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16 avril 2024 2 16 /04 /avril /2024 23:00

17 AVRIL

 

II.

Stes Isidora et Neophyta, deux sœurs martyres à Lentini.

IV.

S Siméon bar Sabas, évêque à Séleucie-Ctésiphon, martyr décapité après cent autres compagnons ; l’intendant du roi, le vieil eunuque Usthazades, qui avait un moment apostasié, proclama sa foi et fut décapité aussi avec cent autres chrétiens. 

S Innocens, évêque à Tortona; défenseur de la Foi, il passa dix années en prison, puis fut consacré évêque par le pape Silvestre.

?

Ss Petrus, diacre, et Hermogenes, martyrs à Mélitène. 

V.

S Akakios, évêque à Mélitène, fervent adversaire de Nestorius à Ephèse, mais ensuite déposé injustement de son siège..

VI.

S Pantagathus, évêque à Vienne (Isère), considéré comme le plus saint et le plus savant évêque de son temps. 

VII.

S Donnan, écossais, abbé sur l’île de Eigg, massacré par des Danois avec ses cinquante-deux moines, le jour de Pâques. 

Ste Potentienne, vierge près de Villanueva.

VIII.

S Vandon, abbé à Saint-Wandrille, exilé injustement par Charles Martel, rétabli par Pépin le Bref.

S Landry, évêque à Metz ou Meaux, on ne sait pas ; son père se fit moine et fonda les abbayes de Hautmont et Soignies : à la mort de son père, il resta à Soignies, s’occupa des deux abbayes et ne revint pas dans son évêché ; sa mère est ste Vaudru, sa sœur ste Adeltrude.

IX.

Ss Elia, Pablo et Isidro, martyrs à Cordoue.

XI.

S Robert, fondateur et abbé (malgré lui) du monastère de la Chaise-Dieu.

XII.

S Robert, abbé à Molesme, où échoua la réforme, puis à Cîteaux ; par obéissance il retourna à Molesme, où la réforme réussit enfin.

B Gervin (Gervais), solitaire puis abbé à Aldenbourg.

B Eberhard de Wolfegg, prieur du monastère prémontré à Marchthal.

XIII.

B Rudolf, enfant martyrisé par des juifs à Berne.

XIV.

B Giacomo de Cerqueto, prêtre augustin à Perugia, très patient dans la maladie.

XV.

Bse Thora Gambacorta (Chiara), fiancée de force à sept ans, mariée à douze, veuve à quinze ans, elle fut un moment clarisse à Pise, reprise par son père qui l’enferma, et put enfin devenir dominicaine à Pise, où elle sera prieure avant de mourir.

XVII.

Bse Maria Ana de Jésus Navarro de Guevara, madrilène, religieuse de l’ordre de Notre-Dame de la Merci, dont elle fonda une autre branche.

B Henry Heath, franciscain anglais martyr à Londres (Tyburn), béatifié en 1987.

Bse Kateri Tekakwitha (“qui avance en tâtonnant”, parce qu’elle était presque aveugle de naissance), indienne iroquoise convertie et baptisée par les missionnaires jésuites du Canada ;  première indienne à faire vœu de chasteté et béatifiée, en 1980, puis canonisée en 2012.

XVIII.    

B Won Si-bo Iacobus, laïc coréen martyr, enterré vivant, béatifié en 2014.

XX.

B Max Joseph Metzger (1887-1944), prêtre allemand, martyr guillotiné, béatifié en 2024.

B Lucien Botovasoa (1908-1947), instituteur malgache et père de cinq enfants, décapité pour sa foi, béatifié en 2018.

 

Petrus et Hermogenes de Mélitène

† 4e siècle

 

De ces deux Martyrs, on ne sait rien de certain, pas même le lieu et la période de leur martyre.

Petrus était peut-être diacre, et Hermogenes son assistant (serviteur ? acolyte ?).

On les situait autrefois en Antioche, mais l’actuel Martyrologe corrige maintenant Mélitène en Arménie.

Leur martyre a pu avoir lieu au 4e siècle.

Saints Petrus et Hermogenes de Mélitène sont commémorés le 17 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Siméon bar Sabas de Séleucie et Usthazade

341

 

Siméon bar Sabas était évêque de Séleucie-Ctésiphon sous le roi de Perse Sapor II.

Signalons que la ville de Séleucie était une fondation grecque, reprise par les Romains, et qui déclina peu à peu en face de Ctésiphon. De cette dernière il ne reste aujourd’hui qu’une arche de trente mètres de haut. Cette ville magnifique fut détruite en 637 par les musulmans envahisseurs : ils n’eurent pas honte de soumettre l’immense bibliothèque à un incendie qui dura une semaine, nuit et jour. Les ruines servirent à la construction de Bagdad, à une trentaine de kilomètres.

Siméon, donc, avait été l’évêque coadjuteur de l’évêque Papa. En 325, il avait envoyé au concile de Nicée, pour le représenter, le prêtre Sciadhustes, qui lui rapporta les décrets du concile et en même temps la décision des Pères du concile de le nommer métropolitain pour toute la Perse. C’est dire la réputation qu’il avait aux yeux de toute l’Eglise.

Quand Sapor II promulga son édit de persécution (340), qui interdisait d’embrasser le christianisme sous peine d’être réduit à l’esclavage, Siméon lui adressa une noble lettre où il proclamait sa volonté de rester fidèle à Dieu, ainsi que tout son troupeau.

Sapor II entra dans une fureur noire et ordonna de mettre à mort les prêtres et les diacres chrétiens, de raser jusqu’au sol toutes les églises et d’employer tous les vases sacrés à des usages profanes. Il se fit amener Siméon pour le faire juger en sa présence.

Une des raisons de la colère de Sapor, était que Siméon adorait «le dieu de César», le dieu de l’empereur romain, son ennemi.

Siméon, chargé de fers, comparut avec deux de ses prêtres, Abdécalas et Ananias. Il refusa de se prosterner devant le roi, comme il l’avait toujours fait par le passé par respect pour l’autorité. Mais cette fois-ci, expliqua Siméon, il comparaissait comme accusé, sommé de renier le vrai Dieu, ce qu’il ne voulait pas faire.

Sapor demanda d’abord gentiment à Siméon d’adorer le soleil. Siméon répliqua : Ce soleil s’est éclipsé et a pris le deuil à la mort de Jésus-Christ.

Ne pouvant faire changer d’avis Siméon, Sapor le fit mettre en prison jusqu’au lendemain. Il avait en aversion la religion chrétienne, mais en même temps il admirait Siméon, dont l’aspect majestueux imposait le respect.

Or, sur le passage de Siméon, se trouvait un vieil eunuque, Usthazade, qui avait élevé Sapor et jouissait de la plus haute considération dans le palais. Grand chambellan, premier des seigneurs de la cour, il avait abjuré la foi chrétienne pour plaire à son maître. Devant Siméon, il s’agenouilla, mais l’évêque détourna les yeux, pour lui faire comprendre la gravité de son péché. Usthazade fut profondément touché, courut chez lui prendre des habits de deuil et revint au palais où il confessa sa foi.

Le roi le fit exécuter sans retard. Usthazade lui fit cette ultime requête : de faire proclamer qu’il était mis à mort pour sa foi, et non pour quelque autre crime.

Usthazade fut martyrisé le Jeudi saint, treizième jour de la lune d’avril.

Le Martyrologe le mentionne le 17 avril, précisant toutefois qu’il mourut à la cour d’Artaxerxes, frère de Sapor.

Le Vendredi saint, Sapor se fit amener Siméon, qu’il tenta encore de plier à adorer le soleil. Sur le refus constant de l’évêque, Sapor fit venir cent autres prisonniers, évêques, prêtres et diacres qui, tous, refusèrent aussi d’adorer le soleil.

Ils furent tous décapités un à un sous les yeux de leur métropolite. Siméon fut finalement décapité à son tour, avec ses deux prêtres Abdécalas et Ananias.

Il est question de ce dernier dans la notice de saint Pusicius (18 avril).

Saint Siméon bar Sabas est mentionné le 17 avril au Martyrologe, comme Usthazade, bien qu’ils aient été exécutés un jour après l’autre.

 

 

Innocens de Tortone

285-353

 

La famille d’Innocens était attachée au christianisme : elle protégea les Chrétiens persécutés au début du 4e siècle ; on signale aussi un évêque Iulianus à Tortone, décapité à cette époque (mais qui n’est pas mentionné dans le Martyrologe).

Innocens serait né en 285. Il avait une sœur, Innocentia.

En 303, il fut mis en prison et ses biens furent confisqués.

En 313 seulement, après l’édit de Constantin, il recouvra la liberté et en profita pour aller à Rome réclamer la restitution de son héritage paternel.

Il rencontra le pape Silvestre, qui fut assez perspicace pour voir en Innocens un homme digne de servir l’Eglise : il l’ordonna diacre, prêtre, et le consacra évêque de Tortone. En 325, Innocens devenait le onzième évêque de ce siège.

Innocens ne participa pas au concile de Nicée qui se tenait justement cette année-là, car le concile s’acheva en juillet.

En revanche, Innocens fut extrêmement actif dans son diocèse, pour reprendre ce que la période précédente avait désorganisé. Il fit construire ou reconstruire plusieurs basiliques, la cathédrale (qui remplaça une synagogue). Avec sa sœur il fut à l’origine du monastère Sainte-Euphémie. Mais surtout, il retrouva les reliques du Fondateur du diocèse, Marcianus (v. 6 mars).

Innocens mourut, selon la tradition, le 17 avril 353, après vingt-huit ans d’épiscopat, à l’âge de soixante-huit ans.

Saint Innocens de Tortone est commémoré le 17 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Akakios de Mélitène

† 435

 

Akakios (Acace) fut évêque à Mélitène (Arménie, act. Malatya, Turquie NE).

Au concile d’Ephèse (431), il se signala par son ardente déposition contre Nestorius.

Rentré dans son diocèse, il en fut injustement expulsé.

Malheureusement, on ne connaît guère de détails sur ce saint évêque, encore moins la raison pour laquelle il fut déposé et expulsé de son siège. On peut supposer qu’il y eut là une machination de la faction hérétique.

Saint Akakios de Mélitène est commémoré le 17 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Pantagathus de Vienne

† 540

 

Pantagathus (Pantagathe), après avoir occupé des postes importants dans l’administration civile, se consacra ensuite au service de l’Eglise.

En 532, il fut nommé vingt-troisième évêque de Vienne (actuel département de l’Isère).

L’année suivante (533), eut lieu le 2e concile d’Orléans, où il fut décidé de ne plus sacrer diaconesses les femmes, et même d’excommunier celles qui, après s’être consacrées, se seraient remariées ; on y interdit le mariage entre proches parents ; on y condamna les Chrétiens qui retourneraient au culte des idoles.

En 538, Pantagathe signa les décisions du 3e concile d’Orléans, qui rappelait que le dimanche était le Jour du Seigneur, y interdisant les travaux des champs ; interdiction est faite aux clercs de pratiquer l’usure, et aux prêtres de conspirer (!) contre leur évêque ; il fut décidé qu’un esclave chrétien au service d’un Juif réfugié dans l’église, devrait être racheté par l’évêque.

Pantagathe acquit la réputation d’un des plus savants et des plus saints évêques de son temps.

Il mourut en 540.

Saint Pantagathe de Vienne est commémoré le 17 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Donnan d’Eigg

† 617

 

Donnan, irlandais d’origine, aurait pu être moine à Iona sous s.Columba (v. 9 juin) ou fit partie de l’Eglise des Pictes ; il aurait alors suivi le chemin de s.Ninian (v. 16 septembre). 

Il fut un des premiers missionnaires passés en Ecosse. 

Il fit beaucoup de conversions et fonda un monastère sur l’île d’Eigg (Hébrides intérieures, Ecosse). Ce fut le monastère de Kildonann.

En cette année 617, le monastère comptait cinquante-deux moines. Ils étaient en train de célébrer avec Donnan, leur abbé, la liturgie de Pâques, lorsque des pirates danois firent irruption et les massacrèrent tous.

Telle autre version indique que ce massacre aurait eu lieu sur ordre de la reine picte locale, ou encore sur menace d’une paysanne de l’endroit qui avait perdu ses droits à paître ses animaux.

Ces innocentes victimes furent commémorées et fêtées jusqu’en 1703, car l’île était restée catholique jusque là.

Le culte, quelque peu tombé en désuétude, fut rétabli en 1898 par décret papal.

Saint Donnan et ses moines d’Eigg sont commémorés le 17 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Elia, Pablo et Isidro de Cordoue

† 856

 

D’après s.Euloge (v. 11 mars), Elia était né à Beja (actuel Portugal) ; venu à Cordoue, c’était un prêtre âgé. Pablo et Isidro, deux jeunes moines, étaient de ses disciples.

Lors de la persécution ordonnée par Mohammed, fils d’Abderadame II, ces trois Religieux furent condamnés à mort et attachés à des potences.

C’était en 856.

Un autre Pablo fut martyrisé à Cordoue, en 851, v. 20 juillet.

Les trois saints Elia, Pablo et Isidro sont commémorés le 17 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Robert de Turlande

1001-1067

 

Robert naquit vers 1001… au milieu d’une forêt, sa mère ayant été prise des douleurs de l’enfantement pendant qu’elle se rendait à un château voisin de sa maison : on interpréta cet incident comme un présage à la future vie érémitique de l’enfant.

De son père Géraud et de sa mère Raingarde, il était le cadet d’une famille nombreuse.

Un autre signe fut observé : les deux nourrices successives qu’on lui trouva n’étaient pas de bonnes mœurs, et l’enfant refusa de prendre leur lait.

Confié en 1018 aux chanoines de Saint-Julien de Brioude, il se forma à la piété en même temps qu’à la science sous ces excellents maîtres. 

Pieux garçon, il savait passer la nuit en prière, il se montra très empressé pour soigner les malades.

Il reçut la tonsure et fut nommé chanoine. Ordonné prêtre, il célébra chaque jour la sainte Messe, ce qui n’était pas toujours l’habitude des prêtres.

Il fit bâtir à Brioude un hôpital et, au-delà de la santé du corps, s’employa à la santé des âmes et obtint maintes conversions.

Son amour pour la contemplation lui fit désirer d’entrer chez les Cisterciens de Cluny, mais la population l’en empêcha. Il fit alors un pèlerinage à Rome pour demander aux Apôtres de l’inspirer. Il alla au Mont-Cassin pour y approfondir la règle de saint Benoît.

Là-dessus, un soldat nommé Etienne de Chaliers, puis un autre nommé Dalmas, vinrent le trouver et s’établirent dans un petit ermitage en ruines non loin de Brioude.

Les habitants de l’endroit, d’abord mécontents de leur présence, s’adoucirent et même les aidèrent : ainsi naquit l’abbaye de la Chaise-Dieu (chaise étant à prendre au sens de casa, maison). Les travaux d’édification furent achevés en 1050.

La fondation fut approuvée par l’évêque de Clermont, par le pape et par le roi. L’évêque fit la dédicace de l’église, et y établit abbé notre Robert.

Robert, humblement soumis à cette décision, s’acquitta saintement de sa mission ; Dieu le récompensa par de nombreux miracles. L’abbé réunit sous sa règle quelque trois cents Religieux, présents dans une cinquantaine de maisons dans le Massif Central ; il rétablit le culte dans de nombreuses églises abandonnées du voisinage.

Divinement averti de sa fin prochaine, il embrassa un à un tous ses disciples et s’éteignit le 17 avril 1067.

Il aurait été canonisé en 1070.

 

 

Robert de Molesme

1029-1111

 

Robert naquit vers 1029 en Champagne.

A quinze ans il entra chez les Bénédictins de Moutier-la-Celle (Troyes).

Ce novice qui était plus porté pour la contemplation que pour les activités manuelles, fut nommé prieur dès l’achèvement du noviciat.

Les moines de Saint-Michel de Tonnerre le choisirent bientôt pour leur abbé, mais Robert les quitta assez vite, ne réussissant pas à reporter chez eux la pratique rigoureuse de la Règle bénédictine. Le prieur cependant l’empêcha de se joindre à quelques ermites qui vivaient par là, et le rappela. Finalement, Robert regagna Moutier-la-Celle.

Par obéissance, Robert dut être prieur de Saint-Ayoul, qui dépendait de Moutier-la-Celle. Mais les ermites de tout-à-l’heure réussirent à obtenir du pape le retour de Robert ; obéissant, celui-ci laissa Saint-Ayoul et revint parmi les ermites. L’endroit étant trop malsain, Robert les établit dans la forêt de Molesme (1075).

Leur vie austère provoqua l’admiration de l’évêque et des seigneurs, qui leur apportèrent des soutiens divers ; cette «opulence» fut la cause d’un refroidissement dans l’ardeur des ermites, et Robert les quitta.

Mais les ermites, malins, firent intervenir le pape, à travers l’évêque de Langres, pour rappeler Robert. Il revint donc, toujours obéissant, mais aussi réconforté par quelque signe céleste qui l’encourageait à persévérer, car il verrait bientôt le fruit de son souci pour porter les âmes dans le sentier de la perfection. Une nouvelle fois, les ermites de Molesme se montrèrent indociles, et Robert les quitta, avec Albéric et Etienne Harding.

En 1098, les trois, avec quelques autres confrères, s’adressèrent à l’évêque Hugues de Lyon, qui était le légat du pape pour la France et qui leur concéda le territoire de Cîteaux.

Ceux de Molesme insistèrent encore et le même légat pria Robert de laisser Cîteaux pour aller s’occuper de Molesme. Robert obéit encore une fois.

Désormais les deux abbayes allaient se développer admirablement. A Cîteaux, l’abbé fut Albéric et le prieur Etienne Harding. Molesme eut enfin son abbé, Robert, pendant neuf années, jusqu’à sa mort. L’Ordre cistercien était né.

La date de la mort de Robert comporte des variantes : on trouve le 21 mars 1110, le 17 ou le 29 avril 1111 ; il semble que la vérité soit pour le 17 avril 1111.

Robert fut béatifié (ou canonisé) en 1220.

 

 

Rudolf de Berne

1290-1294

 

Les informations sur ce Bienheureux peuvent être conjecturales.

Le petit garçon dont il est question ici aurait été mis à mort par des ennemis du Christ, un Samedi Saint, le 17 avril 1294.

Une opinion diffuse aurait attribué cette horreur à des Juifs, qui furent alors persécutés et arrêtés en masse.

Le corps de Rudolf, retrouvé quelques jours après ce meurtre, fut enseveli d’abord dans la cathédrale de Berne, près de l’autel de la Sainte-Croix, puis déposé en terre en 1528.

Le Martyrologe actuel ne le mentionne pas. On l’a maintenu ici pour évoquer un épisode qui est bien situé dans le temps, même si les circonstances précises en demeurent incertaines ou même douteuses.

