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21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 00:00

Benoît de Nursie

480 env.-543

 

Benedictus (Benoît) et Scholastica étaient jumeaux, nés vers 480 à Norcia, au pays des Sabins (Italie C). Les parents s’appelaient Eutropius et Abundantia.

Benoît se montra dès la jeunesse “ancien”, mûr, ignorant les plaisirs inutiles et méprisant les vanités. Il étudia les belles-lettres à Rome.

Dès quatorze ans il sentit le désir de quitter ce monde dangereux et voulut se retirer. Il partit en direction de Subiaco, mais avec sa chère nourrice qui ne voulait pas l’abandonner.

C’est là qu’il fit son premier miracle : le crible à farine s’étant cassé, il pria intensément et retrouva l’objet tout réparé, ce qui lui valut déjà une haute idée de la part des habitants des environs.

Mais Benoît voulait la vraie solitude : il partit seul et se retira dans une grotte étroite à Subiaco, où il resta pendant trois ans, nourri par le pain quotidien que lui apportait un moine des environs, Romain.

Notre ermite ne pouvait demeurer caché. Les bergers de l’endroit le découvrirent, on vint à lui pour entendre quelque parole édifiante.

C’est là qu’un jour, saisi par une tentation diabolique, Benoît ne put vaincre cette tentation qu’en se roulant entièrement nu dans un buisson de ronces.

Le monastère voisin, dont l’abbé était mort, le sollicita : il essaya quelque temps de réformer les moines selon leur règle, mais ils se rebellèrent et même tentèrent de l’empoisonner ; quand il leva la main pour bénir le breuvage qu’on lui apportait, la coupe se brisa d’un coup. Benoît les quitta et rentra dans sa grotte. 

D’autres disciples ayant manifesté le désir de se former avec lui, il finit par faire construire douze monastères où il établit chaque fois douze moines sous la direction d’un abbé, ne gardant que quelques disciples près de lui. On dit que parmi ceux-ci se trouvaient Maurus et Placidius, deux enfants de familles romaines, qu’il aimait particulièrement.

Benoît faisait beaucoup de miracles, par sa prière et son union intime avec Dieu, mais cela suscitait des jalousies ; un prêtre voulut aussi l’empoisonner. Aussi Benoît quitta définitivement la région et se rendit en direction du Mont Cassin.

Il commença par y convertir les païens qui vénéraient encore Vénus, Apollon et Jupiter, et édifia un nouveau monastère.

Benoît eut l’occasion de prophétiser : au roi Totila, à l’évêque de Casinum. Il annonça que son propre monastère serait détruit, ce qui arriva en 583, lors de l’invasion des Lombards.

Les miracles de saint Benoît sont nombreux, Grégoire Ier les raconte avec beaucoup de détails. Benoît multiplia le grain, ressuscita un enfant…

Il semble que Benoît était diacre, mais pas prêtre.

On racontera le 10 février la dernière rencontre de Benoît avec sa sœur Scholastique. Le mois suivant, Benoît eut le pressentiment de sa fin. Il mourut au milieu de ses disciples, le 21 mars 543.

Benoît est l’auteur d’une Règle monastique, où s’exprime une sagesse extraordinaire, qu’il avait acquise par sa propre sainteté et par l’expérience des années.

Le corps de saint Benoît, d’après la tradition monastique des Bénédictins de France, fut transféré du Mont-Cassin, qui avait été détruit par les Lombards, au monastère de Fleury-sur-Loire, fondé vers le milieu du VIIe siècle. C’est cette translation qui advint le 11 juillet 703. Successivement, au VIIIe siècle, ce dernier monastère restitua au monastère reconstruit du Mont-Cassin quelques ossements de saint Benoît. 

La fête de saint Benoît était longtemps fixée au 21 mars, durant le Carême. Elle a été transférée au 11 juillet, jour anniversaire de sa translation, au moment de la récente réforme liturgique conciliaire. En effet, Paul VI ayant proclamé saint Benoît céleste Patron de l’Europe (1964), il convenait de célébrer cette fête avec plus de solennité, ce qui peut se faire plus aisément en juillet que durant le Carême.

