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11 octobre 2022 2 11 /10 /octobre /2022 23:00

Carlo Acutis

1991-2006

 

Carlo Acutis naquit le 3 mai 1991 à Londres, où se trouvaient ses parents pour raisons professionnelles, mais ils revinrent bientôt à Milan (Italie) dès le mois de septembre.

Ces parents sont des gens qui conservent les bonnes habitudes, mais ne sont pas vraiment pratiquants. En revanche, la semence chrétienne que leur fils Carlo recevra, germera et grandira de façon extraordinaire.

Carlo aimait prier, aller dans les églises, visiter les sanctuaires, et ses parents ne lui refusaient pas ces moments où le garçon rencontrait déjà l’Invisible.

Il désirait intensément recevoir l’Eucharistie, et put faire la Première communion à l’âge de sept ans ; de ce jour, il tint à participer chaque matin à l’Eucharistie de sa paroisse. Etre toujours uni à Jésus, tel est le but de ma vie, écrivit-il alors. Mieux : il savait se recueillir un moment avant la messe ou après, et répétait : Si l’on s’approche tous les jours de l’Eucharistie, on va tout droit au paradis.

Il aimait en même temps se purifier avant de communier, et pour cela se confessait chaque semaine. Et comme on ne peut dissocier Jésus de sa sainte Mère, il priait chaque jour le chapelet. De Marie, il dira plus tard : Elle est l’unique femme de ma vie. Il s’intéressa particulièrement aux apparitions mariales de Lourdes et de Fatima.

Il aurait certainement apprécié notre blog, car il aimait lire la vie des Saints, comme s.François d’Assise, s.Antoine de Padoue, s.Dominique Savio, ou encore les trois Voyants de Fatima.

En grandissant, Carlo ne se distingua pas de ses camarades de jeux et d’école ; il jouait au football, comme tout Italien, apprenait le saxophone ; bon élève, tant chez les Marcellines de Milan qu’à l’Institut Léon XIII des bons pères Jésuites, il montrait simplement son enthousiasme et sa gentillesse envers tous. Il encourageait ses camarades de l’aumônerie : L’Eucharistie, c’est l’autoroute qui mène au ciel.

Son temps libre passait en bonnes œuvres : le catéchisme aux plus jeunes de la paroisse, la visite aux personnes âgées ; s’il avait de l’argent, il le gardait pour le redonner en aumônes, répétant : Le bonheur s’est d’avoir le regard tourné vers Dieu. La tristesse, c’est d’avoir le regard tourné vers soi-même.

Mais surtout, ce jeune garçon fut un passionné d’informatique. Sans avoir encore la formation d’un professionnel, il «flairait» les trucs qui lui permettaient de réaliser des merveilles : montages de films, création de sites (pour la paroisse, pour le lycée), et expliquait aux autres comment il fallait faire.

Sa plus belle réussite fut sa recherche enthousiaste sur les miracles eucharistiques. Pendant deux années, avec l’aide de ses parents, bien sûr, il visita les lieux de cent trente-six miracles reconnus par l’Eglise, recueillant toutes les informations, les récits, les photographies possibles. Ce fut d’abord un petit site internet, qui aboutit finalement à une magnifique exposition : elle fut présentée dans le monde entier, sur les cinq continents, dans les paroisses, dans les sanctuaires de Lourdes, de Fatima, de Guadalupe…

Et voilà qu’en octobre 2006, le jeune Carlo de quinze ans fut diagnostiqué très gravement malade : leucémie foudroyante de type M3. Il fut hospitalisé à Monza ; mais il demeura le garçon souriant qu’il avait toujours été. Jamais une plainte : J’offre toutes les souffrances que je dois subir au Seigneur, pour le pape et pour l’Eglise, et pour aller directement au Paradis.

Toujours préoccupé des autres, il dit à ses parents d’aller se reposer, il encourageait les autres patients ; le personnel médical était étonné, édifié par cette attitude si tranquille, alors que Carlo était en phase terminale.

Avant de voir mourir ce jeune garçon, digne d’un Domenico Savio (v. 9 avril), citons encore deux phrases de ce «cyber-apôtre» :

Notre objectif doit être l’infini, non pas le fini. L’Infini est notre Patrie. Depuis toujours nous sommes attendus au Ciel.

Tous naissent comme des originaux, mais beaucoup meurent comme des photocopies.

Carlo s’éteignit à ce monde au matin du 12 octobre 2006.

Selon son souhait, il fut enterré à Assise, la ville de s.François.

Douze ans plus tard, dans le cadre du procès de béatification de Carlo, on procéda à la reconnaissance canonique de son corps : la maman put l’attester, son fils lui semblait comme mort à peine quelques instants auparavant, tant il était bien conservé.

On attendait un miracle : en 2010, un petit enfant brésilien était atteint d’une grave déformation du pancréas ; l’opérer aurait coûté la vie du jeune garçon. On invoqua l’intercession de Carlo : le pancréas reprit sa forme et sa place normales, sans aucune intervention. Le changement était inexplicable.

Carlo Acutis a été béatifié en 2020, et inscrit au Martyrologe le 12 octobre.

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9 octobre 2022 7 09 /10 /octobre /2022 23:00

 

29e dimanche ordinaire - C

 

Je t'appelle, mon Dieu, car tu peux me répondre. Le psaume 16 ouvre ainsi la liturgie de ce dimanche. Voilà une prière confiante, une supplique intense : Dieu est notre refuge sûr. Nous allons méditer sur la prière confiante à Dieu.

 

*       *       *

Moïse demande l'aide de Dieu, il s'offre lui-même pour l'obtenir, il supplie, il lève les mains, et quand il n'en peut plus il se fait aider : grâce à Aaron et Hour, Moïse garde les bras élevés. Cet homme qui intercède pour son peuple, les bras étendus, est déjà une figure du Sacrifice du Christ, qui lèvera ses bras en croix pour tout Son peuple. 

Chaque fois que nous prions pour quelqu’un, un malade, un ami, une quelconque autorité, nous sommes des Aaron qui soutiennent les bras de nos Moïse, mais nous pouvons aussi être des Moïse, en levant nous aussi nos bras vers Dieu.

