensifia et surtout on défendit strictement au père Robles de se lancer dans des projets semblables.
Le père Robles fut invité à quitter le pays ; au contraire, il resta sur place, protégeant sa congrégation, apportant la consolation qu’il pouvait auprès des familles éprouvées par la persécution. Il répandit jusqu’à l’idée de protéger les Catholiques persécutés au moyen de l’armée.
Il fut bientôt convaincu qu’il pourrait lui-même être tué pour son action, et écrivit un poème où il écrivait explicitement : Je veux T’aimer jusqu’au martyre.
Arrêté le 25 juin 1927 pour avoir fait une prière chez la famille Agraz, qui l’hébergeait, il fut jugé coupable et condamné à être pendu à un chêne.
Le lendemain, avant l’aube, on le conduisit vers l’arbre. Dans un suprême geste amical envers ses bourreaux, il leur donna une petite chandelle qu’il avait dans sa poche, pour les aider à éclairer le sentier qui menait à l’arbre où il serait pendu. Arrivé sur place, il leur pardonna pour ce qu’ils allaient faire, saisit le nœud de la corde en disant N’abîme pas tes mains à celui qui la portait, il embrassa la corde et se la passa autour du cou.
C’était le 26 juin 1927.
José María Robles Hurtado fut béatifié avec d’autres Martyrs mexicains en 1992, et canonisé en 2000. Leur fête commune est au 21 mai.
Andrea Giacinto Longhin
1863-1936
Andrea Giacinto Longhin naquit le 23 novembre 1863 à Fiumicello di Campodarsego (Province et Diocèse de Padoue), de Matteo et Giuditta Marin, des paysans pauvres mais fervents pratiquants. Il fut baptisé le jour suivant. Très vite germa en lui la vocation au sacerdoce et à la vie religieuse.
À seize ans, il entra au noviciat des Capucins sous le nom de fr. Andrea de Campodarsego. À l'issue de ses études philosophiques à Padoue et théologiques à Venise, il fut ordonné prêtre le 19 juin 1886. Il avait alors 23 ans.
Durant dix-huit années, il assuma la charge de directeur spirituel et professeur des jeunes religieux de sa Province, il s'y révéla guide et maître éclairé. En 1902, il fut élu ministre provincial des Capucins de Venise. C'est à cette époque qu'il fut «découvert» par Mgr Sarto (futur Pie X) qui l'impliqua dans la prédication ainsi que dans de multiples ministères diocésains assez délicats.
Pie X n'était pape que depuis quelques mois quand, le 13 avril 1904, il nomma personnellement fr. Andrea évêque de Trévise et voulut qu'il fût consacré à Rome, quelques jours plus tard, en l'église de la Trinité des Monts par le cardinal Merry del Val.
Deux lettres pastorales le précédaient et qui indiquaient son programme de réforme. L'année suivante, débuta sa première visite pastorale. Elle dura cinq années : il voulait connaître son Église, l'une des plus vastes et peuplées de la Vénétie ; il voulait établir un contact personnel avec son clergé auquel il consacrera tous ses soins. Il entendait se faire proche d'un laïcat organisé qui, alors, se trouvait en butte à de dures épreuves au sein du mouvement social catholique. Il termina sa visite par un Synode qui entendait, dans le diocèse, mettre en œuvre les réformes prônées par Pie X, faire que l'Église locale devînt «militante», convier tous les gens, prêtres et laïcs, à la sainteté de vie.
Il réforma le Séminaire diocésain, revalorisa les études et la formation spirituelle, encouragea les Exercices Spirituels du clergé, par un programme de formation permanente établi chaque année par lui-même, guidant l'action pastorale de ses prêtres en des buts précis qu'il tint à vérifier lors de ses visites pastorales suivantes.
