Bunkerd Kitbamrung
1895-1944
Quel est le nom exact de ce Thaïlandais ? On trouve Nicolas, Nikholas, Nikola ; Benedikto Chunkim, Benedikto Xunkim ; Kitbamrung, Krisbamrung…
Bunkerd naquit le 11 (ou le 31) janvier 1895 (on renoncera au 28 février puisqu’il fut baptisé le 5 février) à Sam Phran (Nakhon Pathom, Thailande), de parents convertis au Catholicisme, Joseph Poxang et Agnes Thiang Kitbamrung, qui eurent six enfants.
Il fut baptisé par un prêtre des Missions Etrangères de Paris, et reçut le nom de Nicolas.
Il entra à treize ans au Petit séminaire de Hang Xan, puis en 1920 au Grand séminaire de Malaisie. Ses résultats furent excellents ; de caractère, il se montrait un peu têtu. La testardise dans l’erreur peut être problématique, mais dans le bien, elle engendre une persévérance fructueuse. C’est ce qui arriva.
Ordonné prêtre en 1926, il exerça le ministère sacerdotal dans le nord et le nord-est du pays, à Bang Nok Khuek, Phitsanulok, Chiangmai, Lampang, Khorat, Non Kaeo. Il eut l’occasion de rencontrer les Salésiens à leur arrivée en Thailande (1927), et les aida à étudier la langue, en même temps qu’à enseigner le catéchisme.
De son côté, il s’attacha à étudier le Chinois.
Successivement, entre 1930 et 1937, il fut chargé d’évangéliser le nord du pays, jusqu’au Laos ; il travailla énergiquement à ramener à la foi des Catholiques renégats dans le nord du pays, jusqu’en Birmanie, au-delà des fleuves et des montagnes.
En 1937, c’était sa quatrième mission, en tant que curé à Khorat et il poursuivit son activité malgré la malveillance d’un gouvernement qui considérait les Catholiques comme des gens «non patriotiques», étant liés aux missionnaires français, donc «ennemis».
Lors des conflits entre la France et l’Indochine, Nicolas fut accusé faussement d’espionnage en faveur de la France.
Au matin du 12 janvier 1941, il sonna la messe du dimanche : il fut pour ce motif arrêté et condamné à quinze ans de prison.
Dans la prison de Bang Khwang, il ne se contenta pas de compter les jours et les mois ! Sans perdre de temps, il annonça la Bonne Nouvelle à ses camarades de cellule et en baptisa jusqu’à soixante-huit !
N’ayant pas le bréviaire avec lui, il priait le chapelet.
Les pénibles conditions de vie dans la prison lui causèrent la tuberculose. On l’avait mis exprès au milieu des malades pour le contaminer. Il fut finalement abandonné dans un hôpital, mal, ou même pas soigné, en raison de son catholicisme.
Avant de mourir, il exprima son pardon envers ses détracteurs et persécuteurs.
Trois ans après son arrestation, Nicolas mourut à Tomhom (Bangkok) le 12 janvier 1944.
L’Eglise a reconnu son martyre : c’est le premier Martyr thaïlandais.
Il a été béatifié en 2000.