Robert d’Arbrissel
1047-1117
Robert naquit de parents pauvres en Bretagne vers 1047, dans un village alors appelé Arbrissel, aujourd’hui Arbresec.
Il put faire des études pour se préparer à l’état ecclésiastique, jusqu’à devenir docteur de l'université de Paris, puis il remplit les fonctions d'archiprêtre et vicaire général du diocèse de Rennes, son pays d'origine, en 1089.
Son zèle pour la réforme du clergé le fit apprécier par son évêque Silvestre de la Guerche, mais souleva contre lui des haines implacables, qui le contraignirent à se retirer à la mort de l’évêque. Il séjourna quelques temps auprès des écoles d'Angers ; puis il s'enfonça dans la forêt de Craon. Des compagnons le suivirent, ce qui lui permit de fonder l'abbaye de Roë. Ils y menèrent la vie des Chanoines réguliers.
Urbain II, lors de son séjour en Angers (1096), le fit prêcher en sa présence et lui donna plein pouvoir d'annoncer en tous lieux la parole divine. Deux de ses compagnons de solitude, Bernard de Ponthieu et Vital de Martain, le suivirent dans ses courses apostoliques avant d'aller fonder, l'un le monastère de Tiron au diocèse de Chartres, l'autre, celui de Savigny au diocèse d'Avranches, destinés à devenir des chefs de congrégation.
Robert parcourut d'abord l'Anjou, la Touraine et le Poitou. Sa prédication soulevait l'enthousiasme des foules ; parmi ceux qui l'avaient entendu, beaucoup abandonnaient leurs familles et s'attachaient à ses pas. Ce cortège se composait d'hommes et de femmes ; on y voyait un grand nombre de pénitents et de pénitentes. Cette foule menait une sorte de vie religieuse, dont les conditions étaient prescrites au jour le jour par Robert. Cette communauté nomade finit bientôt par éprouver le besoin de se fixer. Aussi, vers 1099, Bernard et Vital emmenèrent les hommes avec eux. Robert établit les femmes à Fontevrault. Elles étaient fort nombreuses. Quelques frères se fixèrent auprès d'elles et se chargèrent de leur service temporel et religieux. Le monastère des femmes était placé sous la protection de la Vierge Marie, celui des hommes sous la protection de Jean l’Evangéliste. L’ordre fut plus tard placé sous la règle de saint Benoît.
Robert interrompait de temps en temps ses prédications pour revenir à Fontevrault et pour fonder de nouveaux monastères, qu'il peuplait de ses religieuses. Ces fondations recevaient le titre de prieurés et restaient sous l'entière dépendance de Fontevrault, ne formant avec lui qu'une seule congrégation, dont l'abbesse était le chef unique. Partout une communauté d'hommes s'attachait au service des moniales. Il y en eut dans les diocèses de Poitiers, de Bourges, d'Orléans, de Limoges et de Chartres.
La première abbesse de Fontevrault fut Herlande de Champagne, proche parente du comte d’Anjou.
Robert subit bien des épreuves, quand on l’accusa d’hérésie ou même d’écarts de conduite. Mais il fut lavé de ces soupçons, entre autres par l’évêque de Rennes. Il continua de voyager, mettant partout de l’ordre, prêchant la conciliation, assistant au concile de Nantes (1110), tenant un chapitre de l’ordre (1115). Vaincu par la fatigue, il fut transporté à Orsan où vint le visiter l’archevêque de Bourges.
Robert d'Arbrissel mourut le 25 février 1116 et fut enterré, selon sa volonté, parmi les moines dans le cimetière de Fontevrault. Il n’a pas été canonisé encore, mais il est inscrit dans le Martyrologe Romain en tant que Bienheureux au 25 février.