 

*       *       *

Il s’agit aussi de la prière confiante dans le psaume 120, un des psaumes graduels que chantaient les pèlerins en marche vers Jérusalem. De la plaine, ils "levaient les yeux" vers les montagnes, vers Jérusalem, vers le Seigneur, attendant de Lui sa protection contre toutes les embûches de ce voyage, car le chemin de Jéricho à Jérusalem était infesté de voleurs, prêts à dévaliser les braves pèlerins (on se rappellera la fameuse parabole de l’homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho (Lc 10:30) ; mais aussi protection contre les embûches spirituelles, celles qui jalonnent notre voyage terrestre.

 

*       *       *

Depuis plusieurs dimanches nous parcourons les deux lettres de s.Paul à Timothée, le disciple très cher de l’Apôtre, fidèle entre tous. Le passage d'aujourd'hui est une exhortation à la lecture approfondie de l'Ecriture. Non pas que Timothée l’ignorât, puisque, dit saint Paul, il la connaît depuis (son) plus jeune âge. Mais Paul l’exhorte à ne pas l’oublier, et il nous exhorte tous, et chacun d’entre nous, à lire l’Ecriture Sainte, dont tous les passages sont inspirés par Dieu. Nous y trouverons beaucoup d’exemples de prière, ne serait-ce que La prière que nous a enseignée le Seigneur.

Il est vrai que beaucoup de passages du Texte sacré nous apparaissent obscurs, étonnants, parfois vraiment incompréhensibles… Probablement, Dieu ne veut pas que nous les comprenions tout de suite, comme le dit Jésus à ses Apôtres : J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant (Jn 16:12). Mais croyons bien que la lumière se fera peu à peu, comme l’éponge qui se laisse progressivement gonfler par l’eau qu’elle absorbe.

D’autres fois, c’est que notre cœur est fermé à la Lumière : nous voudrions faire entrer le soleil, mais nous maintenons fermés les volets ! Notre âme est trop pleine de nos pensées terrestres, humaines, et il n’y a pas de place pour le divin. Notre première pensée, en ouvrant le Livre inspiré, doit être : Quel enseignement Dieu veut-il me donner en ce moment ? 

Lisons l'Ecriture, relisons-la, méditons-la ; surtout l'Evangile, que saint Dominique savait par-cœur ! C’est l’enseignement direct de Jésus. 

Et n’oublions pas que certains autres textes de l’Ecriture sont réellement “faciles” à lire, parce qu’ils sont davantage historiques, comme les Actes des Apôtres, ou, dans l’Ancien Testament, les livres de Josué, des Juges, de Samuel, des Rois, des Chroniques. Les passages des Prophètes, ou des Psaumes, ou de l’Apocalypse, auront certes besoin d’explications, mais ne doivent pas nous rebuter, car ils nous conduiront toujours vers la Vérité. N’avons-nous pas souvent le “courage” de lire des livres véritablement rébarbatifs, pour préparer nos examens ou nos conférences ? Et nous renoncerions à approfondir l’Ecriture ?

Puisqu’il s’agit aujourd’hui de la prière, cherchons dans l'Ecriture des exemples de prière confiante, et apprenons à prier Dieu comme ces saints personnages ont prié : comme Abraham devant Sodome (Gn 18:23-33), comme Moïse dont il est question aujourd’hui, comme Esther (Est 14), comme aussi le jeune Salomon pour obtenir la sagesse (Sg 9)… comme Jésus qui priait parfois toute la nuit (cf. Lc 6:12) et qui, humblement, s’effaçait devant la volonté de Son Père, à Gethsémani (Lc 22:42).

 

*       *       *

L'évangile du jour revient sur l'efficacité de la prière instante. Jésus prend l’exemple un peu déconcertant d’un juge qui finit par faire justice envers cette brave femme, simplement pour qu’elle cesse de lui casser la tête. Il faut noter ce que Jésus dit de cet homme : il est tellement injuste, qu’il ne respecte ni Dieu ni même les hommes, ce qui sous-entend un état d’esprit véritablement, foncièrement mauvais. Pourtant il finit par céder. Mais Dieu n’est pas un juge humain ! Si un juge humain finit par écouter cette femme bon gré mal gré, à plus forte raison notre Père céleste, qui est bon, exaucera promptement ses enfants.

Saint Jean Chrysostome (fêté le 13 septembre) commente ainsi : Si la prière assidue a pu faire de ce juge cruel un homme doux, que ne sera-t-il pas du Bon Dieu ! Et de faire remarquer quelle force a la foi, quand on voit des juges injustes et même méchants devenirs bons et miséricordieux.

Le même Chrystostome ajoute ensuite : Quelle dignité de parler ainsi avec Dieu ! La prière nous unit aux Anges, dont la charge est de prier sans interruption, qui nous apprennent à oublier notre condition humaine et à remplir notre esprit d’une telle rapidité et d’une telle sainte crainte, que nous n’ayons plus de regard vers les choses présentes mais que nous nous sentions comme en présence des Anges, en train d’accomplir le même sacrifice d’action de grâce avec eux.

Saint Augustin (fêté le 28 août), quant à lui, compare cette Veuve à l’Eglise qui attend du Christ qu’Il lui rende la justice, qu’Il intervienne enfin pour éliminer tous les maux, toutes les injustices. Mais ces maux sont multiples, et dureront malheureusement jusqu’à la fin des temps, car ils sont liés à la condition humaine. Jusqu’à la fin de notre vie nous connaîtrons les tentations les plus diverses, jusqu’à la fin des temps les hommes éprouveront des tribulations de toutes parts, des injustices sociales, des maladies, des épidémies, des accidents, des persécutions… Tout cela, l’homme ne peut l’éviter ; mais tous, nous pouvons éviter le péché, et c’est ce qui est le plus important, peut-être même le plus difficile.

Notre prière instante doit nous faire espérer et croire sans cesse qu’avec Jésus, et seulement Lui, nous serons libérés du mal. Rappelons-nous la prière qui suit le Notre Père à la Messe : c’est bien au Seigneur qu’on demande de nous délivrer de tout mal… du péché… des épreuves, dans l’espérance de l’avènement de Jésus-Christ, à qui, répond l’assemblée, appartiennent le règne, la puissance et la gloire.

L’expression de Jésus : toujours prier, ne doit pas s’entendre au sens de quelque attitude permanente, qui exclurait par exemple le travail manuel nécessaire à la vie quotidienne. Effectivement, il y eut de ce genre d’esprits tordus que saint Paul reprend vertement : Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Or nous entendons dire qu’il en est parmi vous qui vivent dans l’oisiveté, ne travaillant pas du tout mais se mêlant de tout. Ceux-là, nous les invitons et engageons dans le Seigneur Jésus Christ à travailler tranquilles et à manger le pain qu’ils auront eux-mêmes gagné (2Th 3:10-12). 

