Elodie Paradis
1840-1912
Elodie reçut le nom de Alodie-Virginie au baptême. Elle était née le 12 mai 1840 en Acadie (Bas-Canada), unique fille des six enfants de Joseph Paradis et Emilie Grégoire.
Monsieur Paradis s’installa vers 1845 dans le rang de la Tortue, non loin du village de Saint-Philippe-de-La-Prairie : là, il loua un vieux moulin, sciait du bois, cardait de la laine.
En 1849, Elodie fut envoyée chez les Religieuses de La Prairie. Monsieur Paradis partit alors en Californie pour y chercher de l’or. La famille vécut à Napierville, mais Elodie revint bientôt à La Prairie.
En 1854, elle se présenta d’elle-même chez les Sœurs Marianites de Sainte-Croix (Montréal). De retour de Californie, son père ne futt pas vraiment content de cette démarche, mais Elodie resta chez les Religieuses : comme novice, elle prit le nom de Marie-de-Sainte-Léonie.
Très vite enseignante à Sainte-Scholastique, elle prononça ses vœux en 1857 : elle aura ensuite les charges d’enseignante, de surveillante, de secrétaire de la supérieure à Varenne (Saint-Laurent et Saint-Martin, Laval).
En 1862, à New-York, elle s’occupa d’un orphelinat, d’un ouvroir et d’une école pour enfants pauvres.
En 1870, elle alla en Indiana, enseigner le français et les travaux à l’aiguille aux Religieuses américaines.
Elle fut ensuite envoyée au Michigan, puis appelée en 1874 au collège Saint-Joseph de Memramcook (Nouveau-Brunswick), comme maîtresse des novices et des postulantes. Ce collège avait été fondé dix ans plus tôt par un homme de La Prairie, Camille Lefebvre. Ce dernier appelait Elodie pour les soins de l’économie domestique et la bonne tenue du département culinaire. Elodie trouva alors ce qu’elle attendait : collaborer avec les Pères de Sainte-Croix, dans l’éducation des jeunes Acadiens.
Elodie va plus loin : elle invite de jeunes Acadiennes à se consacrer et à fonder avec elle l’Institut des Petites Sœurs de la Sainte Famille, pour seconder le travail des Pères. Grâces à elles, ils purent sauver la nationalité acadienne, menacée et vouée à l’anglification par les Irlandais, tant Catholiques que Protestants.
Supérieure de cette nouvelle communauté, Mère Marie-Léonie obtint l’approbation de l’institut auprès de l’évêque de Sherbrooke, qui accueillit la maison-mère et le noviciat, car l’évêque d’Acadie ne voyait pas l’utilité de l’approuver dans son diocèse en Nouveau-Brunswick.
Ainsi Mère Marie-Léonie installa son Institut à Sherbrooke en 1895. L’approbation canonique vint en 1896. Mère Marie-Léonie forma les Sœurs intellectuellement (elles étaient parfois illettrées), puis prolongeait leur formation humaine et spirituelle par la correspondance.
Elle ouvrit quelque trente-huit maisons au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Ontario, aux Etats-Unis, le plus souvent au sein de divers collèges, parfois aussi dans les évêchés.
Femme d’avant-garde, Mère Marie-Léonie mourut le 3 mai 1912. Elle a été béatifiée en 1984.
En 2024, la reconnaissance d'un récent miracle permettra sa prochaine canonisation. En effet, on attribue à son intercession la guérison miraculeuse d'un nouveau-né de sexe féminin à la suite d'une «asphyxie périnatale prolongée avec défaillance de plusieurs organes et encéphalopathie» à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, en 1986.