Quelques points importants auraient en effet besoin d’être élucidés : qui était cet enfant ? où étaient ses parents ? Comment connaîtrait-on le prénom, mais pas le nom de la victime ? Les parents auraient-ils eux-même participé à ce «rite» sacrilège et diabolique ?

A la suite de miracles obtenus par l’intercession de Rudolf, son culte fut approuvé pour le diocèse de Berne, en 1869.

 

 

Giacomo Cinti

1284-1367

 

Giacomo naquit vers 1284 à Cerqueto (Pérouse, Ombrie, Italie).

Il entra dans l’Ordre augustinien à Pérouse, et se distingua par une généreuse obéissance, une grande patience et la sainteté de sa vie. On nota sa persévérance dans la prière, sa fidélité dans la virginité et sa sagesse.

Un exemple de sa parfaite obéissance se trouve dans l’épisode suivant. Giacomo allait célébrer la Messe, lorsque le Supérieur arriva et lui donna l’ordre de faire taire les grenouilles de l’étang proche du couvent, car ce jour-là elles dérangeaient vraiment la tranquillité du monastère. Certains pourraient objecter : pourquoi le Supérieur n’a-t-il pas lui-même donné cet ordre aux bestioles ? C’est très certainement qu’il connaissait la vertu de son cher Giacomo, et que ce dernier avait reçu de Dieu le don de commander aux bêtes et aux oiseaux du ciel.

De fait, Giacomo fit un grand signe de croix en direction des grenouilles, leur intimant l’ordre de se taire. Elles aussi obéirent sur le champ.

Giacomo, désormais plus qu’octogénaire, était en prière devant l’autel de la Sainte Vierge, lorsque l’heure de la mort sonna pour lui, le 17 avril 1367.

Le culte public se manifesta très vite, et fut confirmé en 1895.

Le bienheureux Giacomo de Cerqueto, comme on l’appelle, n’a été inclus au Martyrologe romain que dans la dernière édition de 2004.

 

 

Thora Gambacorta

1362-1419

 

Thora (Théodora) était née en 1362, à une époque où son père, Pietro, était exilé de Pise, dans le cadre de ces luttes incessantes qui ensanglantèrent les villes d’Italie. Elle avait trois frères.

Elle vécut à Venise, puis revint à Pise en 1369, quand son père fut remis en possession de ses biens.

Pietro promit alors sa fille à un riche seigneur local, Simone de Massa, alors que Thora s’était déjà consacrée à Jésus-Christ. Mais elle accepta avec soumission cette destinée, et le mariage fut célébré quand elle eut douze ans.

Ce que ne savait pas le brave Simone, c’est que la petite Thora, depuis l’enfance, répétait sans cesse au Seigneur : Tu le sais, Seigneur, que je ne veux pas d’autre Epoux que toi. Et encore dans le temps qui suivit son mariage, elle retirait devant le Crucifix son anneau d’épouse, pour Lui répéter la même prière. Sa pensée était toute dans la passion du Seigneur, et quand elle le pouvait, elle réunissait des filles de son âge pour en parler, pour les exhorter à la vertu.

Elle-même portait, sous ses habits somptueux, un rude cilice. Sa charité se porta auprès des pauvres et des malades ; elle s’associa à de pieuses femmes qui pratiquaient ainsi la charité, et qui avaient reçu chez elles une pauvre femme toute défigurée par un cancer affreux. Thora voulut aussi la servir et la soigner.

Or voici que son époux mourut, victime de quelque épidémie. Thora était veuve, à quinze ans ! Son père chercha à nouveau à la marier, mais Thora, cette fois-ci, prit des mesures énergiques : elle se coupa les cheveux, distribua aux pauvres ses tenues somptueuses et s’entendit avec les Clarisses : elle quitta la maison paternelle et alla revêtir l’habit franciscain, prenant alors le nom de Chiara (Claire).

Les frères de Claire en informèrent leur père qui, furieux, les envoya chercher de force sa fille. Les Religieuses, épouvantées, la laissèrent partir et Claire fut enfermée, avec son habit, dans un réduit du château paternel, sans lit, et la porte fut clouée.

En réalité, Claire se trouvait «cloîtrée» et pratiquait souvent le jeûne, car on oubliait de lui porter à manger.

Lors d’une absence de son père, sa mère consentit à la laisser aller se confesser et communier chez les Dominicains. Dieu alors lui révéla qu’elle serait dominicaine, et non franciscaine. De fait, un saint évêque espagnol, de passage en 1378 chez les Gambacorta, convainquit le père que sa fille avait une réelle vocation ; enfin Chiara rejoignit les Dominicaines, et même son père s’engagea à faire construire un autre couvent, où Chiara aurait fait appliquer la règle dominicaine authentique. Le couvent fut prêt en 1382.

Chiara y fut sous-prieure, puis prieure ; elle mit à profit les dons pécuniers qu’elle reçut, pour soulager la misère des pauvres et pour construire un orphelinat.

Malheureusement, les événements ne tournèrent pas en faveur du pauvre père Gambacorta ; des querelles reprirent ; le père de Chiara perdit la vie, ainsi que son fils Lorenzo ; deux autres fils disparurent. Celui qui avait trahi Pietro Gambacorta, mourut à son tour ; Chiara pardonna et en fit appeler l’épouse et les sœurs pour les secourir.

Chiara fut aussi en relations épistolaires avec des personnes revenues à Dieu, les exhortant à la vraie conversion intérieure, au détachement des biens du monde.

En 1419, comme elle l’avait annoncé, Chiara vit sereinement approcher l’heure de la rencontre finale avec son Epoux céleste. Ses douleurs s’intensifièrent durant le carême et elle expira doucement, le lundi de Pâques, 17 avril 1419.

Treize ans plus tard, on ouvrit son cercueil, dont il sortit un parfum très suave. Les ossements furent lavés, et une Religieuse atteinte de la lèpre, but de cette eau, qui la guérit instantanément.

Chiara est communément considérée comme Bienheureuse, bien qu’aucune reconnaissance n’ait eu lieu.

María Ana Navarro de Guevara y Romero

1565-1624

 

Née le 21 janvier 1565 à Madrid, María Ana eut une jeunesse difficile, car ses nobles parents Luis et Juana s’opposaient à son désir de devenir religieuse. 

Son père était fourreur, au service du roi Felipe II.

On la traita comme domestique, chargée des travaux ménagers. Après la mort de sa mère, son père se remaria avec une femme qui, de plus, maltraitait l’adolescente. Ils lui arrangèrent un mariage, qu’elle refusa : elle aurait même coupé ses cheveux pour décourager le prétendant.

María Ana finit par quitter la maison et chercha à entrer dans quelque monastère, mais sans y réussir, car elle n’avait pas une bonne santé ; elle souffrait des mains. Or les Ordres sont réticents à admettre des personnes malades, car les soins à leur accorder pourraient être trop lourds pour leurs finances limitées par la pauvreté.

Elle se retira en 1598 dans une maisonnette près de l’église tenue par les Religieux de l’Ordre de la Merci, pour y mener une vie de recluse. En 1606 elle fut affiliée à l’Ordre de la Merci, dont elle reçut l’habit de tertiaire en 1613. Désormais elle s’appellerait Mariana de Jésus.

Sa joie était grande, mais se doubla d’une douloureuse épreuve, par la présence d’une Consœur qui, officiellement chargée de l’assister dans ses tâches ménagères, en réalité lui imposa de grandes peines.

Elle fut favorisée d’apparitions, elle eut le don des miracles, elle fut souvent ravie en extase, toutes choses qu’elle dut décrire sur ordre de ses supérieurs.

Mariana mourut le 17 avril 1624, des conséquences d’une infection pulmonaire.

Son corps fut à diverses reprises exhumé, jusqu’en 1924, et apparut toujours intact, frais, et exhalant un agréable parfum.

Mariana de Jésus a été béatifiée en 1783.

Avec saint Isidore, elle est co-patronne de Madrid.

 

 

Henry Heath

1599-1643

 

Le nom du prêtre dont il va être question, fut porté aussi par un pionnier de la secte des Mormons au 19e siècle. Pour toute recherche, on sera avisé de bien faire attention à distinguer les deux personnages.

Notre Henry, fils de John Heath, reçut le baptême protestant à Peterborough le 16 décembre 1599.

Il étudia au Collège Corpus Christi de Cambridge à partir de 1617, fut diplômé en 1621 et devint ainsi le bibliothécaire du collège.

En 1622, il fut admis dans l’Eglise Catholique et s’en vint quelque temps au Collège anglais de Douai.

En 1625, il entra au couvent franciscain de Saint-Bonaventure, avec le nom de Paul de Sainte-Madeleine.

Dès 1643, il obtint à grand peine de pouvoir aller exercer le ministère sacerdotal en Angleterre. Il s’embarqua à Dunkerque déguisé en marin.

Un passager allemand lui paya sa place et voulait lui donner davantage d’argent pour le reste de son voyage mais, par esprit de pauvreté, Henry préféra mendier son pain de Douvres à Londres.

La nuit-même de son arrivée, il s’endormit devant la porte d’une habitation, dont le propriétaire l’envoya directement en prison, le prenant pour un voleur.

Quelques papiers qu’on lui trouva, montraient qu’il était catholique.

Interrogé dès le lendemain, il reconnut qu’il était prêtre et fut envoyé à Newgate. Peu après, il fut interrogé par une cour, devant laquelle il réitéra son identité sacerdotale. Tombant sous l’accusation de faire partie de «Jésuites, prêtres de séminaire et autres personnes désobéissantes du même genre», il fut finalement déclaré coupable d’être prêtre présent dans le royaume de la Reine Elizabeth. 

A Tyburn, il se trouvait avec d’autres criminels qui étaient condamnés avec lui, et en réconcilia un juste avant d’être pendu, au moment où l’on allait retirer la charrette de dessous la corde.

L’habitude était qu’on torturait les condamnés, en les remettant à terre avant leur dernier soupir, pour les éviscérer et les décapiter (ou les écarteler). Mais le père Henri eut la «faveur» de rester pendu jusqu’à la mort.

C’était le 17 avril 1643.

Henry Heath fait partie des quatre-vingt cinq Martyrs d’Angleterre et du Pays de Galles, qui furent béatifiés en 1987.

 

 

Kateri Tekakwitha

1656-1680

 

Kateri naquit à Ossermenon sur le bord de la rivière Mohawk, qui se trouve actuellement dans l’Etat de New York, non loin de Auriesville.

Sa mère était de la tribu algonquine et son père de la tribu des Agniers, donc de deux tribus iroquoises héréditairement ennemies. La maman éleva sa fille dans la foi chrétienne, mais celle-ci n’était pas encore baptisée. On ne dit pas si elle portait déjà son prénom de Kateri avant le baptême.

Orpheline dès l’âge de quatre ans, suite à une épidémie de petite vérole qui emporta ses parents, Kateri perdit quasiment la vue. Le surnom iroquois Tekakwitha signifie “celle qui avance en hésitant”. 

A l’âge nubile, on voulait la marier, mais elle préférait rester vierge, de sorte qu’on la traita comme une esclave. Elle fut insultée, méprisée et menacée. 

Elle reçut enfin le baptême grâce à la prédication des Pères jésuites venus de France : c’est à Ossermenon qu’avaient été martyrisés Isaac Jogues, René Goupil et Jean Lalande (v. 19 octobre et au 29 septembre). Et c’est le père jésuite Jacques de Lamberville qui la baptisera en 1676, le jour de Pâques, avec le nom chrétien de Kateri (Catherine).

Dès lors, sa ferveur redoubla et elle vécut en grande union avec le Christ crucifié.

Elle avait un grand désir missionnaire : convertir la vallée iroquoise. Elle viendra vivre à La Prairie en 1677 et restera sur les bords du fleuve Saint-Laurent pendant trois ans, non loin de l’actuelle Montréal.

Vingt mois après son baptême, elle reçut avec grande joie l’Eucharistie.

Le père Cholenec, convaincu que la virginité accomplissait son désir de se donner totalement au Christ, lui permit de faire le vœu de virginité perpétuelle, le 25 mars 1679, en la fête de l’Annonciation. Ce fut la première consécration de ce type connue chez les Indiens d’Amérique du Nord.

Kateri pratiquait assidûment le jeûne.

Ayant reçu le sacrement des Malades et le Viatique, elle mourut pieusement le 17 avril 1680 à Kahnawake (province de Québec), consumée par la fièvre. Sa dernière parole fut : Jésus, je t’aime.

Si la date de sa naissance est exacte, elle avait vingt-quatre ans.

On l’a appelée le lys des Agniers.

Déclarée Vénérable en 1943, Bienheureuse en 1980, elle a été canonisée en 2012.

 

 

Won Si-bo Iacobus

1730-1799

 

Won Si-bo Iacobus est un laïc coréen né en 1730 à Hongju (Chungcheong-do, Corée S).

Il fut enterré vivant à Cheongju (Chungcheong-do), le 17 (ou le 3) avril 1799 et béatifié en 2014.

Max Josef Metzger

1887-1944

Max Josef naquit le 3 février 1887 à Schofheim (Lörrach, Allemagne), aîné des quatre enfants de Friedrich August.

Il poursuit ses études à Donaueschingen et à Constance, où il rencontre Martin Heidegger.

C’est ensuite l’université de Freiburg (en Brisgau) et de Fribourg (en Suisse) ; il en sort docteur en théologie.

En 1911, il est ordonné prêtre et exerce son ministère à Freiburg.

Durant la Première Guerre mondiale, il est aumônier militaire, décoré de la Croix de fer, puis démobilisé à cause de sa mauvaise santé.

Il se transfère à Graz (Autriche) comme secrétaire de la Ligue catholique de la Croix, qui lutte contre l’alcoolisme.

En 1918, il fonde l’institut séculier de la Société missionnaire de la Croix blanche, et prend part aux travaux de l’Association catholique allemande pour la Paix : cette association utilise l’espéranto, dont Max sera un fervent défenseur. D’ailleurs, en 1920, il fonde l’Internacio Katolica et publie le magazine Katolika Mondo, toujours en espéranto.

En 1920, il rencontre le Pape Benoît XV, qui l’encourage vivement dans son projet : désarmer l’Europe pour maintenir la paix. Max devient un des principaux pacifistes de son époque, préconisant une vision œcuméniste de la paix. En 1926, il fonde l’Institut séculier du Christ Roi (Societas Christi Regis), qu’il installe à Meiningen ; il est chargé de gérer les institutions caritatives catholiques.

En 1927, il participe au Rassemblement de Lausanne, dans la perspective du Conseil Œcuménique des Eglises. En 1938, il fonde la fraternité Una Sancta, dont l’idéal était de réunir les églises catholique et luthérienne.

En 1939 et 1943, Max est arrêté deux fois par la Gestapo. Il publie un memorandum sur une réorganisation de l’Allemagne dans une vision pacifiste mondiale. Il présente son travail à l’archevêque d’Uppsala (Suède). C’est alors qu’un agent suédois de la Gestapo, infiltré dans la fraternité Una Sancta, le dénonce.

Arrêté le 29 juin 1943, l’abbé Max Josef Metzger est traduit devant le Tribunal Populaire, présidé par le tristement célèbre Roland Freisler, qui le condamne à la peine capitale.

Max Josef est guillotiné dans la prison de Görden (Brandenburg an der Havel), le 17 avril 1944, une prison où furent exécutés plus de deux mille personnes, entre 1940 et 1945.

Le martyre de Max Josef Metzger, reconnu en 2024, pourrait aboutir à la béatification prochainement.

 

 

Lucien Botovasoa

1908-1947

 

Né en 1908 à Vohipeno (Madagascar SE), Lucien était l’aîné d’une grande fratrie de neuf frères et sœurs, enfants de Joseph Behandry et Philomène Neviantsoa (ou Neviasoa). Joseph était lui-même catholique depuis quelques années, les missionnaires étant arrivés à Vohipeno en 1899. Lucien reçut le baptême en 1922 - sa mère en 1925.

 

Excellent élève, Lucien fut envoyé chez les Jésuites de Fianarantsoa, dont il sortit premier. Revenu à Vohipeno, il y fut alors l’instituteur, à partir de 1928. Ses élèves l’appelleraient désormais Maître Lucien.

 

En 1930, il épousa une jeune fille de seize ans, Suzanne Soazana (apparemment, le nom de famille de cette jeune fille n’est que la transformation du prénom français). Suzanne était illettrée, mais bonne épouse fidèle  et mit au monde huit enfants, dont trois moururent en bas âge.

 

Lucien était un homme très actif. Il lisait beaucoup et étudiait toujours ; outre le malgache classique, il savait le français et le latin, l’allemand et l’anglais, le chinois ; il lisait des textes arabo-malgaches ; il jouait du clairon et de l’harmonium.

 

Instituteur hors pair, il enthousiasmait ses élèves, auxquels il lisait des Vies de Saints d’une façon si vivante qu’ils ne les oubliaient jamais. A l’église, il dirigeait la chorale. En-dehors de l’école, il rayonnait et amenait au baptême beaucoup de ses élèves.

 

Le curé, un bon père lazariste, tomba malheureusement dans l’alcoolisme ; Lucien continua de l’entourer et de l’aider, sans jamais en dire du mal. D’ailleurs, on ne vit jamais Lucien perdre son sourire.

 

En 1940, il fonda une petite fraternité d’esprit franciscain et s’engagea désormais dans la voie de la sanctification ; en dehors des heures d’enseignement à l’école, il s’habillait très pauvrement, la corde autour des reins ; il jeûnait les mercredi et vendredi ; il se relevait la nuit pour prier, et se levait dès quatre heures du matin pour aller adorer le Saint-Sacrement à l’église.

 

A partir de 1947, un courant indépendantiste essaya d’enrôler Lucien, qui refusait catégoriquement de s’occuper de politique. La Semaine Sainte, des massacres se déchaînèrent, les habitants s’enfuirent dans la forêt. Le mercredi de Pâques 9 avril 1947, Lucien revint dans la ville et rassembla ceux qu’il y trouva pour prier.

 

Le 17 avril, on convoqua Lucien au «clan» local ; il s’y attendait depuis longtemps et fit des adieux touchants à sa femme. Il refusa de s’enfuir, car sa fuite aurait déclenché des représailles contre sa femme et ses enfants - dont l’aîné avait quinze ans alors.

 

Au terme d’une longue discussion, durant laquelle Lucien répéta son net refus d’appartenir au groupe politique, il fut condamné à mort par le chef de clan.

 

En partant pour le lieu de l’exécution, Lucien prophétisa au chef des bourreaux qu’il mourrait chrétien.

 

Les bourreaux étaient de ses anciens élèves ; ils n’osaient le frapper ; c’est Lucien qui les exhorta à accomplir leur tâche ; il fut décapité au premier coup de hache.

