Gédéon
XIIe siècle avant Jésus-Christ
Les Hébreux se sont laissés aller à l’infidélité. Pour les punir, Dieu lâche contre eux les peuples du pays. Les Hébreux accablés implorent Dieu, qui leur donne des chefs, des “juges”. L’un des principaux est Gédéon, “celui qui abat”. Ses actes sont racontés dans le Livre des Juges, aux chapitres 6, 7 et 8.
Il était de la tribu de Manassé. Son premier exploit fut d’abattre un autel à Baal édifié par son propre père. Celui-ci, pour excuser son fils, s’écria : “Que Baal se défende !” Ce cri, Yeroubbaal, demeura le surnom du jeune homme.
Avant d’entrer en campagne contre l’ennemi, Gédéon obtint du ciel un signe. Il avait mis une toison sur un pré en pleine nature, et la trouva le matin, sur sa demande, pleine de rosée, alors que le sol alentour était sec. La nuit suivante, il demanda l’inverse : c’est la toison qui restait sèche au milieu du sol humide.
Plusieurs Pères de l’Eglise commentèrent ainsi cet événement : la toison représente Israël autrefois humectée par la grâce, plus plus tard privée de cette grâce ; la terre entière, ce sont les nations, obtenant alors les biens spirituels qui auparavant leur étaient refusés.
Aux vêpres de la Maternité de Marie (1.janvier), une antienne chante : Quand tu es né de façon ineffable de la Vierge, les Ecritures se sont accomplies ; comme la rosée sur la toison tu es descendu pour sauver le genre humain. Ici, la toison est Marie elle-même, inondée de la grâce, recevant en son sein Jésus, silencieuse et douce rosée déjà annoncée par Isaïe : Cieux, faites tomber la rosée, et que les nuées fasse venir le Juste (Is 45:8).
Fort de ce signe, Gédéon rassembla une grande “armée” : trente-deux mille hommes, dont vingt-deux mille se retirèrent aussitôt, vaincus par la peur ; mais Dieu voulait montrer mieux encore sa puissance et mit à l’épreuve les dix mille qui restaient : il ne faudrait garder que ceux qui laperaient d’une main un peu d’eau fraîche le long du cours d’eau ; ceux qui se mettraient à genoux pour boire abondamment rentreraient chez eux. Il n’en resta finalement que trois-cents.
Ces trois-cents entourèrent le camp ennemi de nuit. Au signal, tous s’écrièrent Pour Yahwé et pour Gédéon, en sonnant de la trompe, sans bouger de leur place. L’effet de surprise et de panique fut tel dans le camp ennemi, que les hommes s’entretuèrent eux-mêmes ou s’enfuirent, promptement rattrapés par ceux de Gédéon.
Gédéon refusa la royauté et procura quarante ans de paix à Israël. Il mourut âgé, père de nombreux enfants (car il avait eu plusieurs épouses, chose encore admise ; on le verra encore à propos du roi David, mais cette polygamie finit par être totalement abandonnée et condamnée).
Le saint juge Gédéon a trouvé sa place au Martyrologe le 26 septembre.