Ioannis Kalybitis
† 450
Ioannis naquit à Constantinople, de parents nobles.
Très tôt inspiré par une vie de piété et par l’étude des sciences sérieuses, il montra dès douze ans son aversion pour la vie du monde.
Un moine acémète fut reçu par ses parents. Les moines acémètes font partie d’un monastère où les moines se rechangent par groupes de façon à ne jamais interrompre la louange divine ; on dit qu’ils «ne dorment pas». Ioannis fut très intéressé par ce genre de vie et demanda au moine, à son retour, de l’emmener avec lui.
Entre temps, Ioannis demanda à ses parents de lui donner seulement le livre des Evangiles. Au retour du moine, Ioannis quitta secrètement la maison et le suivit au monastère, emportant son précieux cadeau.
Il est certain que le moine prit le temps, durant son pèlerinage à Jérusalem, de réfléchir à ce qu’il allait faire : Ioannis était encore fort jeune, il fallait peut-être éprouver sa vocation, et surtout prévenir ses parents… Dieu arrangea sans doute les choses. Ioannis se présenta donc au monastère où, à son tour, le supérieur prit le temps d’examiner son candidat.
Mais les parents s’enquirent de leur fils ! Ils le cherchèrent partout, sauf là où il était, car ils étaient persuadés que leur fils n’était pas chez les acémètes.
La séparation dura six années. Puis Ioannis, poussé par on ne sait quelle inspiration, jugea opportun de s’en revenir à la maison et d’être auprès de ses parents. La pensée de l’angoisse de ses parents le rendit presque malade, mais remis bien vite de façon inattendue, il considéra par ce «signe» que Dieu agréait sa décision.
Sortant du monastère, il échangea son habit avec les haillons d’un pauvre ; à la maison, on ne le reconnut pas : en six années, on change ! les domestiques le laissèrent d’abord à la porte et lui consentirent tout juste de s’installer sous l’escalier, de sorte qu’il voyait passer ses parents. Puis Ioannis obtint de vivre dans une petite cabane (kalybi) non loin de la maison, où il vécut trois années.
Ioannis sut que sa mort approchait. Il fit prier «la patronne» - sa mère - de venir le voir et lui remit le fameux évangéliaire. La mère, surprise de voir un si beau livre entre les mains de ce pauvre hère, alla le montrer à son époux : ils reconnurent alors le précieux livre qu’ils avaient donnés à leur fils, neuf ans plus tôt. Ce n’est que lorsqu’ils vinrent demander à cet homme ce qu’il savait de ce livre, que Ioannis se fit reconnaître. Grande émotion ; Ioannis s’endormit dans leurs bras.
La cabane de Ioannis servit de tombeau ; on y construisit une église. La kalybi donna à Ioannis son surnom de Kalybite (Kalybitis).
Le chef de Ioannis fut apporté de Constantinople à Besançon en 1204 ; il disparut en 1794.
Saint Ioannis Kalybitis est commémoré le 15 janvier dans le Martyrologe Romain.