 

Dix-sept ans plus tard, le chef des bourreaux se convertit effectivement sur son lit de mort, répétant : Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheur.

 

Martyrisé le 17 avril 1947, Lucien a été béatifié en 2018.

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15 avril 2024 1 15 /04 /avril /2024 23:00

16 AVRIL

 

I.

S Turibius, évêque au Mans ; il y a des reliques de lui à Paderborn (III.?).

III.

Ss Leonides et sept compagnes : Carissa, Galina, Theodora, Nica, Nunecia, Callis, Basilissa, martyrs à Corinthe, arrêtés le jour de Pâques ; Leonides d'abord crucifié, fut jeté en mer, Carissa et Callis jetées en mer aussi ; une autre martyre, Ireni, eut la langue coupée et les dents arrachées avant d’être décapitée ; enfin Adrianus fut brûlé vif.

IV.

Ss Optatus, Lupercus, Successus, Martialis, Urbanus, Iulia, Quintilianus, Publius, Fronto, Felix, Cæcilianus, Evodius, Primitivus, Apodemius, quatre autres nommés Saturninus, ainsi que Caius et Crementius, martyrs à Saragosse.

Ste Engratia, vierge martyre à Saragosse, déchirée sur tout son corps ; on lui arracha un sein et le foie.

V.

S Turibius, évêque à Astorga ; il vint à bout de l’erreur priscillianiste.

S Vaise, martyrisé par ses proches en Saintonge ; le lieu de son sépulcre est devenu le bourg de Saint-Vaise.

VII.

S Fructuoso, évêque à Braga, après avoir dirigé de nombreux moines et moniales. 

XI.

B Hervé, bienfaiteur ; il fit reconstruire à ses frais la basilique de Saint-Martin à Tours. 

XII.

S Magnus, écossais, assassiné par un cousin.

S Druon, berger, et reclus à Sebourg-en-Hainaut, patron des bergers. 

XIII.

S Contard d’Este, des marquis de Ferrare, pèlerin volontaire, mort très pauvre ; on l’invoque contre l’épilepsie.

XIV.

B Chiaramont (Gioachino de Sienne), de la famille Piccolomini, des Servites de Marie ; il devint volontairement épileptique à la place d’un autre malade et mourut un Vendredi Saint.

B Guglielmo Gnoffi, ermite sicilien, patron de Castelbuono ; il lutta victorieusement contre le démon de l’impureté.

XVIII.

S Benoît-Joseph Labre, aîné de quinze enfants, né dans le nord de la France ; il devint “vagabond de Dieu” après avoir vainement tenté d’entrer en religion ; on estime qu’il parcourut quelque vingt-cinq mille kilomètres à pied sur les routes de l'Europe.

Bx martyrs à Avrillié, béatifiés en 1984 : Pierre Delépine, Jean Ménard, Renée Bourgeais, Perrine Bourigault, Madeleine Cady, Marie Forestier, Marie Gingueneau, Jeanne Gourdon, Marie Lardeux, Perrine Laurent, Jeanne Leduc, Anne Maugrain, Françoise Micheneau, Jeanne Onillon, Marie Piou, Perrine Pottier, Marie-Geneviève et Marthe Poulain de la Forestrie, Renée Rigault, Marguerite Robin, Marie Rechard, Marie Roger, Madeleine Sallé, Renée Sechet, Françoise Suhard, Jeanne Thomas.

XIX.

Ste Bernadette (Marie-Bernard) Soubirous, la voyante de Lourdes, vierge à Nevers.

XX.

B Mikel Suma (Gaspër, 1897-1950), prêtre albanais des Frères Mineurs Conventuels, martyr, béatifié en 2016.

 

Turibius du Mans

1er ou 3e ou 5e siècle

 

Saint Turibius fut évêque au Mans, à une époque qu’on met en doute : 1er siècle, 3e siècle, 5e siècle ?

Il aurait été le deuxième évêque du Mans, après en avoir été archidiacre.

Des monastères, des églises, et des miracles, lui ont été attribués.

Des reliques de lui ont été portées à Paderborn (Allemagne).

Il fut inséré au 16 avril, sans doute par affinité avec l’autre Turibius, évêque d’Astorga, mais ne se trouve plus dans le Martyrologe romain.

 

 

Martyrs de Corinthe

† 258

 

Le jour de Pâques de 258, les ennemis de Dieu firent irruption dans l’église, où se trouvaient rassemblés les Chrétiens.

Ils arrêtèrent un groupe de huit personnes, un homme et sept femmes, dont voici les noms : 

Leonides, Carissa, Galina, Theodora, Nica, Nunecia, Callis, Basilissa.

Leonides fut d’abord mis en croix puis, détaché, jeté à la mer.

Toutes ses Compagnes furent ensuite jetées à la mer.

Ajoutons que deux autres Martyrs, toujours à Corinthe, furent également torturés et mis à mort sinon pas le jour-même de Pâques, du moins dans la même période. Ce furent :

Ireni : conduite devant le préfet, elle proclama solennellement la divinité de Jésus-Christ ; battue de verges, elle eut la langue coupée, les dents arrachées, et fut enfin décapitée.

Adrianos : on voulait l’obliger à brûler de l’encens devant les statues des idoles ; non content de refuser, pour bien appuyer sa détermination, il renversa l’autel ; à son tour battu de verges, il fut jeté dans les flammes et expira au milieu de ces tourments.

Le Martyrologe ne mentionne plus Ireni et Adrianos.

Les saints Martyrs de Corinthe sont commémorés le 16 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Martyrs de Sarragosse

† 304

 

Le poète Prudence a longuement exalté le courage et la persévérance des dix-huit Martyrs de Sarragosse, dix-sept hommes et une femme, dont voici les noms : 

Optatus, Lupercus, Successus, Martialis, Urbanus, Iulia, Quintilianus, Publius, Fronto, Felix, Cæcilianus, Evodius, Primitivus, Apodemius, et quatre autres auxquels on a prêté le nom de Saturninus.

A ceux-là, s’ajoutent aussi trois autres Martyrs non moins célèbres : 

Caius et Crementius, fidèles à leur foi chrétienne, furent durement tourmentés, mais ne moururent pas immédiatement ; on les a même parfois considérés comme «seulement» confesseurs.

Engratia, laquelle fut horriblement déchirée sur tout le corps, eut une mamelle arrachée, ainsi que le foie ; elle respirait encore et fut jetée au fond d’un cachot, où elle expira bientôt et où on laissa son corps tomber en pourriture.

Tous ces saints Martyrs de Sarragosse sont commémorés le 16 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Turibius de Astorga

† 460

 

Saint Turibius fut choisi en 420 pour être évêque à Astorga (León).

Il se mit en devoir de combattre énergiquement l’hérésie priscillianiste, que son prédécesseur soutenait.

Priscillianus, évêque à Avila, prétendait que les trois Personnes de la Sainte Trinité n’en étaient qu’une ; il prônait une ascèse excessive, comme le jeûne même le dimanche et l’abstinence totale du mariage ; on l’accusa aussi de magie. Il fut condamné et même mis à mort par l’autorité ecclésiastique (385). 

Il faut sans doute admettre que les partisans de Priscillianus avaient adopté des positions beaucoup plus radicales et dangereuses que celles de leur «fondateur». 

Saint Turibius obtint l’appui du pape, Léon le Grand. Un synode confirma ses décisions.

Il eut la sainte et audacieuse initiative d’insérer dans le Credo le fameux terme Filioque, voulant par là bien rappeler à tous les fidèles que le Saint Esprit procède du Père et du Fils.

Mort un 16 avril d’une année proche de 460, il est le patron principal d’Astorga.

 

Il y avait un autre saint Turibius, évêque au Mans et commémoré le même jour.

 

 

Fructuoso de Braga

590-665 

 

Fructuoso naquit vers 590, peut-être à Tolède, ou dans le Bierzo (Espagne NO), de parents appartenant à l’aristocratie. Son père était un militaire haut gradé.

Orphelin à l’adolescence, Fructuoso se tourna bien vite vers la vie contemplative ; Dieu permit qu’il fût à l’école de l’évêque de Palencia, qui lui enseigna l’Ecriture, la musique, et lui conféra la tonsure.

Après avoir distribué ses biens aux pauvres et affranchi ses esclaves, il se retira dans une vallée du Bierzo et vécut une vie d’ermite qui se transforma vite en vie cénobitique, à cause du grand nombre de disciples qui accoururent auprès de lui et formèrent ainsi le monastère de Compludo, ainsi que celui de Rupianense, puis encore celui de Saint-Félix-de-Visonia. 

La popularité de Fructuoso était telle que des familles entières se mettaient sous sa direction, hommes, femmes, jeunes, soldats et officiers, nobles et pauvres… Pourtant, la règle était sévère, exigeante, et prévoyait même des peines lourdes pour les «fautifs». L’affluence fut telle que toute la région fut appelée la thébaïde espagnole. Même le gouverneur exprima au roi sa crainte de ne pas pouvoir disposer d’hommes en assez grand nombre pour lever une armée ou même seulement pour cultiver la terre !

Une jeune fille promise à un seigneur vint se mettre sous la protection de Fructuoso. Le seigneur fit tout son possible pour la rappeler, jusqu’à en appeler au juge royal, qui se borna à lui répondre : Laisse cette fille servir le Seigneur ; cherches-en une autre.

De là, Fructuoso alla fonder une vingtaine d’autres monastères jusqu’à Cadix et dans l’actuel Portugal. Ce fut au point que, ne trouvant plus d’espace pour en créer d’autres, il feignit de vouloir partir en pèlerinage à Jérusalem, pour en réalité se retirer dans une des solitudes de cette région. Ce fut le roi qui l’en empêcha : à l’embarquement, Fructuoso fut arrêté et conduit sous bonne garde à Tolède ; il ne sortit de sa «prison» que pour être nommé évêque de Dumio, ce qui lui valut de participer au 10e concile de Tolède (656).

Un canon de ce concile porte la mention de notre vénéré frère Fructuoso, évêque, qui montre quelle autorité il avait. Le même concile alla plus loin : Fructuoso fut nommé archevêque de Braga.

L’auteur de la Vita de Fructuoso parle beaucoup moins de l’action du nouvel archevêque, que de ses très nombreux miracles. On attribue à Fructuoso l’église dédiée au Saint-Sauveur à Montelius, actuellement dédiée à Saint Fructuoso.

Fructuoso mourut à Braga le 16 avril 665.

Son corps fut «volé» par l’évêque de Compostelle en 1102.

Saint Fructuoso de Braga est commémoré le 16 avril dans le Martyrologe Romain.

Magnus d’Ecosse

? - 1116 

 

Magnus était le fils aîné du comte Erlend, seigneur d’Orkney (Ecosse), et de Thora.

Quand le roi de Norvège envahit l’île d’Orkney en 1098, Erlend fut emmené en Norvège, où il mourut ; Magnus fut pris en otage dans l’armée norvégienne, mais refusa de combattre. Il réussit plutôt à sauter du bateau et gagner la rive à la nage. Il se cacha longtemps, jusqu’à la mort du roi norvégien en 1102.

Bientôt, il put revenir en possession des biens familiaux, mais son cousin Hakon fut de plus en plus jaloux de lui. On pouvait craindre une guerre fratricide. Il y eut des pourparlers : les deux cousins se seraient rencontrés le jour de Pâques sur la petite île d’Egilsay. Au moment d’accoster, le bateau de Magnus fut détruit par une grosse vague. Ayant débarqué, Magnus alla se recueillir dans l’église, en attendant l’arrivée de Hakon.

Ce dernier arriva le lendemain, mais avec huit navires de guerre et toute une troupe d’hommes acquis à sa cause. Magnus alla promptement se cacher. Les hommes de Hakon le retrouvèrent et le mirent devant une assemblée. Magnus interdit à ses hommes de réagir avec les armes, et proposa lui-même trois solutions pour mettre fin à ce conflit : soit il quittait à jamais l’Ecosse et partait en pèlerinage, soit il était exilé et fait prisonnier en Ecosse, soit il serait amputé comme on le préférerait, pourvu qu’il eût la vie sauve, ou aussi qu’il fût aveuglé et enfermé dans un donjon.

Hakon osa accepter cette troisième proposition, mais pas l’assemblée ; finalement, on décida qu’il fallait mettre à mort l’un des deux opposants. Hakon ayant affirmé qu’il n’était pas prêt pour mourir, c’était à son cousin de s’offrir.

Hakon demanda à un de ses hommes de tuer Magnus ; l’homme refusa ; il demanda à son cuisinier, qui n’osait pas porter la main contre Magnus ; c’est ce dernier qui l’encouragea : N’aie pas peur : ce que tu fais, tu le fais contre ta volonté, mais celui qui te force à le faire, est plus pécheur que toi. Il s’agenouilla devant le cuisinier, lui demandant de le frapper très fort sur la tête, sans le décapiter comme un simple criminel. Le «bourreau malgré lui» éleva son arme et fendit en deux le crâne de Magnus. C’était en 1116, 1117 ou 1118.

Le terrain où mourut Magnus devint miraculeusement fertile. Une lumière céleste apparut à cet endroit. D’autres miracles se produisirent aussi. On pense que c’est là que s’élève maintenant l’église Saint-Magnus à Mainland Birsay.

L’évêque local hésita à reconnaître la sainteté de Magnus. Mais il fut frappé de cécité : ayant prié à la tombe de Magnus, il récupéra la vue et le canonisa.

Plus tard, Magnus aurait révélé, dans une apparition à un habitant de l’île de Westray, qu’il fallait transporter son corps à Kirkjuvagr, l’actuelle Kirkwall. 

Saint Magnus d’Ecosse est commémoré le 16 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Druon d’Epinoy

1118-1189 

 

Druon (latin : Drogo) naquit à Epinoy (auj. Carvin-Epinoy, Pas de Calais) vers 1118, de parents fort riches et puissants, mais que l’enfant ne put connaître : le père mourut peu avant la naissance, et la mère peu après.

A dix ans, le petit garçon comprit ces douloureuses circonstances, mais affronta désormais sa situation d’une façon très virile et responsable : il délaissa les jeux, se retira, se mit à méditer, à prier, lisant et cherchant à appliquer au mieux le message évangélique.

Ayant tout quitté, il se mit une bure sur son cilice et partit ; arrivé près de Valenciennes, il se mit comme berger au service d’une brave châtelaine. Humble, facile, obéissant, doux, il priait et contemplait la nature, et Dieu l’aidait en le favorisant de la présence de son Ange, qui gardait le troupeau pendant qu’il allait quelques instants à l’église recevoir l’Eucharistie.

Les villageois lui confiaient volontiers leurs troupeaux, contre quelques monnaies - qu’il distribuait aux pauvres. 

Après six années de cette vie, Druon partit en pèlerinage ; il aurait fait neuf fois celui de Rome.

Il comprit que ses jours étaient comptés lorsqu’il souffrit d’une sorte de gravelle ou lithiasis. Il s’enferma dans une petite cellule de reclus près de l’église de Sebourg. Il mangeait du pain d’orge trempé dans de l’eau tiède ; son temps était occupé par la méditation ou par la prière vocale. Ceux qui venaient l’interroger, repartaient consolés et fortifiés.

Un jour, le feu prit dans l’église et menaçait la cellule de Druon. Au lieu de s’enfuir, il s’agenouilla en humble supplique, levant au ciel les yeux et les mains : l’incendie s’interrompit et on trouva Druon dans la même position, qui continuait sa prière.

On lui reconstruisit sa cellule, où il s'éteignit le 16 avril 1189.

Des proches de Druon apprirent sa mort et voulurent ramener son corps à Epinoy, mais le char qui le transportait, ne put aller au-delà de Sebourg : on l’y enterra et la localité devint un lieu de pèlerinage très fréquenté par les bergers.

Contrairement à ceux qui écrivent que Druon n’est «que» bienheureux, Druon est commémoré comme Saint le 16 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Contardo d’Este

1216-1249

 

Contardo d’Este naquit en 1216 à Ferrare (Emilie-Romagne, Italie NE) d’Azzo VII ou d’Aldobrandino Ier et fut le frère de Beatrice d’Este (v. 18 janvier).

En 1249, à trente-trois ans, il décida de se faire pèlerin pour l’amour de Dieu et de Notre-Dame ; vêtu d’un habit de pénitent, il voulait visiter les lieux de pèlerinage.

Il entreprit de rejoindre Compostelle et s’arrêta à Broni, sans doute dans l’intention de s’embarquer de la Ligurie et rejoindre l’Espagne par mer. Mais surpris par un malaise, il mourut là à Broni, le 16 avril 1249, à trente-trois ans. On l’enterra dans l’église paroissiale.

De nombreux pèlerins vinrent prier à son tombeau : on invoque Contardo contre l’épilepsie.

Son culte fut approuvé en 1628, ce qui l’a fait classer parmi les Bienheureux.

 

 

Chiaramonte Pelacani Piccolomini

1258-1305

 

La famille de Chiaramonte-Gioacchino aurait été par la suite agrégée aux Piccolomini, ce qui explique pourquoi on le nomme plus normalement Gioacchino Piccolomini, ou aussi de Sienne, car Gioacchino naquit dans cette ville, en 1258.

Son nom de baptême était Chiaramonte. Dès l’enfance il aimait prier l’Ave Maria devant l’image de Notre-Dame des Douleurs ; sensible envers les pauvres, il donna un jour ses vêtements.

A treize ans, il vit en rêve la Vierge Marie, qui lui déclara l’avoir attaché pour toujours à son service ; à son réveil, il annonça aux parents qu’il allait entrer dans les ordres.

Les parents tentèrent, mais en vain, de le détourner de cette idée. Le jeune garçon se présenta bientôt chez les Servites, où l’accueillit Filippo Benizi (v. 22 août). Il prit le nom de Gioacchino.

Tout noble qu’il était, Gioacchino se fit tout petit, heureux de rendre service dans les plus humbles tâches, et modèle d’obéissance. On lui proposa d’étudier et de se préparer à recevoir le sacerdoce, mais il refusa, s’en trouvant trop indigne.

Après le noviciat, il fut envoyé à Arezzo. C’est durant cette année-là qu’il eut l’occasion d’approcher un malheureux malade épileptique. Gioacchino chercha à le consoler et à l’encourager, mais le malade n’était pas très convaincu de ces pieuses paroles ; aussi Gioacchino pria alors d’être lui-même malade d’épilepsie en échange de la guérison du malade, qui se trouva immédiatement guéri. C’est alors que ses Confrères de Sienne obtinrent son retour à Sienne, pour avoir la joie de l’assister dans sa maladie.

