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19 avril 2021 1 19 /04 /avril /2021 18:30

Eliseo Maneus Besalduch
1896-1936

Voir la notice : Carmes espagnols martyrs à Cervera

Eliseo vit le jour le 15 décembre 1896 à San Mateo (Castellón, Espagne).
Il entra chez les Carmes de l’Ancienne Observance, fit la profession avec le nom de Eliseo María, et fut ordonné prêtre.
Il fut nommé maître des novices au monastère de Tárrega.
Il fut béatifié en 2007.

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19 avril 2021 1 19 /04 /avril /2021 18:30

Eliseo Maneus Besalduch
1896-1936

Voir la notice : Carmes espagnols martyrs à Cervera

Eliseo vit le jour le 15 décembre 1896 à San Mateo (Castellón, Espagne).
Il entra chez les Carmes de l’Ancienne Observance, fit la profession avec le nom de Eliseo María, et fut ordonné prêtre.
Il fut nommé maître des novices au monastère de Tárrega.
Il fut béatifié en 2007.

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17 avril 2021 6 17 /04 /avril /2021 23:00

4e dimanche de Pâques - B

 

Aujourd’hui nous entendons Pierre proclamer que c’est au nom de Jésus qu’il a opéré la guérison du boîteux, ce Jésus crucifié et maintenant ressuscité. 

On ne peut évaluer exactement combien de temps est passé entre la Pentecôte et cette guérison, car le texte des Actes dit seulement qu’ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple (Ac 2:46) ; quelques semaines probablement. 

Il reste que, d’après les Actes des Apôtres, ce boîteux guéri est le premier cas de guérison opérée par Pierre après la Pentecôte. A travers ce boîteux, c’est de toute l’humanité qu’il s’agit : dans la résurrection du Christ, l’humanité tout entière se redresse et retrouve la force de marcher.

Quelle différence entre le Pierre d’il y a deux mois environ, peureux, menteur, qui ne connaît pas cet Homme, et le premier Pape qui, aujourd’hui, harangue les Juifs dans le Temple de Jérusalem ! 

Entre temps, Pierre a pleuré son péché, il a répété à Jésus son amour, et Jésus lui a confié le soin du troupeau de Ses brebis et de Ses agneaux (Jn 21 : 15sq).

Telle est la miséricorde de Dieu envers tous ceux qui demandent pardon sincèrement. Même Judas aurait obtenu miséricorde, s’il s’était pendu au cou de Jésus pour lui demander pardon. 

 

*       *       *

Eternel est son amour !

C’est le cri enthousiaste par lequel commence et s’achève le psaume 117, ce psaume par excellence qui proclame la victoire de la Résurrection et que nous répétons souvent durant ce temps pascal.

Le psalmiste y évoque la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs, devenue maintenant pierre d’angle : désormais, celui qui représentera Jésus, sera Pierre, le premier pape de l’Eglise.

Plus loin - mais nous ne le lisons pas aujourd’hui - le psalmiste parle du Jour que le Seigneur a fait. Ces jours-ci l’Eglise ne cesse de nous faire répéter : Voici le jour que Dieu a fait : exultons et réjouissons-nous en ce Jour.

Dans l’ancienne Alliance, le jour du repos était le septième, le jour du sabbat, le jour où Dieu «se reposa». En réalité, ce sabbat préfigurait le jour de l’attente, au lendemain de la mort du Christ, tandis que Jésus «reposait» dans la tombe. Puis, quand le Sauveur réapparaît vivant, ressuscité, ce jour glorieux devient dans la nouvelle Alliance “le” jour de Pâques, le jour où les fidèles se retrouveront pour célébrer la mort et la résurrection du Christ.

Saint Augustin écrit aux Néophytes : (Le jour de Pâques) est le troisième jour après la passion, mais dans le compte des jours qui suivent le sabbat, c’est le huitième, en même temps que le premier.

Le Premier jour, Dieu créa la lumière ; le huitième, il re-créa la Lumière, dans la résurrection du Fils de l’homme, la vraie Lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde (Jn 1:9). Une image très parlante du rapport entre le 1 et le 8, nous est offerte par les sept notes de la gamme classique : la huitième, l’octave, est comme la première.

Rappelons-nous ici que, dans le récit de la création, le soleil n’apparaît qu’au quatrième jour ; le soleil n’est pas toute la Lumière, c’est une étoile seulement qui nous éclaire le jour et que la lune reflète la nuit. Les physiciens sauront mieux nous expliquer que l’ultime élément de la matière est un grain de lumière.

On pourrait ainsi synthétiser la création tout entière comme un concentré de lumière. Si la lumière de notre nature a été ternie par le péché, elle a retrouvé sa splendeur dans la résurrection du Christ.

 

*       *       *

Il y a quelque chose de mystérieux dans l’extrait de l’épître de Jean, qu’on laisse parfois passer et qu’on oublie ensuite sans chercher à l’approfondir.

Jean dit textuellement : Lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est.

L’Apôtre ne se trompe pas : quand nous verrons Jésus dans sa gloire, nous serons semblables à lui ! Le seul fait de voir la Lumière nous transformera nous-mêmes en cette Lumière divine. Serons-nous comme Pierre, Jacques et Jean lors de la Transfiguration, sur le Mont Thabor ? Oh, certainement plus que cela, beaucoup plus que cela : sur le Mont Thabor, les Apôtres étaient encore des hommes de la terre, tandis que quand nous verrons Jésus dans sa gloire, nous aurons définitivement quitté cette terre, nous appartiendrons à un monde immatériel. Pour autant que nous nous y serons préparés, nous serons alors nous-mêmes, à notre tour, des corps glorieux : nous serons dans la lumière divine.

*       *       *

Telle est la destinée du troupeau du Bon Pasteur : être dans la lumière, dans l’esprit de la première Lettre de Jean : Si nous marchons dans la Lumière, comme il est lui-même dans la Lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres (1Jn 1:7). Appartenir au troupeau du Christ ne signifie pas que nous soyons des moutons de Panurge, sans intelligence, sans volonté, sans discernement.

Le troupeau dont parle aujourd’hui le Bon Pasteur, est constitué d’innombrables brebis dont chacune, prise individuellement, constitue une cellule unique et parfaite de l’immense famille des élus, de tous ceux qui s’efforcent de demeurer dans la Lumière.

