Gosbert d’Osnabrück
† 880
Diverses difficultés se sont élevées à propos de Gosbert, évêque d’Osnabrück.
Autrefois, on disait que tout un groupe de Comtes et d’Evêques chrétiens firent face à des Normands cruels et païens qui envahissaient la Germanie ; une «bataille» eut lieu à Ebekestorp (Lunebourg), où toute cette vaillante troupe fut abattue. On nommait :
- Bruno, duc de Saxe, fils de Ludolf, frère d’Otto et oncle de Henri l’Oiseleur ;
- Theodoric, évêque de Minden : il fut tellement mutilé, qu’on ne retrouva pas son corps ;
- Markward, évêque de Hildesheim : il fut tellement défiguré, qu’on ne pouvaiti le reconnaître ;
- Erluph, évêque de Verden, originaire d’Ecosse ou d’Irlande ;
- Gosbert, évêque d’Osnabrück après avoir été missionnaire en Suède ;
- Egalement trois autres évêques, mais le fait est douteux ;
- Vingt-cinq autres Compagnons, comtes ou officiers royaux.
Ceci se serait passé le 2 février 880.
Des miracles se produisirent sur leurs tombeaux. En 1243, au jour anniversaire de leur mort, on vit couler de leurs ossements une huile abondante, source de nouveaux prodiges miraculeux.
D’après ce récit, on considérait ces victimes - dont Gosbert - comme des martyrs.
Comment expliquait-on la présence de ces sept évêques au milieu d’hommes d’armes, on ne le dit pas. Essaiera-t-on d’imaginer que, devant l’impétuosité de l’envahisseur et se sachant humainement perdus, les vaillants combattants, entourés de leurs évêques, s’exposèrent courageusement dans l’espérance d’arrêter la fougue des païens ? Si c’était le cas, pourquoi toute cette histoire aurait-elle été récemment occultée et effacée du Martyrologe ? Et pourquoi les inscrire au 13 février ?
En revanche, on signale au 13 février un Gosbert, neveu de l’archevêque de Reims, Ebo.
On a écrit son nom de diverses façons : Gautbert ou Gaudbert, Gauzbert ou Gozbert, Gotebert.
On dit que Gosbert fut moine bénédictin.
Après la première mission de s.Oscar (v. 3 février) en Suède, Ebo aurait, en 832, sacré Gosbert évêque pour la Suède, tandis qu’Oscar restait au Danemark.
Gosbert appela alors à lui son neveu, Nithard (v. 3 février), qui était moine à l’abbaye bénédictine de Corvey. Reçu avec bienveillance par le roi, ils purent obtenir très vite beaucoup de conversions.
Cependant, une révolte ou une invasion des Vikings menaça cette belle espérance. En 845, la maison de Gosbert fut pillée, son église démolie ; Nithard fut massacré, premier martyr de Suède. Gosbert, chassé de son siège par les païens, fut alors transféré au siège d’Osnabrück et gouverna ce diocèse jusqu’en 860, date à laquelle commença l’épiscopat de son successeur, Egbert.
Gosbert ne put jamais revenir en Suède ; l’Eglise suédoise fut coupée de Rome pendant sept ans, au bout desquels Oscar put y rentrer, convertir le nouveau roi Olaf (v. 29 juillet), et ordonner prêtre (et évêque ?) le neveu de Gosbert, Erimbert.
Les historiens qui font mourir Gosbert le 2 février 874, ne nous disent pas ce que fit Gosbert durant les quatorze années qui vont de la fin de son épiscopat jusqu’à sa mort ; le Martyrologe affirme que le même Gosbert mourut à Osnabrück, mais le 13 février 874 ; d’autres spécialistes en ont déduit qu’il serait donc mort plutôt en 859. Chaque thèse résout un problème, mais en suscite d’autres, dont on ne va pas débattre ici.
En considération de ses durs labeurs en Suède, certains affirmaient que Gosbert méritait le titre de martyr.
Saint Gosbert est commémoré le 13 février dans le Martyrologe Romain, qui ne parle pas de martyre.