Bernardo Francisco de Hoyos y Seña
1711-1735
Bernardo naquit le 21 août 1711 à Torrelobatón (Valladolid, Espagne), où son père avait un emploi à la mairie. Au baptême, il reçut le nom de saint Bernard de Clairvaux, qu’on fêtait la veille, et de saint François-Xavier, qui était particulièrement vénéré dans cette paroisse.
Après ses études primaires, il rejoignit le collège jésuite de Medina del Campo et Villagarcia de Campos.
On le décrivait frêle, maigre, petit, ce qui ne l’empêcha pas d’être extrêmement vif, actif, d’un commerce naturellement agréable. Doué d’une intelligence vive et de remarquables dons pour l’étude, il pouvait écrire et parler couramment en latin. Ce fut un étudiant extrêmement brillant.
Le noviciat des Jésuites était juste à côté du collège, et très tôt il demanda à y être admis, mais on le pria d’attendre encore une année, car il n’avait que quatorze ans. L’année suivante (1726), il dut encore bénéficier d’une dispense d’âge pour entrer dans le noviciat de Villagarcia, car il n’avait pas encore quinze ans accomplis. Il choisit alors comme «modèle» le jeune Jan Berchmans, qui était mort à vingt-deux ans en 1621 (v. 13 août).
Il passa alors neuf années de préparation et d’études, avant de recevoir l’ordination sacerdotale (1735). Il était trop jeune pour recevoir l’ordination, comme ses Confrères, et lui-même ne voulait pas être dispensé de la règle habituelle, mais ses supérieurs prirent sur eux de demander une dispense, tellement ils étaient persuadés de la sainteté de ce novice.
Bernardo exerça brièvement le ministère pastoral et commença en 1735 une période de formation complémentaire au collège Saint-Ignace de Valladolid.
Bernardo, dès son noviciat, fut entièrement pénétré de la présence de Dieu et du désir de la perfection. Il se consacra au Sacré-Cœur et écrivit : A partir de ce moment-là, j’ai été envahi et absorbé par le Divin Cœur. Que ce soit en mangeant, en dormant, en étudiant etc, mon âme ne reconnaît rien autrement que par le Cœur de son Bien-aimé.
Cette vie mystique aboutit au mariage mystique, une expérience mystique toute particulière dans laquelle, comme d’autres Saints, Bernardo fut mystiquement uni à la très sainte Vierge Marie, en la fête de l’Assomption de 1730.
Ses visions, ses extases, il les confiait à son petit journal personnel, que seul connaissait son directeur spirituel. Jamais ses Confrères ne se rendirent compte de cette extraordinaire et intense vie mystique, que Bernardo savait dissimuler derrière toutes les activités de la vie quotidienne. Il écrivit en 1732 à son Directeur, Juan de Loyola, ces mots tout enflammés d’amour : Je vois que dans mon cœur toute chose va vers Dieu, comme un morceau de fer vers l’aimant. Il ne désire que Dieu, ne cherche que Dieu, ne vit que pour Dieu. Pour la clarté et la précision avec lesquelles Bernardo décrivait sa vie intérieure, son directeur put affirmer qu’il était plus avancé qu’un autre du même âge, qu’il savait plus de choses qu’il n’avait pu en apprendre dans les livres.
On a conservé plus de deux-cents lettres qu’il écrivit à son directeur spirituel, lequel put assurer que les originaux étaient disponibles à tous ceux qui voulaient les vérifier. On peut y lire ses élans pour trouver Dieu en chaque chose, et sa mission de développer la dévotion au Sacré-Cœur.
Cette vie mystique ne fut pas sans épreuves, au contraire. Bernardo vécut une nuit spirituelle durant l’hiver 1728-1729, qui s’acheva à Pâques. Durant cette période, le démon le tenta de mille façons, l’accusant d’hypocrisie, le portant au dernier désespoir. Bernardo ne trouvait aucune consolation dans la prière, dans l’Eucharistie, ni même avec ses Confrères durant les moments de récréation. Il en vint à se frapper la tête contre le mur, à se ronger les lèvres, à s’arracher les cheveux, ou même à vouloir se jeter par la fenêtre. Le démon le poussait à blasphémer contre Dieu, contre la Vierge Marie, contre les Anges et les Saints. Chaque fois qu’il essayait d’implorer la miséricorde de Dieu, le démon venait lui répondre qu’il en était indigne. Des tentations obscènes vinrent aussi le troubler, le bombarder même, au point qu’il en pleurait et grinçait des dents. Il en vint à douter de ses faveurs mystiques, pensant qu’il avait eu des illusions.
Toutefois le Christ ne permit jamais qu’il en arrivât à quelque manifestation qui aurait pu choquer ses Confrères. La souffrance était intérieure, pénible, particulièrement pendant les moments de prière ou au moment de la Communion.