Toujours prier veut dire : avec persévérance, à différents intervalles, comme l’insinue le psaume de David : Sept fois le jour, je te loue pour tes justes jugements (Ps 118:164).

C’est pourquoi l’Eglise nous a habitués à «faire la prière» le matin et le soir ; ce n’est pas en soi une «obligation», mais c’est le moyen d’apprendre à rester en union avec Dieu ; il y a aussi l’Angelus, le chapelet, et mille autres dévotions parmi lesquelles on peut choisir celles qui nous conviennent le mieux.

Par la persévérance dans la prière, notre esprit s’accoutume peu à peu à l’inspiration de l’Esprit de Dieu, et se laisse plus facilement modeler par la sainte Volonté divine. Il faut croire que ce que Dieu nous accordera sera pour notre bien, et que ce ne sera pas forcément ce qu’on avait demandé au départ.

Croire, oui. Mais vient alors cette question vraiment bouleversante de Jésus : trouvera-t-il la foi à son retour sur terre ? 

Jésus a-t-il un doute sur la fidélité de l’Eglise et des Chrétiens ? Veut-Il dire que l’Eglise aura “peut-être” disparu de la société ? L’Eglise sera-t-elle à ce point persécutée, qu’on ne la verra plus apparaître visiblement dans notre société ? Les églises et la Croix auront-elles disparu de nos cités ? Il est vrai que certains esprits inquiets pourraient le penser, devant tant de persécutions, et devant la montée en force des ennemis de l’Eglise. 

Mais reprenons-nous : si la question de Jésus-Christ devait nous mettre dans cette inquiétude, elle ne serait pas de Lui. Au contraire Jésus veut par là nous alerter, nous aider à rester en éveil, à être de ces vierges sages qui savent entretenir leurs lampes avec la foi et les œuvres de charité (cf. Mt 25:1-13).

C'est à chacun de nous que Jésus pose cette question, comme pour nous inviter instamment à L'attendre ; préparons-nous à son retour, soyons de ceux qui garderont la foi et qui seront prêts à accueillir Jésus Christ.

 

*       *       * 

Jésus veut en même temps nous expliquer ici pourquoi certains d’entre nous ne sont pas toujours exaucés : c’est parce que notre foi n’est pas totale. L’homme se donne aux plaisirs, et oublie facilement le jugement qui l’attend. La Foi, celle que Dieu attend de nous, manquera chez certains, et saint Paul le dit (1Tm 4:1-2) Il y aura aussi de faux prophètes (Mt 24:24). C’est pourquoi il est urgent pour chacun de nous de ne pas s’endormir sur notre fausse justice. Ce sera le thème de la prochaine parabole du Christ, du pharisien et du publicain, que nous lirons dimanche prochain.

 

*       *       *

Notre supplique sera d'autant plus efficace qu'elle exprimera l'ouverture de notre cœur à la volonté de Dieu : que serait cet appel à l'aide, si nous maintenions fermée à clef la porte de notre cœur ? Au contraire, faisons bien nôtre la Prière du jour : Fais-nous toujours vouloir ce que tu veux.

 

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2 octobre 2022 7 02 /10 /octobre /2022 23:00

 

28e dimanche ordinaire - C

 

Une lecture et l’évangile de ce jour nous mettent en présence de lépreux. La lèpre, dans l’histoire d’Israël, revêt une importance singulière, au point que le Lévitique y consacre deux chapitres entiers, l’un pour la maladie elle-même - y compris la “lèpre” qui s’attaque aux vêtements, aux objets en tissus ou en cuir, et aux murs d’une maison -, l’autre pour la purification (Lv 13 et 14).

Dans la Loi de Moïse, si c’est au prêtre de reconnaître la maladie officiellement, c’est parce que cette maladie extérieure suppose une maladie intérieure grave ; être lépreux est pour ainsi dire être hérétique : la personne ou la chose en question est “impure”, c’est-à-dire qu’elle doit être exclue de tout contact, voire de la communauté. 

Le texte du Lévitique considère par “lèpre” diverses affections cutanées qui ne sont pas ce que nous appelons aujourd’hui la lèpre, mais qui requièrent de la part des personnes touchées des sacrifices particuliers grâce auxquels elles redeviendront “pures” et pourront être réadmises dans la communauté. Elles ne seront pas pour autant guéries de leur lèpre extérieure, mais le mal intérieur que représente cette affection, sera expié.

 

La lèpre est vraiment une affection très pénible ; l’altération de l’épiderme des personnes ou des murs d’une maison, fut considéré comme une altération de la beauté des créatures de Dieu, comme quelque chose qui mine de l’intérieur l’être ou l’objet et lui enlève sa belle apparence. Une sorte de corruption intérieure. Pendant des siècles, une interprétation radicale du livre du Lévitique prescrivait l’éloignement total et définitif des lépreux hors des habitations ; les malades devaient agiter une clochette pour avertir la population de s’éloigner. Une véritable malédiction pesait sur ces malheureux.

(C’est le norvégien Hansen qui trouva le bacille de la lèpre en 1874. Cette maladie très pénible présente des cas plus ou moins graves, pas toujours contagieux et pas non plus toujours incurables)

Un jour, François d’Assise passait près d’un lépreux et en eut instinctivement quelque répulsion ; se reprenant, il alla à sa rencontre et l’embrassa fraternellement. Au XIXe siècle, le belge Damien De Veuster voulut aller sur la petite île Molokaï (Hawaï), où le gouvernement reléguait les lépreux en les abandonnant à leur sort fatal ; ce missionnaire y fit grand bien, et y finit ses jours, gagné à son tour par la contagion. (Il semble qu’il ait été contaminé après qu’un petit lépreux ait joué avec sa pipe, car le père Damien fumait la pipe, un peu par habitude, mais aussi pour éloigner les insectes par la fumée. Damien-Jozef De Veuster a été béatifié en 1995, canonisé en 2009 et sa fête est le 15 avril ; s. François d’Assise est fêté le 4 octobre).