Quand éclata la première guerre mondiale (1915-1918), Trévise se trouvait sur la ligne de front. Elle subit de ce fait les invasions et les premiers bombardements aériens qui détruisirent la ville et plus de cinquante paroisses. L'évêque Longhin resta à son poste même quand les autorités civiles quittèrent les lieux. Il voulut que ses prêtres fissent de même, à moins de devoir accompagner leurs paroissiens déplacés. Il prit en main la destinée de la cité avec un courage héroïque. Il fut une référence religieuse, morale et civile pour toutes les communautés bouleversées par le conflit. Il assista les soldats, les malades et les pauvres. Réconfortant tout le monde sans distinction, jamais il ne céda à l'esprit partisan ou à la démagogie belliqueuse ; il fut même accusé de défaitisme et quelques-uns de ses prêtres furent poursuivis en justice et condamnés.
Au cours des années laborieuses de la reconstruction, matérielle et spirituelle, il reprit la seconde visite pastorale qu'il avait interrompue. Au milieu des graves tensions sociales qui divisaient les catholiques eux-mêmes, l'évêque fut un guide avisé : avec une force tout évangélique, il affirma que la justice et la paix sociale exigeaient la voie étroite de la non-violence et de l'union des catholiques. Le mouvement fasciste s'affermissait. À Trévise, de violents heurts eurent lieu, notamment envers les organisations catholiques.
De 1926 à 1934 Mgr Longhin accomplit la troisième visite pastorale pour renforcer la foi des communautés paroissiales : selon lui, l'Église militante était une Église appelée à la sainteté et préparée au martyre.
Pie XI le tenait en grande estime. Il lui confia la tâche délicate de visiteur apostolique, d'abord à Padoue, puis à Udine, dans le but de ramener la paix dans ces diocèses en proie aux divisions du clergé avec l'évêque.
Dieu voulut purifier son fidèle serviteur: il lui envoya la maladie qui peu à peu le priva de ses facultés mentales. Il supporta cette épreuve avec une foi extraordinaire et un abandon total à la volonté divine. Il mourut le 26 juin 1936.
Une renommée de sainteté l'avait déjà accompagné au cours de sa vie en raison de son héroïque charité et la sagesse de sa conduite. À sa mort, le recours à son intercession prit de l'ampleur et se répandit rapidement, notamment dans les diocèses de Trévise et de Padoue. Il en fut de même dans l'ordre des Capucins. En 1964, on introduisit la cause de béatification. Au cours de la même année, le jeune Dino Stella fut guéri d'une péritonite aiguë grâce à l'intercession de Mgr Longhin, miracle qui préluda à la béatification, en 2002.
Son héritage spirituel
Le lien exceptionnel qui unissait Andrea Giacinto Longhin et le pape S. Pie X a été le fondement spirituel de la sainteté du premier, engendra et créa la sainteté du second, car tous deux ont vécu pour l'Église et avec l'Église. Tous deux concevaient le ministère pastoral comme formation à la sainteté et toute la vie de l'Église comme témoignage à être «sainte et immaculée». Tous deux désiraient être «modèles du troupeau», sur les traces du Christ bon pasteur. Mgr Longhin s'est identifié à son Église au point de se charger de toutes les vicissitudes de son histoire, les assumant et payant pour elles. La spiritualité franciscaine, dans toute sa rigueur capucine l'a toujours guidé non seulement dans son austérité, exigeante et fidèle (prière et pénitence), mais en une attention évangélique sans concessions : l'absolu divin, l'obéissance «religieuse» à l'Église, la pauvreté en tant que liberté vis à vis des choses de ce monde. Son œuvre de réforme lui procura croix et souffrances, soit de la part du clergé non disposé à le suivre sur la voie du ressourcement, soit des laïcs rivés à des intérêts terre à terre ou enferrés en des positions partisanes. Il fut en butte au fascisme qui préféra se venger sur ses prêtres et ses ouailles, causant au pasteur une douleur plus grande que s'il s'était attaqué à sa propre personne. Jusqu'à son dernier souffle, il demeura le guide d'une Église militante insensible aux violences comme aux coups d'encensoir. Dans la charité qu'il exerça avec un dévouement extraordinaire, il ne manifesta aucune faiblesse, convaincu que toujours la vérité devait triompher. En lui, force et humilité étaient admirablement unies. Le fruit de son témoignage de sainteté et de son autorité pastorale courageuse est que l'Église de Trévise, au cours de cette époque, suscita de nombreux saints, parmi les prêtres, les religieux et les laïcs.
