Marcellin Champagnat
1789-1840
Né le 20 mai 1789 à Rosey (Marlhes, Loire), Marcellin Joseph Benoît était l’avant-dernier des dix enfants, cinq garçons et cinq filles, de Jean-Baptiste et Marie Chirat. Le 21 mai, jour de l’Ascension, Marcellin reçut le baptême.
Jean-Baptiste était un cultivateur et faisait marcher un petit moulin ; il fut secrétaire de la mairie, juge de paix et président de l’administration municipale du canton (1797). Il mourut en 1804.
Marcellin n’avait pas fréquenté l’école : le premier jour où il y alla, il fut choqué par la brutalité du maître, et ne voulut plus y retourner. C’est sa bonne tante, religieuse, qui lui donnera des leçons.
Marcellin avait déjà seize ans quand il entra, l’année suivante, au Petit séminaire de Verrières (Montbrison), pour passer en 1813 au Grand séminaire de Lyon.
Dans ce séminaire il rencontrera Jean-Marie Vianney, Jean-Claude Colin, Jean-Claude Courveille… Avec ces deux derniers, il conçut une société de prêtres qui organiseraient des missions dans les campagnes et un enseignement pour la jeunesse, tout cela sous le patronage de la Sainte Vierge. Marcellin eut aussi l’idée d’y adjoindre des Frères, pour seconder le travail des prêtres.
Après son ordination sacerdotale (1816), il fut nommé vicaire à La Valla-en-Gier (Saint-Chamond), où sa prédication et son enseignement attirèrent même les adultes. Son zèle le porta auprès des malades par tous les temps. Sa paroisse se débarrassa des bals et des mauvaises lectures.
Il commença de mettre en œuvre son idée du séminaire : il établit deux Frères enseignants dans une petite maison proche de son presbytère. Ce furent les humbles débuts de la congrégation des Petits Frères de Marie ou Frères maristes. L’école reçut les enfants de la paroisse, et se développa rapidement.
Des écoles s’ouvriront rapidement dans toute la région, pour la satisfaction des familles, mais suscitant, comme presque toujours en pareils cas, des jalousies ou des critiques de la part du clergé. Une autre épine déchira le cœur de ce jeune prêtre : ce fut la rivalité de son ami Courveille, qui dut même être évincé à cause de sa mauvaise conduite.
Le père Marcellin demanda à être relevé de sa charge de curé, pour s’occuper uniquement de la congrégation naissante. Il mit au point la règle de la Congrégation, qu’il rapprocha de la Société des Prêtres Maristes, dont le supérieur était son ami Jean-Claude Colin. Lui-même devint l’assistant des Pères Maristes en 1839.
Malgré les événements politiques, les établissements de Frères Maristes se multiplièrent au-delà de la région du Rhône, pour atteindre une réputation nationale.
En 1839, partirent pour l’Océanie trois frères et cinq prêtres, parmi lesquels Pierre Chanel, futur martyr (et maintenant canonisé, cf. 28 avril).
Le Père Champagnat était sévère pour lui-même, austère : il ne prenait jamais rien entre les repas, et se mortifiait de diverses façons encore, au point que sa santé en fut altérée. C’était un excès et une erreur de sa part. Mais il n’imposait pas cette austérité aux autres. Il avait un immense respect et amour pour les enfants, pour les pauvres et les abandonnés.
On rapporte de lui ces deux phrases qui résument toute sa pensée sur l’éducation :
- Pour bien élever les enfants, il faut les aimer, et les aimer tous également.
- Je ne peux pas voir un enfant sans avoir envie de lui dire combien Dieu l’aime.
Sa devise était : Tout à Jésus par Marie, tout à Marie pour Jésus.
Miné par un douloureux cancer, il mourut le 6 juin 1840 à Saint-Chamond.
A cette date, il y avait déjà près de trois-cents Frères pour une cinquantaine d’écoles recevant sept mille élèves. Aujourd’hui, ils sont plusieurs milliers, dans soixante-seize pays des cinq continents.
Marcellin Champagnat a été béatifié en 1955, et canonisé en 1999.
Les miracles retenus pour sa béatification et sa canonisation ont été la guérison d’une Américaine atteinte d’une tumeur maligne, celle d’un Malgache atteint de méningite cérébro-spinale, celle enfin d’un Frère souffrant d’une grave affection pulmonaire.