 

 

*       *       *

 

Le personnage de notre première lecture, le général Naaman, un Syrien (donc un “étranger”), ne devait pas souffrir d’un cas “contagieux” de lèpre, puisqu’il conservait sa place de militaire à la tête des armées et aussi qu’on ne l’a pas rejeté à son entrée en Israël. Ce que nous lisons aujourd’hui ne donne que l’essentiel du chapitre 5 du deuxième livre des Rois ; l’histoire de cet homme est très belle et vaut la peine d’être lue intégralement.

Après avoir d’abord refusé le conseil du prophète, ce militaire va quand même se baigner sept fois dans le Jourdain, et recouvre la peau d’un petit enfant ; guéri, il perd ainsi son “impureté” : c’est la récompense de son humilité à suivre les conseils du prophète Elisée.

 

*       *       *

 

Les dix lépreux de l’évangile sont dans une situation différente : neuf sont juifs, un est samaritain (donc aussi “étranger”) ; mais ils sont tout autant exclus de la vie communautaire : ils se tiennent à distance et supplient Jésus qui, appliquant la loi du Lévitique, leur prescrit d’aller se montrer aux prêtres. On le sait, Jésus n’est pas venu abolir la loi, mais la porter à son accomplissement (Mt 5:17). Ici, cet accomplissement se fera quand l’homme guéri viendra alors aux pieds de Jésus la face contre terre en lui rendant grâce. Encore une fois, c’est l’humble obéissance à Jésus qui vaut à cet homme la guérison totale. 

Saint Luc avait relaté précédemment (9:51) que les Samaritains n’avaient pas voulu recevoir Jésus ; aujourd’hui, Jésus guérit justement un Samaritain, rendant ainsi le bien pour le mal. On le sait, Luc aime montrer la clémence de Jésus, la miséricorde divine, comme il l’a fait avec la parabole du Fils prodigue (15:11-32).

L’évangéliste ne dit pas que les neuf autres n’aient pas conservé la grâce de la guérison au moins physique ; rien ne donne à douter qu’ils aient entendu parler de l’attitude du Samaritain et qu’ils se soient à leur tour rendus auprès de Jésus. Pourquoi pas ? Mais l’attitude de Jésus nous prouve bien que la maladie de la lèpre, souvent, cache une autre maladie, intérieure, une maladie que seul le Fils de Dieu peut guérir : Ta foi t’a sauvé, lui dit simplement Jésus.

Le général Naaman aussi exprima les sentiments d’un converti : Je ne veux plus, dit-il, offrir ni holocauste ni sacrifice à d’autres dieux qu’au Seigneur Dieu d’Israël (cf. 2R 5:17). Sa foi est déjà tellement ancrée dans son cœur, qu’il veut prélever une bonne quantité de terre de cet endroit pour l’emporter dans son pays et établir sur cette terre l’autel de ses nouveaux sacrifices. Il se dit serviteur du prophète.

Il faut aussi admirer l’attitude du prophète Elisée, qui refuse les présents apportés par Naaman. Il les refuse, pour que Naaman comprenne bien que c’est la grâce de Dieu qui a opéré dans son cœur, et non la puissance du prophète. Ici, Elisée nous rappelle qu’il n’est à son tour que le serviteur de Dieu, le serviteur inutile dont on parlait dimanche dernier. En revanche, Dieu punira très sévèrement la cupidité du serviteur personnel d’Elisée, Géhazi, qui moyennant deux gros mensonges, essaie d’accaparer pour lui un peu des présents offerts par Naaman : c’est lui qui est alors couvert de lèpre (2R 5:20-27).

L’attitude de Naaman, qui emporte de la terre d’Israël pour y bâtir chez lui le nouvel autel, inspirera plus tard sainte Hélène, quand elle eut retrouvé la Croix du Seigneur près de Jérusalem : elle emporta de la terre de Jérusalem pour y construire à Rome la basilique qui depuis s’appelle “Sainte Croix à Jérusalem”, là où se trouve un important morceau de la Croix du Christ, ainsi qu’un long morceau de celle du Bon Larron (s.Dismas).

 

*       *       *

 

La conversion de Naaman, syrien, et celle du samaritain reconnaissant de l’évangile, sont à l’origine du choix du psaume 97 : Le Seigneur (.…) a révélé sa justice aux nations… La terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. C’est un chant nouveau, parce que Dieu veut étendre le salut aux hommes de toutes les nations : la nation choisie d’Israël devait préparer la venue du Messie ; désormais l’Evangile doit être annoncé partout. Acclamez le Seigneur, terre entière !

 

*       *       *

 

La deuxième lecture semble ne pas avoir de rapport direct avec tout ce qui précède ; ces temps-ci, l’Eglise nous fait lire les “petites épîtres” de saint Paul, à Philémon d’abord, à Timothée ensuite. Ce dernier, ainsi que Tite, étaient parmi les meilleurs disciples de Paul, qui les exhorte paternellement à une fidélité constante, même dans les souffrances. Paul est en ce moment enchaîné à Rome et recevra bientôt la couronne du martyre - il le sait, cf. 2Tm 4:6 ; Timothée, lui, le jeune évêque à Ephèse, ne mourra pas martyr (Ce n’est pas absolument avéré. Actuellement, s.Timothée est fêté avec la couleur blanche des Confesseurs, en même temps que s.Tite, le 25 janvier).

, mais aura sa part de souffrances, d’épreuves diverses, de déceptions aussi, dans l’annonce de l’Evangile de Jésus-Christ. Saint Paul l’encourage : on n’enchaînera pas la parole de Dieu !

L’apôtre Paul rappelle cependant à Timothée l’importance des textes sacrés : par là s’acquiert la sagesse qui conduit au salut par la foi. 

Le lépreux de l’évangile a été sauvé par sa foi. Naaman a cru et il fut sauvé. Nous sommes peut-être nous aussi des Naaman : n’avons-nous pas parfois refusé de nous plonger… dans les eaux profondes et purificatrices de la miséricorde de Dieu ?

 

*       *       *

 

Admirons la force de nos frères du Moyen-Orient et de l’Orient, où la religion chrétienne est tellement frappée par la persécution ouverte et déchaînée, justement dans ces pays qui ont été le berceau de la foi judaïque et chrétienne.

De même que la parole de Dieu n’est pas enchaînée, de même Dieu est toujours près de nous par la grâce qui nous devance et nous accompagne. Même si cette grâce ne fait jamais défaut, notre désir de la recevoir nous la fait demander encore plus instamment aujourd’hui pour faire le bien sans relâche, selon les termes de la Prière. 

