Tarasios de Constantinople
730-806
Tarasios (devenu Taraise en français) naquit vers 730 à Constantinople, de famille patricienne. Son père Georgios était éparque, haut magistrat connu pour son intégrité ; sa mère, Encratia, était un modèle de piété.
Le jeune homme grandit donc dans une ambiance favorable au développement de la vertu et de l’honnêteté. Il devint consul, puis secrétaire d’état sous l’impératrice Irini et son fils Constantinos.
Il faut rappeler ici que le patriarche de Constantinople, Paulos IV, avait eu la faiblesse de pencher du côté des iconoclastes ; mais en 784, une forte maladie le fit réfléchir et, plein de remords, il décida de se retirer dans le monastère de Florus. Il se jugeait digne d’être frappé d’anathème par les autres patriarches, et craignait le jugement de Dieu. Il désigna comme remplaçant Tarasios lui-même.
L’élu protestait : il n’était que laïque, n’avait aucune formation pour cette charge… Rien à faire, tous n’avaient d’yeux que pour lui. Il mit alors une condition : il faudrait réunir un concile général pour proclamer la foi catholique et consolider l’union des Eglises, déchirées par l’hérésie iconoclaste.
Tarasios fut donc sacré le jour de Noël 784 : à cette date, l’Eglise n’était pas encore divisée par le déplorable schisme, et les fêtes étaient les mêmes en Orient et en Occident. On fêtait donc Noël le 25 décembre.
Il eut le souci de se mettre immédiatement en contact avec le pape Adrien Ier, lequel d’un côté déplora qu’on eût enfreint aux saints canons en élisant un laïque, d’autre part cependant reconnut là la volonté de Dieu.
Nouvel Ambroise (v. 7 décembre), Tarasios se mit entièrement à l’étude des Ecritures et des Pères pour être à même de bien exercer sa mission. Il se donna tout entier aux veilles, à la prière fervente ; il chercha à n’imiter que le Christ, dont il se sentait le serviteur : il ne souffrait pas de recevoir les services les plus ordinaires. Humble et généreux, il distribuait tout ce qu’il pouvait aux pauvres et pourvut des hôpitaux. Il fit construire à ses frais un monastère sur le Bosphore.
En 786, le concile si ardemment désiré s’ouvrit à Constantinople, mais à cause d’une faction d’iconoclastes qui vint perturber sérieusement l’ouverture de la première session, on se transporta à Nicée. L’hérésie condamnée, Tarasios se montra particulièrement prudent envers les responsables hérétiques : il les ré-admit dans la communion en les confirmant à leurs sièges respectifs. Le concile condamna à nouveau également la simonie.
Ces bons résultats ne suffisaient pas à Tarasios. Il rencontra aussi des difficultés. C’est ainsi qu’il refusa catégoriquement d’annuler le premier mariage de Constantinos, mais n’osa pas condamner le prince ; il condamna cependant le prêtre qui avait osé bénir le second mariage. Finalement, la mort de Constantinos effaça le scandale.
Les dernières années de Tarasios se passèrent dans le calme, mais la maladie l’attaqua. Il la supporta patiemment, comme une épreuve purificatrice. Il célébra la Messe jusqu’à la fin. Quelques jours avant sa mort, un témoin l’entendit, en extase, discuter avec les démons, qui fouillaient dans toute sa vie pour y trouver quelque manquement grave : mais Tarasios répondait calmement et retrouva finalement la paix.
Il s’endormit le 18 février 806 et fut enseveli dans le monastère qu’il avait fait construire.
Saint Tarasios est commémoré le 18 février au Martyrologe Romain.