Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 00:00

Miguel Gómez Loza

1888-1928

 

Miguel naquit le 11 août 1888, de Petronilo Loza et de Victoriana Gómez. Le papa mourut très vite. Miguel et son grand frère, Elías, s’attachèrent très fortement à leur maman, au point de changer leur nom de famille : non pas Loza Gómez, comme c’était l’habitude, mais Gómez Loza, en honneur de leur mère.

Le grand frère entra au séminaire. Miguel grandissait dans la foi chrétienne, ne cachant pas sa dévotion eucharistique, aimant servir la messe, faire le sacristain et, à l’occasion, être catéchiste.

Il fut en contact avec Miguel Palomar y Vizcarra puis avec Anacleto González Flores, qui le poussèrent à se donner aux activités sociales. Il retarda cependant son entrée à l’université, à cause de sa mère. 

Il se résolut à s’inscrire au cours préparatoire du Séminaire de Guadalajara, mais s’aperçut très vite que sa destinée n’était pas dans le sacerdoce. Il s’inscrivit au Parti Catholique National ainsi qu’à l’Institut du Sacré-Cœur de Jésus.

En 1913, il devint assistant de González Flores, avec lequel il s’inscrivit à la Congrégation Mariale du sanctuaire de Saint Joseph de Gracia. Tous deux assumèrent l’Union Latino-americana, une corporation socio-politique récemment fondée, qu’ils représentèrent à la convention du Parti Catholique National à Guadalajara.

Miguel avait le tempérament vif. Il ne se faisait pas faute d’arracher des manifestes anti-religion pour les remplacer par des chrétiens, “délit” dont il sera accusé et pour lequel il passera une semaine dans une cellule de la Police.

En 1914 il s’inscrivit à l’Université Morelos, où il se mérita le surnom de Chinaco, après avoir interrompu une conférence qui exaltait le parcours politique du président Benito Juárez. Voulant contrecarrer les effets nocifs d’une certaine presse, il se fit le champion de la presse catholique en fondant et présidant la Société de la Propagation de la Bonne Presse. Il s’orienta de plus en plus vers la syndicalisme chrétien.

En 1916, ayant achevé la préparation, il s’inscrivit à l’Ecole Catholique de Droit, participant en juillet à la fondation de l’Association Catholique de la Jeunesse Mexicaine, au sein de laquelle il fonda à son tour le cercle Gabriel García Moreno, d’où sortira le mensuel Le Croisé (notons ici que Gabriel García Moreno était ce président équatorien catholique, assassiné en 1875).

L’année 1917 vit la création d’autres cercles pour les jeunes ouvriers, pour les artisans, pour les éditeurs. Miguel entreprit la publication de  La Question Religieuse au Mexique de Régis Planchet. 

En 1918, il prendra la défense de l’archevêque de Guadalajara, Francisco Orozco y Jiménez. 

En 1919, il fut président d’une société coopérative de consommation, La Populaire, et en avril il participa activement à l’organisation du Congrès Régional Catholique Ouvrier.

En 1920, après avoir fondé un nouveau cercle, il fit rééditer la Question Religieuse au Mexique, complétée par La Question Religieuse en Jalisco, de Anacleto González Flores. C’est à la fin de cette année que vinrent à Guadalajara quelques éléments bolcheviques qui réussirent l’année suivante à accrocher à la cathédrale le drapeau de la révolution : Miguel se lança au milieu de la foule, alla le décrocher et le mettre en morceau. Le pauvre fut roué de coups après ce forfait.

Fin 1922, il épousa Guadalupe Sánchez Barragán, devant son frère, Elías, qui célébrait la messe, en présence de son directeur spirituel, le père Vicente Camacho. De cette sainte union naîtront trois filles : María de Jesús, María Guadalupe et María del Rosario. Avec son épouse, il s’installa à Arandas, non loin de Guadalajara, et y ouvrit son cabinet d’avocat. Il ne tarda pas à être connu pour sa bonté et son zèle de chrétien, à s’attirer la sympathie de la population, mais aussi l’aversion de quelques opposants. De fait, on lui refusa son titre officiel d’avocat.

Début 1923, il participa à la pose de la première pierre d’un monument au Christ Roi, en présence d’une foule de quatre-vingt mille personnes, cérémonie qui fut le prétexte pour les autorités à expulser le Délégué Apostolique, Mgr Ernesto Filippi. 

En mars fut nommé gouverneur du Jalisco son adversaire politique numéro un, José Guadalupe Zuno, qui lui refusa son diplôme officiel d’avocat. Pire, le maire de Arandas en profita, sans motif juridique valable, pour expulser Miguel qui, après trois mois d’exil, s’installa avec la famille à Guadalajara. C’est à cette époque que Miguel devint membre de l’Adoration Nocturne du Saint-Sacrement. 