Ceci explique pourquoi le Martyrologe commémore deux fois saint Benoît : à son dies natalis le 21 mars, et au jour de sa fête liturgique le 11 juillet.

Iakobos de Constantinople
† 824

Surnommé le Jeune ou le Confesseur, il fut très tôt attiré par l’idéal monastique et entra au monastère de Studion, près de Constantinople, sous la direction de l’higoumène Theodoros Studite (v. 11 novembre).
Il était à bonne école pour apprendre à défendre le culte des saintes Images, qu’il défendit vaillamment.
Selon certains auteurs, il aurait été élevé à la charge épiscopale, pour le siège de Catane, mais l’évêque connu de cette époque est s.Severus.
Il fut durement persécuté par les agents de l’iconoclasme et mourut vers 824. Le Martyrologe affirme qu’il mourut en martyr, mais à Constantinople.
Saint Iakobos est commémoré le 21 mars dans le Martyrologe Romain.


Jean de Bonnevaux
† 1145

Jean était chanoine à Lyon, où il était né. Les historiens n’ont rien conservé de plus sur sa famille et son enfance.
Ayant fait le vœu d’entrer chez les Cisterciens, des amis (et le diable aussi) lui suggérèrent qu’il n’était peut-être pas fait pour de telles austérités. Convaincu de son erreur, il commua son vœu en pèlerinage à Compostelle.
Mais de retour à Lyon, il eut un songe. Il voyait Notre-Seigneur, entouré de saint Pierre et de saint Jean. Pierre lisait les noms des élus ; au nom de Jean, le Seigneur se leva et ordonna d’effacer le nom de ce parjure ; mais l’apôtre Jacques intercéda en faveur du chanoine, qui avait fait le pèlerinage à Compostelle et promit, au nom de Jean, que celui-ci reprendrait son vœu et entrerait sans tarder chez les Cisterciens.
A son réveil, Jean pouvait être quelque peu secoué ! Sans rien dire à personne cette fois-ci, il alla droit à Cîteaux.
Jean se montra digne de l’idéal cistercien et l’abbé, qui était Etienne Harding (v. 28 mars), le mit à la tête du groupe qui allait s’installer dans l’abbaye de Bonnevaux, fondée en 1117.
Le nouvel abbé confirma les qualités du moine. L’abbaye fut florissante et fonda à son tour, du vivant de Jean, les abbayes de Tamié (1132), Mazan et Le Thoronet (1136) et Léoncel (v. 1137). Plus tard, elle fonderait encore Montpeyroux (1148), Valmagne (1155), Sauveréal (1173), Valbenoîte (1184), Valcroissant (1189).
Disons ici que c’est Jean qui reçut à Bonnevaux le pieux Amédée de Clermont, qui voulait embrasser la vie religieuse avec son petit garçon, le futur Amédée de Lausanne (v. 27 août). Quand Amédée (père) lui «reprocha» de ne pas enseigner le latin à son fils, Jean lui répondit sagement que des Religieux devaient fort peu se mettre en peine d’apprendre les lettres ; que celui qui voulait suivre le Christ ne devait pas s’instruire des fables et des imaginations des Philosophes, mais seulement purifier son cœur, et qu’ainsi l’Esprit Saint lui apprendrait plus de chose en un moment que ne pourraient faire mille philosophes et mille maîtres en plusieurs années.
Mais l’abbé Jean fut retiré à son silence et nommé évêque de Valence, en 1138. Jean resta sur ce siège pendant sept ans, cherchant toujours à procurer la gloire de Dieu, à sanctifier son troupeau et à sauver son âme.
Il mourut, rempli de mérites, le 21 mars 1145.
Son culte fut approuvé en 1903.


