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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 23:00

Amancio Marín Mínguez

1908-1936

 

Il y a des Saints dont on dit parfois qu’ils n’ont rien fait de spécial, précisément parce qu’ils n’ont fait que de grandes choses pour Dieu, qui voit en profondeur ce que les hommes ne font qu’apercevoir de l’extérieur.

Amancio est de ceux-là.

Il naquit le 26 mars 1908 à Celada del Camino (Burgos, Espagne), de Miguel et María Candelas, qui le firent baptiser trois jours après. Il fut confirmé en 1910.

Ayant perçu l’appel de Dieu, il entra chez les Mercédaires à Lleida en 1921. Il fit le noviciat à San Ramón, où il reçut l’habit en 1923 et fit la profession en 1925.

Il montrait un grand intérêt à bien apprendre comment célébrer l’Office divin.

Il étudia la philosophie et la théologie à Poyo (Pontevedra), où il fit la profession solennelle en 1930. Il fut ordonné prêtre en 1931 à Tuy.

Comme beaucoup de Religieux, il fut envoyé en divers endroits : au couvent de Maiorque en 1932, à Lleida en 1933, à El Olivar en 1934 pour assister le curé de la paroisse d’Estercuel, à San Ramón en 1935, pour enseigner au collège.

Quand la révolution éclata en 1936, les Religieux durent laisser leur couvent au soir du 23 juillet. Amancio se réfugia chez un grand ami, le pharmacien de l’endroit, mais préféra repartir sans tarder, pour ne pas compromettre son ami et sa famille, et jugea opportun de rejoindre Burgos.

Un membre du comité de San Guim lui procura un passeport comme assistant de pharmacie, et le mit au train de Lleida, l’avertissant qu’il courait des risques à porter sous sa chemise un chapelet et des médailles. Mais il n’en fit rien. Quant à ce brave membre du comité, il fut dénoncé et mis en prison.

Amancio arriva à Lleida, y passa la nuit et continua son voyage. Le 25 juillet, il descendit à Binéfar et reçut l’hospitalité d’amis qu’il y connaissait. Voyant que sa présence provoquait des inquiétudes, il s’en alla ailleurs. A peine retiré dans sa chambre, il fut arrêté par des envoyés du Comité, qui l’avaient suivi dès son arrivée en gare. Ils l’emmenèrent au Comité, où il passa la nuit.

Le lendemain, ils revinrent fouiller chez les gens qui l’avaient reçu, puis conduisirent le Père à la mairie. Le chef lui proposa ciniquement : Si tu veux bien venir combattre avec nous, on te laisse en vie - Jamais je n’irai me battre pour les ennemis de mon Dieu, répondit-il.

L’après-midi, ils organisèrent dans les rues de Binéfar une procession burlesque, où la foule fut invitée à insulter le Religieux, lui sortir une quantité de calomnies et de sarcasmes vulgaires. On lui lia les mains derrière le dos et on lui accrocha dans les doigts des préservatifs. Amancio, quant à lui, gardait la tête basse, tranquille, silencieux.

A sept heures du soir, ils le conduisirent au cimetière. Amancio demanda cinq minutes : il fit le signe de la croix, se recueillit, bénit ses bourreaux et cria : Vive le Christ Roi ! Il tomba sous les balles.

Le chef en question, plus tard, révéla qu’il n’avait jamais vu quelqu’un de si détendu. Quelques secondes avant de l’abattre, il lui prit le pouls, qui était aussi régulier et normal que si rien ne se passait.

Un journal rouge de l’endroit écrivit le lendemain : A Binéfar, on a arrêté le fasciste Amancio Marín, qui avait trompé les Comités de San Guim et de Lleida. Ledit Amancio a été justicié.

On avait qualifié le père Amancio d’ordinaire : il n’avait apparemment rien fait de bien spécial, ce n’était pas un «grand» prédicateur, il n’a pas eu de charge particulière ; il fut vicaire de paroisse pendant un an et fit la classe aux gamins. 

 

Amancio fut un vrai Religieux : obéissant, humble, pieux. Après cinq années de sacerdoce, il reçut la couronne du martyre à vingt-huit ans, le 26 juillet 1936, et fut béatifié en 2013.

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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 23:00

Aleix Miquel Rossell

1882-1936

 

Aleix (Alexis) était né le 11 octobre 1882 à Pla de Santa María (Catalogne, Espagne).