En 1924 il y eut un pénible incident durant le carême. Une cérémonie avait réuni un groupe d’ouvriers catholiques, qui se retrouvèrent à la sortie en face d’un autre groupe communiste. Le prêtre et Anacleto González Flores étaient partisans de se retirer dans l’église en attendant la fin de la manifestation, mais Miguel préféra les affronter directement. Les esprits étaient échauffés, le dialogue impossible, et on en vint aux coups ; il y eut des morts et des blessés. Miguel fut sévèrement repris par le prêtre et accepta humblement les reproches.

On pourrait se demander comment Miguel avait trouvé le temps d’avancer dans ses études avec toutes ces activités. Néanmoins il obtint enfin son diplôme d’avocat en juin et ouvrit son cabinet professionnel.

Fin avril de la même année, eut lieu le premier Congrès National Catholique Ouvrier, qui aboutit à la formation de la Confédération Nationale Catholique du Travail ; on fonda la Banque de Crédit Populaire, et l’hebdomadaire L’Ouvrier fut l’organe officiel de la confédération.

Le Saint-Siège accéda à la demande de l’Archevêque de Guadalajara, de reconnaître les mérites éminents de Miguel dans la promotion sociale et le soutien du catholicisme, et le décora de la Croix Pro Ecclesia et Pontifice, en même temps que ses amis González Flores, Orozco et Reyes.

En 1925, Miguel protesta énergiquement contre la fermeture de l’Institut de Sciences, dirigé par les Jésuites. Ses interventions obtinrent au moins que les autorités fédérales atténuèrent l’attitude des autorités locales.

Le gouvernement mexicain intensifiait son attitude anticléricale. Début 1926, on ferma le centre de l’Action Catholique de Guadalajara : Miguel se retrouva en prison avec nombre de camarades. Il en profita pour apostoliser les prisonniers, réciter le chapelet, prêcher la Parole. Ne trouvant aucun délit à lui reprocher, on le libéra : la Police Secrète l’attendait à la porte-même de la prison pour l’arrêter, mais ses amis réussirent à intervenir à temps et à le laisser libre.

En face des décisions anticléricales toujours plus fortes, Miguel lança l’idée d’un boycott général dans l’état de Jalisco et dans les environs. Ses jeunes missionnaires enthousiastes partirent dans toutes les directions pour réaliser cette campagne de boycott, ne prenant dans leur sacoche que le strict nécessaire pour manger, s’abandonnant à la sainte Providence pour pourvoir aux autres nécessités. Dans sa propre famille Miguel appliquait rigoureusement les mêmes dispositions, avec gaieté et humour. Il n’acceptait pas le mensonge ou la tromperie, et savait pardonner les offenses qu’il recevait.

Fin 1926, mourut son frère, Elías. L’Union Populaire était divisée pour prendre ou non les armes dans une résistance ouverte aux autorités. Miguel ne s’y résolvait pas, mais ne refusa pas de se faire le défenseur des prisonniers. Il s’efforçait de faire parvenir aux “troupes” des médailles, des crucifix, des scapulaires, sans oublier d’envoyer son petit salaire à sa famille.

En 1927, la Ligue Nationale pour la Défense de la Liberté Religieuse le désigna pour être gouverneur provisoire de l’Etat de Jalisco, à la tête des communes qui participaient à la résistance, responsabilité qui s’étendit aussi à la partie occidentale de l’Etat de Guanajuato. Il s’acquitta avec zèle de toutes ses responsabilités, qui occasionnèrent quelques frictions avec le général Enrique Gorostieta. Plutôt que gouverneur, Miguel se faisait procureur parmi les membres de la résistance catholique.

Miguel n’aimait pas la lutte armée. Ses deux pistolets, qu’il avait reçus de son frère et d’un autre ami, il ne s’en servit jamais.

En octobre 1927, aux cris de Vive le Christ Roi, il organisa la célébration solennelle de la fête du Christ-Roi (cette fête se célèbre désormais fin novembre, depuis la réforme post-conciliaire). L’Union adopta alors sa devise : Pour Dieu et pour la Patrie. La résistance s’organisa, on évita les affrontements inutiles, les interventions furent concertées.

21 Mars 1928. Une troupe militaire, bénéficiant de quelque négligence ou complicité, repéra et encercla l’habitation de Miguel. Celui-ci, avec son secrétaire Dionisio Vazquez, ne pouvaient fuir. Ils tentèrent de détruire des documents concernant la résistance des catholiques, mais des balles les atteignirent mortellement.

Les obsèques furent suivies par une foule immense. 

La jeune veuve et ses trois fillettes eurent à subir une autre épreuve douloureuse : la pauvre maman de Miguel ne put supporter la mort, presque coup sur coup, de ses deux fils et en perdit la raison.

 

Miguel fut béatifié, avec tous ses compagnons, en 2005.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de samuelephrem
  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
  • Contact

Recherche

Liens