Isidore de Péluse
† 449
Isidore naquit en Alexandrie d’Egypte dans la seconde moitié du cinquième siècle, de famille illustre.
De par le style de ses lettres, on déduit qu’il dut recevoir une excellente formation dans cette ville, si célèbre par son phare mais surtout par sa bibliothèque d’environ sept cent mille volumes.
Mais Isidore fut attiré par la Science de Dieu et la vie cénobitique organisée par s.Pacôme (v. 9 mai) ; il fut admis au monastère de Lychnos (région de Péluse).
En principe, les moines suivent une Règle ; Isidore, d’emblée, fut une Règle vivante, un nouveau Jean-Baptiste.
On hésite à dire qu’il reçut le sacerdoce ou qu’il fut abbé. Lui-même rappelait qu’il n’était appelé qu’à défendre l’Eglise contre ses ennemis.
Sa parole et ses écrits étaient francs, directs ; quelquefois ses «ennemis» le lui firent bien comprendre, mais Isidore ne redoutait pas les persécutions. Il écrira plutôt : Je ne suis pas encore arrivé à prier avec une charité pure et ardente pour ceux qui ne cessent point de me faire tort. Pour lui, toute «persécution» était comme un moyen de rendre l’Eglise plus éclatante.
Il s’efforça de modérer la sévérité de Cyrille d’Alexandrie (v. 27 juin), qui était allé jusqu’à retirer le nom de s.Jean Chrysostome des dyptiques d’Alexandrie. Il l’appela aussi à mettre moins d’âpreté dans la discussion avec Jean d’Antioche : Je te conjure de mettre un terme à cette dissension pour ne pas créer une éternelle division à propos de religion. A un autre : Demeure ferme dans la doctrine de l’Eglise : elle nous enseigne que Dieu, en prenant l’humanité, n’a souffert ni changement, ni confusion, ni partage.
Et voici un avertissement qui est valable pour chacun, à propos des livres que parfois on entasse sans les utiliser, comme du blé trop abondant dévoré par les mites : Les livres qu’on ne lit pas deviennent aussi la pâture de ces insectes.
Vers la fin de sa vie, ses «ennemis» réussirent à lui faire quitter son monastère ; sans aigreur, Isidore regarda l’exil comme un moyen de sanctification.
On a retrouvé plus de deux mille lettres d’Isidore. C’est dire combien, dans sa solitude, ses vertus l’avaient rendu vénérable et célèbre dans tout l’Orient.
On ne nous dit pas si Isidore rentra d’exil ; il s’éteignit dans une grande vieillesse, un 4 février d’une année qui peut être 449.
Saint Isidore de Péluse est commémoré le 4 février dans le Martyrologe Romain.