Une remarque de stylistique s’impose ici, concernant la phrase du Seigneur Ego sum pastor bonus : 

N’importe quel lycéen remarquera qu’une telle phrase, en latin, présente plusieurs singularités. Normalement, on n’exprime le «je» (ego) que pour insister ; ensuite, un verbe (sum) se met en fin de phrase ; et un adjectif (bonus) se pose avant le nom, de sorte qu’une phrase latine «classique» devrait être ici : Bonus pastor sum. Si la construction est différente, c’est que l’auteur a voulu insister particulièrement, comme en grec : 

Ego sum pastor bonus devrait alors se rendre ainsi : C’est moi qui suis le pasteur, le Bon (pasteur).

En grec, il y a justement un article avant bonus, pour bien exprimer cette spécification précise : celui qui est bon.

Dans ces quelques mots, notre Sauveur veut nous rappeler que, derrière et au-delà de tous les «pasteurs» qui ont la charge du troupeau des fidèles, le vrai et unique Pasteur, c’est le Christ. Tous les pasteurs ne sont là que pour nous conduire vers l’Unique Pasteur, étant bien entendu que ces pasteurs sont eux-mêmes des brebis dans l’unique troupeau de l’Eglise du Christ.

Des pasteurs, il y en aura toujours, comme le dit saint Augustin ; mais ils ne doivent être pasteurs qu’en Jésus, qu’à la manière de Jésus, en se donnant comme Jésus, en aimant comme Jésus, en pardonnant, en souriant, en souffrant comme Jésus.

Prêtres et non-prêtres doivent tous regarder la Lumière du Christ, s’en imprégner.

*       *       *

En ce dimanche du Bon Pasteur, l’Eglise nous fait prier pour les vocations sacerdotales, pour que, dit la Prière, le troupeau parvienne là où son Pasteur est entré victorieux.

De tout notre cœur, demandons à Dieu des vocations sacerdotales, des hommes qui assument tout l’amour du Pasteur pour Ses brebis.

 

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12 avril 2021 1 12 /04 /avril /2021 21:08

María Guadalupe Ortiz de Landázuri Fernández de Heredia
1916-1975

Il vivait en 1916 à Madrid (Espagne) un officier de carrière nommé Manuel Ortiz de Landázuri, qui avait épousé Eulogia Fernández-Heredia ; ils avaient eu quatre enfants : Manuel, Eduardo, Francesco (mort en bas âge), et María Guadalupe, née le 12 décembre 1916.
On fête le 12 décembre l’apparition de Notre-Dame de Guadalupe (Mexique), et c’est ce nom qu’on donna à cette petite fille.
Comme tous les militaires, Monsieur Ortiz de Landázuri changea de domicile avec son épouse et ses enfants, selon ses nominations et son avancement : à Madrid, il était professeur de topographie à l’Ecole d’Artillerie ; il fut à Tetouan (Maroc) en 1927, à Ségovie en 1930, Madrid en 1932, au ministère de l’armée. Il fut alors nommé Lieutement-Colonel.
En 1923, María Guadalupe reçut la Première communion et fréquenta l’école Emulación, pour les filles de militaires. A Tetouan, elle fut à Notre-Dame du Pilar, unique fille de cette école tenue par les Pères Marianistes.
Cette année-là, la jeune fille acheva l’école à l’institut Miguel de Cervantes et, en 1933, passa à la faculté de Chimie à l’université de Madrid ; elle était une des cinq femmes sur soixante-dix élèves. María Guadalupe obtint son doctorat.
En 1936, éclata la guerre civile : les Chrétiens furent impitoyablement poursuivis, arrêtés, exécutés ; ce fut le cas pour Monsieur Ortiz de Landázuri : son épouse, son fils Eduardo et María Guadalupe s’entretinrent avec lui quelques heures encore avant son exécution (8 septembre 1936). María Guadalupe rompit ses fiançailles avec Carlos, ainsi que ses études. Elle n’eut jamais un mot contre les assassins de son père.
En 1937, Madame et ses enfants s’installèrent à Valladolid où habitait l’aîné, Manuel.
En 1939, María Guadalupe revint à Madrid pour enseigner la chimie au Lycée irlandais et au Lycée français.
En 1944, elle eut durant la messe une soudaine inspiration et rencontra peu après Josemaría Escrivá de Balaguer, le fondateur de l’Opus Dei (v. 26 juin). Elle fit partie de cette œuvre dès le mois de mars suivant. Désormais elle travaillerait en priorité pour l’Opus Dei : responsable de la section féminine de Madrid, puis à Bilbao (1945), de nouveau à Madrid (1947) et en diverses villes d’Espagne.
En 1949, le même Escrivá de Balaguer proposa à María Guadalupe de venir travailler au Mexique pour y répandre l’esprit de l’Opus Dei. Elle y continua son travail de recherches chimiques. María Guadalupe était extrêmement active : elle monta une résidence pour jeunes filles étudiantes, elle soutint la reconstruction de l’Ecole Montefalco et d’autres projets encore. Avec un médecin local, elle monta une petite clinique ambulante pour aller soigner les pauvres des environs.
En 1956, elle revint en Europe, à Rome, pour collaborer avec don Escrivá dans le gouvernement de l’Opus Dei. C’est là qu’elle sentit les premières manifestations de sa maladie cardiaque, motif pour lequel elle retourna à Madrid pour une opération ; elle en subit même plusieurs. A peine remise, elle se remit au travail, mais en Espagne. Elle fit des recherches sur l’utilisation des coques de riz et reçut, pour ce projet, le prix Juan de la Cierva. En 1965, elle obtint le doctorat en médecine.
Ce n’était pas encore suffisant : María Guadalupe collabora aussi à l’Institut Ramiro de Maeztu, à l’Ecole de Femmes pour les Sciences Industrielles (dont elle fut vice-présidente de 1964 à sa mort), au Centre d’Etudes et de Recherches de Sciences Domestiques. Ses élèves appréciaient beaucoup cette enseignante, si proche d’eux, si chrétienne, si lumineuse, qui ne prenait jamais de décision importante sans avoir longuement prié à la chapelle.
Mais sa santé n’était pas excellente ; María se dépensait beaucoup et les médecins préconisèrent une nouvelle opération, malgré les risques qu’il y avait. María Guadalupe fut opérée à la Clinique Universitaire de Navarre, à Pampelune, le 1
er juillet 1975 : après une opération réussie, survinrent des complications respiratoires et María Guadalupe expira le 16 juillet 1975. Sa mère mourut dans la même clinique une semaine plus tard.
On retiendra encore que le frère de María Guadalupe, Eduardo, lui aussi membre de l’Opus Dei, mourut en odeur de sainteté en 1985.
A la suite d’une guérison miraculeuse vérifiée en 2002, María Guadalupe Ortiz de Landázuri Fernández de Heredia fut béatifiée en 2019, et inscrite au Martyrologe le 16 juillet.
Le miracle fut la guérison immédiate, du soir au lendemain matin, d’un homme de soixante-seize ans, qui souffrait d’une tumeur maligne de la peau à côté de l’œil droit ; au matin, la guérison était tellement manifeste, qu’une opération s’avérait totalement inutile.

