Baruch, prophète
6e siècle avant Jésus-Christ
Une vingtaine d’années après le début de l’activité prophétique de Jérémie à Jérusalem, apparaît à ses côtés, en 605-604, un scribe, son secrétaire et disciple : Baruch, fils de Nérias (cf. Jr 36).
Baruch signifie exactement Béni, on dirait même notre Benoît.
Désormais, donc, le sort du prophète Jérémie et celui du disciple sont intimement liés. Baruch partage les souffrances et les échecs de Jérémie en ces années tragiques (prises de Jérusalem, 598 et 587, par Nabuchodonosor, roi de Babylone ; destruction du Temple ; déportations ; ruine de la nation juive).
Baruch semble avoir une position à la cour, on ne sait laquelle ; il a un frère, Saraïas, grand chambellan, qui vers 593 accompagne le roi Sédécias dans une mission à Babylone (Jr 51:59).
Une fois disciple de Jérémie, Baruch soutient fermement son maître. En 586, après l’assassinat de Godolias, établi gouverneur par l’occupant, les Juifs «résistants» accusent Baruch d’exciter Jérémie dans la voie de la «collaboration» (Jr 43:3).
Baruch partage les sentiments de Jérémie, et soutient son maître fidèlement. Il n’a pas de chance : le roi Joakim, en présence de Baruch, entend la lecture du rouleau. Enervé par ces paroles pessimistes, il brûle le tout. Baruch en est quitte pour recommencer son travail (Jr 36).
Lors de l’exode des Juifs croyant pouvoir se réfugier en Egypte, Jérémie et Baruch sont emmenés de force dans cet exil qu’ils avaient d’avance condamné, prophétisant que l’Egypte aussi serait bientôt conquise par Nabuchodonosor.
Jérémie et Baruch sont emmenés et établis à Taphnès, à l’est du delta du Nil (Jr 42:6-7). C’est là qu’il durent mourir tous les deux, peut-être martyrisés, avant-même l’arrivée de Nabuchodonosor, selon une tradition dont se fait écho saint Jérôme, même si une autre tradition moins probable les fait mourir à Babylone, emmenés là après la conquête de l’Egypte.
Baruch a donc dû écrire une partie du livre de Jérémie. Mais il y a aussi dans la Bible le Livre de Baruch, inséré entre Jérémie et Ezéchiel, que des spécialistes attribuent plutôt à trois auteurs différents plus tardifs.
Baruch ne fait pas partie, pour autant, des «Douze petits Prophètes». Son livre n’a pas même été traduit en latin par saint Jérôme dans la Vulgate. Ce n’est que plus tard, progressivement, que ce livre fut réinséré d’après de vieilles versions, dans le texte officiel de la Bible latine.
Signalons que certaines Bibles syriaques contiennent aussi une Apocalypse de Baruch ; les Bibles éthiopiennes, le Reste des paroles de Baruch.
On se souviendra de la fameuse anecdote concernant Baruch, lorsque Jean Racine, observant que son ami La Fontaine trouvait l’office liturgique un peu long, lui passa à lire le texte de Baruch, dont le fabuliste resta émerveillé, au point qu’il en parlait ensuite à tous ses amis : «Avez-vous lu Baruch ? C’était un beau génie».
Saint Baruch, selon la tradition orientale, est fêté le 15 novembre.
Baruch, prophète
6e siècle avant Jésus-Christ
Une vingtaine d’années après le début de l’activité prophétique de Jérémie à Jérusalem, apparaît à ses côtés, en 605-604, un scribe, son secrétaire et disciple : Baruch, fils de Nérias (cf. Jr 36).
Baruch signifie exactement Béni, on dirait même notre Benoît.
Désormais, donc, le sort du prophète Jérémie et celui du disciple sont intimement liés. Baruch partage les souffrances et les échecs de Jérémie en ces années tragiques (prises de Jérusalem, 598 et 587, par Nabuchodonosor, roi de Babylone ; destruction du Temple ; déportations ; ruine de la nation juive).
Baruch semble avoir une position à la cour, on ne sait laquelle ; il a un frère, Saraïas, grand chambellan, qui vers 593 accompagne le roi Sédécias dans une mission à Babylone (Jr 51:59).
Une fois disciple de Jérémie, Baruch soutient fermement son maître. En 586, après l’assassinat de Godolias, établi gouverneur par l’occupant, les Juifs «résistants» accusent Baruch d’exciter Jérémie dans la voie de la «collaboration» (Jr 43:3).
Baruch partage les sentiments de Jérémie, et soutient son maître fidèlement. Il n’a pas de chance : Le roi Joakim, en présence de Baruch, entend la lecture du rouleau. Enervé par ces paroles pessimistes, il brûle le tout. Baruch en est quitte pour recommencer son travail (Jr 36).
Lors de l’exode des Juifs croyant pouvoir se réfugier en Egypte, Jérémie et Baruch sont emmenés de force dans cet exil qu’ils avaient d’avance condamné, prophétisant que l’Egypte aussi serait bientôt conquise par Nabuchodonosor.
Jérémie et Baruch sont emmenés et établis à Taphnès, à l’est du delta du Nil (Jr 42:6-7). C’est là qu’il durent mourir tous les deux, peut-être martyrisés, avant-même l’arrivée de Nabuchodonosor, selon une tradition dont se fait écho saint Jérôme, même si une autre tradition moins probable les fait mourir à Babylone, emmenés là après la conquête de l’Egypte.
Baruch a donc dû écrire une partie du livre de Jérémie. Mais il y a aussi dans la Bible le Livre de Baruch, inséré entre Jérémie et Ezéchiel, que des spécialistes attribuent plutôt à trois auteurs différents plus tardifs.
Baruch ne fait pas partie, pour autant, des «Douze petits Prophètes». Son livre n’a pas même été traduit en latin par saint Jérôme dans la Vulgate. Ce n’est que plus tard, progressivement, que ce livre fut réinséré d’après de vieilles versions, dans le texte officiel de la Bible latine.
Signalons que certaines Bibles syriaques contiennent aussi une Apocalypse de Baruch ; les Bibles éthiopiennes, le Reste des paroles de Baruch.
On se souviendra de la fameuse anecdote concernant Baruch, lorsque Jean Racine, observant que son ami La Fontaine trouvait l’office liturgique un peu long, lui passa à lire le texte de Baruch, dont le fabuliste resta émerveillé, au point qu’il en parlait ensuite à tous ses amis : «Avez-vous lu Baruch ? C’était un beau génie».
Saint Baruch, selon la tradition orientale, est fêté le 15 novembre.