Ordonné prêtre en 1906, il exerça le saint ministère à Solivella, Alforja, Constantí, Bellmunt del Priorat, Gratallops, Capafonts, Cerviá, Pira i la Masó, Riera de Gaiá.

On disait de lui qu’il avait des qualités extraordinaires, intellectuelles et artistiques. Il savait très bien faire chanter les enfants.

Lors de la révolution de 1936, il eut un pressentiment. Dès le 20 juillet, il alla trouver le confrère, don Dalmau, pour faire un confession générale, convaincu qu’il allait être martyrisé pour le Christ.

La nuit suivante, il alla se réfugier chez un autre confrère ; certains qu’ils allaient être assassinés, ils se confessèrent mutuellement.

Le 26 juillet 1936, se présentèrent deux miliciens à l’appartement où il s’était réfugié, pour l’emmener.

Le soir même, ils l’assassinèrent : don Aleix s’était bien préparé.

 

Il fut béatifié en 2013.

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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 23:00

André de Phú Yen

1625-1644

 

André est le dernier des enfants d’une jeune femme vietnamienne, Jeanne. Le papa meurt très vite après la naissance. C’est tout ce qu’on saura de l’enfance du garçon.

André naît à Phú Yên dans la province de Ran-Ran, en 1625 ou 1626 ; quand il est baptisé avec sa mère en 1641, il doit avoir une quinzaine d’années. Faible de constitution, il est très intelligent et naturellement bon.

En 1642, André est admis dans l’entourage du père Alexandre de Rhodes et, après une année d’études et de formation culturelle, fait partie du groupe de catéchistes ou “Maison Dieu” : là ils s’engageaient à servir l’Eglise en secondant le travail apostolique des prêtres. André vit intensément cet engagement.

En 1644, le roi d’Annam s’oppose à l’expansion du christianisme ; le gouverneur de la province, Ông Nghè Bô veut s’en prendre aux catéchistes et informe le père Alexandre qu’il ait à cesser toute activité en Cochinchine (qui dépend du royaume annamite) et à rentrer au plus vite à Macao, une zone portugaise. Mais le père Alexandre ne veut pas céder.

Tandis qu’il va rendre visite à un vieux catéchiste de soixante-treize ans arrêté deux jours plus tôt, qui s’appelle aussi André, des soldats viennent arrêter le jeune André dans la résidence et le conduisent au gouverneur, sous les coups de bâton.

Aux avances de ce dernier, André répond qu’il n’est pas disposé à abandonner la nouvelle loi qu’il professe, quelles que soient les conséquences, y compris souffrances et tortures.

André est chargé au cou de la “croix de Cochinchine”, un douloureux instrument de torture, et conduit en prison.

Là, il réconforte ses visiteurs, affirmant avec joie qu’il va souffrir pour le Christ et demandant la grâce d’être fidèle et reconnaissant jusqu’à la fin, pour répondre à tant d’amour de Dieu pour les hommes en donnant lui-même sa vie.

Au matin du 26 juillet 1644, on mène les deux André catéchistes en parade à travers le marché de Kè Chàm, toujours chargés de la croix au cou. Ils sont condamnés à mort, mais sur l’intervention du père de Rhodes, on épargne le vieux catéchiste en raison de son âge.

Vers dix-sept heures, André est conduit au lieu de l’exécution, escorté d’une trentaine de soldats, toujours en traversant la ville pour faire exemple. C’est tout un cortège d’amis chrétiens et païens, portugais et vietnamiens, le père de Rhodes en tête, qui accompagne le jeune martyr. André les exhorte à ne pas s’attrister, à rester fermes dans la foi.

Le père de Rhodes demande que, conformément à l’habitude, on étende une natte sous les genoux du supplicié, mais André préfère que son sang tombe à terre comme celui du Christ.

André est d’abord transpercé de lances, puis décapité. Juste avant le coup fatal, il crie d’une voix forte : Jésus.

André de Phú Yên est béatifié en 2000 ; considéré comme le protomartyr du Vietnam, il est proclamé patron de la jeunesse de ce pays. Il est commémoré le 26 juillet dans le Martyrologe.

 

 

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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 23:00

Anne et Joachim

1er siècle

 

Dans l’Evangile, il est question de la généalogie de Joseph, père nourricier de Jésus, mais pas de celle de Marie. L’humilité de la Servante du Seigneur a couvert également la sainteté de ses parents, Anne et Joachim.