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10 avril 2021 6 10 /04 /avril /2021 23:00

3e dimanche de Pâques - B

 

Le contexte du discours de Pierre est la guérison, à la porte du Temple, d’un infirme qui, aux yeux de tous, se met à marcher, à sauter, et à louer Dieu pour sa guérison.

Humblement mais avec toute sa conviction, Pierre affirme que c’est uniquement la main puissante de Dieu qui a accompli ce prodige. Et il en profite pour réaffirmer le prodige de la résurrection du Christ.

En même temps qu’il présente son témoignage, il parle avec bonté à ces Israélites, sans les accuser, et même en les excusant : Vous avez agi dans l’ignorance. Pierre est à l’image du Maître, qui disait sur sa Croix : Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font (Lc 23:34).

En réalité, les prophéties se sont accomplies : le Messie devait endurer ces souffrances pour entrer dans sa gloire (cf. Lc 24:26). Ce sacrifice de l’Agneau innocent nous vaut maintenant le pardon de nos péchés : Convertissez-vous donc, ajoute Pierre.

La conversion est le chemin intérieur qui nous change vraiment, en nous apportant la vraie joie, la vraie paix.

*       *       *

L’extrait du psaume 4 qui suit, est bien connu de ceux qui prient le Bréviaire, car c’est le psaume du samedi soir à Complies.

Le psalmiste parle de se coucher et de dormir, et on pourrait le comprendre au sens propre : au terme de la journée, ce psaume est une belle prière avant de s’endormir.  A noter que David met en exergue : Avec instruments à cordes : imaginons la paix de ce moment, bercés par les douces cordes d’une harpe, d’un luth, d’une guitare, ou du moins des instruments qui se jouaient alors.

Mais les versets de ce psaume font plutôt allusion au sommeil du Christ au soir de sa passion : 

Quand je crie, réponds-moi, Dieu, ma justice ! Toi qui me libères dans la détresse. On se souvient que sur la croix, Jésus a commencé le psaume 21 Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?, où l’angoisse du début fait place à la fin à un véritable cri d’action de grâce pour la victoire.

Et tandis que le monde demande Qui nous fera voir le bonheur, le fidèle Serviteur de Dieu affirme que sur nous s’illumine (son) visage : Dieu va ressusciter le Christ dans la Lumière et nous baignera dans cette même Lumière. Au Premier jour de la Genèse, Dieu créa la Lumière, et au premier jour de la semaine (cf. Mc 16:1-2), c’est cette Lumière qui ressuscite. Que le Christ soit Lui-même la Lumière, nous le lisons dans l’évangile de Jean : Il était la lumière véritable, qui éclaire tout homme venant en ce monde (Jn 1:9).

C’est avec cette assurance que le Christ s’est «endormi» dans la paix. 

Le dernier verset : car tu me donnes d’habiter, Seigneur, seul, dans la confiance, pourrait plutôt être ainsi traduit : Car toi, Seigneur, c’est d’une façon singulière que tu m’as établi dans l’espérance. Dans cette expression, on peut reconnaître la confiance totale du Fils divin en son Père, dans l’attente de la résurrection.

*       *       *

Dans son épître, l’apôtre Jean va nous redire tout l’amour miséricordieux que nous a montré Jésus, notre défenseur, la victime offerte pour nos péchés et ceux du monde entier. Les sacrifices de l’Ancienne Alliance étaient offerts pour telle circonstance, pour tel péché, et ils n’étaient pas parfaits, puisque c’étaient des bêtes. Jésus, lui, s’est offert Lui-même, l’Agneau parfait, pour tous les péchés, de tous les hommes, de tous les temps. Aucun autre sacrifice ne peut remplacer le sacrifice de Jésus.

Quand les prêtres célèbrent la Messe et offrent ce Sacrifice, ils ne font pas un autre sacrifice, ils offrent le même Sacrifice, pour nous permettre de communier à ce Corps et à ce Sang. Ils ne font qu’appliquer l’ordre du Christ : Faites ceci, en mémoire de moi (Lc 22:19). C’est le même Sacrifice du Christ qui s’actue sous nos yeux.

Garder ses commandements, c’est surtout rester de façon stable dans le commandement de l’Amour. Comme Jésus s’est donné, à notre tour nous devons nous donner, nous offrir à Lui, à travers notre amour fraternel, miséricordieux, pur, humble. On a vu plus haut comment Pierre s’adresse avec humilité et miséricorde envers les Juifs rassemblés pour l’écouter.

 

 

*       *       *

L’évangile d’aujourd’hui fait suite à l’épisode d’Emmaüs. L’apparition de Jésus aux Onze racontée ici par Luc est-elle la même que celle racontée par Jean dimanche dernier, où Jésus arrivait au milieu d’eux (en l’absence de Thomas) et leur souhaitant La paix soit avec vous et leur montrant ses mains et ses pieds ?

Il semble que oui, quoique Luc ne parle par de l’insufflation de l’Esprit par Jésus, conférant aux Apôtres le pouvoir de remettre les péchés.

Luc rapporte cependant, dans ce même chapitre 24 de son évangile, deux détails intéressants. Aux Apôtres dans le cénacle, Jésus dit : Il fallait que s’accomplît tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. Aux disciples d’Emmaüs, il leur expliqua en partant de Moïse et de tous les prophètes, dans toute l’Ecriture, ce qui le concernait. Ces deux phrases du Christ ont un intérêt pour nous, car elles nous donnent la clé de l’explication de nombreux passages de l’Ecriture, qu’il faut toujours comprendre par référence à Jésus-Christ, à sa mission, à sa double nature divine et humaine.

Il est très difficile de suivre Jésus dans les récits des apparitions de ce jour de Pâques : à Jérusalem ou en Galilée ? Aux  Onze ou aux disciples ?

Il faut bien garder à l’esprit que Jésus a maintenant été glorifié ; son corps n’appartient plus aux lois terrestres : il peut être ici et là simultanément, ou se déplacer instantanément ; la durée de ses apparitions, pour nous, peut sembler durer dans le temps, mais la durée n’existe pas pour un Corps céleste.