Niklaus von Flüe
1417-1487

Né le 21 mars 1417 à Flüeli (Sachseln, Obwalden, Suisse) de Heinrich et Hemma Ruobert, Niklaus ou Klaus (Nicolas) se montra toujours soumis à ses parents, doux et modéré, ennemi du mensonge, pieux, pur, avec un fort penchant pour la prière et la mortification. Il nourrissait une grande dévotion envers ses saints Patrons, Nicolas de Myre et Nicolas de Tolentino (v. 6 décembre et 10 septembre. Il y a au Martyrologe plus d’une trentaine de Saints Nicolas).
Notre Nicolas avait au moins un frère.
En 1440-1444 il prit les armes avec ses compatriotes contre la tyrannie des ducs d’Autriche, mais montra qu’il exigeait de ces soldats un comportement droit. Son exemple lui valut une grande considération : on recourut à lui comme juge et conseiller.
Malgré sa préférence pour le célibat, il se maria par obéissance envers ses bons parents, avec Dorothea Wyss et eut dix enfants.
Cette vie familiale ne l’empêcha pas de conserver ses pieuses habitudes : il se levait chaque nuit plus de deux heures pour prier. Il avait une grande dévotion pour la Très Sainte Mère de Dieu.
La vie de Klaus fut favorisée de visions mystérieuses, dès la plus petite enfance. Un jour, il lui sembla voir en vision un lys sorti de sa bouche, tombé à terre, et mangé par un cheval : il crut comprendre par là que sa vie spirituelle était trop accaparée par la terre.
Aussi résolut-il de se séparer de tout, selon l’appel de l’Evangile : en 1467 ou 1468, il quitta son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs (cf. Lc 14:26) pour se retirer dans une solitude proche. Les siens étaient très éprouvés par cette séparation, mais y consentirent. Klaus rejoignit d’abord le Hochrhein, là où le Rhin fait la frontière entre l’Allemagne et la Suisse, et s’établit à Windental au-dessus de Liestals, mais fut averti en vision de revenir près de sa localité, comme ermite.
Des chasseurs le retrouvèrent et le signalèrent à son frère. Klaus lui demanda seulement de lui envoyer un prêtre pour l’entendre en confession et se confier à lui.
Les habitants vinrent le consulter. Il redescendit dans la vallée et sa famille l’aida à se construire une cabane et une petite chapelle. Le prêtre y célébrait et pouvait ainsi nourrir Klaus de l’Eucharistie.
Or cette Nourriture fut la seule et unique que Klaus reçût, durant dix-neuf ans. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les contemporains, l’évêque, l’empereur, purent s’en rendre compte en fermant l’accès de l’endroit à toute personne étrangère : Klaus ne vivait que de l’Eucharistie.
Klaus mit en garde ses visiteurs contre les prochaines erreurs de l’hérésie protestante (en effet paraîtra bientôt Luther). On vint le consulter de loin, même de Milan.
En 1481, il y eut une forte tension dans les cantons suisses, où commençait à bouillir l’atmosphère d’une guerre civile. Klaus fut appelé à intervenir : avec quelques paroles convaincantes, il reporta la paix entre les cœurs, puis retourna dans sa solitude.
Après une douloureuse agonie de huit jours, Klaus mourut le jour de son anniversaire, le 21 mars 1487, son dies natalis.
Il y eut évidemment de nombreux miracles sur la tombe de ce Mystique, devenu célèbre dans tout le monde germanique.
Dès avant sa mort, l’évêque avait établi qu’on pourrait enterrer Klaus dans son église paroissiale, ce qui était exceptionnel à l’époque pour un laïc. Le culte fut approuvé en 1648, et si le culte populaire a canonisé très vite Klaus de Flüe, la canonisation officielle n’eut lieu qu’en 1947.
Les Suisses ont appelé Klaus de Flüe leur Père de la Patrie, et le fêtent le 25 septembre. Il est aussi le Patron des Gardes suisses du Vatican.
Voici une petite prière attribuée à saint Nicolas de Flüe, et qui existe en diverses versions, dans la vieille langue germanique :
O mein Herr und mein Gott, nimm alles von mir, was mich hindert zu Dir !
O mein Herr und mein Gott, gib alles mir, was mich fördert zu Dir !
O mein Herr und mein Gott, nimm mich mir und gib mich ganz zu eigen Dir !