C’est que les Évangiles ne sont pas là pour nous faire des reportages historiques, mais pour nous présenter la Bonne Nouvelle apportée par le Verbe incarné. Anne et Joachim sont les heureux parents de Marie, et donc les grands-parents de Jésus, mais c’est la sainteté de Jésus surtout qui est retombée en grâces sur sa Mère et ses grands-Parents, comme le soleil qui communique sa lumière aux astres qui l’environnent.

Des écrits apocryphes très anciens, parmi lesquels le fameux Protévangile de Jacques, nous racontent des choses qui, sans être divinement inspirées, ont tout du vraisemblable et peuvent nous aider à admirer l’œuvre divine de la Rédemption, dans les derniers temps qui ont précédé la naissance de notre Sauveur.

D’après ce Protévangile, donc, le mariage d’Anne et Joachim était resté stérile ; ces pieux époux en étaient non seulement affligés, mais aussi méprisés par l’entourage juif. Cependant, après beaucoup de prières et de larmes, ils reçurent la visite d’un Ange qui leur annonça une prochaine naissance : ce fut Marie.

Reconnaissants, ils vinrent offrir leur petite fille au Temple dès qu’elle eut trois ans (c’est l’origine de la fête de la Présentation, le 21 novembre).

Le culte à sainte Anne et saint Joachim est tardif. Il commença en Orient et se développa en Occident à partir du XIIe siècle, en corrélation avec la dévotion à l’immaculée conception de Marie. Ce n’est qu’au XVIe siècle que la fête fut étendue à toute l’Eglise. Mais on séparait Anne de son époux Joachim : Anne fut fêtée le 26 juillet, et Joachim le 16 août, au lendemain de la fête de l’Assomption de Marie. Dans le calendrier réformé les saints époux sont maintenant réunis en une seule fête, le 26 juillet.

Les premiers sanctuaires en l’honneur de la mère de Marie furent élevés à Jérusalem, là où fut conçue la sainte Vierge immaculée, en Asie Mineure et en Grèce. En Occident, la dévotion envers sainte Anne se développa particulièrement en Silésie, en Rhénanie, en Provence (Apt), en Bretagne (Auray), dont sainte Anne a été proclamée patronne en 1914, au Canada (Beaupré). Ces trois derniers sanctuaires ont aussi été honorés par le couronnement des statues qui y sont vénérées.

Le pèlerinage d’Auray remonte aux apparitions de sainte Anne à Yves Nicolazic en 1626.

 

Pour terminer, voici une petite prière provençale en l’honneur de sainte Anne : 

 

Sainte Anne, mère de Notre Dame 

et mère-grand de Jésus-Christ,

Enseignez-moi le saint Paradis.

 

ou bien, en provençal : 

 

Santo Anno, mero de Nouestro Damo

Et mero grand de Jesus-Christ,

 Enseignetz me lou sant Paradis.


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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 23:00

Antonio Jaume Secases

1905-1936

 

Né à Alás (Lérida, Espagne) le 19 novembre 1905, Antonio Jaume entra en 1918 chez les Frères des Ecoles Chrétiennes, et fit ses premiers vœux à Mollerusa en 1931, prenant le nom de Jaime Bertino.

Rappelons qu’à l’époque, ces Frères fermaient leur habit au cou avec un col blanc, qui retombait sur le haut de la poitrine comme une petite «bavette».

Le noviciat se fit à Irún en 1921, puis le scolasticat à Talence, en France.

Sa première étape d’apostolat fut à Manresa, pendant neuf ans, puis à Calaf et de nouveau à Manresa en 1935.

Au début de la révolution, le 21 juillet 1936, il put se réfugier chez un ami, se présentant comme un parent de la famille. Mais il fut dénoncé aux miliciens, qui vinrent rechercher le «moine».

Quand ils purent l’identifier, l’un d’eux lui lança : Alors, tu es un de ceux qui ont la bavette blanche ! Tu peux l’enlever, tu n’en auras plus besoin.

On emmena le Frère, qui subit tous les mauvais traitements possibles : on lui cracha au visage, comme pour le Christ ; on le traîna vers l’escalier qu’on lui fit dévaler en roule-tonneau. 

On le conduisit non loin de là, à La Torre del Mitje, où on l’acheva d’une décharge de fusil.

C’était le 26 juillet 1936.