Il est certain nous avons besoin de cette grâce divine pour résister aux embûches. Saint Paul nous rassure : Dieu ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces (1Co 10:13) ; et saint Pierre : Le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux (2Pt 2:9). 

C’est la dernière demande de la Prière du Seigneur : Délivre-nous du mal !

 

 

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1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 15:54

 

27e dimanche ordinaire - C

 

Au fur et à mesure que nous approchons de la fin de l’année liturgique, les textes sacrés attirent notre attention davantage sur la fidélité et la persévérance.

Persévérer n‘est pas toujours très facile, quand on rencontre des épreuves. Il est même assez fréquent d’entendre des réflexions de ce genre, à propos de la prière, mais surtout en temps de calamité : “Est-ce que Là-haut, on s’occupe un peu de nous ?” 

Cette question assez impertinente n’est pas nouvelle, et il semble qu’elle soit aussi celle du prophète Habacuc (1) : Combien de temps vais-je t’appeler au secours ? Dieu répond au prophète : d’une part, que les Chaldéens seront bien le fléau qui punira les pécheurs, mais d’autre part aussi, oui, que Dieu lui-même va intervenir, et bientôt. 

Mais le temps de Dieu n’est pas le temps de l’homme. Avant que Cyrus permette aux Juifs de rentrer d’exil, il passera encore une soixantaine d’années. Quant au Sauveur promis, la venue du Messie adviendra… six siècles plus tard ! 

Dieu veut que l’homme apprenne à être patient, à se soumettre, à accepter la volonté de Dieu, humblement. Tandis que Le juste vivra par sa fidélité, l’insolent au contraire n’a pas l’âme droite (ou aussi, suivant les versions : ne mènera rien à terme). On aura plaisir à lire la longue prière du prophète qui clôt la prophétie (Ha 3) : une belle prière de soumission à la toute-puissance de Dieu.

 

*       *       *

 

Saint Paul reviendra plusieurs fois sur cette fidélité du juste (cf. Ro 1:17 ; Ga 3:11 ; He 10:38). Aujourd’hui, comme depuis plusieurs dimanches, c’est à Timothée qu’il adresse ces recommandations. C’est ici la deuxième lettre à Timothée, que Paul a dû lui envoyer peu de temps avant d’être mis à mort à Rome. 

Dans la première (1Tm 4:12), Paul évoquait le jeune âge de Timothée ; ici, il lui demande de réveiller le don de Dieu qu’il a reçu : sans préciser ce qui a pu “s’endormir”, Paul demande à Timothée de “ressusciter” ce don, comme s’il voulait l’exhorter à bien continuer sa marche, avec fidélité, jusqu’au bout, sans se relâcher. Rien n’exclut que Timothée, au milieu des difficultés, ait un peu perdu de sa ferveur, ou qu’au contraire il se soit laissé gagner par la fougue de son jeune âge et ait connu quelque précipitation dans ses décisions ; un peu plus bas dans le texte, Paul lui recommande bien en effet de fuir les passions de la jeunesse (2Tm 2:22).

Reste que les recommandations de Paul valent pour chacun de nous, prêtres et évêques, mais aussi laïcs : dominer la peur, garder l’esprit de la force ; rendre témoignage au Seigneur, sans honte ; accepter notre part de souffrances ; conserver pure la doctrine. 

 

*       *       *

 

L’invitation du psaume 94 qui relie ces deux lectures, est justement ce qu’on appelle chaque jour dans le Bréviaire le psaume invitatoire, qui demande instamment à chacun de bien écouter l’appel de Dieu : Ne fermez pas votre cœur ! Crions de joie pour le Seigneur ! Entrez, prosternez-vous ! Ce psaume commence la prière du matin, en nous invitant justement à laisser derrière nous la nuit, le sommeil, au propre et au figuré, tout assoupissement, et à raviver notre foi en Dieu. 

 

*       *       *

 

La foi, reprend Jésus… Le grand arbre dont Il parle est, dans le texte, un mûrier, et l’on sait bien quelle difficulté il y a à éradiquer un tel buisson ! Telle est la puissance de la foi, si nous l’appuyons fermement en la puissance de Dieu. Saint Jean Chrysostome a fait remarquer que le grain de sénevé et le buisson qui se développe ensuite, évoquent bien le grain de foi dont nous avons besoin pour développer la puissance du don de Dieu ; le Vénérable Bède dit à son tour que la foi peut être modeste, intérieure, mais doit être aussi très ardente.

Il faut relever que Luc reprend ici une expression de Matthieu (Mt 17:20), où Jésus cependant parlait de commander à une montagne de se jeter dans la mer ; l’image est la même que le mûrier. Mais il est intéressant aussi de relier cette réponse à ce qui précède : en Matthieu, les disciples demandent à Jésus pourquoi ils n’ont pas pu chasser le démon épileptique et c’est là que Jésus leur reproche leur peu de foi. Ils faisaient leur apprentissage ; plus tard, ils accompliront à leur tour des miracles ; et même de plus grands (Jn 14:12b).

Les Saints ont eu cette foi, cette confiance absolue en la puissance de Dieu, avec une soumission totale à Sa volonté divine, et en furent récompensés. Deux exemples entre mille : 

Sainte Scholastique avait reçu son frère saint Benoît un soir ; l'heure passait et Benoît voulait regagner son monastère ; mais Scholastique, qui connaissait l’heure de sa mort prochaine, le prie de rester encore un peu ; lui de protester ; sans rien dire, elle se recueille quelques instants, et voici des cataractes d'eau qui empêchent Benoît de s'en aller. Puisque tu n'as pas voulu, lui explique-t-elle, je me suis adressée à Dieu, et il m'a exaucée. Ils purent ainsi continuer de parler de Dieu toute la nuit, et elle mourut en effet le lendemain (2). 

Et cet autre miracle, bien moins connu, d'un malade gravement atteint qui, avant d'aller à Lourdes, annonçait à tous ses amis qu'il reviendrait guéri. Lors de la procession du Saint Sacrement, il ne compte que les secondes qui le séparent de la guérison… mais le Saint Sacrement passe sans le guérir. Alors, plein de foi, il s'adresse à Jésus présent dans l'Hostie : "Tu n'as pas voulu me guérir ? Je vais le dire à ta Mère !" Le prélat qui porte le Saint Sacrement l'entend, s'arrête une seconde (on imagine sa stupeur !), se retourne et bénit derechef le malade. Qui guérit aussitôt. On ne connaît rien d’autre sur la “sainteté” de cet homme, mais on peut affirmer avec certitude que sa foi a été entière.