Mykola Konrad
1876-1941
Né le 16 mai 1876 à Strusiv (Ternopil, Ukraine), Mykola étudia la philosophie et la théologie à Rome, où il reçut le doctorat en théologie.
Il appartenait au clergé gréco-catholique. Ordonné prêtre en 1899, il enseigna dans les grandes écoles de Berezhany et Terebovlya, puis, à partir de 1930, à l’académie de théologie de Lviv, sur invitation du métropolite Sheptytsky.
Il fut aussi nommé curé à Stradch (Yavoriv).
Il fut torturé et assassiné, ainsi que Volodymyr Pryjma, dans un bois près de Stradch, au retour d’avoir été confesser une malade.
C’était le 26 juin 1941.
Mykola Konrad fut béatifié en 2001.
Andrij Išcak
1887-1941
Né le 20 septembre 1887 à Mykolayiv (Lviv, Ukraine), Andrij grandit dans le milieu familial gréco-catholique.
Il étudia dans les universités de Lviv et Innsbruck et reçut le doctorat en théologie l’année de son ordination sacerdotale, en 1914.
Prêtre de l’archiéparchie de Lviv, il fut nommé d’abord préfet au séminaire de Lviv, puis professeur de l’académie en 1928, tout en desservant la paroisse de Sykhiv.
En 1930, il fut à l’Institut Pontifical Oriental de Rome.
Il fut martyrisé dans sa paroisse de Sykhiv par des soldats soviétiques, qui fuyaient devant les Allemands, le 26 juin 1941.
Il a été béatifié parmi les Martyrs ukrainiens, en 2001.
Volodymyr Pryjma
1906-1941
Né le 17 juin (ou juillet) 1906 à Stradch (Yavoriv, Ukraine), Volodymyr Ivanovych (Vladimir, fils de Jean) reçut la formation de chantre, qui dépendait du métropolitain Sheptytsky, et devint chantre et directeur de chœur dans son propre village.
Il se maria avec Maria Stojko et eut deux enfants.
Un jour qu’il avait accompagné le père Mykola Konrad auprès d’une malade, sur le chemin du retour, ils furent tous deux agressés, torturés et fusillés par des soldats soviétiques.
On ne retrouva son corps qu’une semaine après le meurtre. Il avait été poignardé dans la poitrine avec plusieurs coups de baïonette. Volodymyr venait d’avoir ou allait avoir trente-cinq ans.
Ce martyre eut lieu le 26 juin 1941, dans un bois proche du village.
Volodymyr Pryjma fut béatifié en 2001, parmi les Martyrs ukrainiens.
Khalīl al-Haddād
1875-1954
Né le 1er février 1875 à Ghazīr (Liban), Khalīl était le troisième de quatorze enfants.
A Ghazīr et Beirouth, il étudia l’arabe, le français et le syriaque.
Durant son séjour à Alexandrie (Egypte), où il enseignait l’arabe au collège des Frères des Ecoles Chrétiennes, il sentit l’appel au sacerdoce et entra au couvent des pères Capucins de Khashbau (1893), prenant alors le nom de Ya’qūb (Jacques) de Ghazīr.
Il fut ordonné prêtre à Beyrouth le jour de la Toussaint, 1er novembre 1901.
De 1903 à 1914, il prêcha partout au Liban, ce qui lui valut d’être appelé l’apôtre du Liban ; il prêcha aussi en Syrie, en Palestine, en Irak et en Turquie. Infatigable, il voulait suivre les traces de s.François d’Assise en allant au secours de tous ceux qui étaient dans le besoin.
En 1919, il édifia au nord de Beyrouth une chapelle dédiée à Notre-Dame des Mers, avec une grande croix de trente mètres de haut.