En voici un essai de traduction :
Ô mon Seigneur et mon Dieu, retire de moi tout ce qui m’éloigne de Toi !
Ô mon Seigneur et mon Dieu, donne-moi tout ce qui me rapprochera de Toi !
Ô mon Seigneur et mon Dieu, arrache-moi à moi et donne-moi tout à Toi !

En 1940, quand la Suisse était menacée d’invasion par les troupes hitlériennes, apparut dans le ciel au-dessus de Waldenburg une main lumineuse qui protégeait le pays. On a appelé cela le Miracle de Waldenburg.


Thomas Pilchard
1557-1587

Thomas Pilchard (ou Pilcher) était né en 1557 à Battle (Sussex, Angleterre).
Il fréquenta le Collège Balliol (Oxford) entre 1576 et 1579, où il obtint son diplôme.
En 1580 il renonça à son inscription et rejoignit en 1581 le Collège anglais de Reims, où il se prépara au sacerdoce, qu'il reçut à Laon en mars 1583.
Envoyé en Angleterre pour y exercer clandestinement le ministère sacerdotal, il fut arrêté et banni. Mais courageusement, il revint dans son pays, et fut à nouveau arrêté en mars 1587.
Il fut emprisonné à Dorchester Gaol, où il amena à la conversion une trentaine de personnes.
Le jour de son exécution, on le transporta sur un brancard avec tant de cruauté, qu'il arriva au lieu-dit dans un état de complet épuisement.
Il fut pendu. Mais on coupa la corde « trop tôt », de sorte qu'il resta debout à terre, bien vivant, sous la potence.
Le bourreau, qui était cuisinier, accomplit si mal son devoir, que la pauvre victime, se tournant vers le juge, lui cria : Est-ce donc là votre justice, Monsieur le Juge ?
Un autre témoin raconta que le prêtre se releva de lui-même et sortit de lui-même ses propres viscères, en récitant les paroles du psaume 50 : Miserere mei, Deus. On a pu dire par ailleurs qu'il n'y avait pas eu dans toute l'Angleterre occidentale, de prêtre plus courageux.
Thomas Pilchard fut exécuté à Dorchester, le 21 mars 1587, et béatifié en 1987.

On a trouvé que Thomas Pilchard avait été martyrisé le 21 mars 1591, et Thomas Pilcher le 21 mars 1587. Finalement, il semble que ce soit le même personnage, martyrisé en 1587.


William Pike
?-1591

Des incertitudes demeurent au sujet de ce Martyr.
William (Guillaume) Pike (ou Pyk) serait né à Moordown (actuelle Bournemouth), ou à West Moors (West Parley), dans le Dorsetshire.
Il aurait été charpentier.
Il aurait été converti au catholicisme par les conseils du prêtre Thomas Pilchard, qu'il avait rencontré durant un voyage de Dorchester à sa maison.
Arrêté pour cette conversion, invité à reconnaître l'autorité de la Reine, il refusa de prêter le serment d'allégeance envers la Reine et proclama hautement l'autorité du Pape. Il fut donc condamné à mourir comme un traître.
Invité à revenir sur sa parole pour sauver sa vie et sa famille, il répondit qu'il n'était pas devenu un fils de M.Pilchard pour se comporter ainsi. Jusqu'à sa mort, le nom du prêtre Thomas Pilchard était constamment sur ses lèvres. Au dernier moment, on lui demanda encore ce qui l'avait poussé à ce choix, et il répondit : Rien du tout, seulement l'odeur du pilchard (le pilchard est une sorte de sardine).
Tandis que Thomas Pilchard fut exécuté le 21 mars 1587, William fut exécuté à une date non précisée de façon sûre, mais probablement en 1591, à Dorchester. On a parlé du 22 décembre. Mais en raison de sa fidélité indéfectible envers le prêtre Pilchard, il est actuellement commémoré par le Martyrologe au même jour que ce dernier, le 21 mars.
William fut, lui aussi, béatifié en 1987.