Désormais, Gioacchino souffrit de crises d’épilepsie jusqu’à la fin de ses jours, mais les «accidents» s’accompagnaient d’interventions célestes. Un jour qu’il tomba à terre, un ange vint tenir le cierge allumé de Gioacchino ; une autre fois, la table de réfectoire qu’il renversa en tombant, se retrouva dressée sans que rien y fût dérangé ; un jour qu’il tomba du haut d’un escalier, et qu’il saignait abondamment de la tête, la plaie se guérit complètement pendant qu’on le portait à sa cellule et qu’on appelait le médecin.

Quelque temps avant sa mort, Gioacchino souffrit aussi de plaies horribles, dont il disait qu’elles devaient le purifier et fortifier son âme.

Il connut divinement le jour de sa mort et l’annonça : ce serait le Vendredi saint. Il expira ainsi le 16 avril 1305, au moment où, au chœur, on chantait les mots de la passion : Ayant incliné la tête, Jésus rendit l’esprit. Il avait passé trente-trois ans dans la vie religieuse.

Des miracles nombreux se produisirent sur le tombeau de Gioacchino.

En 1609, le culte qu’on lui rendait fut approuvé, ce qui correspondait à une béatification.

 

 

Guglielmo Gnoffi

1256-1317

 

Guglielmo naquit en 1256 à Polizzi Generosa (Sicile).

A quinze ans, il se retira dans une vie érémitique près de Castelbuono, puis au sanctuaire de Notre-Dame dell’Alto. Ensuite, il entra dans un couvent de Religieux près de Tagudo, dont il devint prieur, et fonda un autre couvent à Gonati.

Il eut particulièrement à lutter contre le démon de l’impureté ; ayant dans une circonstance accepté l’hospitalité chez une femme de mauvaise vie qu’il croyait pieuse, il fut en butte à des propositions malhonnêtes, dont il triompha ; après quoi, il exhorta cette pauvre femme à se repentir.

Plus tard, le démon le tenta en lui rappelant cet épisode et le conduisit à un état tellement bouleversé qu’il faillit quitter la vie religieuse ; un songe affreux, dans lequel il se vit entouré d’animaux féroces prêts à le dévorer, le ramena à de meilleurs sentiments.

Il mourut le 16 avril 1317 ou 1318 ; on le considère comme Bienheureux.

Benoît-Joseph Labre

1748-1783

 

Né le 25 mai 1748 à Amettes (Boulogne-sur-Mer, Pas-de-Calais), Benoît-Joseph était l’aîné des quinze enfants de parents chrétiens, qui vivaient de leur terre et d’un petit commerce de mercerie.

Le nom de Benoît-Joseph lui fut donné par son parrain, un saint prêtre de la famille.

Le garçon apprit à développer de bonnes qualités pour modérer les moins bonnes : la douceur et l’obéissance dominèrent sa vivacité. Très tôt il sut recevoir des mortifications sans se plaindre, comme lorsqu’un domestique du presbytère le maltraita sans raison (car il arrive que ces braves gens se croient un peu plus maîtres de céans que leurs «patrons» et finissent par n’en faire qu’à leur tête). 

Benoît-Joseph avait le cœur ouvert aux malheureux, aux étrangers de passage ; il s’imposa des pénitences sévères, comme de dormir la tête sur une planche, de pratiquer l’abstinence avant même l’âge autorisé par l’Eglise.

Dès seize ans, il pensa à la vie religieuse. Commença alors pour lui une série de démarches et de voyages infructueux. Benoît-Joseph se sentait attiré par la vie des Trappistes. Sa famille s’y opposait, son confesseur l’en dissuadait aussi ; on lui suggéra la Chartreuse, mais Benoît-Joseph n’y trouva jamais la paix.

Pendant quelques années, il fut ainsi aux Chartreuses de Val-Sainte, Neuville ; aux Trappes de Mortagne (Normandie), de Sept-Fonts… toujours à pied.

Ces échecs successifs l’amenèrent à comprendre qu’il devait vivre son idéal trappiste dans le monde, dans l’abnégation totale, dans la vie d’oraison, la pauvreté et la pénitence. Il devint un perpétuel pèlerin, et voyagea à travers l’Europe, de sanctuaire en sanctuaire, édifiant partout les fidèles et le clergé par son humilité, sa piété, malgré l’aspect repoussant de ses haillons. On a dit que par pénitence il ne s’était plus jamais lavé de sa vie.

Son bagage consistait en trois livres : le Nouveau-Testament, l’Imitation de Jésus-Christ, le Bréviaire. Il portait sur la poitrine un crucifix, au cou un chapelet et dans ses mains le rosaire.

D’après les souvenirs de ses passages en divers lieux, on a pu estimer qu’il parcourut à pied quelque vingt-cinq mille kilomètres. Il fit par exemple onze fois le pèlerinage de Rome à Loreto.

Ses trajets le portèrent à : Paray-le-Monial (Saône-et-Loire, où apparut le Sacré-Cœur), Tarare (Lyon, où les Capucins le prirent pour un espion et le jetèrent), Dardilly (où l’accueillit le père de Jean-Marie Vianney), Chieri (Piémont, d’où il écrivit pour la dernière fois, à ses parents) ; Loreto, Assise, Rome, Fabriano (au tombeau de saint Romuald)…

On sait qu’il parcourut l’Italie (Bari, Cossignano, Vérone), la Suisse, l’Allemagne, la France (Reims, Moulins, Aix-en-Provence, Nancy, Paris, Gray), l’Espagne (Barcelone, Burgos, Saint-Jacques de Compostelle…

A Bari (Italie S), ému d’entendre les plaintes des prisonniers, il mit son chapeau à terre et commença à chanter les Litanies de Lorette : il recueillit ainsi des aumônes des passants touchés, et les fit remettre aux prisonniers.

Il multiplia le pain pour des pauvres, guérit un malade, sauva de la noyade un enfant (alors qu’il n’avait jamais appris à nager) ; parfois, on parlait de lui et il s’effaçait bien vite ; parfois, on le recevait mal aussi. Jamais une plainte…

Il eut le don de prophétie : plusieurs fois il parla des «prochains» événements qui allaient s’abattre sur la France, et l’on comprit plus tard qu’il entrevoyait les horreurs de la Révolution. La onzième fois qu’il fut à Loreto, il annonça qu’il n’y serait pas l’année suivante, «devant regagner sa patrie», sa patrie céleste.

On lui observa aussi le don de bilocation, car il fut remarqué par des témoins simultanément en deux endroits différents. Quand l’un d’eux lui en posa alors la question précise, l’humble pèlerin, «pris la main dans le sac», baissa la tête sans rien répondre.

Il eut des extases, élevé de terre dans une position sans équilibre, pendant des heures entières.

Benoît-Joseph sentit sa mort approcher. Il mourut le Mercredi Saint 16 avril 1783, ayant pour une fois accepté l’hospitalité d’un boucher qui le connaissait et qui le reçut chez lui. Il s’éteignit dans la soirée.

Tout Rome répétait : ‘E morto il Santo ! Le Saint est mort !

Il fut inhumé dans l’église de Sainte-Marie-aux-Monts, où on l’avait si souvent vu en prière.

Benoît-Joseph Labre fut béatifié en 1860, et canonisé en 1883, un siècle après sa mort.

 

On pourra remarquer qu’en 1984, à peu près deux siècles après la mort de saint Benoît-Joseph Labre, furent béatifiés les Martyrs d’Avrillé : quatre-vingt dix-neuf victimes de la Révolution française, qu’avait prophétisée le Saint. Parmi ces victimes se trouvent vingt-six Martyrs laïcs, deux hommes et vingt-quatre femmes, fusillées ce même 16 avril en 1794, onze ans après la mort de saint Benoît-Joseph.

 Au moment de la canonisation de saint Benoît-Joseph Labre, le poète français, Paul Verlaine, écrivit ce sonnet en son honneur : 

 

Comme l’Église est bonne en ce siècle de haine,
D’orgueil et d’avarice et de tous les péchés,
D’exalter aujourd’hui le caché des cachés,
Le doux entre les doux à l’ignorance humaine,


Et le mortifié sans pair que la Foi mène,
Saignant de pénitence et blanc d’extase, chez
Les peuples et les saints, qui, tous sens détachés,
Fit de la Pauvreté son épouse et sa reine,


Comme un autre Alexis, comme un autre François,
Et fut le Pauvre affreux, angélique, à la fois
Pratiquant la douceur, l’horreur de l’Évangile !


Et pour ainsi montrer au monde qu’il a tort
Et que les pieds crus d’or et d’argent sont d’argile,
Comme l’Église est tendre et que Jésus est fort !

 

 

Les 84 Martyrs d’Avrillé

† 1794

 

Il y eut un Martyr le 12 janvier, quatre le 18 janvier, quarante-sept le 1er février, six le 10 février, vingt-six le 16 avril (ci-après). Le décret de béatification embrasse quinze autres Martyrs de la même époque, mais pas de la même localité.

 

On lira avec quelque utilité la notice générale Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Marguerite Robin

1725-1794

 

Cette laïque était née le 22 décembre 1725 à Montjean (Maine-et-Loire).

Sa sœur aînée, Marie-Geneviève, fut martyrisée le même jour.

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Marie Roger-Chartier

1727-1794

 

Cette laïque, veuve, était née le 14 janvier 1727 à Montjean.

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Jeanne Thomas-Delaunay

1730-1794

 

Cette laïque, veuve, était née vers 1730.

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Françoise Suhard-Ménard

1731-1794

 

Cette laïque, veuve, était née le 5 février 1731 à Saint-Gemmes-d’Andigné (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Pierre Delépine

1732-1794

 

Ce laïque était né le 24 mai 1732 à Marigné (Maine-et-Loire).

Il fut décapité pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifié en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Jeanne Gourdon-Moreau

1733-1794

 

Cette laïque, veuve, était née le 8 octobre 1733 à Sainte-Christine (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Jean Ménard

1736-1794

 

Ce laïque, marié, était né le 16 novembre 1736 à Andigné (Maine-et-Loire).

Il fut décapité pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifié en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Françoise Micheneau-Gillot

1737-1794

 

Cette laïque, veuve, était née le 19 mai 1737 à Chanteloup-les-Bois (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Marie Gingueneau-Coiffard

1739-1794

 

Cette laïque, veuve, était née vers 1739.

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

Marie-Geneviève Poulain de la Forestrie

1741-1794

 

Cette laïque était née le 3 janvier 1741 à Lion-d’Angers (Maine-et-Loire).

Sa jeune sœur, Marthe, fut martyrisée le même jour.

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Perrine Bourigault

1743-1794

 

Cette laïque était née le 7 août 1743 à Montjean (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Marthe Poulain de la Forestrie

1743-1794

 

Cette laïque était née le 2 octobre 1743 à Lion-d’Angers (Maine-et-Loire).

Sa sœur aînée, Marie-Geneviève, fut martyrisée le même jour.

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Perrine Laurent

1746-1794

 

Cette laïque était née le 2 septembre 1746 à Louvaines (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Marie Lardeux

1748-1794

 

Cette laïque était née vers 1748.

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Perrine Pottier-Turpault

1750-1794

 

Cette laïque, mariée, était née le 26 avril 1750 à Cléré-sur-Layon (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Renée Rigault-Papin

1750-1794

 

Cette laïque, mariée, était née le 14 mai 1750 à Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Madeleine Sallé-Havard

1751-1794

 

Cette laïque, mariée, était née vers 1751.

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Renée Bourgeais-Juret

1751-1794

 

Cette laïque, veuve, était née le 12 novembre 1751 à Montjean (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Jeanne Onillon-Onillon

1753-1794

 

Cette laïque, veuve, était née le 19 avril 1753 à Montjean (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Renée Sechet-Davy

1753-1794

 

Cette laïque, veuve, était née le 28 décembre 1753 à Montjean (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Jeanne Leduc-Paquier

1754-1794

 

Cette laïque, mariée, était née le 10 février 1754 à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Marie Piou-Supiot

1755-1794

 

Cette laïque, mariée, était née le 19 mai 1755 à Montrevault (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Madeleine Cady-Desvignes

1756-1794

 

Cette laïque, mariée, était née le 7 avril 1756 à Saint-Maurille de Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Anne Maugrain

1760-1794

 

Cette laïque était née le 12 avril 1760 à Rochefort-sur-Loire (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Marie Rechard

1763-1794

 

Cette laïque était née le 29 avril 1763 à Montjean (Maine-et-Loire).

Sa jeune sœur, Marthe, fut martyrisée le même jour.

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Marie Forestier

1768-1794

 

Cette laïque était née le 16 janvier 1768 à Montjean (Maine-et-Loire).

Elle fut décapitée pour sa foi le 16 avril 1794 et fut béatifiée en 1984.

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

Bernadette Soubirous

1844-1879

 

Qui ne connaît pas le sanctuaire de Lourdes ? 

Le plus souvent, on se rappelle que la Voyante qui vit Marie à Lourdes, s’appelait Bernadette, mais on connaît beaucoup moins sa vie et son caractère.

Elle naquit le 7 janvier 1844 à Lourdes, où l’on a si froid en hiver, aînée des nombreux enfants de François Soubirous et Louise Castérot, qui la confièrent à une nourrice de Bartrès.

Au baptême, cette petite fille reçut les prénoms de Marie-Bernarde, mais on l’appela habituellement Bernadette.

L’enfance de Bernadette ne fut pas «malheureuse», mais la pauvreté et la maladie l’empêchèrent d’aller à l’école.

François Soubirous, meunier, dut quitter son moulin de Boly et trouver refuge chez un parent dans la rue des Petits-Fossés. Bernadette, qui souffrait déjà de l’asthme, resta toujours chétive et maladive.

En 1857, sa nourrice de Bartrès l’appela pour «garder les enfants», en réalité pour garder les troupeaux, si bien qu’à quatorze ans, Bernadette ne savait guère plus que le Notre Père, le Je vous salue Marie, le Je crois en Dieu.

C’est en 1858 qu’elle fut favorisée des apparitions de la Vierge Marie.

Première apparition : jeudi 11 février. Comme Bernadette priait le chapelet, la Vierge égrenait son chapelet en même temps que Bernadette, mais ne s’unissait à elle que pour les Gloire au Père. C’est déjà là un signe évident : Marie ne peut pas dire à elle-même Je vous salue, Marie.

Bernadette décrivit la Vierge comme une jeune fille de seize à dix-sept ans. Elle porte une robe blanche serrée à la ceinture par un ruban bleu qui glisse le long de la robe presque jusqu’aux pieds. Sur sa tête, un voile blanc laisse à peine apercevoir les cheveux ; il retombe en arrière, enveloppe les épaules et descend au-dessous de la taille. Les pieds nus, que couvrent en grande partie les derniers plis de la robe, portent chacun à l’extrémité une rose couleur d’or. Elle tient sur le bras droit un chapelet aux grains blancs et dont la chaîne d’or brille comme la rose de ses pieds.

C’est au 11 février que l’Eglise a établi la fête de Notre-Dame de Lourdes.

Deuxième apparition, le dimanche 14 février. Bernadette jette de l’eau bénite en direction de la Dame, qui apprécie de la tête, mais ne parle toujours pas.

Le 18 février, Bernadette tend un papier et un crayon à la Dame, qui lui répond : Ce que j’ai à vous dire, il n’est pas nécessaire que je l’écrive ; faites-moi seulement la grâce de venir ici pendant quinze jours. Bernadette remarqua que la Dame la voussoyait. C’est ce jour-là que Marie dit aussi : Je vous promets de vous rendre heureuse, non pas en ce monde, mais dans l’autre.

Les 19 et 20 février, la foule augmentait.

Le dimanche 21, un docteur observa de près Bernadette. Ce jour-là, elle pleura, voyant la tristesse de la Dame qui lui dit : Priez pour les pauvres pécheurs, pour le monde si agité.

Les autorités commençaient à se remuer, mais pas pour protéger Bernadette. Au procureur qui la sommait de ne plus retourner à la grotte, elle répondit : Monsieur, je ne vous le promets pas.

Pas d’apparition les 21 et 22. La Dame n’avait pas dit qu’elle apparaîtrait tous les jours, elle avait demandé à Bernadette de venir pendant quinze jours.

Septième apparition le 23. On voit Bernadette s’agenouiller, baiser la terre, se déplacer à genoux.

Mercredi 24, huitième apparition : Bernadette pleure abondamment, et invite la foule : Pénitence ! Pénitence ! Pénitence !

Jeudi 25, la Dame fait découvrir à Bernadette la source de l’eau que les pèlerins devraient utiliser.

Vendredi 26, dixième apparition.

Samedi 27, onzième apparition, la Dame dit : Allez dire aux prêtres qu’il doit se bâtir ici une chapelle. Vu la «méfiance» spontanée du clergé, c’est à cette petite fille que la Dame demandait de transmettre le message, car au moins elle, elle y croirait.

Les jours suivants, autres apparitions, sauf le 3 mars. Le jeudi 4, la Dame vint ; c’était le dernier jour de la quinzaine. Durant tout ce temps, la foule a pu être largement informée, au point que les autorités ne pouvaient plus mettre en doute les paroles de Bernadette.

La Dame revint le 25 mars, fête de l’Annonciation. C’est ce jour-là que la Dame révéla (en patois) : Que soy era immaculada councepciou ! Je suis l’Immaculée Conception ! 

Or, Bernadette ignorait que ce dogme de l’Immaculée Conception avait été proclamé en 1854, elle ignorait jusqu’à l’expression elle-même. En revanche, dès qu’elle répéta la phrase de la Dame aux foules, tous se mirent à répéter : Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous !, l’invocation que Notre-Dame avait enseignée en 1830 à la chapelle de la Rue du Bac, à sainte Catherine Labouré.

Cette seizième apparition se renouvela le 7 avril, puis le 16 juillet, dix-huitième et dernière apparition.

Pendant et après cette période particulière, Bernadette ne perdit pas sa candeur enfantine : simple, humble, parfois espiègle mais jamais blessante.

A son curé qui ironisait un peu parce que la Dame était muette, Bernadette répondit : Si elle était muette, elle n’aurait pas pu me dire de venir vous trouver. Et quand le curé prétend qu’il ne croit pas à ces apparitions, elle rétorque : La Dame ne vous demande pas d’y croire, elle m’a dit de vous le dire ! 

Un jour que le médecin l’avait contrainte à priser, elle fit passer à toutes ses camarades de classe une petite prise, qui provoqua un éternuement général.

Sa prière était efficace ; quand on voulait obtenir une grâce, une guérison, on savait recourir à sa prière.

Elle préférait la discrétion, et un jour qu’on la présenta à des pèlerins, elle remarqua : Vous me faites voir comme une bête curieuse.

Sa vocation se précisa après les apparitions et, encouragée par l’évêque, elle put obtenir son admission chez les Religieuses de Nevers, qu’elle avait connues à Lourdes. Elle quitta Lourdes en 1866,  à vingt-deux ans.

A Nevers, on imposa le silence aux jeunes postulantes et novices, et Bernadette s’abstint de parler des apparitions qu’elle avait reçues, sauf si une autorité lui demandait d’en parler.

