Eufrasio de Celis Santos
1915-1936
Voir aussi la notice : Passionistes de Daimiel
Eufrasio était né le 13 mars 1915 (on trouve parfois 1913, sans doute une erreur) à Salinas de Pisuerga (Palencia, Espagne), troisième enfant de Emiliano de Celis et Juana Santos ; ils s’appelaient María Rosario, Eutiquio, Eufrasio et Severino ; Eufrasio fut baptisé le 21 suivant, avec les noms de Eufrasio Benito, car à cette époque on fêtait saint Benoît le 21 mars.
Eufrasio fut confirmé la même année, selon une coutume de l’époque, et reçut la Première communion en 1923.
Petit, il aidait le curé et l’organiste de la paroisse, servait la messe, participait aux chants… malgré sa mauvaise oreille musicale, disait-on. A la maison, il se mettait des pages de journaux en guise d’ornements et se faisait servir la messe par son petit frère.
En 1927 il partit pour le tout nouveau collège de Saragosse. En 1931, il passa l’été en famille, car l’atmosphère de Saragosse n’était pas tranquille : la révolution grondait déjà. Eufrasio voulut rendre visite à son maître d’école, et en chemin fut assailli par quatre garçons qui le menacèrent pour le décourager de retourner à Saragosse. C’était déjà le début de la persécution.
En septembre cependant, les autorités l’avertirent qu’il pouvait revenir à Saragosse. Un témoin, présent chez lui lorsque lui parvint l’invitation à revenir à Saragosse, raconta qu’Eufrasio, de joie, aurait alors jeté en l’air sa cuillère sans manger rien d’autre !
En réalité, une crise allait se déclarer peu après. De Saragosse, on l’envoya commencer le noviciat à Corella, où une crise intérieure le travailla au point de lui arracher les larmes, écrivit-il. Mais sa persévérance porta ses fruits et il put faire la profession en 1932, prenant le nom de Eufrasio de l’Amour Miséricordieux.
A Corella se trouvaient les pères Ildefonso, supérieur, et Fulgencio, maître des novices, avec lesquels les jeunes étudiants seraient bientôt martyrisés. D’après les comptes-rendus des Pères, Eufrasio donna entière satisfaction par son combat spirituel intérieur et son comportement.
Lors de la profession, Eufrasio se confiait à la Vierge Marie pour recevoir les forces et le courage d’accomplir les obligations qu’il venait de contracter.
Il aimait les fleurs, et demanda (en janvier 1934) à sa mère de lui envoyer des graines de fleurs de la passion, espérant les voir déjà fleurir à l’automne prochain.
En août 1934 cependant, terminées les Humanités, il sait qu’il va partir pour Daimiel avec quatorze confrères. Il en est heureux. Il sait que la persécution est présente, qu’au Mexique, on leur a confisqué trois maisons, mais il ne faut pas avoir peur, la parole de Dieu ne faiblit pas. Fin 1935, il s’attend à ce que l’année suivante soit tragique pour l’Espagne.
Dans une lettre de février 1936, il se dit prêt pour le martyre.
Ses professeurs s’étonnaient de la maturité de son jugement ; Eufrasio était un homme de réflexion, posé, heureux de sa consécration chez les Passionistes. Il écrivait à sa famille : Ma vie est chaque jour plus heureuse. Aidez-moi à remercier Dieu pour le don de la vocation religieuse. Il se confiait à Notre-Dame : Soyons assurés que, si nous aimons Marie, elle nous protégera durant notre vie et encore plus à l’heure de la mort.
Il devait revenir à Saragosse en août 1936, mais les événements de juillet lui donnèrent l’occasion de témoigner pour sa foi : une première fois fusillé le 23 juillet à Manzanares, il en conserva de graves lésions au visage ; il survécut grâce à la Croix-Rouge qui le fit hospitaliser avec cinq autres Compagnons ; à peine sorti de l’hôpital, trois mois après, il tomba sous les balles d’une deuxième fusillade, le 23 octobre 1936, avec les cinq autres. Eufrasio mourut d’une balle dans l’abdomen et d'une autre qui lui traversa la tête.
Tous furent béatifiés en 1989.