 

Revenant donc à notre mûrier, on l’a aussi comparé à la passion du Christ : de même que ces ronces produisent un fruit rouge, de même les coups, les épines, les clous, feront jaillir le Sang rédempteur. 

Quant à “arracher” ce mûrier et le jeter en mer, certains y ont vu la mission des apôtres consistant à “retirer” le message évangélique du milieu des Juifs qui ne l’acceptaient pas, pour le jeter dans la “mer” des païens ; ou encore à chasser le diable et le précipiter dans l’abîme. 

Quoi qu’il en soit, après avoir suggéré aux Apôtres quelle force, quelle autorité les animeront grâce à la foi, Jésus leur recommande immédiatement après de rester modestes, humbles. 

Ainsi aussi, à saint Augustin de Cantorbury, qui convertissait beaucoup d’Anglais grâce à ses miracles, le pape Grégoire le Grand recommanda d’éviter toute tentation de présomption. 

On aurait pu supposer, ensuite, que l’enseignement de Jésus sur les serviteurs quelconques fût sans rapport avec ce qui précède. Mais le docte évangéliste qu’est Luc n’a pas accumulé des réflexions et des enseignements épars, qu’il a réunis au hasard dans son évangile. Tâchons humblement de comprendre.

Au début de l’exemple que donne Jésus, on pourrait rester dubitatif sur la conduite de ce maître apparemment égoïste, sans cœur pour son serviteur fatigué. Mais Jésus ne fait que prendre un exemple de la vie courante de son époque, où sévissait l’esclavage (encore que même de nos jours, cette conduite soit plus fréquente qu’on ne le dise…), mais sans la justifier pour autant. Il veut nous dire ceci : si vous êtes capables de vous soumettre à un tel maître, sachez à plus forte raison reconnaître devant Dieu que vous n’êtes que des serviteurs quelconques (le texte latin dit : inutiles). 

C’est simplement une pressante invitation à persévérer humblement dans l’accomplissement de notre travail, conscients de coopérer au champ immense de l’Eglise, sous le regard de Dieu, qui nous réserve notre juste récompense dans le monde à venir.

Avant d’être glorifié dans la victoire de la résurrection, Jésus a pratiqué l’humilité à son degré absolu : en s’abaissant à l’indignité d’un scélérat, il s’est vraiment fait un serviteur quelconque, considérant qu'il ne faisait que son devoir

De la foi qui transporte les montagnes, Jésus a dit ailleurs :  

En vérité, oui, je vous le dis : si vous demandez quelque chose au Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom, demandez et vous recevrez, pour que votre joie soit pleine (Jn 16:23-24).

Que demandons-nous justement aujourd’hui dans la Prière ? 

D’abord nous exprimons un acte de foi en Dieu : Il nous comble bien au-delà de nos désirs ! Ensuite, eh bien, nous comptons sur sa miséricorde - car nous sommes pécheurs - et même si notre culpabilité ou notre modestie nous empêche de parler, du moins notre confiance nous aidera à demander la grâce divine : qu’Il augmente en nous la Foi !

 

 

 

1 Le prophète Habacuc, dont le nom devrait être plus exactement Ambakoum, écrivait aux alentours de 600 avant Jésus-Christ.

2 Sainte Scholastique est fêtée le 10 février ; s.Benoît, le 11 juillet.

 

 

 

 

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3 septembre 2022 6 03 /09 /septembre /2022 23:00

Jean-Paul Ier pape
1912-1978

Albino Luciani naquit le 17 octobre 1912 à Canale d’Agordo (Belluno, Italie N), aîné des quatre enfants (Federico, Edoardo, Nina) de Giovanni Luciani, verrier à Murano, et Bortola Tancon, une fervente chrétienne.
Ce n’est pas le papa qui encouragea son fils dans la voie cléricale, mais la maman ; l’enfant entra au Petit séminaire de Feltre, puis au Grand de Belluno. Ses excellents résultats le firent envoyer compléter sa formation à l’Université Grégorienne de Rome, où il recevra le doctorat en théologie ; sa thèse s’intitule «Origine de l’âme dans la pensée de Rosmini».
Il fut ordonné prêtre en 1935.
Il fut d’abord vicaire à Canale d’Agordo, fut nommé professeur à l’Institut Technique Minier, puis au Grand séminaire de Belluno, dont il sera aussi vice-directeur en 1937.
En 1958, il fut consacré évêque pour le diocèse de Vittorio Veneto. Dans cette ville, il s’occupa d’un scandale financier organisé par deux de ses prêtres : l’évêque refusa de couvrir ces coupables et remboursa toutes les victimes grâce à la vente de biens et trésors du diocèse.
En 1966, éclata aussi un véritable schisme dans une petite paroisse du diocèse, où les habitants voulaient un autre curé que celui nommé par leur évêque ; on en arriva à la fermeture officielle de l’église et, finalement, à l’établissement d’une réelle communauté orthodoxe de rite byzantin, parallèlement à la communauté catholique, rétablie dans cette commune.
En 1969, après la clôture du concile de Vatican II, Mgr Luciani fut nommé patriarche de Venise ; en 1972, vice-président de la Conférence Episcopale Italienne ; en 1973, cardinal.
En 1978, il succéda au pape s.Paul VI, prenant le nom de Jean Paul, en mémoire des papes Jean XXIII et Paul VI.
C’est ce deux-cent soixante-troisième pape qui inaugura les discours à la première personne du singulier (au lieu du "nous"), et renonça à porter la tiare pontificale.
Ce légendaire pape du sourire affirma aussitôt son aversion pour l’avortement et la contraception, ainsi que pour la politique communiste.
Jean Paul I
er mourut subitement au matin du 28 septembre 1978, après trente-trois jours de pontificat.
On ne reprendra pas ici les nombreux textes faisant allusion à une présumée conspiration ayant aboutit à l’assassinat de ce saint Pape.
La cause de béatification de Jean Paul I
er fut ouverte en 1990. Une guérison miraculeuse obtenue par l’intercession du Pape défunt, aboutit à sa béatification, prévue pour 2022.
Jean Paul I
er sera inscrit au Martyrologe le 28 septembre.

