Paola Francesca Maria Di Rosa
1813-1855
Paola ou Paolina vit le jour le 6 novembre 1813 à Brescia (Italie N), sixième des neuf enfants de Clemente et Camilla Albani, qui perdirent trois de leurs fils en bas âge.
A cette époque, la ville était sous la domination autrichienne et Clemente était une des personnalités de premier plan dans l’administration ; très chrétien, il soutint les fondations religieuses et sociales.
Selon l’habitude d’alors, les parents firent donner la première instruction à leurs enfants à domicile ; ils confièrent ensuite Paola aux Religieuses de la Visitation.
Elle fut orpheline de sa mère à onze ans ; à dix-sept ans, elle vint s’occuper de la maison paternelle, toujours réservée et très intérieure. Refusant le parti que lui proposa son père, elle fit le vœu de virginité perpétuelle, puis se mit à s’occuper de toutes sortes d’œuvres charitables, comme les ouvrières de l’usine de filature de son père à Acquafredda (à trente kilomètres de Brescia), ou bien la formation des jeunes filles de Capriano del Colle (Brescia).
Elle ouvrit à Brescia deux écoles pour sourds-muets, pour les garçons et pour les filles. En 1836 sévit une épidémie de choléra, et elle offrit ses services à l’hôpital, où les conditions précaires de la structure sanitaire firent naître en elle l’idée d’une association religieuse au profit des malades.
Après la mort de ses autres frères et sœurs, unique héritière de son père qui la soutenait pleinement, elle mit sur pied cette association en 1840. Une trentaine de pieuses femmes se mirent à assister les malades dans l’hôpital. Il y eut des tensions entre elles et l’administration, mais le gouvernement reconnut la nouvelle famille, qui prit le nom de Servantes de la Charité.
Paola se retrouva ainsi Supérieure de la congrégation naissante ; elle prit le nom de Maria Crocifissa et s’occupa avec les autres de tous les malheureux : pauvres, malades, soldats blessés dans les conflits du nord de l’Italie.
Elle avait prit son nom de Crucifiée en référence aux souffrances du Christ en croix et fonda toute sa spiritualité sur l’offrande de soi pour tous les membres souffrants du Corps Mystique du Christ.
D’autres maisons s’ouvrirent bientôt dans les environs : Cremone, Manerbio, Montichiari, Chiari, Mantoue, Udine, Crema, Ragusa, Trieste…
La Congrégation fut approuvée par le Pape en 1851.
Maria Crocifissa tomba malade à Mantoue en novembre 1855, et mourut à Brescia le 15 décembre 1855.
Elle fut béatifiée en 1940 et canonisée en 1954.