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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 23:00

Hugues de Grenoble

1053-1132

 

Né à Châteauneuf-sur-Isère en 1053, Hugues était un des fils d’Odilon, officier valeureux et chrétien. Veuf, celui-ci s’était remarié avec une sainte femme qui eut un songe particulier alors qu’elle était enceinte.

Elle vit que son enfant était porté par saint Pierre devant le trône de Dieu, ce qui semblait annoncer une destinée peu commune.

Hugues étudia à Valence, fréquenta l’université et se montrait fidèlement attaché aux exemples reçus de ses parents.

Devenu chanoine de la cathédrale de Valence, il fut bientôt choisi pour accéder au siège épiscopal de Grenoble : il n’avait que vingt-sept ans.

Hugues se sentait indigne d’une telle charge, et surtout bien impréparé, mais la sainteté de sa vie le recommanda au légat du pape. Le légat le rassura et lui conféra tous les ordres sacrés jusqu’à la prêtrise.

Il fallait à cette époque restaurer la sainteté du clergé, qui s’abandonnait à toutes sortes d’égarements, notamment dans la simonie et l’incontinence. En particulier, l’archevêque de Vienne passait pour être simoniaque, ce qui fit que Hugues préféra recevoir la consécration épiscopale par le pape lui-même, Grégoire VII (v. 25 mai).

A Rome, Hugues fut assailli de doutes et pensait renoncer à être consacré ; le légat lui donna l’heureuse inspiration d’en référer au pape personnellement, et de suivre en tout les décisions du Pontife, ce qu’il fit.

Lors du sacre, la comtesse Mathilde fournit tout ce qui était nécessaire à la cérémonie, entre autres le bâton pastoral.

Arrivé dans son diocèse, Hugues crut y voir l’abomination de la désolation, devant la débauche et l’ignorance du clergé. Le jeune évêque exhorta, pria, jeûna.

Se sentant impuissant à inverser la situation, il se retira, définitivement, pensait-il, à l’abbaye de la Chaise-Dieu (1084), dont le pape le fit toutefois sortir promptement l’année suivante, avec ordre de retourner dans son diocèse. Hugues obéit humblement.

Trois ans après, Hugues vit en songe sept étoiles illuminer les montagnes de la Chartreuse, où se trouvait Dieu le Père, au-dessus d’un magnifique temple. Quelques jours après vinrent le trouver sept hommes : c’étaient Bruno de Cologne et six amis qui venaient lui demander où ils pourraient établir l’ermitage qu’ils projetaient. C’est ainsi que naquit l’Ordre de la Chartreuse, fondé par saint Bruno, avec l’appui de Hugues de Grenoble (v. 6 octobre).

A l’avenir, Hugues fréquenta souvent les pères Chartreux, chez lesquels il se comportait comme le dernier des frères et même, parfois, y prolongeait tellement son séjour, que saint Bruno devait intervenir et le «renvoyer» à son diocèse. Hugues obéissait toujours humblement.

Hugues songea à vendre ses chevaux, par pauvreté et pénitence, et à parcourir à pied son diocèse. Saint Bruno l’en dissuada, par prudence. Il obéit encore.

Il exagéra ses pénitences et ses jeûnes, qui lui causèrent des maux d’estomac et de tête jusqu’à la fin de sa vie.

Souvent les larmes lui venaient aux yeux, en entendant un passage émouvant, en recevant les fidèles à la confession, en prêchant. Ces larmes complétaient l’efficacité de sa parole, et les fidèles l’attendaient au bas de la chaire pour se confesser.

Humblement, Hugues présenta plusieurs fois sa démission aux papes, au motif de sa vieillesse et de ses maladies, mais le pape Honorius II eut la sagesse de lui répondre : Je te préfère vieux et malade pour le bien de ton peuple, à tout autre qui serait jeune et en bonne santé. Autres temps…

Quand un seigneur, nommé Guy, vint lui demander sa bénédiction, il commença par lui reprocher vertement d’avoir levé un nouvel impôt ; Guy promit de supprimer l’impôt. Hugues était d’une charité infinie, et alla jusqu’à vendre son anneau et un calice en or pour avoir de quoi soulager des pauvres en temps de disette.

Hugues mourut le vendredi 1er avril 1132, huit jours avant Pâques, qu’il alla fêter glorieusement en Paradis avec saint Pierre. Il avait presque quatre-vingts ans, et était resté dans son diocèse plus d’un demi-siècle.

Innocent II voulut le canoniser dès 1134.

La châsse qui abritait le corps de saint Hugues, fut détruite et le corps brûlé sur la place publique par les Huguenots révoltés, au 16e siècle.

Saint Hugues de Grenoble eut un neveu, également prénommé Hugues, abbé à Bonnevaux, également commémoré le 1er avril.

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