On retrouva son corps dans le cimetière de Manresa ; le Frère, qui avant trente ans, portait la trace des nombreux coups de bâtons qu’on lui asséna avant de l’achever.

Il fut béatifié en 2007.

 
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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 23:00

Aleix Civil Castellví

1889-1936

 

Aleix était né le 11 janvier 1889 à Molins de Rei (Barcelone, Espagne).

Devenu Bénédictin, de la congrégation de Subiaco, il fut frère convers, avec le nom de Ildefons.

 

Il fut assassiné le 25 juillet 1936 à Santa Creu d’Olorde (Barcelone) et béatifié en 2013.

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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 23:00

Antonio Varona Ortega 

1901-1936

 

Né le 16 janvier 1901 à Zumel (Burgos, Espagne), il fut baptisé le 18 suivant, et confirmé en 1902. 

En 1913, il entra à l’école apostolique des Pères dominicains à La Mejorada (Valladolid) ; il fit la première profession en 1918 et la solennelle en 1922.

Il fut envoyé aux Etats-Unis au couvent de Rosaryville (New Orleans, Louisiane) pour y compléter ses études de théologie, ainsi qu’à la Dominican House of Studies de Washington (1922-1924), achevant cette préparation par des cours de pédagogie à l’Université catholique (1924-1926).

Il reçut alors l’ordination sacerdotale (1926), après laquelle il fut envoyé aux Philippines, où il enseigna dans le collège Saint Jean de Latran de Manille.

Ce bon professeur estimé de tous dut cependant interrompre cette belle activité didactique, à cause de la tuberculose, et il revint en Espagne.

En 1933, il fut à Ávila et, le mal continuant à évoluer, on l’hospitalisa au sanatorium de Guadarrama (Madrid). Désormais condamné, il fut à Nambroca (Tolède) à partir de février 1936 : aussi bon professeur qu’il avait été, il fut exemplaire dans la maladie, acceptant la souffrance avec résignation et sans jamais se plaindre. Dès qu’il pouvait un peu se tenir sur les jambes, il célébrait la sainte Messe.

Il acheva cette vie douloureuse en partageant le sort du père José Luis Palacio.

En juillet 1936, des miliciens vinrent l’expulser de la maison et de Nambroca. Avec trois autres Religieux, il allait prendre le train, quand ils furent tous fusillés près de la station de Algodor (Madrid), le 25 juillet 1936. Le père Antonio avait les bras levés et chantait le Christ, Roi de l’univers.

On les enterra d’abord le long du Tage.

 

Il fut un des nombreux Martyrs de la persécution espagnole, béatifiés en 2007.

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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 23:00

Ángel Darío Acosta Zurita

1908-1931

 

Cet “ange” naquit le 13 (ou le 20) décembre 1908 à Naolinco, Veracruz (Mexique), de Leopoldo Acosta et Dominga Zurita ; il reçut quelques jours après au baptême les noms de Ángel Darío, le 23 décembre.

Le papa était boucher, travailleur et honnête. La famille était chrétienne, et le petit garçon reçut la première communion à six ans, puis la Confirmation.

Les conditions de vie furent difficiles, car le papa perdit son bétail, tomba malade et mourut très vite. La jeune veuve fit face comme elle put à la situation de grande pauvreté, et Ángel Darío l’aida à s’occuper de ses quatre petits frères.

Ángel Darío faisait preuve de beaucoup de qualités, il était serviable, doux, réfléchi, ouvert aux autres, affectueux avec sa chère maman. C’était aussi un enfant de chœur pieux et fidèle aux pratiques chrétiennes.

Quand l’évêque fit une tournée de paroisses pour susciter des vocations sacerdotales, Ángel Darío sentit réellement l’appel de Dieu dans son cœur, mais en considération de sa situation familiale, l’évêque crut bon de ne pas l’accepter dans son séminaire, car il était le seul soutien solide de sa mère. Le pauvre Ángel Darío en fut bien triste, aussi sa mère demanda au curé d’appuyer sa demande auprès de l’évêque, qui alors l’accepta, d’abord comme externe puis, au vu de ses excellents résultats, lui accorda une bourse et l’admit comme séminariste.

C’étaient déjà des temps rudes pour l’Eglise, à cause de la révolution, et l’évêque décida de transférer son séminaire à Mexico. Ángel Darío s’y gagna tout de suite l’estime des supérieurs, par ses qualités de bonté, de douceur, d’application à l’étude et de profonde piété.

