István Sándor
1914-1953
István (Etienne) naquit à Szolnok dans l’ancienne Hongrie, le 26 octobre 1914, aîné des trois garçons, de István et Maria, des parents catholiques.
Après l’école communale, il fréquenta l’école technique et travailla ensuite comme tourneur.
Dans son enfance, il aimait s’occuper d’autres camarades, comme le fit saint Domenico Savio (v. 9 mars), leur transmettre sa joie d’appartenir à Jésus-Christ, de prier la Sainte Vierge.
Son directeur spirituel, un franciscain, suggéra aux parents d’envoyer leur fils chez les Salésiens de Rákospalota. Les études n’y furent pas faciles, mais István put les porter à terme, et revint chez lui, heureux, et surtout rêvant d’entrer à son tour dans la famille salésienne.
Une première demande d’admission lui fut refusée, en 1932, en raison de son âge et faute d’accord parental.
Persévérant dans son intention, il réitéra sa demande en 1935 et, cette fois, fut admis au pré-noviciat. On le mit comme aide-typographe, puis imprimeur, dans la maison d’édition Don Bosco, déjà (et encore maintenant) renommée en Hongrie.
Il commença le vrai noviciat en 1938, et l’interrompit une année pour faire son service militaire.
En 1940, il fit la première profession, comme frère coadjuteur.
A Rákospalota, il s’occupa bien sûr de la typographie, mais aussi de l’animation pastorale, de l’oratoire, du groupe JOC.
Quand la Hongrie entra en guerre en 1941, István fut rappelé sous les drapeaux ; il servit comme télégraphiste jusqu’en 1944, continuant son apostolat auprès de ses camarades.
Envoyé sur le front russe, il fut fait prisonnier de guerre par les Américains en Allemagne. Son comportement exemplaire lui vaudra la Croix de Guerre au mérite.
C’est à la fin de la guerre que commencèrent les véritables douleurs pour István comme pour tous les Salésiens et l’Eglise. Le régime communiste réquisitionna absolument tout, jusqu’aux matelas ! Les imprimeries furent réquisitionnées, et bien sûr furent interdites et la presse catholique et les associations catholiques. Les Ordres religieux furent interdits, leurs membres déportés en camps de travail. Ainsi, le provincial salésien fut condamné à trente-trois ans de prison.
En 1946, István émit les vœux perpétuels et continua secrètement de suivre des groupes de jeunes, changeant sans cesse de lieux de rencontre. Contraint de rentrer dans sa famille, il trouva du travail dans une imprimerie. Remarquant ses aptitudes, on lui confia l’assistance à des orphelins, dont il s’occupa le plus chrétiennement possible, malgré le danger que cela représentait.
Certains de ces orphelins furent appelés à former un corps spécial au service de la police communiste, mais ils ne trahirent jamais leur Formateur.
En 1951, István changea de domicile et de travail, ainsi que son nom en István Baiser, pour échapper au contrôle de la police, continuant son apostolat auprès des jeunes ; ses amis lui conseillèrent plusieurs fois de quitter le pays et lui procurèrent un faux-passeport, mais il préféra rester pour aider les jeunes en danger.
Il habita chez un confrère, Daniel Tibor, où la concierge intercepta son courrier pour le transmettre à la police.
En 1952, István alla encore plus loin. Il alla recouvrir de bitume l’enseigne d’un nouveau bar qui s’appelait L’Auberge de l’Enfer. L’enquête et la torture firent connaître le groupe et István fut arrêté avec son ami Daniel le 28 juillet 1952.
Ce dernier mourra quelques jours plus tard, des tortures infligées. István subit en octobre 1952 une sorte de procès au Tribunal militaire de Budapest, au terme duquel il sera condamné à mort avec ses «complices», pour complot contre la démocratie et trahison.
István tenta vainement une demande de grâce. La prison dura jusqu’au 8 juin 1953, jour où István fut pendu et son corps jeté dans une fosse commune.
Les parents de István ne surent rien de tout cela jusqu’en 1955, quand on leur annonça que leur fils avait été condamné à mort et que la peine avait été exécutée, sans précision de la date.
István a été béatifié comme martyr en 2013.