Julián de Tolède
642-690
Julián naquit vers 642 à Tolède de parents chrétiens, mais issus du judaïsme.
Il reçut le baptême et sa première instruction chrétienne de l’évêque Eugenio, métropolitain de cette importante ville, lui-même très instruit, qui aida Julián et son grand ami Gudila à acquérir une science immense en tous les domaines biblique, théologique, philosophique, poétique, et même en écriture latine et grecque.
Gudila était diacre, et aurait désiré, ainsi que Julián se retirer dans quelque solitude, mais l’évêque les établit plutôt comme catéchistes et prédicateurs. Gudila cependant mourut, et Julián fut promu au diaconat, puis au sacerdoce.
En 680, il fut appelé à succéder à l’évêque Quiricius sur le siège de Tolède.
La même année, le roi wisigoth Wamba fut détrôné et empoisonné ; on dit que Julián aurait «participé» à la conjuration ; peut-être se contenta-t-il de couper les cheveux à son roi, qui se retirait ainsi dans un monastère de Burgos (où il devait mourir en 688).
En 681, 683, 684 et 688, Julián présida quatre des dix-huit conciles nationaux qui se déroulèrent à Tolède. En 681, il y eut des lois restrictives contre les Juifs ; en 683, furent réhabilités les conjurateurs du roi Wamba ; en 684, furent reconnues les décisions du 3e concile de Constantinople, contre le monothélisme ; le concile de 688 eut des préoccupations plutôt politiques.
On a parfois prétendu que les lois contre les Juifs furent édictées par Julián, ce qui n’est pas exact ; celles de 681 ont pu justement être mitigées par l’action et la présence de Julián qui, on s’en souvient, descendait d’une ancienne famille juive : la plus sévère de ces lois fut publiée après la mort de Julián.
Julián fut un écrivain fécond, sur la liturgie, l’Ecriture, l’histoire, la christologie (dont certaines formules semblèrent même suspectes aux théologiens romains et contre lesquels il dut se défendre dans une Apologétique). Il est particulièrement connu pour son Prognosticum futuri sæculi, le premier ouvrage à traiter de façon systématique de la mort et de l’eschatologie chrétienne. Certaines de ses œuvres sont perdues, d’autres restent encore inédites aujourd’hui.
Pour son savoir encyclopédique et son action pastorale, on l’a comparé à s.Isidore de Séville (v. 4 avril), son quasi-contemporain.
Saint Julián de Tolède est commémoré le 6 mars dans le Martyrologe Romain.