En plus de cela, Ángel Darío, qui aimait beaucoup le football, anima plusieurs années de suite son équipe, dont il était le capitaine.

Ángel Darío reçut l’ordination sacerdotale le 25 avril 1931 de Mgr Guizar y Valencia, et chanta sa première messe le 24 mai suivant à Veracruz.

Il fut vicaire à la paroisse de l’Assomption, à Veracruz, avec deux autres, Ráfael Rosas et Alberto Landa, qui assistaient leur curé, le père Justino de la Mora.

Dès son arrivée sur place, Ángel Darío montra sa ferveur et sa bonté, sa préoccupation pour la catéchèse des enfants et leur préparation au sacrement de la Réconciliation. Dans une de ses homélies, il s’exprima ainsi : La croix est notre force dans la vie, notre consolation au moment de la mort, notre gloire dans l’éternité. En faisant tout par amour pour le Christ crucifié, tout deviendra plus facile pour nous. Si Lui souffrit tellement en croix pour nous, à notre tour nous devons bien souffrir pour Lui.

La violence de la persécution poussa le curé à avertir plusieurs fois ses vicaires du danger qu’ils couraient pour leur vie, du seul fait d’être prêtres ; il leur permettait de choisir en toute liberté soit de se cacher soit même de rentrer dans leurs familles, selon qu’ils le jugeaient préférable. Tous trois cependant furent unanimes dans leur décision et dans leur réponse : Nous sommes disposés à n’importe quelle conséquence même grave, pourvu que nous accomplissions notre devoir de prêtres.

Ils se savaient exposés au martyre et s’y préparaient chaque jour mieux, tandis que la persécution se déchaînait contre Dieu et contre l’Eglise catholique, jusqu’à la promulgation de la fameuse Loi Tejeda, qui voulait supprimer tous les prêtres de l’Etat de Veracruz, pour en finir avec le fanatisme du peuple, et menaçant de mort tout récalcitrant. Le gouverneur envoya ainsi à chaque prêtre un document où il exigeait d’eux l’application de la loi. Le père Ángel Darío reçut sa lettre le 21 juillet, elle portait le numéro 759.

Le père Ángel Darío était clairvoyant, mais restait très tranquille, et même montrait une sereine joie.

Le 25 juillet de bonne heure, arriva à la paroisse la mère d’Ángel Darío, qui ne l’avait pas vu depuis son ordination sacerdotale ; elle assista à la messe de son fils, avec beaucoup d’émotion.

La date fixée pour l’entrée en vigueur de la loi était justement ce 25 juillet. Ce jour-là, il pleuvait et tout se passait normalement dans la paroisse de l’Assomption. L’église était pleine d’enfants, venus avec leurs catéchistes, et beaucoup d’adultes aussi, qui voulaient recevoir le sacrement de la Réconciliation.

A 18 heures 10, plusieurs hommes en uniforme militaire entrèrent par les trois portes de l’église et se mirent à tirer sur les prêtres. Le père Landa fut gravement blessé, le père Rosas échappa miraculeusement, protégé par le pupitre ; le père Ángel Darío qui revenait du baptistère où il avait baptisé un petit bébé, s’écroula, criblé de balles, réussissant à crier : Jésus !

En entendant les coups de feu, le curé sortit de la sacristie et demanda aux assassins de lui tirer dessus aussi, mais ils étaient déjà partis. Le pauvre curé s’approcha du père Ángel Darío : il ne pouvait que tracer un ultime signe de croix sur son front.

Le père Ángel Darío avait exactement trois mois de sacerdoce. 

Immédiatement prévenu, l’évêque rédigea une lettre de protestation au gouverneur, lui rappelant que, tandis qu’il faisait mourir ses prêtres en train de prêcher la Bonne Nouvelle aux fidèles, les anges présentaient à Dieu ces martyrs : si son diocèse était dans la peine pour tant de douleur, il n’en serait cependant que plus fort et rien ne saurait ébranler le Rocher de Dieu.

Ángel Darío fut béatifié en 2005, à Guadalajara (Mexique). Son corps repose en la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption à Veracruz et le Martyrologe le commémore au 25 juillet.

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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 23:00

Angelo Nicola Lucci

1682-1752

 

Angelo naquit à Agnone (Molise, Italie) le 2 août 1682, dans une famille chrétienne exemplaire.

