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31 juillet 2015 5 31 /07 /juillet /2015 23:00

Pierre-Julien Eymard

1811-1868

 

Il naquit le 4 février 1811 à La Mure (Isère), d’un père vendeur d’huile et d’une mère (Marie-Madeleine) très chrétienne. 

Le papa pensait remettre à son fils sa boutique, et s’opposa un certain temps à la vocation de Pierre-Julien. Ce dernier, très jeune, fut attiré par l’église paroissiale et le Saint-Sacrement. Un jour qu’il tendait sa tête en direction du tabernacle, il dit à une de ses grandes sœurs (Marie-Anne) : C’est que j’écoute, et je l’entends mieux d’ici.

Le papa finit par accepter de laisser partir son garçon à Grenoble, où un prêtre s’offrait à lui donner des leçons gratuitement, contre de petits services. 

Puis la maman mourut.

Notre garçon put enfin partir à Marseille chez les Oblats de Marie Immaculée, mais il se mit à l’étude avec un tel acharnement qu’il dut vite revenir à la maison pour se reposer.

Là-dessus, Monsieur Eymard mourut en 1831, et Pierre-Julien entra au Grand séminaire de Grenoble ; il fut ordonné prêtre en 1834.

L’abbé Eymard vécut quelques années de pastorale intense comme vicaire à Chatte, puis comme curé à Monteynard, deux paroisses qui furent toutes renouvelées. Le jeune prêtre avait été marqué par la tendance de l’époque au dolorisme (d’inspiration «janséniste»), mais il comprit un jour, en priant devant le Calvaire de Saint-Romans, que la spiritualité devait s’ouvrir davantage à l’amour gratuit, au don de soi à la Providence, à l’acceptation humble des circonstances, sans recherche volontariste de la souffrance en elle-même.

Pierre-Julien se sentait surtout une âme de Religieux ; il obtint enfin de l’évêque la permission d’entrer au noviciat des Pères Maristes, en 1839. Cette jeune congrégation mariale avait été fondée par le père Colin. Pierre-Julien, qui était déjà prêtre, y fit un noviciat «abrégé», et émit les vœux religieux dès l’année suivante. 

Ses supérieurs, ayant remarqué ses qualités d’organisateur, d’éducateur, de prédicateur, le nommèrent diecteur spirituel du collège de Belley (Ain, 1839), puis Provincial pour la France (1844), et Directeur du Tiers-Ordre de Marie (1845) : il organisa fort bien ce dernier en différentes branches, selon les états de vie.

Durant la procession de la Fête-Dieu 1845, Pierre-Julien eut l’inspiration de prêcher Jésus-Christ eucharistique, sous la protection de l’apôtre saint Paul.

Le 21 janvier 1851, pendant qu’il priait dans la basilique Notre-Dame de Fournière à Lyon, il se sentit mystérieusement, dit-il lui-même, fortement impressionné par la pensée de l’état d’abandon spirituel où se trouvaient les prêtres, d’ignorance des laïcs, du peu de dévotion que recevait le Corps du Christ dans le Tabernacle et même des sacrilèges.

De là lui vint l’inspiration, d’abord, de fonder un Tiers-Ordre masculin dévoué à l’adoration réparatrice, lequel allait devenir par la suite une congrégation religieuse proprement dite, consacrée au culte et à l’apostolat de l’Eucharistie. 

En attendant, il fut nommé supérieur du collège de La Seyne-sur-Mer, qu’il redressa de fond en comble ; il parla de son projet, mais le Supérieur des Maristes s’y opposait, n’y voyant pas de lien possible entre cette dévotion eucharistique et le but de la Société de Marie. Le père Eymard demanda, et finit par obtenir d’être relevé de ses vœux. Il partit pour Paris.

La nouvelle congrégation naquit à Paris en 1856, mais après que l’archevêque l’eut d’abord désapprouvée. Il l’approuva séance tenante, cependant, quand Pierre-Julien lui représenta l’important projet de la Première Communion des adultes à Paris. Ce fut le 13 mai 1856.

La communauté se développa très lentement, au milieu de mille péripéties, dans une pauvreté héroïque. Les religieux manquaient tellement du minimum, qu’ils demandaient de l’aide à d’autres congrégations voisines. Ils durent abandonner leur petite demeure pour laisser percer un nouveau boulevard.

Il y eut une branche masculine et une autre féminine. Des maisons s’ouvrirent : Marseille, Angers ; l’œuvre de l’Adoration prit bientôt un essor considérable.

L’approbation papale arriva dès 1863. Le père Eymard, contre sa volonté, fut contraint d’être nommé Supérieur. 

Pierre-Julien avait une autre idée en tête, qui ne put jamais se concrétiser : acquérir le Cénacle de Jérusalem, pour en faire un lieu de culte extraordinaire envers l’Eucharistie. Après des mois d’attentes, ce fut une réponse négative de la part de Rome, que Pierre-Julien accepta dans l’esprit de soumission du Christ envers son Père : Que ta volonté soit faite, non la mienne.

Après quelques autres fondations à Bruxelles, à St Maurice Montcouronne (Essonne), à Nemours (Seine-et-Marne), le père Eymard dut fermer la maison de Nemours, il perdit la confiance des évêques, tomba malade, mais son amour et son zèle pour l’Eucharistie redoublaient encore.

Il confia, peu de jours avant sa mort : Que le diable est mauvais quand il vous bat. Ses soufflets sont secs, comme s’il frappait sur du marbre. C’est qu’il frappe vraiment, et pas seulement d’une manière imaginaire.

Epuisé, amaigri, sans même la force de manger, il reçut l’ordre formel de son médecin d’aller se reposer à La Mure. Arrivé le 21 juillet, il mourut le 1er août 1868, succombant à un accident vasculaire.

Béatifié en 1925, canonisé en 1962, il fut introduit au calendrier romain en 1995 et proclamé Apôtre de l’Eucharistie : sa fête liturgique est au 2 août, puisque l’on fête au 1er août saint Alfonso de’ Liguori.

Les Religieux du Saint-Sacrement sont un millier, dans un peu plus de cent maisons. Les Religieuses sont moins nombreuses et présentes en France et Belgique, en Amérique du Nord, au Vietnam.

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