Dans la vie mystique, les protagonistes ont, momentanément, échappé aux lois terrestres d’espace et de temps. Il n’est pas rare qu’ils soient simultanément en deux endroits tout-à-fait éloignés, comme dans le cas d’un saint Pio de Pietrelcina, qu’ils franchissent une porte fermée à clé, comme pour Catherine Labouré pour rejoindre la chapelle en pleine nuit…  Les protagonistes d’une apparition disent fréquemment qu’ils sont restés «quelques instants» dans une extase qui, pour les témoins, a duré parfois beaucoup plus longtemps.

Ce qui est réconfortant aussi, c’est ce souhait par lequel Jésus salue les Apôtres : La paix soit avec vous ! La présence du Christ dissipe toujours le trouble. A la Messe, quelques instants avant la communion, le prêtre souhaite toujours aux fidèles présents : Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous ! Il est nécessaire, au moment où nous recevons le Corps du Christ, de mettre la paix en nous, et entre nous.

*       *       *

La paix est une caractéristique des enfants de Dieu. Les premiers Chrétiens d’un seul cœur, fréquentaient assidûment le Temple et rompaient le pain… avec joie et simplicité de cœur ; ils avaient un seul cœur et une seule âme (Ac 2:46 ; 4:32). 

Les Chrétiens que nous sommes, doivent s’efforcer de conserver cette paix, dans l’espérance de notre propre résurrection. C’est ce que nous demandons dans la Prière du jour : 

Tu nous a rendu la dignité de fils de Dieu, affermis-nous dans l’espérance de la résurrection. 

 

 

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3 avril 2021 6 03 /04 /avril /2021 23:00

2e dimanche de Pâques

Dimanche de la Miséricorde

 

La fête de la Miséricorde est une des plus récentes instituées par l’Eglise. Elle remonte seulement à la canonisation, en 2000, de Maria Faustyna Kowalska, dite “Sœur Faustine” (1905-1938), morte à trente-trois ans et qui a sa fête le 5 octobre.

*       *       *

Lisons d’abord les Actes des Apôtres.

Il est extraordinaire de voir avec quel empressement les premiers Chrétiens mettaient spontanément en commun leurs ressources, pour s’entraider. Pas besoin d’organismes officiels, pas même besoin de formuler une demande : sans attendre on vendait, on apportait aux Apôtres l’argent, et l’on aidait les plus pauvres.

Pourquoi ce système n’a-t-il pas perduré ? L’esprit de propriété privée, partant l’égoïsme, se sont imposés dans les cœurs, et c’est pour cela que se retirèrent au désert des Chrétiens qui cherchaient plus de perfection ; ainsi naquirent les ermitages, dans le désert d’Egypte, ou en Arabie, ou ailleurs. Ainsi se formèrent les familles religieuses, les cénobites comme saint Théodose ou saint Benoît, ceux qui suivirent la règle de saint Augustin, et ainsi de suite.

Au cours des siècles, périodiquement les Chrétiens perdaient leur ferveur, et Dieu suscita des Saints qui apportèrent d’heureuses réformes.

Mais nous ne sommes pas obligés d’attendre une réforme, pour réformer notre cœur, notre style de vie. A tout moment nous devons nous mettre à l’écoute de la grâce de Dieu et chercher à vivre plus authentiquement notre christianisme. Il est si facile de glisser, d’oublier, de perdre notre premier élan. 

Ce passage des Actes, dans sa simplicité, nous exhorte, nous stimule. Ne l’écoutons pas avec indifférence.

*       *       *

Le psaume 117 fut d’abord utilisé pour la fête des Tentes, d’après son titre, et était repris dans les grandes occasions. Il pourrait bien être pour nous le psaume pascal par excellence. 

Ici, nous n’en chantons qu’un abrégé, où nous pouvons bien imaginer le Christ glorieux qui rend grâce à son Père car Il est bon ! Par la puissance de la Droite de Dieu, le Christ est maintenant vainqueur : Je ne mourrai pas, je vivrai !

Le verset suivant a été commenté par le Christ lui-même avant sa passion, dans la parabole des vignerons homicides (Mt 21:42). Cette pierre rejetée par les bâtisseurs, devenue pierre d’angle, est habituellement l’image du Christ, de l’Eglise solidement établie sur le Roc, d’où coule l’Eau de la Vie. 

Ce n’est pas l’unique endroit où la Pierre prend une signification tout-à-fait messianique. Dans le psaume 94, par lequel commence chaque jour la prière de l’Office divin, nous chantons textuellement Acclamons le Rocher qui nous sauve, (la version de la Vulgate traduit le Dieu qui nous sauve) ; ce même psaume fait ensuite allusion au rocher qui déversa l’eau dans le désert (Ex 17).

Le Christ est cette Pierre sainte, et Lui-même a voulu bâtir son Eglise sur cette Pierre, sur la foi de l’Apôtre Pierre (Mt 16:18).

Voici le jour que fit le Seigneur. Le premier «jour» de la création, Dieu fit la lumière. Le septième jour fut un jour de «repos» : le jour du sabbat fut, dans tout l’Ancien Testament, un jour sans travail, un jour d’attente. Quand Jésus fut au tombeau, ce fut la grande «attente» de la Résurrection. Ce jour-là, le premier de la semaine (Mt 28:1 ; Mc 16:2), surgit la vraie Lumière, le Christ ressuscité. Ce jour sera désormais le jour solennel que fêteront les Chrétiens.

Dans son Sermon 8 pour l’octave de Pâques, saint Augustin fait remarquer que la résurrection devient le «jour du Seigneur» : C’est le troisième jour après sa passion, mais dans le compte des jours qui suivent le sabbat, c’est le huitième, en même temps que le premier. On ne manquera pas de faire aussi le rapprochement avec les notes de musique, où la huitième note de la gamme est comme la première.

Le jour du Seigneur (Dominica Dies) est traditionnellement célébré par les Chrétiens le dimanche. Un martyr de Carthage répondit lors de son interrogatoire : Nous ne pouvons pas vivre sans célébrer ensemble le jour du Seigneur (saint Emeritus, lecteur, martyr le 11 février).

*       *       *

La joie des Chrétiens qui célèbrent la Résurrection du Christ, les aide à dépasser les tristesses du monde. 

Certes, il est pénible d’être malade, de souffrir, de travailler, de perdre un cher ami, de subir un incendie ou un vol… mais les plus graves épreuves de cette vie s’effacent devant la Victoire du Christ, puisque dans cette Victoire, le Christ nous appelle à Le suivre bientôt. 