Mathew Flathers
1580-1607

Mathew (ou Matthew, ou Major) dut naître vers 1580 à Weston (Yorkshire, Angleterre).
On ne connaît pas son enfance. On sait qu'il fut préparé au sacerdoce à Douai et ordonné prêtre à Arras le 25 mars 1606.
Trois mois après, il partait pour l'Angleterre. Il fut cependant repéré presque aussitôt et arrêté.
Accusé d'avoir reçu les ordres clandestinement et d'exercer le ministère illégalement en Angleterre, il fut invité à prononcer l'Acte d'Allégeance envers la Reine, pour recouvrer la liberté. Ayant bien sûr refusé, il fut condamné à mort.
Il fut conduit au lieu de son exécution, au-delà de Micklegate Bar (York), où il fut pendu, éviscéré et écartelé, selon la tristement célèbre formule.
La date de ce martyre est au 21 mars 1607. Matthew fut béatifié en 1987.


Siding Zhao Rong
1746-1815

Siding (Augustinus) était né vers 1746 à Wuchuan (Guizhou, Chine).
Il était soldat et, comme tel, faisait partie de l’escorte qui conduisit à Pékin le missionnaire Jean-Gabriel-Taurin Dufresse (v. 14 septembre).
Frappé par l’attitude du missionnaire, et convaincu par ses paroles, il demanda à être instruit dans le Christianisme et fut baptisé.
Son zèle ne s’arrêtait pas ; il fut ordonné prêtre.
Lors de la reprise de la persécution, il fut arrêté, mis en prison et durement maltraité.
Parmi les tortures qu’il subit, il y eut soixante coups de bambou et quatre-vingts soufflets avec une semelle de cuir. Le soldat n’en pouvait plus : il agonisa et mourut en peu de jours dans la prison de Chengdu (Sichuan).
Il n’y a pas de certitude sur le jour exact de cette mort. S’il y a accord sur un des premiers mois de l’année 1815, une ancienne tradition chinoise parle du 27 janvier 1815, tandis que le Martyrologe Romain a retenu le 21 mars 1815.
Siding Zhao Rong est le premier prêtre chinois martyr. Il a été canonisé en 2000.
La fête liturgique de tous les Martyrs chinois est au 9 juillet.