Elle reçut l’habit en 1866, et, pourrait-on dire, «de nouveau» le nom de Marie-Bernard. Cette année-là, elle souffrit beaucoup de son asthme, et de la mort de sa maman.

En 1867, lors de sa profession, elle renouvela ses vœux avec les autres, mais on ne lui donna pas de charge car, dit la Mère générale à l’évêque, elle n’est bonne à rien. On lui confia une présence à l’infirmerie, pour seconder l’infirmière : C’est tout ce qu’elle peut faire, dit aussi la Mère, qui, on le voit, savait humilier son monde.

Le médecin apprécia ses qualités auprès des malades, et la défendit avec autorité lorsqu’on se permit de la traiter d’hallucinée.

En 1874, Marie-Bernard fut chargée de la sacristie.

La guerre de 1870 lui donna l’occasion d’exprimer toute son angoisse pour notre Pays. Nous aurions plus besoin de pleurer que de nous réjouir, en voyant notre pauvre France si endurcie et si aveugle. Que Notre-Seigneur est offensé ! Prions beaucoup pour ces pauvres pécheurs afin qu’ils se convertissent. Après tout, ce sont nos frères : demandons à Notre-Seigneur et à la très sainte Vierge de vouloir bien changer ces loups en agneaux.

Sa vie religieuse fut une ascension continue. Elle prit le parti de faire toujours ce qui lui coûterait le plus. Autour d’elle se répandait à son insu cette onction de l’amour pour Dieu. Sa mission était de ramener les pécheurs à la vie de la grâce. Elle priait, elle s’offrait. Elle acceptait avec grand empressement les humiliations que lui imposait la Supérieure pour l’éprouver.

A partir de 1877, elle reconnut que Notre-Seigneur l’appelait à l’emploi d’être malade. L’asthme empirait, avec les crises, les vomissements de sang, l’oppression de la poitrine, mais aussi avec un abcès au genou droit qui évolua en une tumeur énorme.

En 1878, elle émit les vœux perpétuels. Alors que jusque là elle disait qu’elle mourrait «plus tard», à partir de 1879, elle montra clairement qu’elle s’attendait à mourir bientôt.

En la fête de saint Joseph (19 mars), elle demanda la grâce d’une bonne mort. Le 28 mars, elle reçut volontiers le Sacrement des Malades. Au moment de Pâques, elle vécut une réelle agonie et on l’entendit répéter plusieurs fois : Va-t-en, Satan !

Le mercredi après Pâques, sœur Marie-Bernard, comme Jésus en croix, dit : J’ai soif ! Elle invoqua une dernière fois la Vierge Marie : Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheresse, pauvre pécheresse, et elle expira. 

C’était le 16 avril 1879.

Celle que tous connaissent sous le nom de Bernadette Soubirous, fut béatifiée en 1925, et canonisée en 1933.

 

 

Mikel Suma

1897-1950

 

Mikel Suma naquit le 23 mars 1897 à Shkodër (Albanie).

C’est dans cette même ville qu’il étudia la philosophie et la théologie, qu’il approfondit ensuite à Vienne, Graz, Lankowitz (Autriche), puis Gênes (Italie), où il fut ordonné prêtre en 1921.

Une fois entré  chez les Frères Mineurs Conventuels, il prit lors de sa profession le nom de Gaspër.

Il enseigna au séminaire de Shkodër.

Mis en prison le 24 mai 1948 pour sa fidélité à l’Eglise catholique, condamné après un procès fantôme, il expira dans la prison de Shkodër,  le 16 avril 1950.

Mikel-Gaspër Suma fut béatifié en 2016, et inscrit au Martyrologe le 16 avril.

 

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14 avril 2024 7 14 /04 /avril /2024 23:00

15 AVRIL

 

I.

Stes Basilissa et Anastasia, romaines martyrisées pour avoir donné la sépulture aux ss.Pierre et Paul ; elles eurent la langue et les pieds coupés. 

II.

Ss Theodoros et Pausilypos, martyrs en Thrace ; les liens de Pausilypos se délièrent d’eux-mêmes : il s’enfuit mais mourut peu après. 

Ss Maro, Eutyches et Victorinus, martyrs romains : Maro écrasé par une pierre, Eutyches décapité, Victorinus asphyxié.

III.

Ss Maxime et Olympiade, martyrs persans. 

S Crescens, martyr à Myre.

?

S Eutyche, martyr à Ferentino.

VI.

S Paterne, abbé à Scissy, évêque à Avranches, invoqué contre les morsures de serpents, contre la cécité et la paralysie. On fête avec lui un abbé, s. Scubillion ; tous deux étaient originaires de Poitiers. 

S Abundius, mansionnaire à Saint-Pierre de Rome ; il guérit une paralytique.

S Ortaire, abbé à Landelle.

S Ruadan (Rodan), un des douze apôtres de l’Irlande, abbé à Lorrah (Lothra).

S Léonide, évêque à Athènes.

VII.

S Sevêtre, abbé à Moutier-Saint-Jean (Réomé).

VIII.

S Abbon, évêque à Metz.

X.

S Munde, abbé en Ecosse dans le comté d’Argyle.

XII.

B Waltmann, abbé prémontré à Anvers ; il combattit l’hérésie de Tanchelm.

XIII.

S Luchesio (Lucius), tertiaire franciscain à San Casciano où il fonda un hôpital.

XVII.

S César de Bus, converti d’une vie dissolue, prêtre fondateur en Avignon des Pères de la Doctrine chrétienne, aveugle pendant 13 ans, mort le jour de Pâques, canonisé en 2022. 

XIX.

S Jozef Daamian de Veuster, flamand de la congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, missionnaire dans l’île de Molokaï, chez les lépreux dont il reçut la contagion, probablement après avoir laissé un enfant jouer avec sa pipe, béatifié en 1995, canonisé en 2009.

Basilissa et Anastasia de Rome

1er siècle

 

Sur ces deux Martyres romaines, les informations sont un peu maigres et, peut-être aussi, douteuses.

Ces deux saintes femmes auraient été parmi les premières converties par la prédication de saint Pierre et/ou saint Paul.

Après le martyre des Apôtres, elles leur auraient donné la sépulture et, pour ce fait, auraient été dénoncées auprès de l’empereur Néron.

Etant donné d’une part que les Apôtres Pierre et Paul n’ont pas reçu le martyre au même moment, et que d’autre part saint Pierre semble avoir subi ce martyre le 29 juin, il pourrait être étonnant que la dénonciation et l’arrestation aient eu lieu presque un an après, en avril. Peut-être ont-elles enseveli les corps d’autres Martyrs…

Seules ces Martyres pourraient, si elles le voulaient bien, nous renseigner mieux par quelque révélation… 

Basilissa et Anastasia auraient donc reçu à leur tour la palme du martyre par la décapitation, le 15 avril.

Elles ne sont pas mentionnées au Martyrologe Romain.

 

 

Maro en Picenum

† 100

 

On verra les 7 et 12 mai différents détails concernant sainte Flavia Domitilla et les saints Nereus et Achilleus. Il semble que s.Maro soit lié à ces personnages, même si les spécialistes y voient quelques difficultés.

Si l’on peut situer le martyre de sainte Flavia Domitilla à la fin du premier siècle, il faudrait y adjoindre aussi celui de ceux dont on vient de parler.

Après la mort de Flavia Domitilla et de ses serviteurs Nereus et Achilleus, Maro fut dénoncé comme chrétien et arrêté à son tour.

Le juge (Aurelianus ou Valerianus) le réduisit à la condition d’esclave, lui enjoignit de travailler la terre, avec pour tout salaire une bien maigre nourriture.

Maro accepta sa condition sans se révolter ; au contraire, il chercha à gagner au Christ ses camarades de travail, les convainquant même avec des miracles.

Ceci ne fut pas du goût du juge, qui ordonna de faire mourir Maro après divers supplices. Maro fut écrasé sous une énorme pierre, sur la Via Salaria, au Mont-d’Or en Picenum, précise le Martyrologe. On lui a parfois adjoint un saint Victorinus ainsi qu’un saint Eutychès, celui-ci décapité, celui-là asphyxié.

Flavia Domitilla fut martyrisée vers 96 ; Maro put recevoir la palme quelques années après ; on n’en sait pas davantage.

Saint Maro est commémoré le 15 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Crescens de Myre

† 2e siècle

 

Myre (act. Demre, Turquie SW) était une importante ville de Lycie, dont la célébrité grandit davantage encore durant et après la vie de l’évêque saint Nicolas (v. 6 décembre).

C’est dans cette ville qu’eut lieu le martyre de saint Crescens.

Chrétien, il était déjà assez avancé en âge, et voulut contribuer à extirper le paganisme de ses concitoyens, s’efforçant de les persuader d’abandonner leurs habitudes païennes.

Arrêté et interrogé, il confessa sa foi courageusement. On lui fit subir divers genres de tortures, et finalement il mourut brûlé vif.

On en ignore totalement la période, mais ce martyre pourrait avoir eu lieu au moment de la prédication post-apostolique, au deuxième siècle.

Saint Crescens de Myre est commémoré le 15 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Theodoros et Pausilypos de Thrace

† 130

 

De ce Martyr Theodoros, on ne connaît rien.

De Pausilypos, on dit qu’il fut dénoncé comme chrétien et soumis à divers supplices, en Thrace (Grèce NE).

Au dernier moment, ses liens se desserrèrent et il put s’échapper sans être vu. Peu après, il succomba aux blessures que lui avaient causées les tortures.

Si ce martyre remonte à l’empereur Hadrien, on ne peut que le situer approximativement entre 117 et 138.

Saints Theodoros et Pausilypos de Thrace sont commémorés ensemble le 15 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Paterne d’Avranches

† 511

 

Rien n’est impossible à Dieu (Lc 1:37). Qu’on s’imprègne de cette phrase de l’Ange, pour pénétrer dans l’histoire extra-ordinaire de Paterne.

Il naquit en Bretagne Armorique de Petranus et Guéana, des parents nobles et vertueux qui, après cette naissance, décidèrent de vivre dans la continence et de se consacrer à Dieu.

Petranus décida ensuite d’émigrer en Irlande, dans la pénitence. Plus tard, son fils voulut le rejoindre et, après avoir traversé le Pays de Galles, embrassa la vie monastique en Cardigan.

De fil en aiguille, Paterne devint le supérieur des moines de la région, et fit construire des monastères et des églises. On lui doit en particulier Llanbadarn Fawr ou «Grande église de Patern».

Il rendit visite à son père en Irlande, et profita de son passage pour réconcilier deux rois locaux.

Ensuite, il partit pour les Lieux saints, où le patriarche de Jérusalem le consacra évêque. Ainsi, le monastère de Llanbadarn Fawr devint le diocèse du nouvel évêque. Paterne pouvait avoir à ce moment-là soixante-dix ans.

Vingt ans plus tard, lorsque le roi Caradoc se fut installé en Armorique et que les habitants de Vannes se furent soumis à lui, Paterne fut désigné pour devenir leur propre évêque. Il fut donc rappelé dans sa patrie et installé dans la ville.

Paterne fonda bientôt un monastère près de Vannes ; il se lia d’amitié avec s.Samson de Dol (v. 28 juillet).

Sa douce patience vint à bout d’intrigues que lui suscitèrent de mauvaises langues. Mais pour la paix, il préféra se retirer et mourut ainsi hors de son diocèse, à une date imprécise qui pourrait aller de 490 à 511.

Historiquement parlant, on peut difficilement préciser les dates de notre personnage ; humainement parlant, on peut encore moins facilement admettre certaines incohérences : comment Petranus, nouveau Bouddha, a pu abandonner la jeune mère et son petit enfant ? comment le Patriarche de Jérusalem a pu consacrer évêque un homme qu’il ne connaissait pas et qui n’était probablement pas même encore prêtre ? et comment se fait-il que le pape n’ait pas même été informé de ces événements ?

Il faut vraiment admettre que rien n’est impossible à Dieu. Paterne reçut-il directement sa mission d’En-haut, par quelque révélation ? 

Saint Paterne de Vannes est commémoré le 15 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Abundius de Rome

† 564

 

La première basilique Saint-Pierre de Rome avait un fidèle portier-sacristain - ou mansionnaire - nommé Abundius.

Il accomplissait les charges de sa fonction avec zèle et humilité, discrètement, sans ostentation, simplement pour que tout fût bien en ordre dans la maison de Dieu.

Abundius reçut une apparition de saint Pierre lui-même, qui lui annonçait la prochaine arrivée d’une jeune paralytique - jusqu’à présent, rien de très spécial -, à charge pour lui, Abundius, de la guérir ! On imagine l’étonnement de l’intéressé. La jeune fille se présenta en effet, et Abundius, par obéissance au Prince des Apôtres, la guérit.

On dut en parler, et le pape s.Grégoire le Grand (v. 12 mars) en fit le récit dans son livre des Dialogues. Abundius mourut, toujours d’après les indication du même pape, le 15 avril 564.

Saint Abundius de Rome est commémoré le 15 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Ortaire de Landelles

482-580 

 

Ortaire naquit en 482 à Desertum (auj. Le Dézert, Manche) dans une famille gallo-romaine chrétienne.

Dès l’enfance il s’adonna à la pénitence, aux mortifications, et à douze ans alla demander son admission à l’abbaye qui se trouvait près de l’actuel Beaumesnil.

Ses mortifications étaient étonnantes : il jeûnait longuement, ne mangeait que du pain d’orge, se désaltérait à une petite source (qui existe encore), portait cilice et simple bure.

Bien vite, ses hautes vertus le désignèrent pour fonder un autre monastère dans la forêt d’Andaine, qui devint l’ermitage du Bézier à Saint-Michel-des-Andaines. Il y aurait eu la visite de sainte Radegonde (v. 13 août) vers 555.

Cette mission achevée, il revint à Beaumesnil comme simple moine, et y vécut en ermite dans une grotte proche du monastère.

A la mort de l’abbé de Landelles, il fut choisi pour lui succéder, mais il ne semble pas qu’il ait exercé cette fonction, car il se retira dans une grotte à cent miles du monastère.

Malgré son effort d’effacement, on recourut à sa prière ; il avait le don de guérison, qui se vérifia sur une personne malade du genou, sur une lépreuse, par voie de conséquence sur les malades de rhumatisme et même les paralytiques…

C’est à lui qu’on doit la chapelle de la Sainte-Vierge dans le monastère de Landelles.

Se sentant décliner, à quatre-vingt dix-huit ans, il appela près de lui ses disciples et, après une dernière exhortation, rendit son âme à Dieu, le 15 avril 580.

On peut encore voir l’église du prieuré Saint-Ortaire à St-Michel-des-Andaines.

Saint Ortaire de Landelles est commémoré le 15 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Waltmann d’Anvers

† 1138

 

Il y a au musée de Strasbourg un tableau représentant le bienheureux Waltmann, abbé de Saint-Michel d’Anvers, à genoux sur les marches de l’autel et présenté par l’archange saint Michel, recevant la crosse et l’intronisation abbatiale de l’évêque saint Norbert, entouré par les abbés de Tongerloo, Middelbourg et Averbode.

Ajoutons seulement que Waltmann fut un des premiers disciples de saint Norbert (v. 6 juin) dans l’ordre de Prémontré.

Premier abbé de Saint-Michel d’Anvers, il se distingua par son savoir et sa piété et combattit efficacement l’hérésie de Tanchelm, un moine réformateur qui, partant d’un réel désir de réforme, glissa peu à peu vers la critique ouverte de l’Eglise ; ayant pris les armes contre le clergé d’Anvers, il fut finalement assassiné.

Waltmann mourut, croit-on, le 15 avril 1138, mais n’a pas fait l’objet d’une béatification.

César de Bus

1544-1607

 

Né à Cavaillon (Vaucluse) le 3 février 1544, de Jean-Baptiste de Bus, consul de la ville, et d’Anne de la Marche, César fut le septième de treize enfants.

Il étudia sur place avant d’aller chez les pères Jésuites en Avignon.

On parle aussi d’un séjour (ou d’un passage) à la cour de la reine Catherine de’ Medici, qu’il n’apprécia pas énormément. 

A dix-huit ans, il s’engagea dans l’armée du roi et prit part aux conflits contre les Huguenots.

C’est ainsi qu’il participa au «massacre de la Saint-Barthélemy» le 24 août 1572 ; il devait rejoindre l’armée pour le siège de La Rochelle en 1573, mais une sérieuse maladie l’en empêcha. 

Il vécut à Paris pendant trois ans, s’adonnant à la poésie et à la peinture, et menant une vie quelque peu dissipée où il sembla avoir oublié ce qu’il avait reçu de ses parents dans son enfance.

Quand Henri IV entra dans Paris, il retourna à Cavaillon. 

En 1575, à la mort de son frère, chanoine de Salon, il choisit la voie ecclésiastique, mais plus pour la position sociale et les revenus qu’il en retirerait. Mais bientôt, la grâce le toucha un soir où, se rendant à un bal masqué, il aperçut une effigie de la Madonne devant laquelle brûlait une veilleuse. Il se souvint qu’une amie priait pour lui ; il réalisa en un instant qu’il ne pouvait pas attendre sa dernière heure pour se convertir sérieusement. Sur place, il changea toute sa vie. Il semble qu’il ait aussi bénéficié là des conseils du sacristain. César désormais vint assister chaque matin à la Messe. 

Bientôt, l’évêque d’alors le nomma chanoine de la cathédrale (Saint-Véran) et l’ordonna prêtre en 1582. 

Il se passionna pour saint Carlo Borromeo (v. 4 novembre), dont il souhaita imiter le zèle pour la catéchèse, qu’il enseigna à Aix-en-Provence aux enfants, mais aussi aux adultes, qui en avaient bien besoin. Saint François de Sales l’apprécia beaucoup.

En 1592 César fonda la congrégation des Pères de la Doctrine Chrétienne, dont la mission devait s’exercer dans toute la région pour la catéchèse. Il fonda aussi les Filles de la doctrine chrétienne, plus tard appelées Ursulines de Provence. Les Pères de la Doctrine Chrétienne, appelés aussi Doctrinaires, furent approuvés par le pape en 1597. En France, ils furent supprimés au moment de la Révolution, mais une branche survécut et refleurit en Italie, en France et au Brésil.

César devint aveugle en 1594. C’est avec cette infirmité qu’il passa les treize dernières années de sa vie, avant de s’éteindre le jour de Pâques, 15 avril 1607, en Avignon.

Ses reliques sont à Rome, en l’église Santa Maria in Monticelli.

Quand il fut béatifié en 1975, des membres de sa famille assistaient à la cérémonie.

En 2020, a été signé le décret pontifical reconnaissant l’authenticité d’un miracle, ouvrant ainsi la voie à la canonisation, en 2022.