Voilà pourquoi saint Jean nous dit : Ce qui nous a fait vaincre le monde, c’est notre foi.

Croire en Jésus et en sa Résurrection, dit-il, c’est affirmer qu’on est né de Dieu, de cette vie que nous avons reçue non plus du sang et de la chair (cf. Jn 1:13), mais de cette nouvelle naissance d’en haut (cf. Jn 3:7).

On est heureux de faire ce que demande quelqu’un qu’on aime. Garder les commandements de Dieu, n’est jamais un fardeau, c’est une expression d’amour, de joie, de liberté intérieure.

C’est ce que nous a apporté Jésus, le Fils de Dieu. Par l’Eau, il nous purifie au baptême ; par son Corps et son Sang offerts, il nous nourrit. Il est impossible de séparer la naissance, la passion, la mort et la résurrection du Christ. Quand nous disons que le Verbe s’est fait Chair, nous devons penser qu’à chaque Messe, le Christ prend Chair pour être notre nourriture, mais nous n’aurions pas l’Eucharistie si le Christ n’avait livré cette Chair en Sacrifice parfait.

C’est pourquoi le Jour du Seigneur est pour nous, Chrétiens, synonyme de participation au Sacrifice du Christ, dans l’Eucharistie. Ne manquons pas ce moment de Joie pascale, gardons (ou redonnons) au Dimanche son caractère sacré.

*       *       *

Traditionnellement, l’évangile de ce dimanche est celui de l’apparition de Jésus aux Apôtres, d’abord en l’absence de Thomas au soir de la Résurrection, puis en sa présence huit jours après.

Cette apparition du Ressuscité le jour-même de la Résurrection est très importante dans la vie de la première Eglise, non pas à cause du doute momentané de Thomas, mais parce que le Ressuscité souffle l’Esprit Saint sur les Apôtres. Le Christ, qui avait rendu l’esprit, qui était mort, a aujourd’hui repris la vie ; il se montre aux Apôtres et, après leur avoir souhaité la Paix, son premier geste est de leur insuffler comme une deuxième vie, une nouvelle force : par l’Esprit, ils remettront désormais les péchés. 

A chaque pas de sa vie publique, le Seigneur n’a cessé de remettre les péchés, de pardonner ; maintenant, dans son immense bonté, avant de regagner les Demeures éternelles, il transmet ce pouvoir aux Apôtres et à toute l’Eglise : Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis. 

Saint Thomas, absent, n’a-t-il donc pas reçu ce pouvoir ? On pourra répondre que, à travers les onze Apôtres présents, Jésus a soufflé aussi sur lui, ainsi que sur tous les successeurs des Apôtres, sur tous les évêques de tous les temps et de toutes les nations ; rien n’empêche non plus de supposer que Pierre, le chef des Apôtres, ait à son tour soufflé sur Thomas pour lui transmettre ce pouvoir.

L’ordination épiscopale actuelle ne comporte pas cette insufflation de l’Esprit ; mais le geste consécrateur réside dans l’imposition des mains sur la tête du Candidat, en signe de descente de l’Esprit sur ce prêtre qui va devenir évêque. Il semble que ce rite remonte déjà à la première Eglise, car saint Paul parle du don que son disciple Timothée a reçu par l’imposition de (ses) mains (2Tim 1:6).

L’évêque, à son tour, transmet aux prêtres ce pouvoir de remettre les péchés.

Voici donc officiellement institutionnalisé ce Sacrement de la Miséricorde, la Réconciliation sacramentelle, l’accueil sacerdotal de tout pécheur repenti. 

Mais n’omettons pas maintenant d’admirer la magnanimité de Jésus qui “prend au mot” Thomas et lui fait voir et toucher les plaies de ses mains et de son côté. Aucun des autres n’a osé ce geste, mais Thomas l’a demandé et (presque) obtenu. En réalité, il n’est pas dit qu’il ait réellement touché du doigt les plaies glorieuses de Jésus, mais il aura certainement vu au moins celles des mains, et surtout il nous a laissé cette magnifique déclaration de Foi : Mon Seigneur et mon Dieu

Il se pourrait bien qu’à ce moment-là Thomas ait eu une sorte de vision céleste et que, comme les trois autres Apôtres sur le Mont Thabor, il ait contemplé au-delà de la sainte humanité de Jésus, Sa lumineuse divinité. Quoi qu’il en soit, la conviction la plus totale a maintenant remplacé le doute et Thomas ira annoncer la Foi courageusement dans les contrées les plus lointaines d’Asie.

Un récent converti, qui n’était pas vraiment un enfant de chœur, tant s’en faut, mais qui est maintenant un authentique apôtre de Jésus, a eu dans sa prison une attitude un peu semblable à celle de saint Thomas, lorsqu’il interpella ce “Mec” qu’il ne connaissait pas encore en l’invitant à venir le voir à deux heures du matin. A l’heure dite, quand notre bonhomme n’y pensait plus et dormait profondément, le Seigneur l’a pris au mot, Il s’est montré, l’a appelé, lui a parlé : à sept heures du matin, l’homme était encore à genoux, pleurant ses péchés, transformé et désormais respectueux de tous, obéissant, discipliné, et prisonnier modèle. Ce n’est pas un secret de mentionner ici le nom d’André Levet, que vous pourrez retrouver sur Internet.

Vraiment la miséricorde de Dieu est immense envers tous ceux qui ouvrent leur cœur à la Vérité. Et comment ne pas rendre aussi d’immenses actions de grâces pour cette divine promesse que Jésus nous adresse à travers l’apôtre Thomas : Heureux ceux qui croient sans avoir vu. 

Indirectement, Jésus rappelle à Thomas leur conversation de deux jours avant ; c’est en effet le même Thomas qui, lors de la dernière Cène, demanda à Jésus : Seigneur nous ne savons pas où tu vas. Comment en connaîtrions-nous le chemin ? et en reçut cette sublime réponse : C’est moi qui suis le Chemin, la Vérité, et la Vie. Nul ne va au Père que par moi (Jn 14:5-6). A ce moment-là, les apôtres n’avaient pas encore réalisé par quel “chemin” le Christ devait revenir à la Vie pour nous y introduire, mais il ne se passera qu’un peu plus de deux jours avant que tout soit réalisé : alors le Christ sera passé dans les liens de la mort, aura repris vie et leur apparaîtra avec son corps glorieux. Voilà le “chemin” dans la “vérité”, le chemin vers la “Vie”.