La mission de répandre la dévotion au Sacré-Cœur lui vint en 1733, au collège de Saint-Ambroise de Valladolid où il commençait la théologie. Un ami lui demandait de traduire du latin un chapitre sur l’institution de la Fête-Dieu, contenu dans un petit livre sur La Dévotion au Sacré-Cœur de Jésus (1726) : Bernardo avait déjà eu des visions du Sacré-Cœur, mais maintenant il devenait pleinement conscient de cette Réalité. Il s’offrit alors devant le Saint-Sacrement pour diffuser cette dévotion. Notre Seigneur lui confia alors qu’Il l’avait choisi pour répandre la dévotion à Son Sacré-Cœur. En mai de la même année, le Sacré-Cœur lui confia qu’il devait répandre cette dévotion dans toute l’Espagne :
Je veux habiter ici… Je veux régner en Espagne et y obtenir plus de vénération qu’ailleurs.
Bernardo se consacra au Sacré-Cœur en juin 1733, selon la formule-même de saint Claude de La Colombière, cinquante ans plus tôt (v. 15 février).
Il fut le premier Jésuite à présenter la nature transcendante du culte du Sacré-Cœur comme moyen de sanctification personnelle, comme un efficace moyen d’apostolat. Le culte envers le Sacré-Cœur honore l’amour de Jésus, Verbe incarné, Rédempteur, qui révèle en Lui l’amour de la Très Sainte Trinité, avec un cœur de chair en vertu de l’union hypostatique, présentant ce cœur comme un symbole d’amour pour nous encourager à L’imiter et à lui rendre l’amour qu’Il nous montre.
Bernardo organisa la première neuvaine publique en Espagne, en l’honneur du Sacré-Cœur.
C’est à Valladolid que Bernardo contracta la typhus dès le 18 novembre, et qu’il mourut le 29 novembre 1735, à vingt-quatre ans.
Il avait montré de telles qualités de vie personnelle et de désir apostolique que le Provincial demanda au recteur du collège d’en faire circuler une brève biographie à lire dans toutes les communautés, ce qui d’habitude se faisait seulement pour des religieux très connus. Bernardo devint ainsi un exemple stimulant pour tous les jeunes étudiants jésuites.
Le procès de béatification fut lent à démarrer, car les Jésuites furent violemment attaqués par les Jansénistes, puis la Société fut interdite. Le procès ne reprit qu’en 1914.
Le miracle retenu pour cette béatification fut le cas d’une jeune fille, désormais abandonnée par les médecins, laquelle, par l’intercession de Bernardo Francisco de Hoyos, guérit totalement du typhus et d’une grave tumeur (Salamanque).
Bernardo a été béatifié en 2010.
Le collège de Valladolid est devenu maintenant le Sanctuaire National de la Grande Promesse.
Bernardo Francisco de Hoyos y Seña
1711-1735
Bernardo naquit le 21 août 1711 à Torrelobatón (Valladolid, Espagne), où son père avait un emploi à la mairie. Au baptême, il reçut le nom de saint Bernard de Clairvaux, qu’on fêtait la veille, et de saint François-Xavier, qui était particulièrement vénéré dans cette paroisse.
Après ses études primaires, il rejoignit le collège jésuite de Medina del Campo et Villagarcia de Campos.
On le décrivait frêle, maigre, petit, ce qui ne l’empêcha pas d’être extrêmement vif, actif, d’un commerce naturellement agréable. Doué d’une intelligence vive et de remarquables dons pour l’étude, il pouvait écrire et parler couramment en latin. Ce fut un étudiant extrêmement brillant.
Le noviciat des Jésuites était juste à côté du collège, et très tôt il demanda à y être admis, mais on le pria d’attendre encore une année, car il n’avait que quatorze ans. L’année suivante (1726), il dut encore bénéficier d’une dispense d’âge pour entrer dans le noviciat de Villagarcia, car il n’avait pas encore quinze ans accomplis. Il choisit alors comme «modèle» le jeune Jan Berchmans, qui était mort à vingt-deux ans en 1621 (voir au 13 août).
Il passa alors neuf années de préparation et d’études, avant de recevoir l’ordination sacerdotale (1735). Il était trop jeune pour recevoir l’ordination, comme ses Confrères, et lui-même ne voulait pas être dispensé de la règle habituelle, mais ses supérieurs prirent sur eux de demander une dispense, tellement ils étaient persuadés de la sainteté de ce novice.
Bernardo exerça brièvement le ministère pastoral et commença en 1735 une période de formation complémentaire au collège Saint-Ignace de Valladolid.
Bernardo, dès son noviciat, fut entièrement pénétré de la présence de Dieu et du désir de la perfection. Il se consacra au Sacré-Cœur et écrivit : A partir de ce moment-là, j’ai été envahi et absorbé par le Divin Cœur. Que ce soit en mangeant, en dormant, en étudiant etc, mon âme ne reconnaît rien autrement que par le Cœur de son Bien-aimé.
Cette vie mystique aboutit au mariage mystique, une expérience mystique toute particulière dans laquelle, comme d’autres Saints, Bernardo fut mystiquement uni à la très sainte Vierge Marie, en la fête de l’Assomption de 1730.
