Eldrado de Novalesa
† 840
A peine Eldradus fut-il né, à la fin du 8e siècle à Lambesc (Bouches-du-Rhône), qu’il fut orphelin.
Ses parents lui laissaient un héritage abondant, qui l’embarrassait. Il commença par chercher le dépouillement dans son vêtement et dans sa demeure, puis s’occupa de bonnes œuvres, de l’instruction des ignorants, de l’assistance aux pauvres.
Il voulut embrasser la vie monacale et, pour cela, s’en vint en Italie, parvint à Rome. Il apprit qu’une abbaye bénédictine venait d’être fondée au Mont Cenis, en Piémont : les moines y exerçaient l’hospitalité jour et nuit, s’occupaient d’une aumônerie située au sommet du passage.
En 814, il s’y présenta sous les traits les plus simples d’un voyageur ordinaire, mais fut bien vite reconnu par l’abbé, Amblulfus, qui était aussi de Provence.
L’abbé mit d’abord à l’épreuve le nouvel arrivé, lui confiant le soin des vignes ; une fois vêtu, Eldrado montra le plus grand zèle à étudier les Règles des maîtres, s. Basile, s.Colomban, s. Benoît (v. 2 janvier, 23 novembre, 11 juillet). L’oiseau avait trouvé son nid : Eldrado fit de grands progrès dans les vertus, charitable, doux, obéissant.
Il fut ordonné prêtre et fut chargé de l’accueil des pèlerins et de l’instruction des novices.
A la mort d’Amblulfus, le nouvel abbé, Hugues, se déchargea de l’administration de l’abbaye sur notre Eldrado, car il avait déjà d’autres responsabilités en d’autres abbayes ; quand il mourut, c’est Eldrado qui fut choisi. Cette élection eut lieu avant 825.
On dut lutter contre son humilité foncière pour lui faire accepter son élection, mais on ne la regretta pas.
Eldrado mit tout son zèle à développer les activités de l’abbaye ; à l’intérieur, organisant la Laus perennis (Louange perpétuelle) et revisant les textes des psaumes ; à l’extérieur, redoublant d’attention à l’endroit des pèlerins en vue de plaire à Dieu, disait-il.
Il fut à l’origine de plusieurs édifices : Saint-Pierre près de Lambesc (810), quatre églises à Monestier-les-Bains ainsi qu’un nouveau monastère avec un hospice pour les voyageurs, le grand campanile de Novalesa, un hospice dans le passage du Lautaret en Dauphiné.
Dans cette région, il fit disparaître les serpents qui y sévissaient.
Bien d’autres miracles eurent lieu par sa prière et sa présence : on cita la guérison d’un muet, d’un boîteux, d’un lépreux ; il lisait dans les cœurs…
Il fut informé divinement de sa mort prochaine quatre jours avant ; heureux, il s’y prépara, entretint encore les moines sur l’union et la concorde, et s’endormit doucement le 13 mars 840.
Quelque temps après les funérailles d’Eldrado, on exposa son corps à la vénération des fidèles, mais on le reporta en terre par crainte des Sarrasins en 906. Mille ans plus tard, en 1903, son culte fut confirmé.
Saint Eldradus est commémoré le 13 mars dans le Martyrologe Romain.