François-Régis Clet
1748-1820
François-Régis naquit le 19 août 1749 à Grenoble (Isère), treizième des quinze enfants de Césaire Clet et de Claire (Bourquy). La famille est apparentée à Stendhal.
Le papa est marchand de toiles à Grenoble ; une des sœurs de François-Régis sera carmélite, un frère sera chartreux.
François-Régis étudie au collège de Grenoble, puis rejoint les Lazaristes à Lyon, en 1769.
Il fait la profession religieuse en 1771, est ordonné prêtre en 1773, et va enseigner la théologie morale au séminaire d’Annecy pendant quinze ans, où il reçoit le gentil surnom de bibliothèque ambulante.
En 1788, lors d’un chapitre général, il est nommé responsable du Grand séminaire et de la maison-mère des Lazaristes à Paris.
En 1791 il part pour la Chine. Après quelques mois à Macao, il rejoint le Kiang-si (Jiangxi) sous un déguisement ; il est le premier missionnaire européen, mais il n’arrive pas à apprendre la langue locale, malgré un travail qu’il qualifie d’ indécrottable.
Une lettre à son frère chartreux révèle son humilité et sa persévérance : Il est à peu près de la première évidence que je ne suis bon à rien : toutefois la rareté des missionnaires dans ce vaste Empire ne permet pas, en conscience, de retourner en Europe, car, comme dit le proverbe, il vaut mieux que la terre soit labourée par des ânes que si elle demeurait absolument sans culture.
En 1793, il part pour le Hou-kouang où il devient supérieur de la mission. Pendant près de trente années, son zèle le fait évangéliser trois provinces : Jiangxi, Hubei, Hunan.
Il traverse les persécutions de 1805, 1811, 1818, mais est finalement arrêté en juin 1819 près de Nan-Yang-Fou, suite à une dénonciation.
Emprisonné, torturé, chargé de la cangue, des fers aux pieds, aux mains et au cou, il devra faire à pied un trajet de vingt jours pour rejoindre la ville où il doit être jugé. Pénible épreuve, qui comporte une consolation : en prison, il retrouve un prêtre chinois et dix autres chrétiens, avec lesquels il peut prier.
Il est condamné à mort. En attendant la confirmation de la sentence par l’empereur, François-Régis écrit encore : Je me prépare à la mort en répétant souvent avec Saint Paul : ‘si je vis, c’est pour Jésus-Christ et la mort sera pour moi un gain.’
Il est exécuté par strangulation, dans la nuit du 17 au 18 février 1820 à Ou-Tchang-Fou.
Ce même 18 février, en 1862, sera martyrisé Jean-Pierre Néel avec ses Compagnons.
Signalons aussi que Jean-Gabriel Perboyre, un autre lazariste et grand admirateur de saint François-Régis Clet, mourra à son tour martyr en 1840 (v. 11 septembre).
Béatifié en 1900, François-Régis Clet sera canonisé en 2000 parmi les cent-vingt Martyrs de Chine.