Oui, vraiment, heureux ceux qui croient sans avoir vu. Heureux si nous savons nous remettre entièrement à la volonté de Dieu, à la Providence, à l’Eglise, et que sans hésiter nous mettons toute notre personne à Sa disposition, pour être dans la Main divine un bon instrument de travail pour la Vigne du Seigneur. Peu importe où Dieu nous mènera, mettons-nous à Son écoute, à Sa disposition ; malgré toutes nos faiblesses, Il nous conduira vers la Vérité tout entière.

*       *       *

Depuis quelques années, ce dimanche est le Dimanche de la Miséricorde Divine, ainsi appelé par la volonté de Notre-Seigneur dans sa manifestation à sainte Maria Faustyna Kowalska, que Jean-Paul II a canonisée en 2000.

Pour conclure, disons aujourd’hui la prière que fit Jean-Paul II à Cracovie, lors de son homélie : 

Dieu, Père miséricordieux, qui as révélé Ton Amour dans Ton Fils Jésus-Christ, et l’as répandu sur nous dans l’Esprit Saint Consolateur, nous Te confions aujourd’hui le destin du monde et de chaque homme. Penche-toi sur nos péchés, guéris notre faiblesse, vaincs tout mal, fais que tous les habitants de la terre fassent l’expérience de Ta Miséricorde, afin qu’en Toi, Dieu Un et Trine, ils trouvent toujours la Source de l’Espérance. Père éternel, par la Douloureuse Passion et la Résurrection de Ton Fils, accorde-nous Ta Miséricorde, ainsi qu’au monde entier. Amen.

Le même Pontife ajoutait : Dans la Miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix, et l’homme trouvera le bonheur !… Que ce message de la Miséricorde Divine atteigne tous les habitants de la terre et remplisse leur cœur d’Espérance… Il faut transmettre au monde le Feu de la Miséricorde (17 août 2002).

Treize années plus tard, le pape François a annoncé une Année Sainte spéciale de la Miséricorde ; ce sera certainement une année de grâces pour le monde entier et pour chacun de nous. 

 

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2 avril 2021 5 02 /04 /avril /2021 23:00

Salvador Huerta Gutiérrez

1880-1927

 

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Ezequiel et Salvador Huerta Gutiérrez

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28 mars 2021 7 28 /03 /mars /2021 00:00


Dimanche de Pâques - ABC


La résurrection du Christ peut se vivre à plusieurs niveaux, celui simplement historique, celui plus théologique et spirituel.

*       *       *

L’événement historique de la résurrection est surtout le fait de l’Évangile du jour et de la première lecture, tirée des Actes de Apôtres. L’Évangéliste Jean raconte les faits qu’il a vécus lui-même : il a entendu Marie-Madeleine, tout essoufflée, venir lui dire ainsi qu'à Pierre qu’on a enlevé le Seigneur.
Jean raconte donc comment il arriva le premier au sépulcre — car il est encore jeune — et, reconnaît-il, après y être entré à la suite de Pierre, il vit et il crut. Aurait-il douté de la résurrection, comme Thomas ? Pas forcément, mais il ne faisait pas encore le lien entre la Passion et cette Résurrection ; dès qu’il voit ce tombeau vide, tout s’éclaire pour lui.
Que virent donc Pierre et Jean ? Jésus n’est pas là. Si on l’avait emporté, subrepticement, ç’aurait été en hâte, on n’aurait pas pris le temps de retirer les bandelettes, le linceul, tous les linges qui enveloppaient le Corps du Seigneur. Ou même si on L’avait “volé”, à la hâte, profitant du sommeil des gardes, on n’aurait pas pris le temps de rouler proprement ce linge, à part, à côté du linceul. Non : les apôtres se rendent compte que le Seigneur a laissé là son linceul, comme un être humain quitterait son drap en sortant du sommeil ; ou aussi comme un bon soldat qui range ses affaires "au carré". Jésus, donc, est bien vivant, “sicut dixit” : le troisième jour, il ressuscitera, leur avait-Il prédit à l’annonce de sa Passion (Mt 16:21 ; 17:22 ; 20:19). Lors de sa Transfiguration, Jésus avait montré sa prochaine gloire de Ressuscité à Pierre, Jacques et Jean : dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jacques “disparaît”, jusqu’à la mention de son martyre dans Ac 12:2. Pierre et Jean sont les premiers apôtres à constater la Résurrection, et Jésus apparaîtra aux autres au soir même de ce dimanche (et à Thomas le dimanche suivant).

*       *       *

Le linceul et le suaire, bien rangés, sont une première “preuve” de la résurrection. Une autre preuve sera désormais la détermination des apôtres, de Pierre en premier, à annoncer le Christ. En effet, s’ils avaient pris peur et avaient fui au moment de l’arrestation de Jésus à Gethsémani, a fortiori ils n’auraient pas davantage eu le courage d’en parler après la mort et la “disparition” de Jésus. Au contraire, convaincus désormais et certains de la puissance du Christ ressuscité, ils parlent ouvertement, comme on le constate dans les discours successifs de Pierre ; celui d’aujourd’hui a lieu chez le centurion Corneille, donc en présence de Romains, une dizaine d’années après la Résurrection. De plus, ces apôtres sont aussi conscients de leur devoir de Vérité, de proclamer Celle-ci jusqu'au bout du monde, comme des pains sans levain de vérité, selon l'expression de saint Paul aux Corinthiens.

*       *       *

Car si ces faits historiques nous aident assurément à croire à l’historicité de la Résurrection — et à nous en réjouir, nous devons maintenant “vivre” profondément cette Résurrection.  C’est l’autre manière pour nous de vivre la Résurrection, au niveau spirituel.
Saint Paul nous explique comment, autant dans l’extrait aux Colossiens que dans celui aux Corinthiens — suivant le choix qu’en fera le célébrant - en mourant, Christ a immobilisé sur la Croix ce Corps qu’Il prit de nous ; en ressuscitant, il a conféré à ce même Corps une splendeur céleste, une vie nouvelle. Ce corps est le même, mais transfiguré, mais glorieux. Désormais notre humanité a reçu de Christ cette Vie qui doit transformer toute notre condition, et cela jusque dans les moindres détails de notre quotidien.
Comme les apôtres ont désormais témoigné avec force devant les hommes, sans craindre les difficultés, les souffrances et la mort, nous aussi nous devons continuer désormais notre route avec, dans le cœur, cette joie irremplaçable de la Résurrection de Jésus-Christ, avec Lequel et en Lequel nous aussi nous vivons.
Certes, nous continuons de travailler, de voyager, de peiner, de manger et de dormir, comme tous les hommes ; certes, nous ne sommes pas au Ciel avec les Anges et les Saints ; mais la certitude de la Résurrection donne à tous nos événements quotidiens une saveur de Nouveau. C’est comme lorsque, par exemple, une maman met au monde son enfant : avant comme après, elle doit faire son ménage et ses courses, mais comme elle est heureuse de savoir qu’une vie nouvelle est apparue ! Dans sa maison tout prend désormais une couleur nouvelle.