 

 

Jozef de Veuster

1840-1889

 

Jozef (Jef) de Veuster est né le 3 janvier 1840 à Ninde (Tremelo), dans le Brabant flamand en Belgique, il est l’avant-dernier des quatre fils et quatre filles de Frans de Veuster, un marchand de maïs, et d'Anna-Katrien Wouters. Lorsque la ferme et le commerce de grains rapportent moins, Frans gagne l'Autriche avec un des frères aînés de Jef. Ils y récoltent des sangsues qu'ils vendent ensuite en Belgique. À cette époque, les sangsues étaient encore couramment utilisées dans les hôpitaux pour effectuer les saignées.

Deux des sœurs de Jef entrent au couvent. Son frère Auguste se destine également à une vie dans les ordres religieux. Il n'est dès lors pas étonnant que Frans, le père, place tous ses espoirs en Jef pour qu'il reprenne un jour l'affaire familiale.

Jef se révèle un garçon plein de santé. Il n'a pas peur de mettre la main à la pâte. Il est courageux. Un jour, il sauve de l'étang un ami qui était tombé à travers la glace alors qu'ils patinaient ensemble. Son intrépidité risque aussi de lui jouer de mauvais tours. L'un de ses jeux favoris consiste en effet à sauter du haut d'un talus dans la benne d'une charrette qui passe à toute allure ; un jour, Jef saute trop tôt et se retrouve sous les roues du véhicule. Il en gardera des douleurs au dos et une blessure à l'œil.

Jef commence l'école à l'âge de six ans dans la ville de Werchter, et non à Tremelo. Maître Bols est un instituteur remarquable et exigeant. Le niveau en classe est très élevé et Maître Bols est sévère. Il ordonnera plus d'une fois à Jozef de porter le bonnet d'âne. Il arrive également assez souvent que Jef soit en retard à l'école à cause de ses jeux interminables sur le chemin de halage le long de la Dyle. Il lui est même parfois impossible de se rendre à l'école parce que la route est inondée.

Une des histoires que lui raconte sa mère le soir, est celle des frères Saint Côme et Saint Damien. Ces jumeaux médecins seront persécutés, torturés et finalement décapités en l'an 304. C’est en pensant à eux que plus tard Jef prendra le nom de Damien.

En 1847, Mélanie, la plus jeune soeur de Jef, meurt du choléra. C’est ensuite Eugénie, devenue entre-temps Soeur Alexis, qui décède en 1854. Pauline, la soeur de Jef, décide alors de prendre la place d’Eugénie au couvent. Son frère Auguste se découvre également une vocation religieuse. Il entrera au monastère pour rejoindre la Société des Sacrés Cœurs, aussi appelée « Congrégation de Picpus ». Auguste est, en fait, le frère que Jef admire depuis qu’il est tout petit. 

Après avoir suivi l'enseignement primaire en flamand dans une école de Werchter, un village voisin, Jef est envoyé en 1858 à Braine-le-Comte pour y améliorer son français et pouvoir ainsi reprendre plus tard la ferme familiale. C’est du moins ce qu’espère son père Frans, mais les études et le climat de l’internat ne réussissent vraiment pas à Jef. Pourtant sa vocation mûrit, il s’attache à son frère Auguste, devenu maintenant Pamphile.

Finalement, le 4 janvier 1859, quand il vient de fêter son dix-neuvième anniversaire, il arrive à Louvain pour demander son admission chez les Pères des Sacrés-Cœurs de Picpus, un ordre missionnaire chrétien. Il commence son noviciat en février 1859, et prend pour nom Damien. Il suit ainsi les pas d'Auguste, son frère aîné. C’est un gros sacrifice pour les parents, qui cependant acceptent courageusement l’épreuve.

Jef mise le tout pour le tout pour réaliser son rêve. Il travaille comme un damné aux tâches du monastère et dans ses études. Il impressionne ses supérieurs par son assiduité. Il étudie le latin et le français. Afin de récupérer son retard, il se lève tous les jours à 3 heures du matin et ne va se coucher que très tard le soir, accablé de fatigue. Il consacre chacun de ses temps libres à la prière.

À la fin de son noviciat à Louvain, Damien est envoyé à Paris (au couvent de la rue de Picpus). Il y prononce ses vœux le 7 octobre 1860. Il fait "du latin et du grec du matin au soir" écrit-il à ses parents.

En septembre 1861, il est de retour à Louvain pour les études de philosophie et théologie qui le préparent plus immédiatement au sacerdoce. Elles sont brusquement interrompues...

En octobre 1863, un groupe de missionnaires est prêt à partir pour les îles du Pacifique. Auguste (en religion père Pamphile, qui vient d'être ordonné prêtre) devrait en faire partie. Mais il tombe gravement malade, sans doute du typhus. Damien se porte immédiatement volontaire pour le remplacer. Son offre est acceptée. Après un dernier pèlerinage — en famille — à Notre-Dame de Montaigu, il part pour Brême et Paris. Il embarque le 29 octobre 1863 sur le trois-mâts R.W. Wood avec 5 confrères et 10 sœurs. 

Le 19 mars 1864, à 24 ans, il débarque à Honolulu. Ce qui le frappe d'abord c'est l'accueil chaleureux des habitants et leur ferveur. Très vite, l’évêque le prend en considération et veut l’ordonner : quelques jours après la Pentecôte, le 21 mai de la même année, Damien est ordonné prêtre dans la cathédrale d'Honolulu avec deux autres séminaristes. Désormais il signe ses lettres du seul titre qui lui tient à cœur : prêtre-missionnaire.

Comme première mission le jeune prêtre est envoyé dans le district de Puna, au sud-est de l'ile d'Hawaï, littéralement au pied du volcan Kilauea. Il est presque toujours en route, visitant les communautés chrétiennes, baptisant et construisant des chapelles. Il partage la vie des habitants, apprend leur langue, mais fait peu de conversions, car les habitants sont attachés à leur déesse Pélé, déesse du volcan.

Pour aider un confrère surchargé il demande et obtient en 1866 son transfert dans les districts de Kahola et Hamakua, où il reprend pendant neuf années ses tournées pastorales. Mais il s'y retrouvera seul prêtre et il lui coûte beaucoup de n'avoir personne à qui se confesser. Le catéchisme, quatre écoles catholiques à superviser et surtout la construction de chapelles l'occupent. Pour les chapelles il obtient l'aide d'un frère religieux. C’est là qu’on lui donne le surnom de «prêtre-menuisier». 

Le Père Damien vit la hantise des âmes qui se perdent faute de baptême. La compétition avec les protestants, avec lesquels les conflits sont fréquents, fait partie de l'effort missionnaire. Kawaihae, Waiapuka, Waipio (1867) Kapulena (1868), Halawa (1870) sont quelques-unes de ces chapelles construites ou réparées. Les fidèles doivent participer au projet de «leur» chapelle, financièrement ou autrement.

Pour freiner la propagation de la lèpre, le gouvernement avait décidé, en 1865, de créer un léproserie à Molokai, une île voisine, et d'y déporter tous ceux qui étaient atteints de ce mal alors incurable. Leur sort préoccupe les autorités religieuses.

Le 4 mai 1873 l'évêque lance un appel aux missionnaires. Il cherche des volontaires pour se rendre à tour de rôle apporter un secours spirituel aux lépreux de l'ile de Molokai. Damien se trouve parmi les quatre volontaires choisis. Le 10 mai, le père Damien et un autre confrère débarquent à Molokai, sa “patrie” définitive. 

Les malades qui arrivent par navires entiers à Molokai demandaient à grands cris d’avoir un prêtre avec eux. Pendant sept ans bien des malheureux sont morts sans recevoir soit le baptême, soit le sacrement des malades. Damien est accueilli par ces êtres vivants en putréfaction, dont l’odeur est tellement nauséabonde qu’il ne pourra s’empêcher de la masquer un peu qu’en fumant la pipe.

Dans cet enfer, Damien devient le pasteur des huit-cents lépreux, ainsi que leur médecin. Les progrès de la maladie sont rapides et effrayants, la mortalité élevée. “Kamiano” partage leur vie et est amené à prendre en mains les problèmes matériels de ses fidèles. Peu à peu, il construit une vraie communauté, organisant la vie sociale, éducative et religieuse de ses lépreux. avec une église, des chemins, un hôpital, une école, un orphelinat. Il s'identifie à eux : «Nous autres lépreux», écrit-il dans ses lettres. Il considère les enfants comme les siens, et les laisse jouer avec sa pipe…

Son amour évangélique pour les lépreux force l'admiration, y compris celle d'un médecin agnostique, Arthur Mouritz qui visite régulièrement l'île entre 1883 et 1888. Il lui rendra un vibrant témoignage. Les protestants également sont admiratifs même si le Père Damien n'est pas tendre pour eux : “Les hérétiques sont toujours en embuscade pour surprendre mes pauvres chrétiens”. Son catholicisme intransigeant ne l'empêche pas de voir le bien que font certains protestants, comme ce luthérien allemand, représentant du gouvernement dans la léproserie de Molokai. Sa réaction est typique : «Il n'a plus qu'un petit pas à faire pour être tout à fait catholique».

En octobre 1881, Damien reçoit la plus haute décoration hawaïenne. Dans la lettre qui accompagne la décoration de Chevalier-Commandeur de l'Ordre royal de Kalakaua, la princesse Liliuokalani, alors régente du Royaume de Hawaï, lui exprime en termes très chaleureux sa profonde admiration. À en juger par la mention qu'il en fait dans ses lettres, Damien est touché par cette reconnaissance publique de son œuvre.

En décembre 1884, le docteur Arning informe le père Damien : il est atteint par la lèpre. Le diagnostic est confirmé en janvier 1885. Il en parle à son ami Charles Stoddard : «Je suis réputé moi-même attaqué de la terrible maladie. Les microbes de la lèpre se sont finalement nichés dans ma jambe gauche et dans mon oreille. Ma paupière commence à tomber».

Au début de 1886 la nouvelle fait rapidement le tour du monde. Des volontaires arrivent à Molokai : l'abbé Conrardy en mai 1888 et trois religieuses franciscaines en novembre. Damien n'accepte pas facilement ce qui lui arrive. Il était tellement convaincu d'être protégé par la Vierge Marie pour qui il a une dévotion sans bornes ! Dans sa correspondance il évite d'abord le mot lèpre. Après quelques mois, il se résigne et fait face avec courage. Dans une lettre à son provincial : «Il n'y a plus de doute pour moi : je suis lépreux». Homme de foi, il ajoute «Que le Bon Dieu soit béni !»

A l'épreuve physique s'ajoute une épreuve morale. Son compagnon lui est retiré. Damien est de nouveau seul prêtre à Molokai. Plus grave encore - la lèpre étant souvent associée à la syphilis à l'époque - il est soupçonné d'avoir rompu son vœu de chasteté. Il accepte de se soumettre à un examen médical (par le docteur Arning) qui se révèle négatif. Finalement, son supérieur restreint drastiquement ses visites et contacts à Honolulu. Damien est un homme très seul, soutenu cependant par l'amour de ses lépreux. Il l'écrit lui-même dans ses lettres : plus que la lèpre ce sont les soupçons et incompréhensions de ses supérieurs qui le font souffrir.

Damien continue cependant ses activités pastorales comme de développement des deux villages sous sa responsabilité, Kalawao et Kalaupapa : canalisations d'eau, agrandissement de l'hôpital, route entre les deux villages, reconstruction de l'église. Médicalement il s'observe et s'analyse, communiquant ses idées sur la propagation de la lèpre. 

Avec quatre collaborateurs, il continue ainsi d'assumer sa mission même s’il ne peut déjà plus célébrer la messe depuis plusieurs mois. Le 12 février 1889 il écrit une dernière lettre à son frère, le Père Pamphile : «Je suis toujours heureux et content, et quoique bien malade, je ne désire que l'accomplissement de la sainte volonté du bon Dieu…» Il se confesse une dernière fois le 30 mars et meurt le 15 avril 1889, à Kalaupapa sur l’île de Molokai (Hawaï) à l'âge de 49 ans.

Lui qui avait fabriqué presque quatre mille cercueils pour ses lépreux, il sera maintenant enseveli dans un cercueil fabriqué par eux et porté par six d’entre eux, escorté par la fanfare des lépreux qu’il avait mise sur pied, et inhumé à l’ombre du pandanus sous lequel il avait passé sa première nuit, dix-sept ans plus tôt. 

Son corps sera cependant rapatrié en Belgique par le Mercator en 1936, et terminera son long périple à Louvain, où il est inhumé dans la crypte de l'église Saint-Antoine.

En 1945, le Mahatma Gandhi rend hommage à l'héroïsme du Père Damien : «Le monde politique et journalistique ne connait pas de héros dont il peut se glorifier et qui soit comparable au père Damien de Molokai».

Lorsque Hawaï accède à la fédération des États-Unis, ce sont les statues du roi Kamehameha († 1959) et du Père Damien que ce nouvel état choisit de placer au Capitole de Washington comme «personnes ayant joué un rôle important dans son histoire».

En 1989, la Belgique organise l'année Damien. La ville de Tremelo a fait une fête en l'honneur de Damien. 

Le 4 juin 1995, il est béatifié par le Pape Jean-Paul II. Après cette cérémonie une relique (main droite) du père Damien a été transférée à Molokaï et y a été enterrée le 22 juillet 1995 à Kalawao.

Benoît XVI l'a canonisé le 11 octobre 2009. Barack Obama affirme le jour même son "admiration" pour la vie du père Damien de Molokai.

Il est de coutume de fêter un bienheureux ou un saint le jour de sa mort, ou Dies Natalis, anniversaire de sa naissance au ciel. Pour saint Damien de Molokaï, mort un 15 avril, il en va autrement. Tandis que le Martyrologe mentionne régulièrement Jozef de Veuster ou Père Damien au 15 avril, pour mettre en relief la figure de Damien et pour éviter que sa fête liturgique ne tombe lors des fêtes de Pâques, Jean-Paul II a choisi la date du 10 mai, jour qui correspond à l'arrivée du Père Damien à la léproserie de Molokaï en 1873.

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13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 23:00

14 AVRIL

 

II.

S Maxime, avec ss.Valérien et Tiburce, préfet romain converti par ces derniers (avec qui se trouvait ste Cécile, cf. 22 novembre) et martyrisé avec eux.

S Fronton, abbé près d’Alexandrie, un des premiers cénobites. 

III.

Stes Prosdoki et Berniki avec leur mère Domnini, martyres : se sachant vouées au martyre, elles se jetèrent elles-même à l’eau pour échapper aux mauvais désirs des soldats. 

S Procule, évêque (?) à Terni et martyr.

Ste Domnine, vierge et martyre à Terni.

S Ardalion, acteur converti sur scène, martyr.

V.

Ste Thomaïs, martyre en Alexandrie pour avoir refusé les avances de son beau-père.

S Assicus, disciple de s. Patrice et premier évêque à Elphin.

VII.

S Lambert, évêque à Lyon ; il avait fui la cour de Clotaire III pour l’abbaye de Fontenelle, où il succéda à l’abbé s.Wandrille.

XI.

S Giovanni, premier évêque à Montemarano en Campanie.

XII.

S Bernard d'Abbeville, abbé bénédictin à Poitiers, puis à Tiron.

S Bénezet, berger ; après une vision céleste, il commença à treize ans la construction du pont d’Avignon.

XIII.

B Pedro González “Telmus”, dominicain espagnol après un début de vie ecclésiastique très mondain ; il est invoqué par les marins dans les tempêtes et contre les tremblements de terre.

Bse Hedwige (Havoie), abbesse prémontrée à Mehren, où elle succéda à sa mère.

XIV.

Ss Jean Milhey, Antoine Kukley et Eustache Nizilon, chambellans du duc de Lituanie, martyrs à Vilnius, dont ils sont les patrons. 

XV.

Ste Lydwine, mystique à Schiedam.

XX.

Bse Isabel Calduch Rovira (1882-1937), clarisse espagnole, martyre près de Castellón, béatifiée en 2001.

Fronton d’Egypte

† 174

 

Fronton serait un des tout premiers anachorètes d’Egypte qui se retira dans le désert aux environs d’Alexandrie.

Quelques amis le suivirent. Et comme il advient dans toute fondation, le diable s’en mêla : certains murmurèrent contre la difficulté de la règle proposée par Fronton.

Celui-ci leur rappela que s.Paul avait lui-même enduré la faim et la soif (cf. 2Co 11:27 ), et leur fit remarquer que, depuis qu’ils vivaient dans ce désert, ils n’avaient jamais manqué ni d’herbes ni de racines pour se nourrir convenablement.

Les murmures cessèrent devant les arguments et le raisonnement de Fronton, mais pas complètement. Dieu fit alors savoir par un ange à un riche seigneur, qu’il eût à envoyer de la nourriture à des anachorètes, sans lui spécifier où ils se trouvaient. Le seigneur fit charger soixante-dix chameaux, qu’il laissa partir sans guide : les animaux se dirigèrent d’eux-mêmes vers l’endroit.

Fronton remercia la Providence, reprocha encore une fois aux récalcitrants leurs murmures, fit décharger les vivres, mais en renvoya la moitié au seigneur, qui par la suite, n’oublia jamais ses protégés.

Fronton serait mort vers 174.

Saint Fronton d’Egypte est commémoré le 14 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Valerianus, Tiburtius, Maximus

† 177

 

Valerianus passe pour avoir été l’époux très chaste de sainte Cécile, qu’on vénère le 22 novembre.

Cécile lui demanda l’absolue continence par respect pour son ange qu’elle voyait constamment près d’elle. Valerianus se convertit, accepta le baptême et put lui aussi voir cet ange.

Il convertit à son tour son frère, Tiburtius.

Tous deux, affrontant les dispositions légales, s’efforçaient de donner une digne sépulture aux Martyrs.

Dénoncés, ils furent condamnés à mort et décapités.

En chemin vers le lieu de leur martyre, ils convertirent le juge, Maximus, qui fut décapité avec eux.

Ce martyre eut lieu un 14 avril, probablement vers 177-180, peut-être même plus tard au troisième siècle, selon certains : dans ce cas, nos martyrs ne devraient pas avoir rapport avec sainte Cécile. 

 

 

Domnini, Berniki et Prosdoki d’Antioche

† 302

 

Domnini vivait à Antioche de Syrie avec ses deux filles Berniki et Prosdoki. C’était une femme de haute naissance, riche, croyante et vertueuse en tous points. Elle éduquait ses deux filles avec la souci de la mère chrétienne : les deux petites étaient des adolescentes, gracieuses et aussi vertueuses que leur mère.

Le père de famille fut peut-être arrêté par les soldats et leur livra la cachette des trois femmes. D’après s.Jean Chrysostome (v. 14 septembre), celles-ci s’étaient réfugiées à Edesse, qui se trouve à plus de deux-cents kilomètres d’Antioche.