Très jeune, il entra chez les Frères Mineurs Conventuels, et émit les vœux en 1698 (à seize ans), prenant le nom de Antonio.

Après les études habituelles, humanités, philosophie, théologie, il termina celles-ci à Assise, où il eut la joie de vénérer la tombe du saint Fondateur, et fut ordonné prêtre en 1705.

Il fut également reçu au doctorat en théologie, de sorte qu’il put ensuite enseigner à Naples et à Rome, où ses élèves surent apprécier et sa science et sa vie spirituelle. 

En même temps, il était appelé pour prêcher ; bien sûr, les pauvres aussi le sollicitaient (…pour autre chose). Frère Antonio ne refusait jamais rien.

Il fut élu ministre provincial, puis recteur du collège Saint-Bonaventure de Rome, consulteur à la Curie Romaine.

En 1729, le pape le nomma évêque à Bovino (Foggia), où il eut à cœur les visites pastorales dans les paroisses et la formation des jeunes prêtres. Tout ce qu’il entreprenait était pour le salut des âmes.

Mgr Lucci mourut saintement à Bovino, le 24 juillet 1752 et fut béatifié en 1989.

Liturgiquement, il est localement fêté le 25 juillet (le même jour que l’apôtre saint Jacques), c’est même le jour où le commémore le Martyrologe, mais son dies natalis est le 24 juillet.

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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 23:00

Antoni Enric Canut Isús

1874-1936

 

Né le 17 février 1874 à Llessui (Lérida, Espagne), il entra à seize ans au séminaire d’Urgel, où on put admirer sa parfaite soumission au règlement, son application à l’étude du latin.

Il entra au noviciat et fit la profession religieuse chez les Pères Salésiens de Sarriá (Barcelone) en 1894, fit les études et sa préparation pédagogique à Séville et Santander, puis Barcelone (Rocafort et Sarriá) et fut ordonné prêtre en 1901.

Préfet pendant trois ans à Béjar, confesseur à Cadix pendant quatre ans, il s’occupa ensuite de l’externat de Séville pendant quatre autres années, où il fonda le premier Cercle Dominique Savio pour les plus jeunes.

Après une année à Carmona, il sera confesseur pendant quatorze ans à Cadix (1913-1927) et à Ronda.

Au physique, le père Enric (Enrique) avait une démarche malaisée, et une vue assez faible, mais jouissait d’une lumière et d’une force intérieures qui firent l’admiration du peuple de Ronda.

Comme professeur, il enseigna l’arithmétique et la géométrie, où ses élèves faisaient de rapides progrès.

Un peu sec et réservé, il était d’une politesse exemplaire, très propre même avec des habits recousus. Autant il exigeait de ses élèves, autant son confessionnal était assiégé, tant par les Salésiens eux-mêmes que par les jeunes élèves.

A partir du 18 juillet 1936, les communistes mirent à sac et incendièrent les maisons religieuses. Les miliciens entrèrent dans le collège et prétendaient exiger de don Enrique qu’il leur montrât les soi-disant «passages souterrains», qui n’existaient pas. Le supérieur essaya de le débarrasser des intrus, lui conseillant de s’éloigner du collège, mais Enrique insista pour rester avec ceux de la communauté.

Le 24 juillet, les miliciens vinrent réunir tous les pères dans la salle du parloir, où ils se confessèrent tous au père Enrique. Le soir, on les obligea à sortir, avec quelques habits avec eux. Les religieux prirent congé les uns des autres, se disant au-revoir au ciel.

Enrique, avec le supérieur, se réfugièrent chez un grand ami, le prêtre José Furest (qui d’ailleurs sera à son tour martyrisé pour avoir été un ami des curés).

Le soir, les deux prêtres salésiens furent arrêtés, conduits jusqu’au Jardin de Gómez et là, après leur avoir lié les mains avec du fil de fer, deux miliciens les escortèrent l’un après l’autre et les assassinèrent au lieu-dit Corral de los Potros, pour le seul délit d’être des prêtres.

On ne peut imaginer quelles souffrances subit le père Enrique, qui était quasi aveugle et âgé de soixante-deux ans.

Il reçut ainsi la palme du martyre à Ronda (Málaga), le 24 juillet 1936.

Les cadavres des prêtres restèrent là pendant presque une journée, hués et insultés par les badauds. Finalement, on les porta au cimetière dans la fosse commune.

Don Enrique fut béatifié en 2007.

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  • : Le blog de samuelephrem
  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
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