Benedetta Cambiagio Frassinello
1791-1858

Née à Langasco (Gênes, Italie NO) le 2 octobre 1791 de Giuseppe et Francesca Ghiglione, Benedetta (Bénédicte) Cambiagio fut baptisée deux jours plus tard. Sa famille déménagea bientôt à Pavia.
Elle fut éduquée dans une profonde atmosphère chrétienne. À 20 ans elle eut le désir de se consacrer entièrement à Dieu.
Pourtant en 1816 elle se maria avec Giovanni Battista Frassinello, un jeune homme de sa région qui avait déménagé à Vigevano.
Après deux ans de mariage, les deux époux décidèrent d’un commun accord de vivre comme frère et sœur. Ils s'occupèrent ensemble, d'un seul amour, d'une des sœurs de Benedetta, Maria, atteinte d'un cancer à l'estomac et qui vivait chez eux.
En 1825 à la mort de Maria, Giovanni Battista entra dans la conmunauté des Pères de Somasque et Benedetta dans la communauté des Ursulines à Capriolo.
En 1826, en raison de sa santé, Benedetta revint à Pavie. Guérie miraculeusement par l’intercession de saint Girolamo Miani (v. 10 février), elle décida de s'occuper des jeunes filles avec l'approbation de l'évêque Mgr Luigi Tosi.
Le père de Benedetta refusant de l’aider, l'évêque rappela Giovanni Battista, qui quitta le noviciat et retourna chez son épouse-sœur, en renouvelant avec elle le vœu de parfaite chasteté devant l'Évêque. Tous les deux se dédièrent généreusement à l'accueil et à l'éducation humaine et chrétienne des jeunes filles pauvres et abandonnées.
Benedetta fut la première femme de la ville et de la région qui comprit que l'institution scolaire était la véritable source du vrai bien-être et le gouvernement autrichien de l'époque lui reconnut le titre de Promotrice de l'instruction fondamentale.
Aidée par de jeunes filles bénévoles, Benedetta unit à l'enseignement scolaire, la catéchèse et la formation au travail, tous domaines dont elle se servit pour transformer les jeunes filles en modèles de vie chrétienne et assurer ainsi la vraie formation des familles.
Le règlement qu’elle proposa à ses Compagnes fut approuvé par l’autorité ecclésiastique.
Les expériences mystiques se multiplièrent chez Benedetta, particulièrement pendant les fêtes liturgiques, sans néanmoins la détourner de ses engagements quotidiens. Par amour des jeunes filles elle sacrifia sa propre personne, tous ses biens, et jusqu’à sa renommée.
La singularité de l'œuvre et du programme éducatif de Benedetta rencontra l'opposition de quelques puissants qui se voyaient frustrés de leurs projets, ainsi que l'incompréhension de certains membres du clergé. En juillet 1838 Benedetta céda son institution à Mgr Tosi et, avec son mari et cinq fidèles Consœurs, quitta Pavie pour repartir dans sa région d'origine, la Ligurie.
À Ronco Scrivia elle fonda une école pour les jeunes filles du peuple et l'Institut des Sœurs Bénédictines de la Providence, dont elle écrivit le Règlement et les Constitutions. L’institut sera définitivement approuvé en 1937.
En 1851 Benedetta retourna à Pavie, mais dans un lieu différent de la première fondation et en 1857 ouvrit une école dans le village de San Quirico.
Benedetta a ainsi créé un Institut qu'elle a dirigé avec la collaboration généreuse et discrète de son mari, cas unique dans l'hagiographie chrétienne.
Le 21 mars 1858, Benedetta mourut à Ronco Scrivia (Gênes), exactement au jour et à l'heure qu'elle avait prévus. On remarquera que c’est aussi le jour de la mort de saint Benoît, dont elle portait le nom. Elle fut béatifiée en 1987 et canonisée en 2002 ; son nom est inscrit au Martyrologe le 21 mars.
Son pieux et fidèle époux, Giovanni Battista Frassinello, mourra le 7 avril 1873.
Les Sœurs Bénédictines de la Providence ont des écoles en Italie et en Espagne, des missions au Brésil, au Pérou, en Côte d’Ivoire et au Burundi.


