Timofey Savelyevich Sokolov alias Tikhon de Zadonsk
1724-1783
Dans cette notice, nous sommes dans le monde de l’Orthodoxie.
Timofey (Timothée) était né en 1724 à Korotsko (Novgorod, Russie). Son père était l’humble sacristain du village.
A la mort prématurée de ce dernier, le petit Timofey dut aller travailler chez des paysans pour gagner un peu de quoi manger.
Bon élève, pieux, il fréquenta l’école ecclésiastique, acheva le séminaire de Novgorod et fut nommé professeur de rhétorique.
Habité par le sentiment de la présence continuelle de Dieu, il passait des heures, des nuits, en contemplation.
Une de ces nuits, il eut la vision de la lumière céleste, qui lui inspira un profond désir de la vie monacale et contemplative.
Entré au monastère à l’âge de trente-quatre ans (1758), il prit le nom de Tikhon et fut ordonné prêtre.
On lui confia la direction du séminaire de Tver. Il fut successivement sacré évêque pour le siège de Voronezh (1761).
Le diocèse était en bien mauvais état, car la population était comme un troupeau sans pasteur (cf. Mc 6:34). Tikhon exerça cette charge pastorale pendant près de sept années, visitant, exhortant, corrigeant, consolant aussi, inlassablement.
Quand il pensait avoir blessé quelqu’un, il s’agenouillait à terre en demandant pardon. C’est ainsi que discutant un jour avec un jeune esprit rationaliste, ce dernier fut tellement décontenancé par la douceur des réponses de l’Evêque, qu’il le gifla ; aussitôt, Tikhon s’agenouilla et lui demanda pardon de l’avoir mis dans cet état, et le jeune homme, ayant compris alors son erreur, devint par la suite un bon Chrétien.
L’évêque Tikhon n’épargna pas sa santé pour redresser son diocèse ; à bout de forces, il se retira dans le monastère de Zadonsk dès 1768.
Sa cellule était très pauvrement meublée : un tapis par-terre pour dormir, une table et une chaise pour lire, quelques livres. Une soutane de laine grossière, des chaussures d’écorce tressée ; il donnait tout ce qu’il avait, empruntant même aux marchands pour faire l’aumône. On pouvait le trouver à toute heure.
Selon l’habitude orthodoxe, il ne célébrait pas quotidiennement ; il allait humblement communier à la liturgie du monastère, les larmes aux yeux.
Durant le repas, il en oubliait de manger en entendant la lecture de l’Ecriture.
Tikhon eut des visions du Ciel, de la Vierge Marie, du Christ.
Sa santé s’étant améliorée, il songea à reprendre sa charge épiscopale, mais un autre moine lui affirma que la Vierge Marie ne le voulait pas.
Sa grande épreuve fut d’avoir au monastère pour supérieur un de ceux qu’il avait lui-même autrefois déposés ; c’était un homme dur, violent, orgueilleux, jaloux de la sainteté de l’évêque et mécontent de voir tant de monde rendre visite au Prélat ; mais Tikhon avait une sincère compassion pour tous ceux qui le calomniaient.
A partir de 1779, il vécut dans une plus complète réclusion, ne recevant plus et ne parlant que très rarement. Il allait juste rendre visite aux prisonniers, aux jours de grandes fêtes.
A la suite d’une vision, en 1783, il fut hémiplégique et dut garder le lit. Le 10 août, il fit venir ses proches et leur dit : Je vous recommande tous au Seigneur. Ce furent ses dernières paroles.
Il mourut le 13 août (du calendrier julien) 1783, qui est resté le jour de sa fête. Ce jour correspond pour nous, dans le calendrier grégorien, au 26 août.
En mai 1846, on redécouvrit ses reliques au moment où l’on construisit la nouvelle église de Zadonsk. Le corps du saint évêque Tikhon était resté incorrompu. A la suite des nombreux miracles qui eurent lieu auprès de son tombeau, l’Eglise orthodoxe l’a canonisé en 1861, instituant en outre la fête de l’Invention de ses Reliques, le 14 mai.
La pensée et les écrits de Tikhon ont été largement admirés dans le monde occidental. En voici quelques idées :
Médite sur les souffrances du Christ ; l’ampleur de son amour et de ses souffrances dépasse notre intelligence.
Le bien que tu peux faire, ne l’attribue qu’à Dieu seul.
Ne regarde pas le péché de ton frère, mais ce qui, en lui, est meilleur qu’en toi-même.
Plus nous serons humbles en esprit, mieux nous nous connaîtrons ; sans l’humilité, nous ne pouvons pas voir Dieu.