Regina Christine Wilhelmine Bonzel
1830-1905
Regina (Reine) naquit le 17 septembre 1830 à Olpe (Arnsberg, Sauerland, Allemagne), le jour où l’on fêtait les Stigmates de saint François d’Assise. Si elle reçut au Baptême les noms sus-mentionnés, il semble qu’on l’ait communément appelée Aline.
Les parents étaient des bourgeois aisés, mais le père mourut assez tôt ; la maman éduqua sa fille selon la vie spirituelle reçue dans la paroisse.
Aline, donc, étudia chez les Ursulines de Cologne, et manifesta vite son intention d’être religieuse. Sa mère protesta, sans s’y opposer, mais la jeune fille eut des ennuis de santé, cardiaques, qui retardèrent son entrée.
En 1850, elle entra cependant dans le Tiers-Ordre franciscain, prenant le nom de Maria Theresia (avec un h, qui n’existe pas en latin). Membre d’une association caritative (pour soutenir les pauvres et les malades sans défenses), elle en devint la directrice en 1857.
Elle ouvrit une école pour orphelins à Olpe : ce fut le début de la nouvelle Congrégation des Sœurs Franciscaines de l’Adoration Perpétuelle.
Les débuts ne furent pas aisés, car la nouvelle communauté semblait «faire concurrence» avec une autre déjà établie à Olpe. L’autorité ecclésiastique intervint pour pacifier l’atmosphère : les deux communautés pouvaient très bien se compléter.
En 1863, l’évêque autorisait la nouvelle petite communauté à adopter la règle franciscaine. Maria Theresia devint la Mère supérieure. Elle fit ce qu’on lui demanda, écrivant une règle, trouvant une assistance financière, dessinant l’habit (qui sera porté jusqu’en 1960). Mère Theresia se confia dévotement à saint Joseph, dont elle ajouta le nom à celui de toutes les Sœurs.
On la voyait souvent à genoux en adoration devant le Saint Sacrement, de jour comme de nuit. C’était la partie «contemplative» de sa vocation personnelle, qu’elle transmit à toute sa congrégation.
Il fallut s’organiser pour ne pas tomber dans les griffes du Kulturkampf de l’époque ; toutes les ressources des pauvres sœurs furent mises sur le compte de Mademoiselle Aline Bonzel, mais on ne put accepter de nouvelles recrues.
En 1875, un couvent s’ouvrit aux Etats-Unis, où Mère Theresia envoya des «religieuses» vêtues civilement. Elles furent plus de six-cents à partir pour les Etats-Unis entre 1885 et 1896. Quand la vigueur du Kulturkampf s’estompa, d’autres vocations affluèrent encore : à la mort de la Fondatrice il y avait plus de soixante-dix maisons en Allemagne et plus de quarante aux Etats-Unis.
La fondation américaine (La Fayette) se développa rapidement : elle comprenait un bâtiment pour les postulantes, un pour le noviciat, un hôpital de trois-cent cinquante lits, une école d’infirmières, un collège et une école supérieure. Un autre centre s’établit à Mishawaka, qui devint la maison-mère.
Les Religieuses s’implantèrent dans les diocèses de Chicago, Indianapolis, Fort Wayne-South Bend, et de là essaimèrent au Brésil et aux Philippines.
La Fondatrice fut continuellement réélue comme Supérieure, jusqu’à la fin de sa vie, malgré son désir à chaque fois exprimé de ne pas l’être.
En 1900, elle reçut de l’empereur la médaille de l’Ordre de la Croix-Rouge, en reconnaissance pour son immense travail.
Une première maladie menaça ses jours en 1903. Guérie, elle fut encore réélue en 1904, malgré ses protestations.
Mère Maria Theresia mourut à Olpe le 6 février 1905, et fut béatifiée en 2013.
Le miracle retenu pour cette béatification est la guérison d’un jeune enfant, maintenant adulte, de Colorado Springs.