Miguel Gómez Loza
1888-1928

Miguel naquit le 11 août 1888, de Petronilo Loza et de Victoriana Gómez. Le papa mourut très vite. Miguel et son grand frère, Elías, s’attachèrent très fortement à leur maman, au point de changer leur nom de famille : non pas Loza Gómez, comme c’était l’habitude, mais Gómez Loza, en honneur de leur mère.
Le grand frère entra au séminaire. Miguel grandissait dans la foi chrétienne, ne cachant pas sa dévotion eucharistique, aimant servir la messe, faire le sacristain et, à l’occasion, être catéchiste.
Il fut en contact avec Miguel Palomar y Vizcarra puis avec Anacleto González Flores, qui le poussèrent à se donner aux activités sociales. Il retarda cependant son entrée à l’université, à cause de sa mère.
Il se résolut à s’inscrire au cours préparatoire du Séminaire de Guadalajara, mais s’aperçut très vite que sa destinée n’était pas dans le sacerdoce. Il s’inscrivit au Parti Catholique National ainsi qu’à l’Institut du Sacré-Cœur de Jésus.
En 1913, il devint assistant de González Flores, avec lequel il s’inscrivit à la Congrégation Mariale du sanctuaire de Saint Joseph de Gracia. Tous deux assumèrent l’Union Latino-americana, une corporation socio-politique récemment fondée, qu’ils représentèrent à la convention du Parti Catholique National à Guadalajara.
Miguel avait le tempérament vif. Il ne se faisait pas faute d’arracher des manifestes anti-religion pour les remplacer par des chrétiens, “délit” dont il sera accusé et pour lequel il passera une semaine dans une cellule de la Police.
En 1914 il s’inscrivit à l’Université Morelos, où il se mérita le surnom de Chinaco (?), après avoir interrompu une conférence qui exaltait le parcours politique du président Benito Juárez. Voulant contrecarrer les effets nocifs d’une certaine presse, il se fit le champion de la presse catholique en fondant et présidant la Société de la Propagation de la Bonne Presse. Il s’orienta de plus en plus vers la syndicalisme chrétien.
En 1916, ayant achevé la préparation, il s’inscrivit à l’Ecole Catholique de Droit, participant en juillet à la fondation de l’Association Catholique de la Jeunesse Mexicaine, au sein de laquelle il fonda à son tour le cercle Gabriel García Moreno, d’où sortira le mensuel Le Croisé (notons ici que Gabriel García Moreno était ce président équatorien catholique, assassiné en 1875).
L’année 1917 vit la création d’autres cercles pour les jeunes ouvriers, pour les artisans, pour les éditeurs. Miguel entreprit la publication de  La Question Religieuse au Mexique de Régis Planchet.
En 1918, il prendra la défense de l’archevêque de Guadalajara, Francisco Orozco y Jiménez.
En 1919, il fut président d’une société coopérative de consommation, La Populaire, et en avril il participa activement à l’organisation du Congrès Régional Catholique Ouvrier.
En 1920, après avoir fondé un nouveau cercle, il fit rééditer la Question Religieuse au Mexique, complétée par La Question Religieuse en Jalisco, de Anacleto González Flores. C’est à la fin de cette année que vinrent à Guadalajara quelques éléments bolcheviques qui réussirent l’année suivante à accrocher à la cathédrale le drapeau de la révolution : Miguel se lança au milieu de la foule, alla le décrocher et le mettre en morceau. Le pauvre fut roué de coups après ce forfait.
Fin 1922, il épousa Guadalupe Sánchez Barragán, devant son frère, Elías, qui célébrait la messe, en présence de son directeur spirituel, le père Vicente Camacho. De cette sainte union naîtront trois filles : María de Jesús, María Guadalupe et María del Rosario. Avec son épouse, il s’installa à Arandas, non loin de Guadalajara, et y ouvrit son cabinet d’avocat. Il ne tarda pas à être connu pour sa bonté et son zèle de chrétien, à s’attirer la sympathie de la population, mais aussi l’aversion de quelques opposants. De fait, on lui refusa son titre officiel d’avocat.
Début 1923, il participa à la pose de la première pierre d’un monument au Christ Roi, en présence d’une foule de quatre-vingt mille personnes, cérémonie qui fut le prétexte pour les autorités à expulser le Délégué Apostolique, Mgr Ernesto Filippi.
En mars fut nommé gouverneur du Jalisco son adversaire politique numéro un, José Guadalupe Zuno, qui lui refusa son diplôme officiel d’avocat. Pire, le maire de Arandas en profita, sans motif juridique valable, pour expulser Miguel qui, après trois mois d’exil, s’installa avec la famille à Guadalajara. C’est à cette époque que Miguel devint membre de l’Adoration Nocturne du Saint-Sacrement.
