Eduard Müller
1911-1943
Né le 20 août 1911, Eduard était un des sept enfants d’une famille de Neumünster (Schleswig-Holstein, Allemagne), que son père abandonna très vite.
La pauvre maman chercha à nourrir tout son monde avec des «petits boulots».
Eduard suivit d’abord une formation de menuisier, et s’engagea dans la Jeunesse catholique. C’est l’aumônier, Bernhard Schräder, qui l’aida à mûrir sa vocation sacerdotale et à trouver de généreux donateurs pour lui payer sa formation au séminaire.
Eduard prépara ainsi son baccalauréat au séminaire des vocations tardives Clementinum, de 1931 à 1935, et put finalement être ordonné prêtre en 1940.
Il fut d’abord vicaire à la paroisse du Sacré-Cœur de Lübeck, où se trouvait déjà Johannes Prassek, et où il s’occupa activement de la jeunesse. Les jeunes l’aimaient beaucoup. Mais Eduard repoussa énergiquement toute collaboration avec les Jeunesses hitlériennes. Il était a-politique et simplement conscient de l’incompatibilité entre national-socialisme et christianisme.
Malgré les sanctions officiellement annoncées, Eduard écoutait régulièrement les émissions en langue allemande de la radio anglaise. Il participait aussi à la reproduction et à la distribution des homélies de Mgr Clemens August Graf von Galen, l’évêque de Münster qui condamnait ouvertement l’élimination des «vies inutiles» prônée par le régime (v. 22 mars). Enfin, Eduard participait à des réunions de travail publiques, dans l’église du Sacré-Cœur, où l’on discutait du non-sens de la guerre.
Après l’arrestation du Pasteur Karl Friedrich Stellbrink (7 avril 1942), trois prêtres furent aussi arrêtés ainsi qu’une vingtaine de laïcs. Eduard fut arrêté le 22 juin.
En juin 1943, le Pasteur et les trois Prêtres furent accusés de trahison pour entente avec l’ennemi, subversion de la force armée, délit contre la loi sur la Radio, et pour cela condamnés à mort. Les laïcs furent condamnés à des peines de travaux forcés.
Peu après le jugement, Eduard écrivit ces mots, citant saint Paul : Telle est l’attente de mon ardent espoir : rien ne me confondra, je garderai au contraire toute mon assurance et, cette fois-ci comme toujours, le Christ sera glorifié dans mon corps, soit que je vive soit que je meure. Pour moi, certes, la vie c’est le Christ et mourir représente un gain (Ph 1:20-21).
Eduard Müller, avec les deux autres prêtres (ainsi que le pasteur), furent guillotinés dans la prison de Hamburg le 10 novembre 1943, qui est leur dies natalis dans le Martyrologe.
La béatification de ces trois prêtres a eu lieu en 2011.