Il développa une grande activité dans les œuvres sociales : foyers pour personnes âgées, pour mendiants, pour orphelins, pour enfants abandonnés, hôpitaux. On a pu le comparer à saint Vincent de Paul, à saint Giovanni Bosco, à saint Giuseppe Cottolengo.
Son activité, son exemple, firent l’admiration unanime, y compris parmi les non-chrétiens, musulmans ou druzes. Le gouvernement confia aux Religieuses des malades de toutes sortes, handicapés, incurables.
L’hôpital de la Croix deviendra l’établissement le plus en pointe de toute la région ; des établissements s’ouvrirent successivement à Deir-el-Kamar, Antélias, Dora, Beyrouth, Tibnine, Kabr-Chemoun, Baabda, Zghorta, Beit Chebab, Bcheele, Jdabra, Chartoun, Broummana, Hrajel., et c’est pour être aidé dans cette mission qu’il fonda en 1920 les Sœurs Franciscaines de la Sainte Croix du Liban.
Cette œuvre, très modeste à ses débuts, attira des foules de personnes. Tous les bisogneux se rendaient “à la Croix”, qui devint en 1950 exclusivement un hôpital psychiâtrique, un des plus modernes du Proche-Orient.
En 1933, il ouvrit la Maison du Sacré-Cœur à Deir el-Kamar, orphelinat pour petites filles, qui devint plus tard un asile pour les maladies chroniques. En 1948, il ouvrit l’Hôpital de Notre-Dame, pour les personnes âgées, les malades chroniques et paralysés. En 1949, l’Hôpital Saint-Joseph devint l’un des plus importants centres médicaux de la capitale. En 1950, ce fut la Maison Saint-Antoine, à Beyrouth, pour les mendiants et les vagabonds que la police trouvait dans les rues, ainsi que la Maison de la Providence pour les jeunes filles sans toit.
Epuisé par ses veilles et ses voyages, le père Ya’qūb souffrit de nombreuses maladies, devint presque aveugle, et à la fin fut frappé de leucémie, ce qui ne l’empêcha pas de continuer à louer Dieu et à travailler pour Lui. Très lucide sur sa fin proche, il ne cessait de prier, d’invoquer la Croix et la Vierge Marie, et mourut le 26 juin 1954.
C’est à Beyrouth même qu’il fut béatifié le 22 juin 2008.
Depuis sa mort, d’autres hôpitaux ont été ouverts pour assister les victimes de la guerre et pour équiper la région de Kabr-Chemoun, où l’on manquait de services médicaux.
Josemaría Escrivá de Balaguer
1902-1975
Né le 9 janvier 1902 à Barbastro (Huesca, Espagne), José María Julián Mariano était le deuxième des six enfants de José Escrivá et de María Dolores Albás Blanc, une franco-espagnole.
Les trois dernières filles de cette fratrie décédèrent en bas âge. Lui-même eut à deux ans une grave maladie, dont il guérit après une promesse que firent les parents d’aller remercier Notre-Dame de Torreciudad.
En 1915, le père doit fermer son commerce d’étoffes, et la famille s’installe à Logroño.
Josemaría ressentit la vocation sacerdotale vers quinze ans. Il raconta plus tard qu’il avait été impressionné par la trace des pieds nus dans la neige d’un père Carme : cette mortification éveilla en lui le désir d’offrir lui-aussi quelque chose à Dieu.
Il fréquenta le séminaire à Saragosse, où il fut ordonné prêtre en 1925. L’année précédente était mort son père.
Après deux années passées en paroisse près de Saragosse, Josemaría s’installa à Madrid pour préparer le doctorat en droit civil. Il fut aumônier des Dames apostoliques du Sacré-Cœur de Jésus, chez lesquelles il trouvait l’hospitalité. Il y exerça un apostolat très fatiguant auprès des malades et des pauvres, mais aussi riche en grâces.