*       *       *

Notre psaume 117 illustre cette joie : Rendez grâce au Seigneur ! Je ne mourrai pas !
C’est là aussi que nous trouvons ce verset que Jésus citait à ses contradicteurs : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs, est devenue pierre d’angle (Mt 21:42).
Maintenant, si nous faisons attention à la mélodie grégorienne du Chant d’entrée, qui reprend le psaume 138, nous serons surpris de n’y relever aucun accent de “victoire”, vif, glorieux ; c’est au contraire un chant d'une intense gravité, tout discret, méditatif, splendide allusion à cette Pierre d'angle : invitation à recevoir très intimement la Résurrection, à la vivre dans une conversion profonde et profondément joyeuse.

*       *       *

Alleluia !

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27 mars 2021 6 27 /03 /mars /2021 00:00

Veillée pascale - ABC

Durant la messe de minuit, huit lectures sont proposées, avant l’évangile, dont particulièrement la troisième et la huitième sont toujours lues : le récit du passage de la Mer Rouge, et l’épître de saint Paul.

Des esprits rationalistes ont objecté que ce “passage de la Mer Rouge” n’avait rien de très spectaculaire puisque la région du nord de la Mer Rouge est marécageuse, peu profonde, et qu’elle permettait certainement un passage facile vers l’ouest - mais ceci n’explique pas bien pourquoi les Hébreux seuls aient pu passer, et pas les Egyptiens.

Il a aussi été fait remarquer qu’on n’avait trouvé dans la Mer Rouge nulle trace de tremblement de terre ou de glissement de terrain, qui eût pu expliquer ce déplacement gigantesque des eaux - à quoi on aura plaisir à répondre que c’est justement la marque d’un miracle, de ne pas laisser de traces après son passage ! Un tsunami opère quelque peu différemment…

On a aussi fait remarquer que toute l’histoire du “peuple opprimé par l’esclavage en Egypte” n’était qu’une fable épique, puisqu’on n’avait trouvé aucun texte mentionnant une quelconque allusion à l’esclavagisme en ce pays, et donc que les Hébreux n’ont jamais été opprimés en Egypte. Conclusion un peu rapide d’une observation plutôt élémentaire. Les historiens d’un pays se vanteront-ils jamais d’avoir réduit en esclavage tout un peuple étranger ? Les soldats de l’époque nazie ont-ils consigné minutieusement les horreurs qu’ils ont accomplies dans leur folie ? Ou ceux de la révolution espagnole de 1936 ? Ou ceux qui en 1794, ont “pacifié” (?) la Vendée en rasant au sol des centaines de localités, tuant, brûlant des centaines d’hommes, femmes, vieillards et enfants ?

Faisons aussi cette supposition : dans vingt siècles, lira-t-on des textes de notre époque racontant que les ouvriers étaient réduits à l’esclavage, qu’ils travaillaient jour et nuit, pour un salaire dérisoire, et qu’en-dehors de leurs impôts, ils devaient chaque mois restituer la moitié de leur gain en taxes diverses ? Et que pour gagner un peu plus, ils devaient travailler père et mère, laissant leurs enfants seuls à la maison ? Et il ne manquera pas alors de “spécialistes” qui affirmeront haut et fort que l’esclavage ayant été officiellement aboli en 1848, notre pays n’a plus connu cette plaie depuis le XXe siècle ; ils diront aussi que tous les programmes d’élections comportaient un souci marqué pour protéger la famille et que - donc - les enfants recevaient certainement une éducation exemplaire dans les familles. Voilà comment l’on fabrique parfois l’histoire.

Il reste que, comme pour le Déluge, cet épisode de la traversée des eaux anticipe le Baptême que recevront les chrétiens à partir de Jésus-Christ. La célébration la plus authentique de ce Sacrement devrait être l’immersion totale dans l’eau, ce que firent les premiers chrétiens, ce que conservèrent nos frères de l’Orthodoxie et quelques autres communautés chrétiennes ; par bonheur, ce rite se fait jour à nouveau ici et là, à la fois réaliste et impressionnant.

En s’immergeant par trois fois dans l’eau, le néophyte “meurt” comme le Christ resta trois jours dans les liens de la mort - certes, pas trois jours entiers, mais le Vendredi soir, le Samedi, et le Dimanche matin ; immergé dans cette eau, le baptisé ressort ressuscité, et purifié totalement. Cette purification est tellement radicale que le Nouveau-né chrétien n’a pas besoin du Sacrement de la Réconciliation pour recevoir l’Eucharistie.

Nous, qui sommes malheureusement retombés quelques fois dans le péché depuis notre baptême, nous avons le devoir de nous purifier, justement, au moins une fois l’an, au moment de la fête de Pâques, pour participer pleinement à la Résurrection du Christ, en ressuscitant dans Sa Vie. Ne restons pas couchés dans la mort. Disons fermement NON  au mal, à nos penchants mauvais. Ecoutons bien maintenant l’appel urgent de saint Paul :

“Si nous avons été mis au tombeau avec Lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle”.

Prions pour tous ceux qui reçoivent le Baptême cette nuit, pour tous ces nouveaux Chrétiens de toutes les nations, dans le monde entier.

Rendez grâce au Seigneur, car il est bon (Ps 135).