En 1924 il y eut un pénible incident durant le carême. Une cérémonie avait réuni un groupe d’ouvriers catholiques, qui se retrouvèrent à la sortie en face d’un autre groupe communiste. Le prêtre et Anacleto González Flores étaient partisans de se retirer dans l’église en attendant la fin de la manifestation, mais Miguel préféra les affronter directement. Les esprits étaient échauffés, le dialogue impossible, et on en vint aux coups ; il y eut des morts et des blessés. Miguel fut sévèrement repris par le prêtre et accepta humblement les reproches.
On pourrait se demander comment Miguel avait trouvé le temps d’avancer dans ses études avec toutes ces activités. Néanmoins il obtint enfin son diplôme d’avocat en juin et ouvrit son cabinet professionnel.
Fin avril de la même année, eut lieu le premier Congrès National Catholique Ouvrier, qui aboutit à la formation de la Confédération Nationale Catholique du Travail ; on fonda la Banque de Crédit Populaire, et l’hebdomadaire L’Ouvrier fut l’organe officiel de la confédération.
Le Saint-Siège accéda à la demande de l’Archevêque de Guadalajara, de reconnaître les mérites éminents de Miguel dans la promotion sociale et le soutien du catholicisme, et le décora de la Croix Pro Ecclesia et Pontifice, en même temps que ses amis González Flores, Orozco et Reyes.
En 1925, Miguel protesta énergiquement contre la fermeture de l’Institut de Sciences, dirigé par les Jésuites. Ses interventions obtinrent au moins que les autorités fédérales atténuèrent l’attitude des autorités locales.
Le gouvernement mexicain intensifiait son attitude anticléricale. Début 1926, on ferma le centre de l’Action Catholique de Guadalajara : Miguel se retrouva en prison avec nombre de camarades. Il en profita pour apostoliser les prisonniers, réciter le chapelet, prêcher la Parole. Ne trouvant aucun délit à lui reprocher, on le libéra : la Police Secrète l’attendait à la porte-même de la prison pour l’arrêter, mais ses amis réussirent à intervenir à temps et à le laisser libre.
En face des décisions anticléricales toujours plus fortes, Miguel lança l’idée d’un boycott général dans l’état de Jalisco et dans les environs. Ses jeunes missionnaires enthousiastes partirent dans toutes les directions pour réaliser cette campagne de boycott, ne prenant dans leur sacoche que le strict nécessaire pour manger, s’abandonnant à la sainte Providence pour pourvoir aux autres nécessités. Dans sa propre famille Miguel appliquait rigoureusement les mêmes dispositions, avec gaieté et humour. Il n’acceptait pas le mensonge ou la tromperie, et savait pardonner les offenses qu’il recevait.
Fin 1926, mourut son frère, Elías. L’Union Populaire était divisée pour prendre ou non les armes dans une résistance ouverte aux autorités. Miguel ne s’y résolvait pas, mais ne refusa pas de se faire le défenseur des prisonniers. Il s’efforçait de faire parvenir aux “troupes” des médailles, des crucifix, des scapulaires, sans oublier d’envoyer son petit salaire à sa famille.
En 1927, la Ligue Nationale pour la Défense de la Liberté Religieuse le désigna pour être gouverneur provisoire de l’Etat de Jalisco, à la tête des communes qui participaient à la résistance, responsabilité qui s’étendit aussi à la partie occidentale de l’Etat de Guanajuato. Il s’acquitta avec zèle de toutes ses responsabilités, qui occasionnèrent quelques frictions avec le général Enrique Gorostieta. Plutôt que gouverneur, Miguel se faisait procureur parmi les membres de la résistance catholique.
Miguel n’aimait pas la lutte armée. Ses deux pistolets, qu’il avait reçus de son frère et d’un autre ami, il ne s’en servit jamais.
En octobre 1927, aux cris de Vive le Christ Roi, il organisa la célébration solennelle de la fête du Christ-Roi (cette fête se célèbre désormais fin novembre, depuis la réforme post-conciliaire). L’Union adopta alors sa devise : Pour Dieu et pour la Patrie. La résistance s’organisa, on évita les affrontements inutiles, les interventions furent concertées.
21 Mars 1928. Une troupe militaire, bénéficiant de quelque négligence ou complicité, repéra et encercla l’habitation de Miguel. Celui-ci, avec son secrétaire Dionisio Vazquez, ne pouvaient fuir. Ils tentèrent de détruire des documents concernant la résistance des catholiques, mais des balles les atteignirent mortellement.
Les obsèques furent suivies par une foule immense.
La jeune veuve et ses trois fillettes eurent à subir une autre épreuve douloureuse : la pauvre maman de Miguel ne put supporter la mort, presque coup sur coup, de ses deux fils et en perdit la raison.
Miguel fut béatifié, avec tous ses compagnons, en 2005.

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  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
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