Quand elles furent découvertes et ramenées à Antioche, sachant ce qui pouvait leur arriver aux mains des soldats, Domnini persuada ses filles qu’il valait mieux se donner totalement à Dieu plutôt que de tomber en leurs mains, et toutes trois se dirigèrent vers le fleuve (Oronte, auj. Nahir-el-Asi). Elles retirèrent leurs chaussures - pour laisser aux soldats une preuve de leur arrestation -, arrangèrent leur vêtement et se précipitèrent d’elles-mêmes dans le fleuve.

Encore une fois, on doit se poser la question de la légitimité d’un tel geste. Le suicide est évident. Des panégyristes ont avancé que les Martyres avaient agi sous une inspiration spéciale de l’Esprit Saint, de la même façon qu’Abraham n’avait pas craint d’immoler son propre fils (mais un ange l’arrêta, ce qui ne s’est pas produit à Antioche…) ; s.Augustin cependant affirme que leur conduite, sans doute admirable, n’est pas imitable. 

Il est certain que les trois femmes, une fois arrêtées, imaginaient très bien ce qu’allait être leur sort ; elles préférèrent préserver leur chasteté. Honneur à leur vertu !

Elles moururent vers 302.

Saintes Domnini, Berniki et Prosdoki d’Antioche sont commémorées le 14 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Thomais d’Alexandrie

458-476

 

Cette jeune femme de dix-huit ans était une chrétienne d’Alexandrie.

Elle fut mariée à un pêcheur.

En l’absence de ce dernier, le beau-père tenta de séduire la jeune femme, qui lui opposa une farouche fin de non-recevoir. Furieux, l’homme la frappa de son épée (l’ancien Martyrologe disait : la coupa en deux).

La colère de Dieu fit que l’assassin devint aveugle sur le champ. Des amis le retrouvèrent peu après : il leur raconta son crime et demanda à être conduit devant le gouverneur, qui le condamna à la décapitation.

Thomais fut très vite honorée dans tous les environs. Son corps, d’abord enterré dans un cimetière proche, fut transporté plus tard à Constantinople.

L’huile des lampes qu’on y allumait était recueillie soigneusement ; qui en prenait, bénéficiait d’une grâce contre les tentations de la chair.

Sainte Thomais d’Alexandrie est commémorée le 14 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Assicus d’Elphin

† 490

 

S.Patrice d’Irlande (v. 17 mars) créa le diocèse de Corcoghlan (auj. Elphin) vers 435.

L’endroit s’appelait primitivement Emlagh-Ono, du nom du druide de l’endroit, Ono, qui donna le terrain nécessaire à la construction d’une église et d’un monastère. L’église s’appela Tempull Phadruig (église de Patrick).

Patrice y établit comme premier évêque Assicus, auquel il adjoignit le neveu de celui-ci, Bite, et sa mère Cipia. Assicus était peut-être lui-même un parent d’Ono.

Il y eut là aussi un monastère et une école.

Assicus est décrit comme l’orphèvre de s.Patrice, pour son habilité à fabriquer calices, patènes, et autres objets sacrés pour la liturgie. Il généra ainsi une très célèbre école d’art, dont on peut encore admirer des spécimens.

Sept ans avant sa mort, Assicus ressentit une honte profonde pour avoir commis un mensonge - certains disent : un mensonge le concernant, une dissimulation par modestie - et se retira loin, dans l’île de Rathlin O’Birne (Donegal) ; il y resta sept années, au bout desquelles les moines finirent par le retrouver ; ils le prièrent de revenir dans le monastère, mais Assicus mourut en route, vers 490.

Assicus fut enterré à Rath Cunga (auj. Racoon, Donegal), mais son tombeau n’a jamais été retrouvé.

Saint Assicus d’Elphin est commémoré le 14 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Lambertus de Lyon

† 688

 

Landebertus (Lantbertus) ou simplement Lambert naquit vers 625 à Quernes (act. Pas-de-Calais), d’un père qui, par ses entrées à la cour des rois mérovingiens, put l’y introduire à son tour.

Lambert conquit l’estime du roi et des grands, et Clotaire III lui destinait quelque haute fonction, mais le cœur du jeune homme s’était déjà donné à Dieu.

Combattant toutes les résistances des siens, il gagna l’abbaye de Fontenelle, où il succéda au fondateur Wandrille comme abbé (665).

Il fonda l’abbaye bénédictine de Donzère (675), sur une terre offerte par le roi Thierry III. De cette abbaye sortirent plusieurs personnages : Hermeland, Erembert (v. 25 mars et 14 mai)…

L’humilité de Lambert avait déjà bien souffert de son élection à l’abbatiat, mais ce n’était pas la fin de l’épreuve : on l’appela au siège épiscopal de Lyon en 678 pour être le trente-septième successeur de s.Pothin (v. 2 juin).

Ce furent dix années d’un fécond apostolat, dont on n’a pas retrouvé de compte-rendu, cette partie ayant été détruite (et les «sauvegardes» n’existant pas encore…).

Par quelques recoupements, on sait qu’il sacra Ansbert évêque de Rouen en 684 (v. 9 février).

Lambert mourut le 14 avril 688 et fut rapidement l’objet d’un culte.

Saint Lambert de Lyon est commémoré le 14 avril dans le Martyrologe Romain.

Giovanni de Montemarano

† 1095

 

Le diocèse de Montemarano (Campanie, Italie S) fut érigé à la fin du 10e ou au début du 11e siècle. L’incendie de la cathédrale, vers 1500, détruisit les archives qui s’y trouvaient, de sorte qu’on a perdu des informations importantes concernant cette érection et la nomination de Giovanni comme évêque.

Giovanni fut un prêtre exemplaire, zélé, charitable envers les pauvres et ferme devant les exigences des grands. Aussi le choisit-on pour être évêque du nouveau diocèse, et il fut probablement le premier évêque de ce siège.

Le pape Grégoire VII (v. 25 mai) dut le convaincre d’accepter ce choix, et Giovanni fut consacré évêque à Benevento en 1084.

Un des rares faits que l’on connaisse de lui, montre bien sa détermination. Après une période de mauvaise récolte et d’incursions dévastatrices, les terres étaient devenues infertiles, aussi l’évêque, aidé de ses paysans, se mirent à défricher les bois des propriétés épiscopales, à détourner l’eau du fleuve Calore, qui irrigua les terres et permit la reprise des cultures.

Giovanni mourut le 14 avril 1095 et son culte fut reconnu en 1906.

Le petit diocèse de Montemarano a été réuni à celui de Nusco en 1818.

Saint Giovanni de Montemarano est commémoré le 14 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Bernard d’Abbeville

1046-1117

 

S’il naquit effectivement à Abbeville (Somme), Bernard se vit obligé de se déplacer continuellement pour trouver la vraie solitude que son cœur désirait.

Petit, son goût précoce pour la vie religieuse le fit appeler le petit moine. A vingt ans, ayant une connaissance approfondie des saintes Ecritures, il partit pour le Poitou, avec trois compagnons animés des mêmes sentiments que lui, et entra au monastère de Saint-Cyprien (Poitiers), qui dépendait de la Chaise-Dieu.

Dix ans plus tard, il fut envoyé à Saint-Savin-sur-Gartempe (Vienne), pour y opérer une réforme ; conscient qu’on voulait le faire abbé, Bernard s’enfuit dans la forêt de Craon (Mayenne), où vivaient déjà d’autres ermites célèbres : Vital de Savigny, Robert d’Arbrissel, Raoul de la Futaie (v. respectivement 7 janvier, 24 février, 16 août).

Là, Bernard prit le nom de Guillaume et s’exerça pendant trois ans au travail manuel auprès d’un ermite nommé Pierre, un tourneur sur bois.

Mais les moines de Saint-Savin le retrouvèrent, de sorte que notre Bernard s’enfuit à nouveau et s’installa pendant trois ans encore sur l’île de Chausey, non loin du Mont Saint-Michel (Manche). C’est alors qu’on le supplia de revenir à Craon, ce qui pouvait se faire puisque les moines de Saint-Savin avaient fini par élire un autre abbé. Bernard se fixa à Fontaine-Géhard (Châtillon-sur-Colmont), qui devint un centre érémitique très prospère et illustre. 

Ce fut cette fois-ci l’abbé de Saint-Cyprien qui le rappela, voulant en faire son prieur et son successeur. Bernard n’accepta qu’à contre-cœur, mais sut se montrer à la hauteur de sa mission abbatiale.

C’est comme abbé qu’il participa au concile de Poitiers (1100), où fut excommunié Philippe Ier à cause du scandale donné par son divorce.

Il y eut un conflit avec l’abbaye de Cluny, qui voulait «dominer» sur Saint-Cyprien ; Bernard en profita pour abandonner sa charge et revenir à Craon, d’où il ne sortit que pour prêcher la réforme des peuples et du clergé.

Les moines de Saint-Cyprien le rappelèrent cependant, pour les défendre contre Cluny ; Bernard dut faire le voyage à Rome, où il obtint l’indépendance de Saint-Cyprien.

De retour en France, il fit un nouveau séjour à Chausey, d’où il fut chassé par des pirates, et s’en revint près de Fougères (Ille-et-Vilaine). Il y réunit des disciples, mais s’apercevant qu’il gênait le développement de l’abbaye de son ami Vital, il trouva refuge sur les terres du comte Rotrou et édifia un nouveau monastère avec une chapelle dédiée à sainte Anne, bénie  en 1109 par l’évêque Yves de Chartres (v. 23 décembre).

Les tribulations n’étaient pas finies ; un nouveau conflit avec Cluny contraignit Bernard à déplacer son monastère, vers la source de la rivière de Tiron (1113).

Bernard, qui n’aspirait qu’à la solitude et à la contemplation, eut jusqu’à cinq cents moines autour de lui. Ceux-ci vivaient la règle de saint Benoît, mais dans une grande austérité ; ils portaient un habit gris à longs poils ; à leurs travaux on doit l’actuel étang de Thiron, de Saint-Anne.

Tiron eut des fondations en Allemagne, en Angleterre, en Ecosse.

Dieu favorisa Bernard du don des miracles, de la lecture des esprits. Ainsi il montra à un moine qu’il en connaissait les désirs tortueux et chercha paternellement à le ramener ; il éteignit un dangereux incendie venu de la forêt et qui menaçait les bâtiments, il guérit d’un signe de croix un enfant aveugle-né, il délivra d’un esprit malin deux religieux de la communauté, il remit sur pied un jeune novice qui avait été presque écrasé par un énorme chariot traîné par dix bœufs.

Vers la fin, une grave maladie compléta cette longue suite d’aventures qui avaient éreinté Bernard. Il mourut le 14 avril 1117.

Bernard d’Abbeville (ou de Tiron) fut canonisé en 1861, ce qui lui fait détenir le record du plus long procès de canonisation dans l’Eglise, mais nous savons que pour Dieu Mille ans sont comme un jour (Ps 89:4).

 

 

Bénezet

1165-1184

 

Qui sait si le Pont d’Avignon n’est pas dû à une intervention divine ?

On «raconte» - mais le mot légende signifie bien ce qu’il faut dire - que Bénezet (diminutif de Benoît), était un jeune pâtre du Vivarais (ou de la Savoie), né de pieux parents.

Son père étant mort assez tôt, sa mère lui avait confié la garde de quelques brebis.

Un jour d’éclipse de soleil, Bénezet entendit le Seigneur : Prends ta houlette et descends jusqu’en Avignon, la capitale du bord de l’eau : tu parleras aux habitants et tu leur diras qu’il faut construire un pont.

Bénezet se disposa à obéir. Un ange lui vint en aide avec un bâton et une besace, lui disant : Suis-moi sans crainte, je te conduirai jusqu’au lieu où tu dois construire un pont et te montrerai comment tu devras t’y prendre.

Parvenus au bord du Rhône, l’ange désigna une barque qui s’y trouvait et encouragea Bénezet : Ne crains rien ; le Saint-Esprit est en toi ; vois cette barque, elle servira à ton passage. Va à la ville d’Avignon ; montre-toi à l’évêque et à son peuple. L’ange disparut.

Il faut dire ici que la traversée du Rhône à cet endroit était particulièrement dangereuse et que, justement là, un pont se serait avéré fort utile.

Il est bon de remarquer que, dans cette «révélation», le premier mot est pour dissiper toute peur humaine. L’Evangile en donne plusieurs exemples, de la part du Christ.

Bénezet, donc, se présenta à l’évêque, puis au prévôt d’Avignon. Bien sûr, leur réaction fut le doute, mais quand Bénezet - il avait une quinzaine d’années - souleva devant tout le monde une énorme pierre que trente hommes n’auraient pu remuer, on changea d’avis.

La sainteté de Bénezet entraîna les Avignonais ; le pont apparut.

Bénezet cependant mourut avant son achèvement, en 1184, quand il n’avait que dix-neuf ans. Selon son désir, il fut enterré d’abord au centre du pont, dans une petite chapelle dédiée à saint Nicolas.

Le pont fut achevé en 1188.

De nombreux miracles se produisirent sur le tombeau de Bénezet. En 1669, le corps fut retrouvé sans corruption et confié aux Religieux célestins en 1674, puis, à la Révolution, transporté à l’église Saint-Didier. Des soldats prisonniers dans cette église se partagèrent les reliques et les emportèrent dans leurs familles ; on put les recueillir et les reporter à Saint-Didier.

Saint Bénezet est un des protecteurs d’Avignon, fêté le 14 avril. Si l’on n’en a pas retrouvé la bulle de canonisation, il est vénéré depuis très longtemps comme Bienheureux (1202) et comme Saint : Vox populi, vox Dei.

 

 

Hadwige de Cologne

12e siècle

 

Hadwige - certains traduisent en français Havoie - était la fille du comte Lothaire et de Hildegonde (v. 6 février).

Entraînée par l’exemple de sa sainte mère, qui avait fondé le couvent prémontré de Mehren, Hadwige y prit le voile, tandis que sa mère était nommée prieure.

Elle fit de grands progrès dans toutes les vertus, spécialement dans l’humilité.

Après la mort de Hildegonde, Hadwige lui succéda.

Elle mourut dans un âge avancé, on ignore en quelle année.

On lui donne le titre de bienheureuse et on l’honore le 14 avril.

Elle n’a pourtant jamais été solennellement béatifiée.

 

 

Pedro González

1190-1246

 

Il naquit à Astorga (Castille-León, Espagne NO), d’un père noble nommé Frómista, lui-même neveu de l’évêque de Palencia, ce qui valut à Pedro, dès l’enfance, d’avoir le titre de chanoine de la cathédrale de Palencia, et d’être promu doyen de ce chapitre avant même d’être prêtre.

L’enfant avait reçu une éducation fort soignée, surtout intellectuellement, dans un climat de plaisir et de luxe propre à ces familles trop mondaines. 

Au moment d’aller prendre possession de son siège de chanoine, il voulut traverser la ville sur un cheval richement équipé, le jour de Noël. La Providence fit alors que le cheval trébucha et jeta à terre notre chanoine dans une mare de boue, sous les huées de la foule.

L’humiliation fut salutaire : le chanoine mondain s’en alla méditer chez les Dominicains de Palencia, où la conversion profonde fit son travail dans l’âme de Pedro, qui ne désira désormais que réparer sa vie mondaine, ses mauvais exemples, et travailler au salut des âmes.

Il demanda l’habit de l’Ordre des Prêcheurs et commença le noviciat. Ce ne fut pas sans épreuves, car certains voulurent le rappeler dans le monde, lui reprochant d’avoir seulement cédé à une vexation momentanée et lui suggérant d’abandonner cette vie de pénitence et de mortifications.

Pedro persévéra. Il étudia désormais avec joie la théologie et l’Ecriture. Ordonné prêtre, il ramena beaucoup d’âmes dans le bon chemin. 

Le roi Ferdinando l’appela à la cour, et le garda près de lui pour bénéficier de ses sages conseils, dans sa reconquista contre les Maures, qui occupaient la Castille depuis six siècles.

Pedro conserva toutes ses habitudes de vie personnelle : prière, recueillement, humilité. S’il profita de sa place privilégiée, ce fut pour s’attaquer au mal où qu’il fût ; il parvint à réformer les mœurs corrompues des courtisans, des soldats, des libertins du monde.

Quand Cordoue fut reprise, il intervint en faveur des enfants et des femmes, toujours menacées par les troupes victorieuses ; puis il purifia les mosquées pour les utiliser comme églises et prêcha la Vérité aux Maures pour les arracher à la funeste doctrine islamique.

Cet apôtre ne pouvait se contenter de ces labeurs : il se tourna vers les populations locales de Galice et des Asturies, les paysans, les pêcheurs, instruisant, remettant la paix au milieu des disputes…

On a prétendu que Pedro fut aussi prieur d’un monastère dominicain à Guimarães (Portugal). Et comme si cela ne suffisait pas, on lui a aussi attribué la construction d’un pont sur le Minho entre Ribadavia et Orense ; il est à remarquer que le même jour que Pedro González, on fête saint Bénezet, qui fut à l’origine du pont d’Avignon ; d’aucuns prétendent d’ailleurs que ce pont sur le Minho fut l’œuvre de Gonzalvo d’Amaranthe (v. 10 janvier).

Pedro aurait été avisé divinement du jour de sa mort et l’aurait annoncé lui-même à ses auditeurs, le jour des Rameaux 1246. Il se trouvait alors près de Túy, et voulut aller mourir parmi les Dominicains de Compostelle. En cours de route, il dit cependant à son compagnon que Dieu lui ordonnait d’aller mourir à Túy et fit demi-tour, toujours à pied.

Il mourut donc à Túy, le 14 avril 1246.

Il avait fait des miracles avant sa mort, il en fit encore plus après. Pedro fut béatifié dès 1254 et faillit être canonisé «officiellement». Le culte fut confirmé en 1741, et Pedro resta Bienheureux.

Mais sa popularité l’a fait invoquer par les marins espagnols et portugais, de même que tous les marins invoquaient traditionnellement saint Erasme (v. 2 juin). Chez les pêcheurs et les marins de la péninsule ibérique, saint Erasme s’appelle sant’Erasmo, qui est devenu populairement sant’Elmo ou san Telmo, surnom qui fut aussi attribué à notre Pedro González.

 

 

Milhey, Kukley, Nizilon

† 1342

 

Milhey et Kukley étaient deux frères Lituaniens. Avec leur ami Nizilon, ils proposèrent leurs services au grand duc, Olgerd, qui en fit volontiers ses chambellans, en raison de leur intelligence et de leur candeur.

Ils furent évangélisés par un missionnaire, un certain Nestor, qui leur donna au baptême, respectivement, les noms de Jean, Antoine et Eustache.

Tout se passa bien, tant que les trois amis pratiquaient leur religion discrètement. Un jour cependant, ils refusèrent de manger la viande qu’on leur servait un vendredi ou une veille de fête où l’on observait l’abstinence, ce qui irrita profondément le duc.