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25 mars 2021 4 25 /03 /mars /2021 00:00

Jeudi Saint

Saint Jean écrit : Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Mais l’évangéliste ne parle ni de l’Eucharistie, ni du Sacerdoce ; il enchaîne : …Jésus se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture… et de décrire comment Jésus s’agenouille devant un chacun des apôtres et leur lave les pieds.
L’Apôtre de l’Amour, comme on a justement appelé saint Jean, ne parle pas du Sacrement de l’Amour, de l’Eucharistie, ni du Sacrement qui engendre l’Eucharistie, l’Ordre, par lequel sont institués les Evêques et les Prêtres, de même qu’il n’a pas parlé, au début de son évangile, de la naissance de Jésus, comme d’ailleurs l’autre évangéliste Marc, tandis que Matthieu et Luc se sont largement étendus sur l’Annonciation à Marie, la Nativité du Christ, l’Adoration des bergers et des rois mages, ainsi que sur l’institution de l’Eucharistie et de l’Ordre.
En réalité, Jean ne répète pas ce que les autres évangélistes ont écrit bien avant lui et qui, désormais, est largement répandu. Mais il s’attache à montrer la symbolique des divers épisodes de la vie de Jésus et de son enseignement.
S’il n’a pas parlé de la Nativité du Sauveur, il a écrit le premier : Le Verbe s’est fait chair  (Jn 1:14), mettant en relief l’Incarnation, la double nature divine et humaine de Jésus-Christ.
S’il n’a pas parlé de l’Eucharistie, seul Jean raconte le miracle de l’eau changée en vin à Cana où, bien que (son) heure ne soit pas venue (Jn 2:4), Jésus annonce le breuvage salutaire qu’il donnera bientôt à son Eglise. De même quand il dit à la Samaritaine qu’il lui aurait donné de l’eau vive (Jn 4:10). Ensuite, après la multiplication des pains, seul Jean rapporte le discours de Jésus sur le Pain de Vie, le vrai Pain que Jésus aurait bientôt donné à ses apôtres et à tous les fidèles : C’est mon Père qui vous le donne, le pain du ciel, le vrai ; car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde… C’est moi qui suis le pain de vie. Qui vient à moi n’aura jamais faim… Je suis le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera de ce pain, vivra à jamais. Et le pain que moi, je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde (Jn 6:32-33;35;51).
En mettant sa divine présence dans cette humble apparence du pain et du vin, Jésus se fait vraiment petit et humble : Il veut qu’on le mange ! Mais Jésus ne veut pas seulement laisser à ses Apôtres une doctrine, Il veut leur donner un exemple pratique. Comme dira plus tard saint Jacques : La foi sans les œuvres est tout-à-fait morte (Ja 2:17) ; quand Jésus quitte son manteau, prend un linge dont il se ceint… et se met à laver les pieds des disciples, il se met exactement dans la tenue de fonction caractéristique de l’esclave, lui, le Maître et Seigneur. Et d’exiger des siens de (se) laver les pieds les uns aux autres.
Traditionnellement en ce jour, l’Evêque lave les pieds à des prêtres, ou à des vieillards, ou à des pauvres : le geste est très significatif. Certains curés le font aussi dans leur paroisse. Mais au-delà de ce geste humble et sacré à la fois, Jésus exige de nous que nous sachions nous rendre mutuellement d’humbles services, que nous sachions supporter les travers et les défauts des uns et des autres, avec une charité patiente.
Supporter les défauts des autres : juste après avoir lavé les pieds des apôtres, Jésus parle avec grande mélancolie et grande douceur du Traître. Pouvait-il éprouver une plus grande angoisse, d’en parler devant Judas, à quelques heures de sa Passion, la veille de sa Mort ?
Quand il donne une bouchée à Judas, il ne semble pas que ce soit l’Eucharistie proprement dite, car Jésus aurait ainsi Lui-même conduit son traître à sa condamnation, comme écrira saint Paul plus tard aux Corinthiens : Quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur… Celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il n’y discerne le Corps (du Seigneur) (1Co 11:27;29).
Il est certain que Jésus aurait pardonné à Judas, si ce dernier le Lui avait demandé au lieu de se faire justice lui-même et de s’enlever la vie. A ce propos, on se souviendra avec plaisir d’une récente anecdote : un néophyte baptisé par le pape disait que, s’il avait été Judas, il se serait… pendu au cou de Jésus.
L’Eucharistie est le Sacrement de l’Amour vrai, du don aux autres, de la Charité. Recevoir la Communion, c’est véritablement exprimer que tous ensemble nous sommes unis dans une même Communauté, une même Famille, unis dans l’Eglise, unis au Christ.  (On devrait presque orthographier avec un seul m «Comunion» et «Comunauté», pour rendre plus claire l’étymologie des mots).
Bientôt converti (quelques années après la mort du Christ), saint Paul rappelle aux Corinthiens et l’institution de l’Eucharistie et l’exigence de la charité fraternelle. Le récit que nous lisons aujourd’hui est même le premier récit qui en fut fait, avant même l’évangile de Matthieu et de Luc qui semblent avoir été écrits entre 50 et 70.  Déjà, dans les assemblées, certains Chrétiens avaient pris de mauvaises habitudes et Paul leur rappelle la dignité que doit avoir le Repas du Seigneur.
Dans l’Ancien Testament, la Pâque (c’est-à-dire le Passage) annonçait le passage de la mort à la résurrection du Christ. Les Israélites passaient de l’esclavage à la liberté et devaient fêter cet événement par l’immolation de l’agneau, figure de l’Agneau de Dieu, de Jésus immolé. Beaucoup de Juifs l’avaient compris, mais n’osèrent pas se déclarer ouvertement, ce que le même apôtre Jean note avec tristesse :
Même parmi les notables, un bon nombre crurent en lui ; mais à cause des Pharisiens ils ne se déclaraient pas, de peur d’être exclus de la synagogue, préférant la gloire qui vient des hommes à la gloire qui vient de Dieu (Jn 12:43).
En écho à ce verset, la liturgie de ce soir commence par l’appel de saint Paul : Que notre seule fierté soit la croix de notre Seigneur. En lui nous avons le salut, la vie et la résurrection, par lui, nous sommes sauvés et délivrés (Gal 6:14).
Eucharistie signifie : Action de grâces. Ce soir, que notre prière soit intense, devant ce Sacrement de l’Amour (voir la Prière) : disons Merci à Dieu pour ce Don, pour le Sacrifice de son Fils, pour nos prêtres, nos évêques, notre pape. Demandons pardon pour les prêtres infidèles, car les prêtres restent des hommes, avec leurs faiblesses ; mais surtout demandons à Dieu des prêtres saints et fervents, des prêtres qui nous donnent les Sacrements, qui baptisent les enfants pour les ouvrir à la Grâce, qui nous remettent nos péchés pour retrouver cette Grâce, qui nous donnent le Corps et le Sang du Christ, qui recueillent le consentement des époux dans le Mariage, qui nous réconfortent dans le Sacrement des Malades.
A chaque grande étape de notre vie, Jésus est là dans la personne de ses prêtres, de ses ministres.
Merci, Seigneur, pour tes Prêtres et pour l’Eglise.
Et Merci à Marie, mère du Sacerdoce, que Jésus nous a donnée comme Mère en disant sur la Croix à son cher disciple Jean :
Voici ta Mère (Jn 19:27).              

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