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27 juillet 2022 3 27 /07 /juillet /2022 23:00

Nazarius et Celsus de Milan

† 1er siècle

 

Nazarius, dont le nom peut évoquer une origine orientale, naquit à Rome d’un père juif nommé Africanus et d’une mère très chrétienne nommée Perpetua. Cette dernière avait reçu le baptême des mains de s.Pierre.

A neuf ans, Nazarius remarqua avec grand étonnement la différence des pratiques de ses parents ; finalement il reçut le baptême des mains de s.Lin, qui allait être le successeur de s.Pierre.

Nazarius se mit à parler ouvertement de Jésus-Christ, au point que ses parents le prièrent de sortir de Rome pour échapper à la mort : Nazarius partit avec tout son avoir et monta à Plaisance, puis à Milan ; en chemin, il distribua aux pauvres toutes ses richesses.

A Milan, étant allé visiter en prison les saints Gervais et Protais (v.19 juin), il fut arrêté, battu et chassé de la ville. Il partit pour Gemellus (act. Genève), où il rencontra le tout jeune Celsus : la mère de celui-ci désirait qu’il fût baptisé et qu’il partît avec ce saint homme qu’était Nazarius.

Le préfet les fit arrêter tous les deux pour les torturer, mais comme ils étaient innocents, se contenta de leur demander de quitter la ville. Ils arrivèrent ainsi à Trèves, où Nazarius construisit un petit sanctuaire.

De Rome, l’empereur Néron l’apprit et les fit arrêter. Il réfléchissait à la façon de les torturer, quand un épisode le poussa à agir vite : des bêtes s’étaient introduites dans son jardin et firent plusieurs victimes ; Néron, gravement blessé, interpréta cela comme une vengeance de ses dieux, parce qu’il avait trop tardé à faire mourir ses deux prisonniers.

Il se les fit amener et voulut forcer Nazarius à offrir l’encens aux dieux ; celui-ci se mit en prière et toutes les idoles se brisèrent.

Alors Nazarius et Celsus furent embarqués sur un bateau et l’on devait les précipiter en mer ; mais une tempête agita terriblement le bateau, tandis que les deux «victimes» marchaient calmement sur les eaux. La tempête se calma et l’on accosta à Gênes. De là, les deux Compagnons gagnèrent Milan.

Le préfet de Milan fit partir Nazarius et retint Celsus. Nazarius revint à Rome, où son père avait reçu le baptême depuis peu. Puis on ramena aussi Celsus et tous deux furent décapités, hors de Rome, aux Trois-Murs.

Tous ces épisodes ont quelque chose d’extraordinaire, d’incroyable même selon certains. Laissons les spécialistes faire leur travail.

On sait que Néron régna de 54 à 68 : c’est donc dans cette période que moururent Nazarius et Celsus.

Leurs corps furent rapportés à Milan par s.Ambroise (v. 7 décembre).

Saints Nazaire et Celse de Milan sont commémorés le 28 juillet dans le Martyrologe Romain.

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14 mai 2022 6 14 /05 /mai /2022 23:00

Anno Sjoerd Brandsma

1881-1942

 

Il naquit à Oegelklooster (Bolsward, Pays-Bas) le 23 février 1881, dans une famille de paysans.

Après les études à Megen, il entra en 1898 au noviciat des Grands-Carmes à Boxmeer, avec le nom de Titus Brandsma.

Titus étudia la philosophie et la théologie à Zenderen et Oss.

Le fr. Titus n’avait pas une santé excellente, mais il fut très actif, vivant très profondément une vie toute mystique, qu’il ne laissait pas paraître à l’extérieur.

Dès 1901, il traduisit en néerlandais les œuvres de sainte Thérèse d’Avila.

Ordonné prêtre en 1905, il fut envoyé à Rome à l’Université Grégorienne, où il passa le doctorat de philosophie et de sociologie.

Revenu aux Pays-Bas, Titus enseigna la philosophie, la sociologie, l’histoire de l’Eglise, au Philosophicum, le séminaire des Carmes d’Oss.

Il n’avait sans doute pas assez d’occupations : il trouva le temps de fonder un lycée à Oss, un autre à Oldenzaal, agrandissant celui de Zenderen. Il se mobilisa pour soutenir la langue frisonne et l’esperanto.

S’intéressant au journalisme, à la presse catholique et au travail des journalistes, il obtint un diplôme de journaliste professionnel, avant de devenir lui-même rédacteur en chef d’un journal local à Oss. A Nimègue, il écrivit dans le journal De Gelderlander. Il fut aumônier des journalistes catholiques. L’école pour journalistes qu’il voulait fonder, ne verra le jour qu’après sa mort.

En 1923, lors de la fondation de l’Université catholique de Nimègue (aujourd’hui Université Radboud), il est professeur d’histoire de la philosophie et de la mystique. Une de ses leçons porte sur la mystique néerlandaise et flamande : il s’attache à montrer aux étudiants les racines religieuses des Pays-Bas. Par la suite, sa collection de reproductions de manuscrits religieux sera à l’origine du Centre d’Etudes Titus Brandsma, toujours à Nimègue.

Il aborde aussi avec ses élèves les problèmes du moment, le nazisme…

Titus reste d’abord un religieux : il devient membre du conseil général de l’Ordre du Carmel, qu’il veut renouveler.

En 1926, il est prieur à Nimègue, en 1929 il fonde un couvent à Doddendaal. 

Entre temps, il est co-fondateur d’un journal chrétien, Ons geestelijk erf (Notre patrimoine spirituel).

En 1932-1933, il est recteur de l’université et prend position fermement contre l’idéal nazi.

En 1935, il est le porte-parole de l’archevêché d’Utrecht et comme tel s’oppose ouvertement aux théories nazies et à la persécution des Juifs, dont il prend la défense dans une série de conférences en 1938-1939.

En 1940, les troupes hitlériennes envahissent les Pays-Bas ; Titus persuade audacieusement tous les rédacteurs de journaux catholiques de ne faire aucune publicité pour le parti national-socialiste, noyauté par les nazis. Titus est «noté» par les services d’information allemands.

Le 19 janvier 1942, il est arrêté à Nimègue, emprisonné à Arnhem, interrogé pendant deux jours à La Haye.

Prisonnier à Scheveningen jusqu’au 12 mars, il est interné dans le camp de transit de Amersfoort pendant plus d’un mois ; le Vendredi Saint, 3 avril, il tient encore une conférence pour les autres prisonniers sur la Passion du Christ.

