Lucas le Jeune
890-946
Lucas naquit vers 890 en Thessalie (Grèce), où ses ancêtres s’étaient réfugiés lors des invasions sarrasines.
Jeune, il pratiqua des abstinences extraordinaires, que ses parents voulurent faire cesser mais, voyant qu’elles venaient chez lui d’une inspiration divine, ils le laissèrent libre de continuer.
Appliqué à la garde des troupeaux, Lucas montra une grande générosité à l’égard des pauvres.
Désireux de mener la vie monastique, il s’éloigna un jour de la maison paternelle, mais tomba entre les mains de soldats, qui lui reprochèrent d’avoir abandonné les parents. L’épisode aurait pu se terminer de façon banale, mais le garçon affirma que c’est Dieu qui l’appelait. Les soldats alors se moquèrent de lui, le maltraitèrent, l’enfermèrent et ne lui rendirent la liberté qu’après plusieurs jours. Quand Lucas raconta son aventure aux parents, ils se moquèrent bien de lui, eux aussi.
Deux moines rentrant de Rome s’étant arrêtés sous le toit paternel, Lucas supplia ses parents de le laisser partir avec eux ; les moines le conduisirent à un monastère d’Athènes, où il reçut l’habit de novice. Mais le supérieur, ayant appris que la mère de Lucas priait pour le retour de son fils, lui conseilla de retourner chez lui. Lucas obéit.
Quatre mois plus tard, il obtint la permission de se retirer sur le mont Ioannitsis, non loin de l’isthme de Corinthe. Là, il passait les nuits en prière. Un jour qu’il voulut rendre visite à un supérieur de monastère, et qu’on cherchait à l’y retenir, il résista fortement et regagna sa solitude. Il y resta sept années.
Une invasion de Bulgares l’obligea à se réfugier plus au sud. A Patras, il se mit au service d’un stylite (solitaire vivant seul sur une colonne, séparé du monde) : ce dernier cependant, pour le mettre à l’épreuve, ne cessait pas de l’insulter et de le rouer de coups, ce que Lucas supportait humblement - et pendant dix ans.
Après cette longue épreuve, il reprit sa vie solitaire, puis regagna le mont Joannitsis, où il reçut la visite de l’évêque de Corinthe.
Lucas fut favorisé de grâces extraordinaires : miracles, connaissance des pensées secrètes et de l’avenir, expulsion des démons, qu’il chassait d’un signe de croix. A un vieux moine malade, il rappela que la maladie est utile à la perfection de l’âme, puis il le guérit.
Les années passaient, et Lucas dut changer plusieurs fois d’habitation ; il se fixa finalement à Soterium, où il resta sept années, jusqu’à la mort. Aux foules qui, désormais, venaient le voir et le consulter, il annonça sa mort et désigna l’endroit où il voulait être enseveli.
Sa dernière parole fut : En toi, Seigneur, je remets mon esprit (Ps 30:6). Il s’éteignit vers 946.
Saint Lucas le Jeune, surnommé aussi le Thaumaturge, est commémoré le 7 février au Martyrologe Romain.
Nota. Il est dit que le qualificatif de le Jeune a été donné à Lucas pour le distinguer de l’Ancien, «mort plus d’un siècle avant lui et qu’on vénère le 6 novembre», et d’autre part qu’il ne faut pas le confondre avec un autre Lucas le Jeune, stylite, «à peu près contemporain» et commémoré le 11 décembre. Nous n’avons trouvé trace ni de l’un ni de l’autre.