Ses visions, ses extases, il les confiait à son petit journal personnel, que seul connaissait son directeur spirituel. Jamais ses Confrères ne se rendirent compte de cette extraordinaire et intense vie mystique, que Bernardo savait dissimuler derrière toutes les activités de la vie quotidienne. Il écrivit en 1732 à son Directeur, Juan de Loyola, ces mots tout enflammés d’amour : Je vois que dans mon cœur toute chose va vers Dieu, comme un morceau de fer vers l’aimant. Il ne désire que Dieu, ne cherche que Dieu, ne vit que pour Dieu. Pour la clarté et la précision avec lesquelles Bernardo décrivait sa vie intérieure, son directeur put affirmer qu’il était plus avancé qu’un autre du même âge, qu’il savait plus de choses qu’il n’avait pu en apprendre dans les livres.
On a conservé plus de deux-cents lettres qu’il écrivit à son directeur spirituel, lequel put assurer que les originaux étaient disponibles à tous ceux qui voulaient les vérifier. On peut y lire ses élans pour trouver Dieu en chaque chose, et sa mission de développer la dévotion au Sacré-Cœur.
Cette vie mystique ne fut pas sans épreuves, au contraire. Bernardo vécut une nuit spirituelle durant l’hiver 1728-1729, qui s’acheva à Pâques. Durant cette période, le démon le tenta de mille façons, l’accusant d’hypocrisie, le portant au dernier désespoir. Bernardo ne trouvait aucune consolation dans la prière, dans l’Eucharistie, ni même avec ses Confrères durant les moments de récréation. Il en vint à se frapper la tête contre le mur, à se ronger les lèvres, à s’arracher les cheveux, ou même à vouloir se jeter par la fenêtre. Le démon le poussait à blasphémer contre Dieu, contre la Vierge Marie, contre les Anges et les Saints. Chaque fois qu’il essayait d’implorer la miséricorde de Dieu, le démon venait lui répondre qu’il en était indigne. Des tentations obscènes vinrent aussi le troubler, le bombarder même, au point qu’il en pleurait et grinçait des dents. Il en vint à douter de ses faveurs mystiques, pensant qu’il avait eu des illusions.
Toutefois le Christ ne permit jamais qu’il en arrivât à quelque manifestation qui aurait pu choquer ses Confrères. La souffrance était intérieure, pénible, particulièrement pendant les moments de prière ou au moment de la Communion.
La mission de répandre la dévotion au Sacré-Cœur lui vint en 1733, au collège de Saint-Ambroise de Valladolid où il commençait la théologie. Un ami lui demandait de traduire du latin un chapitre sur l’institution de la Fête-Dieu, contenu dans un petit livre sur La Dévotion au Sacré-Cœur de Jésus (1726) : Bernardo avait déjà eu des visions du Sacré-Cœur, mais maintenant il devenait pleinement conscient de cette Réalité. Il s’offrit alors devant le Saint-Sacrement pour diffuser cette dévotion. Notre Seigneur lui confia alors qu’Il l’avait choisi pour répandre la dévotion à Son Sacré-Cœur. En mai de la même année, le Sacré-Cœur lui confia qu’il devait répandre cette dévotion dans toute l’Espagne :
Je veux habiter ici… Je veux régner en Espagne et y obtenir plus de vénération qu’ailleurs.
Bernardo se consacra au Sacré-Cœur en juin 1733, selon la formule-même de saint Claude de La Colombière, cinquante ans plus tôt (voir au 15 février).
Il fut le premier Jésuite à présenter la nature transcendante du culte du Sacré-Cœur comme moyen de sanctification personnelle, comme un efficace moyen d’apostolat. Le culte envers le Sacré-Cœur honore l’amour de Jésus, Verbe incarné, Rédempteur, qui révèle en Lui l’amour de la Très Sainte Trinité, avec un cœur de chair en vertu de l’union hypostatique, présentant ce cœur comme un symbole d’amour pour nous encourager à L’imiter et à lui rendre l’amour qu’Il nous montre.
Bernardo organisa la première neuvaine publique en Espagne, en l’honneur du Sacré-Cœur.
C’est à Valladolid que Bernardo contracta la typhus dès le 18 novembre, et qu’il mourut le 29 novembre 1735, à vingt-quatre ans.
Il avait montré de telles qualités de vie personnelle et de désir apostolique que le Provincial demanda au recteur du collège d’en faire circuler une brève biographie à lire dans toutes les communautés, ce qui d’habitude se faisait seulement pour des religieux très connus. Bernardo devint ainsi un exemple stimulant pour tous les jeunes étudiants jésuites.
Le procès de béatification fut lent à démarrer, car les Jésuites furent violemment attaqués par les Jansénistes, puis la Société fut interdite. Le procès ne reprit qu’en 1914.
Le miracle retenu pour cette béatification fut le cas d’une jeune fille, désormais abandonnée par les médecins, laquelle, par l’intercession de Bernardo Francisco de Hoyos, guérit totalement du typhus et d’une grave tumeur (Salamanque).
Bernardo a été béatifié en 2010.
Le collège de Valladolid est devenu maintenant le Sanctuaire National de la Grande Promesse.