Eufrasio de Celis Santos
1915-1936
Voir aussi la notice : Passionistes de Daimiel
Eufrasio était né le 13 mars 1915 (on trouve parfois 1913, sans doute une erreur) à Salinas de Pisuerga (Palencia, Espagne), troisième enfant de Emiliano de Celis et Juana Santos ; ils s’appelaient María Rosario, Eutiquio, Eufrasio et Severino ; Eufrasio fut baptisé le 21 suivant, avec les noms de Eufrasio Benito, car à cette époque on fêtait saint Benoît le 21 mars.
Eufrasio fut confirmé la même année, selon une coutume de l’époque, et reçut la Première communion en 1923.
Petit, il aidait le curé et l’organiste de la paroisse, servait la messe, participait aux chants… malgré sa mauvaise oreille musicale, disait-on. A la maison, il se mettait des pages de journaux en guise d’ornements et se faisait servir la messe par son petit frère.
En 1927 il partit pour le tout nouveau collège de Saragosse. En 1931, il passa l’été en famille, car l’atmosphère de Saragosse n’était pas tranquille : la révolution grondait déjà. Eufrasio voulut rendre visite à son maître d’école, et en chemin fut assailli par quatre garçons qui le menacèrent pour le décourager de retourner à Saragosse. C’était déjà le début de la persécution.
En septembre cependant, les autorités l’avertirent qu’il pouvait revenir à Saragosse. Un témoin, présent chez lui lorsque lui parvint l’invitation à revenir à Saragosse, raconta qu’Eufrasio, de joie, aurait alors jeté en l’air sa cuillère sans manger rien d’autre !
En réalité, une crise allait se déclarer peu après. De Saragosse, on l’envoya commencer le noviciat à Corella, où une crise intérieure le travailla au point de lui arracher les larmes, écrivit-il. Mais sa persévérance porta ses fruits et il put faire la profession en 1932, prenant le nom de Eufrasio de l’Amour Miséricordieux.
A Corella se trouvaient les pères Ildefonso, supérieur, et Fulgencio, maître des novices, avec lesquels les jeunes étudiants seraient bientôt martyrisés. D’après les comptes-rendus des Pères, Eufrasio donna entière satisfaction par son combat spirituel intérieur et son comportement.
Lors de la profession, Eufrasio se confiait à la Vierge Marie pour recevoir les forces et le courage d’accomplir les obligations qu’il venait de contracter.
Il aimait les fleurs, et demanda (en janvier 1934) à sa mère de lui envoyer des graines de fleurs de la passion, espérant les voir déjà fleurir à l’automne prochain.
En août 1934 cependant, terminées les Humanités, il sait qu’il va partir pour Daimiel avec quatorze confrères. Il en est heureux. Il sait que la persécution est présente, qu’au Mexique, on leur a confisqué trois maisons, mais il ne faut pas avoir peur, la parole de Dieu ne faiblit pas. Fin 1935, il s’attend à ce que l’année suivante soit tragique pour l’Espagne.
Dans une lettre de février 1936, il se dit prêt pour le martyre.
Ses professeurs s’étonnaient de la maturité de son jugement ; Eufrasio était un homme de réflexion, posé, heureux de sa consécration chez les Passionistes. Il écrivait à sa famille : Ma vie est chaque jour plus heureuse. Aidez-moi à remercier Dieu pour le don de la vocation religieuse. Il se confiait à Notre-Dame : Soyons assurés que, si nous aimons Marie, elle nous protégera durant notre vie et encore plus à l’heure de la mort.
Il devait revenir à Saragosse en août 1936, mais les événements de juillet lui donnèrent l’occasion de témoigner pour sa foi : une première fois fusillé le 23 juillet à Manzanares, il en conserva de graves lésions au visage ; il survécut grâce à la Croix-Rouge qui le fit hospitaliser avec cinq autres Compagnons ; à peine sorti de l’hôpital, trois mois après, il tomba sous les balles d’une deuxième fusillade, le 23 octobre 1936, avec les cinq autres. Eufrasio mourut d’une balle dans l’abdomen et une autre qui lui traversa la tête.
Tous furent béatifiés en 1989.