Frederic Vila Bartolí
1884-1936
Cet authentique Catalan (Bartolí ou Bartrolí ?) naquit le 3 mars 1884 à El Brull (Osona, Barcelone, Espagne), d’Antoni et Dolors ; les deux garçons et les trois filles entrèrent dans la vie religieuse.
Frederic grandit à Tona, passa deux années au Petit séminaire de Vic avant d’entrer chez les Pères clarétains.
Il fut ordonné prêtre en 1907.
Dès 1908, il fut professeur d’Histoire naturelle à l’université de Cervera, puis d’Ecriture Sainte. Il donna une grande impulsion au Musée d’Histoire Naturelle de Cervera et publia alors un ouvrage encore consulté aujourd’hui. Il publia bien d’autres travaux, articles, biographies, monographies…
En 1917, il fut transféré à l’université de Solsona où, en plus de l’Histoire naturelle, il enseigna la Théologie morale, le grec et l’hébreu. Il participa à des missions archéologiques.
Ces années-là, il participa au conseil provincial des Clarétains de Catalogne. Les vacances d’été, il les passait à organiser les Archives des Clarétains à Vic.
Professeur, écrivain, chercheur, Frederic recueillit patiemment un grand nombre de documents historiques sur la vie des Clarétains. Il participa aussi à l’élaboration d’un dictionnaire catalan.
Doué d’une mémoire prodigieuse et d’une intelligence très brillante, il fut une des lumières de sa Congrégation.
Après Solsona, il fut à l’université de Tarragona et, en 1936, devait même partir pour Rome, mais les événements l’en empêchèrent. Il fit mieux.
Le 24 juillet 1936, il se réfugia chez des amis, où il subit déjà une première fouille. Celle-ci se passa sans incident, mais en partant, les miliciens firent leur Salut à leur façon militaire et bolchevique, tandis que le père Frederic leur répondit Adieu. Les miliciens ne se le firent pas dire deux fois : ils arrêtèrent le prêtre, le conduisirent au Comité, de là au bateau-prison Cabo Cullera. Deux mois plus tard, il fut transféré à l’autre bateau, Río Segre.
Sur le conseil du commandant, et grâce à l’entremise d’un fonctionnaire catalan qu’il avait connu à l’Université, le père Frederic demanda d’être libéré. L’ordre de libération arrivait, mais trop tard et fut devancé par une autre décision.
Le 10 novembre des membres de la FAI vinrent annoncer des noms. Le 11 au matin, ils en appelèrent vingt-quatre autre, dont le père Frederic.
Sur le pont du navire, ils se mirent à prier le psaume 50 (Miserere). On alla les fusiller au cimetière, le 11 novembre 1936.
Le père Frederic fut béatifié en 2013.