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16 août 2014 6 16 /08 /août /2014 23:00

 

Jeanne Delanoue

1666-1736

 

Jeanne Delanoue naquit et fut baptisée le 18 juin 1666 à Saumur (paroisse Saint Pierre), sous le règne de Louis XIV. Elle est la douzième enfant de Pierre Delanoue et Françoise Hureau, qui tiennent un magasin de mercerie.

Le papa meurt bientôt (1670) et Jeanne ne pourra fréquenter l’école que quelques années, pour rester près de sa mère et l’aider à la maison. A la mort de sa mère (1692), elle hérite totalement du commerce, qu’elle va s’ingénier à développer.

À ses débuts Jeanne est économe, avare même, elle ne sait pas ce que signifie : faire l'aumône. Active, intelligente, énergique, parfois aussi de mauvaise humeur, elle travaille sans relâche, exploitant les pèlerins de Notre-Dame-des Ardilliers en ouvrant sa boutique même les dimanches et jours de fêtes.

Cependant à la Pentecôte 1693, alors que Saumur connaît la disette et qu'un quart de la population de la ville est composée d'indigents, une certaine Françoise Souchet va faire basculer sa vie. Venue en pèlerinage à Notre-Dame-des-Ardilliers, cette “folle” - une sainte âme mystique - viendra inviter Jeanne à porter un vêtement à une pauvre femme du quartier. 

Dans le même temps, elle écoute la prédication d’un prêtre à la chapelle de l’Hôtel-Dieu, M.Geneteau, qui devient son confesseur. 

Lors de la Fête-Dieu de la même année (22 mai 1693), Jeanne connaît alors trois jours et trois nuits d'extase : elle voit l’enfer, son ange gardien, la Sainte Vierge. Marie lui révèle ce que le Seigneur lui demande pour elle-même et pour les pauvres. Par la suite, Jeanne aura encore de fréquentes extases.

Aussitôt, elle se met à la recherche des miséreux ; ses premiers protégés sont six petits enfants malades réfugiés au fond d’une écurie, qu’elle appelle ses petits Jésus.

Rapidement, elle est connue dans la ville et les indigents ne se contentent plus de l’attendre mais viennent directement dans la maison, baptisée La Providence où ils sont accueillis, nourris et logés. Plus tard, elle ouvrira aussi sa porte à tous les réprouvés, les filles mères, les épouses adultères, les libertines. Elle dilapide son fonds de commerce, emprunte, demande l'aumône. Sa charité n'a plus de bornes. Même quand elle contracte des dettes, elle reste confiante en Dieu, qui lui accorde des secours inattendus.

Jeanne voulait partager les conditions de vie de ces malheureux. Dans cet esprit elle fit le pèlerinage à Saint-Martin de Tours en mendiant.

Elle se mortifiait beaucoup : totalement végétarienne, elle ne touchait pas au vin (pas même celui de Saumur !), dormait peu et jamais dans un lit.

En 1702 (ou 1703), un terrible éboulement écrase plusieurs maisons, dont la Providence : une petite orpheline est tuée, tout est détruit, les pauvres orphelines et les petites vieilles se serrent contre Jeanne. Elle repart vaillamment : vite elle trouve un refuge de fortune dans une écurie des pères Oratoriens, puis une petite maison de trois pièces. L’œuvre repart, s’amplifie.

Jeanne a trois émules. Ensemble, elles reçoivent de M.Geneteau l’habit religieux, le 22 septembre 1703, donnant ainsi le départ à la congrégation des Sœurs de Sainte-Anne, servantes des pauvres.

Des accusations d’hypocrisie s’abattirent sur la Fondatrice. Même saint Louis-Marie Grignion de Montfort fut d’une sévérité inattendue envers elle ; était-ce pour la mettre à l’épreuve ? L’humble soumission de Jeanne calma les durs propos du Saint envers elle. De son côté, M.Geneteau l’éprouvait aussi, mais toujours Jeanne obéissait, se soumettait, restait patiente.

En septembre 1709, les constitutions sont approuvées par l’évêque d’Angers.

La même année, l’hiver est si rigoureux que plus de cent personnes furent accueillies à la Providence. On déménagea encore ; Jeanne acquit le logis des Trois-Anges et y installa son hospice, le premier de la ville de Saumur (que Louis XIV réclamait depuis longtemps !). Puis on construisit, on mit à profit les belles caves des bords de la Loire.

A partir de 1721, la congrégation connaît l’expansion dans les régions alentour : Bretagne, Touraine, Berry. L’hospice de Saumur pouvait abriter jusqu’à trois cents personnes.

La santé de la vaillante Jeanne s’altère à partir de 1735. En plus, Jeanne traverse une pénible période d’aridité intérieure : elle ne goûte pas la consolation, elle se sent seule, se croit abandonnée. Mais elle reste fidèle et la tentation s’éloigne. 

Elle décède paisiblement le 17 août 1736. 

En 1796, on se transféra dans la propriété des Oratoriens, vaste et désormais vide. En 1864, le siège de la Congrégation s’installera à Saint-Florent. 

Jeanne Delanoue sera béatifiée en 1947, et canonisée en 1982.

En 1956, Madagascar connaît une première fondation, puis Sumatra en 1979. 

Le 3 décembre 1964, la Congrégation a changé de nom pour prendre celui de Servantes des Pauvres de Jeanne Delanoue, en hommage à sa créatrice. Quelques années plus tard, une autre congrégation de Nantes, également fondée par Jeanne, rejoint la Congrégation. 

Sainte Jeanne Delanoue - qui avait pris le nom religieux de Jeanne de la Croix - est inscrite au Martyrologe le 17 août.

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