Ivan Merz
1896-1928
Né le 16 décembre 1896 à Banja Luka (Bosnie, Serbie), Ivan (Jean) était de famille bourgeoise et libérale. Son pays faisait partie de l'empire austro-hongrois, qui allait être si profondément marqué par les événements européens du vingtième siècle. Le père d'Ivan, un ancien officier dans cet empire austro-hongrois, était maintenant employé dans les chemins de fer ; la mère, d'origine juive, était hongroise.
Ivan eut un maître à penser remarquable, en la personne du docteur Ljubomir Marakovic, qui lui fournit d'excellents conseils dans sa quête intellectuelle et spirituelle.
Après un essai de trois mois à l'Académie militaire de Wiener Neustadt, qui le déçut profondément en raison de la corruption qui y régnait, Ivan fréquenta l'université de Vienne en droit et en lettres.
En 1916 il fut enrôlé d'office dans l'armée et envoyé sur le front italien (1917-1918). Le traité de Versailles démantèlera complètement l'empire austro-hongrois et donnera naissance à la Yougoslavie.
En 1919, Ivan retourna à Vienne pour ses études puis, en 1920, muni d'une bourse d'étude, partit pour Paris où il fréquenta les cours à la Sorbonne et à l'Institut Catholique. Sa vie spirituelle s'enrichit au contact de la liturgie. Il connut là les Conférences Saint-Vincent-de-Paul et aura l'occasion de faire son premier pèlerinage à Lourdes : dans les colonnes du journal La Croix, il polémiquera contre Emile Zola sur les apparitions de Lourdes. Pour sa part, il fit connaître la Croatie à ses amis de Paris.
C'est à Zagreb qu'il présentera sa thèse de doctorat « L'influence de la liturgie sur les écrivains français de Chateaubriand à nos jours». Cette thèse est actuellement publiée en France.
A Zagreb, il devint professeur de français et d'allemand au collège archiépiscopal.
Ivan a trouvé seul la voie de la sainteté. Il promut le mouvement liturgique en Croatie et fut le pionnier enthousiaste de l'Action catholique en Croatie. Pour les jeunes il fonda un mouvement (inspiré de la Croisade eucharistique française), l'Union Croate des Aigles (Hrvatski orlovski savez). Il appuya toute son activité sur l'Eucharistie et le Successeur de Pierre ; il voulait fonder un journal catholique croate à l'image de ce qu'il avait trouvé en France.
Pour toujours mieux connaître l'Eglise, il en étudia l'histoire, les textes pontificaux, la théologie.
Ses origines, ses études, ses voyages, qui embrassaient tant d'éléments culturels différents, se fondaient harmonieusement dans sa personne chrétienne profondément catholique. Ivan était un vrai « européen » avant la lettre.
Ivan souffrait depuis sa jeunesse d'une inflammation chronique de la cavité maxillaire : cette maladie dégénéra et le conduisit à une mort prématurée, quand il n'avait pas trente-deux ans, le 10 mai 1928.
Il a été béatifié en 2003, proposé à tous les jeunes catholiques européens comme modèle d'assimilation des diverses cultures dans un unique idéal chrétien.
Ivan écrivait :
Grâce à la liturgie, tout catholique devient grand et universel, il laisse de côté ses intérêts personnels et commence à avoir les mêmes sentiments que l’Eglise.