Rosa Maria Benedetta Gattorno
1831-1900
Née le 14 octobre 1831 à Gênes (Italie), de Francesco et Adelaide Campanella, Rosa fut baptisée le jour-même à Saint-Donat.
Cette belle famille de six enfants était profondément chrétienne. Rosa y reçut les meilleurs exemples de piété, de charité, ainsi que sa formation intellectuelle, comme dans toute famille aisée de l'époque.
A douze ans, elle reçut la Confirmation. Rosa grandit dans la sérénité, mais elle apprit aussi à réagir fermement en face des idées laïques, anticléricales, de l'époque.
A vingt-et-un ans, elle épousa un cousin, Gerolamo Custo et ce couple s'installa à Marseille. Mais des revers de fortune imprévus les firent revenir à Gênes, ruinés.
La maladie frappa leur premier enfant, Carlotta, qui demeurerait sourde et muette pour le reste de ses jours.
Gerolamo tenta de refaire fortune, mais mourut bientôt, ce qui provoqua un profond désarroi dans l'âme des deux autres petits enfants.
La pauvre Rosa se retrouvait veuve après tout juste six ans de mariage ; à cela s'ajouta que son plus jeune enfant mourut aussi peu après.
Cette vie de douleurs ne la laissa pas désemparée : elle y vit un appel de Dieu à approfondir sa vie et à se donner davantage au prochain. C'est ce qu'elle appela sa “conversion”.
Suivant les bons conseils de son directeur spirituel, elle put recevoir chaque jour l'Eucharistie, chose rare à cette époque.
Le 8 décembre 1858, elle fit privément les vœux de chasteté et d'obéissance, puis celui de pauvreté en 1861, comme tertiaire franciscaine.
A l'image de saint François, elle reçut les stigmates de la Passion du Christ, mais de façon invisible, dont elle souffrait particulièrement les vendredis.
Tout en élevant maternellement ses propres enfants, elle se tourna vers les besoins des autres, visitant les malades à l'hôpital, les pauvres dans leurs masures, et cherchant à leur faire tout le bien qu'elle pouvait.
Elle qui ne faisait rien pour “paraître”, elle fut désignée pour présider la Pieuse Union des Nouvelles Ursulines, Filles de Marie Immaculée, fondées par Paola Frassinetti (v. 11 juin), et dut en revoir les règles.
Peu à peu elle conçut le projet d'une nouvelle famille, mais elle ne voulait pas abandonner ses enfants et elle demanda d'abord prudemment le conseil d'un saint Capucin, Francesco de Camporosso (v. 17 septembre), qui l'encouragea dans cette voie. Puis ce fut le pape lui-même qui lui demanda de donner immédiatement le départ à un nouvel Institut, ajoutant même : Cet Institut se répandra dans le monde entier comme le vol du pigeon. Dieu prendra soin de vos enfants. Elle s'offrit alors généreusement à Dieu, comme Abraham : Me voici, je suis prête à faire ta divine volonté. Après cette offrande, elle fut envahie d'une grande consolation.
Au grand regret de sa famille et de l'évêque, elle laissa Gênes et alla à Piacenza fonder sa famille religieuse, qui s'appela les Filles de Sainte Anne, Mère de Marie Immaculée (1866).
Elle en prit l'habit en 1867, et fit la profession religieuse en 1870, avec douze autres sœurs.
Un bon prêtre, le père Tornatore, l'aida à rédiger les règles, et fut considéré pour cela co-fondateur.
Celle qui s'appellerait désormais Anna Rosa n'avait qu'un but : Servir Jésus dans ses membres qui souffrent et évangéliser avec amour.
Les activités de l'institut se multiplièrent à l'infini : malades, pauvres, personnes abandonnées, orphelins, adolescents, jeunes filles... Elle voulait que ses Filles fussent des servantes des pauvres et des ministres de la miséricorde, avec amour et humilité.
Moins de dix ans après la fondation, l'Institut obtenait déjà une première reconnaissance (1876) et fut définitivement approuvé en 1879. La règle fut approuvée en 1892.
Anna Rosa travailla avec l'évêque, Mgr Scalabrini, maintenant béatifié (v. 1er juin), qui fonda à Piacenza une maison pour les sourds-muets.
Malgré ce développement rapide, Anna Rosa eut à subir beaucoup de difficultés, d'humilitations, de tribulations de toutes espèces. Elle ne pensait qu'à une chose : faire connaître Jésus-Christ, lui conduire le monde entier, être la voix de Jésus.
En 1878 elle envoya ses Filles en Bolivie, puis au Brésil, au Chili, au Pérou, en Erythrée, en France, en Espagne. Elle ouvrit des écoles à Rome, des maternités, des maisons d'accueil pour les prostituées, pour les domestiques...
A sa mort, presque quatre cents maisons étaient ouvertes avec plus de trois mille Sœurs.
Elle mourut le 6 mai 1900, après une forte grippe qui la frappa en février.
Anna Rosa Gattorno fut béatifiée en 2000.