Reconduit à Scheveningen du 28 avril au 16 mai, puis à Clèves du 16 mai au 13 juin, il est finalement transféré à Dachau, où il arrive le 19 juin. Sa santé est très affaiblie, il tombe parfois même dans le coma.

Paisiblement, il soutient le moral des codétenus, partage avec eux sa ration, et surtout les invite à pardonner à leurs ennemis, qui sont aussi des enfants de Dieu.

Lors d’un dernier passage à l’infirmerie, il reçoit une injection mortelle, dont il décède en quelques minutes, le 26 juillet 1942, en la fête de sainte Anne dont il avait reçu le nom au baptême.

Il fut béatifié en 1985 et canonisé en 2022.

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10 mai 2022 2 10 /05 /mai /2022 23:00

Maria Magdalena Jahn
1916-1945

Maria Magdalena Jahn naquit le 7 avril 1916 (et non pas 1898) à Neiße Oberneuland (act. Nysa, Pologne), aînée des quatre enfants de Karol Edward Jahn et Berta Klein.
Elle fut baptisée le 10 avril suivant.
 En 1934-1935, et pour des raisons économiques, la famille se transféra en Westphalie.
En 1938, elle commença le noviciat chez les Sœurs de Sainte-Elisabeth et elle émit les vœux religieux, avec le nom de Maria Paschalis.
Entre 1939 et 1942, elle fut successivement envoyée à Kluczbork, Głubczyce et Nysa, chargée de la cuisine pour les personnes âgées et les malades.
En mars 1945, Maria Paschalis fut envoyée en Tchécoslovaquie, mais l’avance des troupes soviétiques présentait un réel danger pour les religieuses. Aussi cherchèrent-elles à se réfugier à Velké Losiny et Sobotín (Moravie N). En vain.
Le 11 mai 1945, un soldat réussit à pénétrer dans leur maison et menaça la Sœur. Celle-ci lui déclara franchement : L’habit que je porte est sacré ; je n’irai jamais avec toi (pour la précision : Noszę świętą suknię i nigdy z tobą nie pójdę). Puis, les bras en croix et avec des paroles de pardon : J’appartiens au Christ, il est mon Epoux, vous pouvez me tuer (Należę do Chrystusa, On jest moim Oblubieńcem, możecie mnie zastrzelić). Le soldat l’abattit d’un balle dans le cœur.
Ceci se passait à Zöptau (act.Sobotín, Šumperk, République Tchécoslovaque).
Maria Magdalena Jahn sera béatifiée en 2022, et inscrite au Martyrologe le 11 mai (pour ses neuf Compagnes, voir aux 20, 23 et 25 février, 1er et 24 mars, 2 mai).

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6 mai 2022 5 06 /05 /mai /2022 23:00

Antonia Luzmila Rivas López
1920-1990

Antonia Luzmila naquit le 13 juin 1920, jour de la fête de s.Antoine de Padoue, dont elle porta le nom durant son enfance et sa jeunesse. C’est de sa plume qu’on peut retenir les faits suivants.
Les parents habitent Coracora (Pérou) : Dámaso Rivas et Modesta López. Ils ont onze enfants, l’aînée est Antonia, puis : César (futur prêtre), Priscilla, Carlos, Jorge, Isidora, Alejandrina, Luisa, María Antonieta, Rómulo et Alfonso.
Antonia aime sa famille ; elle apprend à prier avec sa mère, qu’elle accompagne chaque jour à la messe. Elle est joyeuse, elle aime la nature, les plantes et les animaux, mais aussi les pauvres, à qui elle donne volontiers ce qu’elle peut trouver.
En 1934, Antonia part à Lima, à l’école des Sœurs de la Charité du Bon Pasteur. Sa vocation va mûrir et, en 1945, elle émet les vœux religieux, prenant le nom de María Agustina, d’où le surnom qu’on lui donna couramment de Aguchita. En 1949 elle fera la profession perpétuelle.
C’est durant son noviciat que mourut son père, et sa chère maman mourut en 1952.
Jusqu’en 1988, elle s’occupe de la catéchèse, des soins médicaux et de l’éducation auprès des enfants, en particulier des enfants abandonnés dans les quartiers périphériques de Lima. Elle est présente en particulier à l’école Notre-Dame de la Charité du Bon Pasteur.
Entre 1970 et 1975, elle assiste une religieuse âgée parmi les sœurs contemplatives.
Plusieurs fois, elle est nommée et confirmée assistante de la maîtresse des novices.
Durant un retraite ignacienne de trente jours, le prêtre qui la prêchait lui affirma : Aguchita, tu as déjà un pied au Ciel !
En 1987, sœur María Agustina est envoyée à sa demande dans la difficile mission de La Florida (Junín), où elle comble de ses attentions les femmes indigènes. Le travail de María Agustina et des Consœurs n’était pas accepté par les groupes maoïstes, selon lesquels les prêtres et les religieuses détournaient le peuple de la lutte des classes. Le message d’amour de Jésus est l’opposé de la rébellion armée !
Le 27 septembre 1990, des hommes de l’organisation maoïste Le Sentier Lumineux, investissent le quartier de la Florida, rassemblent la population et demandent à rencontrer la Supérieure de la mission. Elle n’était pas là. Sœur María Agustina s’offre aux miliciens en échange de la libération des villageois, et se met en prière, les yeux levés au ciel. Ne trouvant pas la Supérieure, les miliciens abattent María Agustina sous les yeux eberlués des habitants.
Ce martyre eut donc lieu le 27 septembre 1990.
María Agustina sera béatifiée en 2022, et inscrite au Martyrologe le 27 septembre.
Concernant d’autres martyrs de la même époque et dans les mêmes circonstances, voir les notices sur Michał Tomaszek et Zbigniew Strzałkowski, ou encore Alessandro Dordi (9 et 25 août).

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1 mai 2022 7 01 /05 /mai /2022 23:00

Helena Goldberg
1882-1945

Helena Goldberg naquit le 6 juillet 1882 à Dłużek (Nowy Targ, Pologne).
Elle émit les vœux religieux chez les Sœurs de Sainte-Elisabeth, avec le nom de Maria Acutina.
Son martyre eut lieu le 2 mai 1945, à Krzydlina Wielka, Wołów (Pologne).
Helena Goldberg sera béatifiée en 2022, et inscrite au Martyrologe le 2 mai (pour ses neuf Compagnes, voir aux 20, 23 et 25 février, 1er et 24 mars, 11 mai).

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