C’est à ce moment-là qu’il eut l’intuition de ce qu’il pouvait faire pour Dieu : appeler les laïcs, les étudiants, les jeunes, à rechercher la perfection, la sainteté dans les actes les plus ordinaires de la vie quotidienne. Ainsi naquit l’Œuvre de Dieu, Opus Dei, mouvement dont il attribuait toute la paternité à Dieu seul.
Après la chute de la monarchie espagnole (1931), dans ce climat politique très anticlérical, Josemaría ouvrit une Académie d’esprit chrétien, pour dispenser des cours de droit, d’architecture, de formation chrétienne ; c’est l’Académie DYA.
Dès 1934, il publie des notes pour aider les étudiants à prier ; remaniées, ces notes deviendront en 1939 le livre Chemin, édité et traduit à quatre millions d’exemplaires en quarante-deux langues.
Lors de la guerre civile de 1936, Josemaría n’échappa à la mort que par une «erreur» des miliciens, qui pendirent (devant chez lui) un autre homme qui lui ressemblait. En 1937, il passa en France.
En 1939, Josemaría revint à Madrid, en profitant d’un camion de l’armée. Il reprit ses activités et prêcha beaucoup. Peu à peu, il se limitera à l’organisation de l’Opus Dei : une maison pour étudiants s’ouvrira à Madrid, d’autres à Valencia, Valladolid, Barcelone.
Les critiques et les suspicions commencèrent : dans le clergé on se méfiait de tous ces gens «secrètement» religieux, on soupçonna l’Opus Dei d’être une société secrète, on accusa Josemaría… Aussi l’évêque de Madrid donna à l’Opus Dei une première approbation officielle (1941), à laquelle suivra une approbation vaticane en 1943.
En 1943 aussi il fonda la Société sacerdotale de la Sainte Croix, pour ouvrir la branche sacerdotale au sein de l’Opus Dei, en même temps que se développait aussi la branche féminine.
La santé de Josemaría s’affaiblit déjà, avec diabète, fièvres, rhumatismes.
Après la guerre, il s’établit à Rome autant pour donner une dimension internationale à l’Opus Dei, que pour fuir le climat délétère de l’Espagne, où l’on critiquait autant sa personne que son apostolat. Il fut très soutenu par Mgr Montini (futur pape Paul VI), mais aussi il découvrit avec amertume le monde vaticanesque et ses intrigues…
1950 : Approbation de l’Opus Dei par le Saint-Siège. Création du Collège romain de la Sainte-Croix, pour la formation des membres. Josemaría obtint la permission d’admettre aussi des non-catholiques et des non-chrétiens comme coopérateurs.
Josemaría souffrait toujours plus, avec des crises de paralysie faciale, dues au froid de son habitation.
1953 : Création du Collège romain de Sainte-Marie, pour les femmes. Don Josemaría voyagea beaucoup dans toute l’Europe.
Durant le concile Vatican II, Josemaría salua avec joie les thèmes abordés par les pères conciliaires sur la sainteté et l’apostolat des laïcs. Recevant certains évêques français qui estimaient que les laïcs devaient «christianiser les structures de l’ordre temporel du monde», Josemaría interrompit et corrigea : S’ils ont une âme contemplative, sinon ils ne christianiseront rien. Au contraire, c’est eux qui se laisseraient transformer et, au lieu de christianiser le monde, les chrétiens se mondaniseront.
D’ailleurs, à partir de 1963, il s’inquiétera ouvertement de la confusion doctrinale qui se répandait partout «au nom du Concile». En 1970, il alla en pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe (Mexique), pour prier pour l’Eglise.
Josemaría avait une dévotion spéciale pour certains Saints français : François de Sales, Jean-Marie Vianney, Thérèse de Lisieux.
Après encore quelques grand voyages, épuisé, presque aveugle à cause de la cataracte, il mourut à Rome le 26 juin 1975.
A la suite de la guérison miraculeuse d’une religieuse carmélite en 1976, Josemaría fut béatifié en 1992, puis canonisé le 6 octobre 2002.