Ils furent mis en prison, maltraités et condamnés à mort.

On les pendit sur la place centrale de Vilnius, à la branche d’un chêne qui servait là de potence.

Ils moururent à des jours différents, Milhey-Jean le 24 avril, Kukley-Antoine le 14 juin, Nizilon-Eustache le 13 décembre, de l’année 1342.

Les moines de Saint-Basile ensevelirent leurs corps dans leur église et le patriarche les fit honorer comme Saints.

Une fête commune les honore comme patrons de Vilnius le 14 avril.

L’actuel Martyrologe ne les mentionne pas.

Liduina (Lydwine)

1380-1433

 

Issus d’ancêtres nobles, mais tombés dans la pauvreté, les parents de Lydwine n’avaient pas pour cela hésité à élever neuf enfants, huit garçons et une fille. Celle-ci, venue au monde la cinquième, le 18 mars 1380, était une enfant gracieuse et forte, d’une avenante beauté.

Née à Schiedam (Hollande) le jour des Rameaux, elle reçu un nom prédestiné : "Lid" et "Wyt", signifient souffrir amplement ou avec patience

On devrait probablement écrire Liduina, mais l’orthographe ancienne a pu varier selon les idiomes, les accents, les habitudes, de sorte qu’on trouve fréquemment en français Lidwine ou Lydwine. Le Martyrologe Romain a transcrit Liduina.

Sa mère s'appelait Pétronille. Son père, Pierre, était veilleur de nuit de la ville. Il était le fils de Joannes, un homme très pieux qui priait nuit et jour, dérangé par le démon qui l'assaillait dans sa maison, brisant la vaisselle et brisant à terre les pots de beurre.

Quand, à quinze ans, les charmes et les qualités de Lidwine lui attirèrent de nombreuses demandes de mariage, elle dit à ses parents : Je demanderais plutôt à Dieu de me rendre laide pour repousser les regards des hommes. Dieu la prit au mot.

À la suite d’une chute où elle eut une côte brisée, on la transporta sur son lit ; elle ne le quitta plus jusqu’à sa mort. Malgré tous les soins prodigués, le mal ne fit qu’empirer. Un abcès se forma qui ne lui permettait plus de rester ni couchée, ni assise, ni levée ; perdant l’usage de ses jambes, elle se traînait sur les genoux, sur les coudes, se cramponnant aux meubles.

Ses pleurs, ses cris, ses gémissements effrayaient et éloignaient tout le monde, sauf ses admirables parents, qui ne cessèrent de la soigner avec amour. Peu à peu il lui devint même impossible de ramper ainsi. Trois plaies profondes s’ouvrirent dans son pauvre corps, dont l’une se remplit de vers, qui y grouillaient en telle quantité qu’on en retirait jusqu’à deux cents en vingt-quatre heures. Comme on soulageait les ulcères, une tumeur lui vint à l’épaule, à laquelle s’ajouta bientôt le mal des ardents qui dévora ses chairs jusqu’aux os.

À cette nomenclature incomplète de ses maux, il faut ajouter la torture des remèdes inventés par l’ignorante bonne volonté des médecins, qui ne réussirent guère qu’à remplacer une maladie par une autre.

Ainsi Lydwine était couchée sur le dos, impuissante à se remuer, n’ayant que l’usage de la tête et du bras gauche, torturée sans cesse, perdant son sang, dévorée des vers, et pourtant vivant et gardant assez de forces pour ne pas mourir. Et au milieu de tout cela elle était heureuse, et se disait prête à souffrir ainsi pendant de longues années.

Lydwine souffrait intimement des plaies de l’Eglise d’alors, douloureusement divisée par le Schisme d’Occident, entre les deux papes concurrents, l’un à Rome, l’autre en Avignon : Lydwine était elle-même divisée en deux et il fallait comme “attacher” avec des bandelettes les parties de son corps qui se détachaient. Les vers qui grouillaient dans ses plaies étaient sa pénitence pour les nombreux “vers” qui minaient l’Eglise de l’intérieur, tant la corruption était grande (simonie, richesses, fraudes, absentéisme…).

À partir de 1414, jusqu’à sa mort, c’est à dire pendant dix-neuf ans, elle ne se nourrit que de la Sainte Eucharistie. Jusqu’à la fin, ses maux s’aggravèrent ; mais ses plaies, ses vomissements n’exhalaient plus que des odeurs suaves et parfumées. Aussi on venait plus volontiers la voir, entretenir et écouter ses pieuses exhortations. Rien de plus ardent que sa charité, toujours au service des malheureux, qu’elle secourait malgré son indigente pauvreté, et des affligés qui trouvaient auprès d’elle consolation.

Ce fut le mardi de Pâques, 14 avril 1433 que Lydwine acheva la montée d’un Calvaire qui avait duré trente-sept ans. Aussitôt son pauvre corps exténué, défiguré, reprit ses couleurs, son embonpoint et sa beauté ; il exhalait un parfum plus suave que jamais.

Elle a été canonisée en 1890.

Les reliques de Sainte Lydwine sont conservées au Carmel Saints-Joseph-et-Anne, rue de Lausanne 22 - 1060 Bruxelles. 

Le relevé des reliques à la Cathédrale n'est pas terminé mais les reliques de Sainte Lydwine se trouvent principalement au Carmel. 

Etant difficile, en temps de Carême ou de Pâques, de fêter dignement sainte Lydwine, on la fête localement le 14 juin, tandis que le Martyrologe Romain la commémore régulièrement au 14 avril.

Certaines souffrances de Lydwine ont pu être apparentées à des symptômes de sclérose en plaques, ce qui a fait de Lydwine la patronne des maladies rares.

 

 

Isabel Calduch Rovira

1882-1937

 

Née à Alcala de Chivert (Castellon de Plana, Espagne) le 9 mai 1882, Isabel était la benjamine des cinq enfants de Francisco Calduch et Amparo Rovira Marti.

Son enfance et sa jeunesse baignèrent dans une atmosphère de foi profonde. Avec une amie, elle alla assister une pauvre vieille femme en lui portant de la nourriture et en lui faisant son ménage.

Un jeune homme très honnête la demanda en mariage, mais avec le consentement de ses parents, elle préféra rompre toute relation pour une vie de plus grande perfection.

Elle entra chez les Clarisses de Castellon de la Plana en 1900, fit les premiers vœux en 1901 et les définitifs en 1904.

Elle se montra exemplaire en tout, dans son comportement, dans ses rapports avec les autres Religieuses, dans sa piété. Elle vénérait particulièrement saint Jean-Baptiste.

Elle fut élue maîtresse des novices par deux fois, mais n’acheva pas son dernier mandat, à cause des événements.

Au déclenchement de la révolution, elle rejoignit son frère prêtre, Mosen Manuel, à Alcala de Chivert. 

Elle fut arrêtée le 13 avril 1937, avec un autre Franciscain, Manuel Geli. Portés tous deux au Comité local, ils furent martyrisés le 14 avril à Cuevas de Vinroa (Castellon).

Elle a été béatifiée en 2001.

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12 avril 2024 5 12 /04 /avril /2024 23:00

13 AVRIL

 

II.

Ss Carpe (évêque à Thyatire), Papyle (diacre) et sa sœur Agathonique (sainte femme), martyrs à Pergame.

IV.

Ss Eleuthère, Théodose et Zoïle, martyrs en Perse.

S Ursus, évêque à Ravenne ; il fit construire à ses frais la nouvelle cathédrale, qu'il consacra le jour de Pâques et mourut lui-même le jour de Pâques, dix ans plus tard. 

V.

S Romain, évêque à Metz, du temps où Clovis s’empara de la ville.

VI.

S Mars, solitaire en Auvergne ; retiré là où il y eut plus tard la ville de Clermont, il fonda un monastère qui subsista jusqu’au XVIIIe siècle ; il eut le don des miracles. 

S Hermenegildo, fils du roi arien d’Espagne, qui le fit mourir pour sa foi catholique ; il est patron de Séville.

VII.

S Martinus Ier, pape (649-655) : ayant condamné l'hérésie monothélite, il fut exilé en Crimée où il mourut de ses souffrances ; il est le dernier des papes martyrs. 

IX.

S Guinoc, évêque en Ecosse.

XII.

Bse Ide de Boulogne, du sang de Charlemagne, épouse du Comte de Boulogne Eustache II, descendant de Charles le Chauve ; ses trois fils furent : Eustache III, comte de Boulogne, Godefroi de Bouillon et Baudoin, tous deux rois de Jérusalem après la croisade.

S Caradoc, gallois, harpiste du roi, moine puis ermite dans l’île de Barry.

XIII.

Bse Ide de Louvain, mystique stigmatisée.

B Giacomo, camaldule près de Florence ; son père et son frère se firent convers grâce à son exemple ; il fut abbé, mais abdiqua assez vite.

B Albertino, prieur général camaldule à Fonte Avellana.

XIV.

Ste Margherita de Città-del-Castello, aveugle de naissance, abandonnée, enfin tertiaire dominicaine, mystique, canonisée en 2021.

XVI.

Bx Francis Dickenson et Miles Gerard, prêtres anglais martyrs.

XVII.

Bx John Lockwood et Edward Catheric, prêtres anglais martyrs ; John avait quatre-vingt sept ans. 

XIX.

B Serafino Morazzone, prêtre de Milan, béatifié en 2011.

B Jean-Bernard (Scubilion) Rousseau, lasaliien, mort sur l’île de la Réunion, béatifié en 1989.

XX.

S Sabás Reyes Salazar (1883-1927), prêtre mexicain martyr ; dans son apostolat auprès des jeunes, il se servait beaucoup de la musique ; il fonda les Sœurs Clarisses du Sacré-Cœur et fut martyrisé un Mercredi Saint, après avoir été torturé pendant trois jours, et brûlé ; béatifié en 1992, canonisé en 2000, fêté avec ses compagnons le 21 mai.

B Stanisaw Kostka Starowieyski (1895-1941), père de famille polonais, martyr à Dachau, béatifié en 1999.

Carpos, Papylos et Agathoniki de Pergame

† 161

 

Carpos était évêque à Thyatire (Asie Mineure, auj. Akhisar, Turquie CW) ; Papylos était diacre, Agathoniki, l'épouse de ce dernier.

On rappellera que Thyatire est l’une des cités auxquelle l’apôtre Jean s’adresse dans l’Apocalypse (Ap 2:18sq) ; il en félicite et encourage les fidèles dans leur foi, les mettant cependant en garde contre Jézabel, cette fausse prophétesse qui appelle ses serviteurs à se prostituer et à manger des viandes immolées aux idoles.

Carpos et Papylos furent amenés devant le proconsul, Optimus ou Valerius, avec beaucoup d’autres Compagnons, dit le Martyrologe. Le proconsul demanda à Carpos : Quel est ton nom ? - Mon nom est Chrétien, répondit l’évêque. 

Sommé de sacrifier aux idoles, Carpos s’écria : Les vivants ne sacrifient pas aux morts. Puis il expliqua patiemment au proconsul que ces dieux ont été des hommes dans leur vie, que le Diable qui parle par les oracles, ne prédit que ce qu’il compte nous faire, pour nous tromper. Dieu au contraire est éternel, nous aime et ne veut que notre Bien.

Le proconsul ordonna de suspendre Carpos, qui fut écorché avec des ongles de fer ; il répétait imperturbablement Je suis Chrétien, jusqu’à son évanouissement.

Le diacre Papylos affirma qu’il avait beaucoup d’enfants, précisant que c’étaient ses enfants en Dieu, les Chrétiens. A son tour il fut suspendu et déchiré par les ongles de fer : trois bourreaux s’y fatiguèrent, tandis que Papylos semblait redoubler de forces.

Le proconsul condamna l’évêque et le diacre à être brûlés vifs. On les conduisit au milieu de l’amphithéâtre. Beaucoup de curieux se mirent dans les gradins.

Papylos rendit l’esprit le premier ; Carpos, lui, eut un grand sourire et expliqua : J’ai vu la gloire du Seigneur, et je m’en suis réjoui ; me voilà maintenant délivré de vous et de vos crimes. Cette vision rappelle celle du Protomartyr Stephanos (cf. Ac 7:56).

Après qu’il eut expiré, une femme de l’assistance fut soudain animée d’une intrépidité inhabituelle : Agathoniki, une maman chrétienne - le Martyrologe précise qu’elle était l’épouse du Diacre Papylos -, affirma qu’elle avait vu, elle aussi, le glorieux festin, auquel elle voulait s’asseoir et prendre part. On lui rappela son enfant : Je lui laisse Dieu pour protecteur, répondit-elle. Elle mourut, toute joyeuse, sur le même bûcher que les deux Martyrs précédents. 

C’était vers 161, sous Marc-Aurèle, qui régna de 161 à 180. Il se pourrait que les Compagnons de ces Martyrs aient été condamnés à des jours différents.

Saints Carpos, Papylos et Agathoniki sont commémorés le 13 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Ursus de Ravenne

† 412

 

Ursus était, affirme-t-on, d’origine sicilienne, et de riche ascendance

Il fut le dix-septième évêque de Classe (Emilie-Romagne, Italie CE) à partir de 399 environ.

En 402, quand Ravenne devint la capitale de l’empire d’Occident, Ursus y transféra le siège de Classe. A ses frais, il y fit alors construire la cathédrale, qu’il dédia à la Résurrection, et qu’il consacra le jour de Pâques.

Il se trouva qu’il mourut lui-même le jour de Pâques, le 13 avril 412.

Depuis lors, la cathédrale prit le nom de basilique ursiana. Elle fut entièrement démolie et reconstruite au 18e siècle.

L’origine sicilienne d’Ursus pourrait expliquer que le culte de Saints siciliens se développa à Ravenne de façon singulière à partir du quatrième siècle.

Saint Ursus de Ravenne est commémoré le 13 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Hermenegildo d’Espagne

564-585

 

Hermenegildo naquit en 564 à Medina del Campo (ou à Séville), du roi Leovigildo et de Teodosia, qui eurent un autre fils, Recaredo.

Leovigildo était arien et transmit cette erreur à ses fils. Devenu veuf, il épousa Goswinde, l’épouse du roi d’Austrasie Sigebert ; ce dernier avait une fille de son premier mariage, Ingonde, qui fut fiancée à Hermenegildo.

Ingonde était profondément catholique. Le mariage d’Hermenegildo et Ingonde fut célébré en 579.

Mais Leovigildo persécuta les catholiques, encouragé en ce sens par l’irascible Goswinde. Si celle-ci se réjouissait de l’alliance entre l’Espagne et l’Austrasie, elle ne supportait pas la foi d’Ingonde. Elle en vint un jour à la dépouiller et à la précipiter dans l’eau.

Leovigildo, de son côté, était embarrassé. D’une part, il avait mis ses deux fils chacun à la tête d’une partie de ses états, pour les préparer à la succession, d’autre part il voulait gagner Hermenegildo et son épouse à la foi arienne : il les éloigna à Séville. Mais l’évêque de Séville, Leandro (v. 13 mars), sut convaincre les jeunes époux ; Hermenegildo, qui n’était pas encore baptisé, reçut le baptême chrétien.

L’affrontement entre le père arien et le fils catholique devenait inévitable, il dura de 581 à 584. Leovigildo marcha contre son fils avec son armée. Les hommes d’Hermenegildo se virent ou se crurent en mauvaise posture en face de cette armée, et l’abandonnèrent. Hermenegildo se réfugia dans une église de Cordoue. Leovigildo députa auprès d’Hermenegildo son autre fils, Recaredo. Le père et le fils se retrouvèrent et Leovigildo feignit la bienveillance. Mais peu après, il réduisit Hermenegildo à l’état d’esclave, et le fit exiler de Séville à Valencia. N’arrivant pas à convaincre Hermenegildo de renier le catholicisme, Leovigildo le fit enfermer dans une étroite prison à Tarragona, le chargea de fers ; la nuit de Pâques, il lui fit porter la communion par un évêque arien, qu’Hermenegildo refusa. Leovigildo alors le fit exécuter, le jour de Pâques, 13 avril 585.

L’épouse d’Hermenegildo réussit à fuir avec son bébé et se réfugia à Rome. Elle se rendait à Constantinople, mais mourut en Sicile (584). Le bébé, Atanagildo, fut confié, semble-t-il, à Goswinde.

Des témoins affirmèrent avoir vu des lumières éclatantes au lieu du martyre d’Hermenegildo. Leovigildo fut frappé de repentir, mais n’alla pas jusqu’à embrasser le catholicisme. Recaredo se convertit.

Le corps d’Hermenegildo est conservé à Séville, dont le jeune roi martyr est patron, en même temps qu’il l’est des convertis, de la monarchie espagnole, des Anciens Combattants.

Il fut canonisé en 1585, lors du millénaire de sa mort.

Saint Hermenegildo est commémoré le 13 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Martinus 1er

649-655

 

Martinus (Martin) était né à Todi en Ombrie (Italie), en 590.

Il devint apocrisiaire (on dirait simplement aujourd’hui : nonce) du pape à Constantinople. Quand le pape Théodore excommunia le patriarche Paul de Constantinople, pour hérésie, ses envoyés furent emprisonnés et l’un d’eux, Martin, réussit à s’échapper.

A la mort de Théodore, ce fut Martin qui fut élu pour lui succéder, comme soixante-quatorzième pape.

A cette époque sévissait l’erreur monothéliste, qui prétendait que Jésus-Christ n’avait qu’une volonté, suite à l’autre erreur monophysiste qui ne reconnaissait qu’une nature en la personne du Fils de Dieu incarné.

L’empereur Constant II, voulant imposer brutalement une unique ligne de pensée dans l’Eglise, avait promulgué en 648 un Typus, décret impérial où il était défendu de parler d’une ou deux énergies, ou d’une ou deux volontés dans le Christ.

Martin 1er voulut réaffirmer la doctrine de l’Eglise : Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme, a bien deux natures et donc aussi deux volontés, la divine et l’humaine. Aussi réunit-il au Latran en 649 un concile où vinrent plus de cent évêques, surtout italiens, et une trentaine d’ecclésiastiques grecs chassés par les Arabes. Le concile condamna le Typus, et envoya une encyclique aux Eglises occidentales. Le pape s’efforçait de reprendre des contacts en Orient et d’inviter tous les évêques à rompre avec le monothélisme.

Le courage de Martin 1er reçut sa sanction. L’empereur Constant II chargea son chambellan Olympios d’aller assassiner le pape. L’expédition échoua dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, et Olympios alla lui-même demander pardon au pape. Ce fut alors l’exarque de Ravenne, Calliopas, qui en 653 s’enhardit à aller enlever le pape manu militari, cette fois-ci dans la basilique du Latran. Alors commença le long calvaire du pauvre pontife.

Martin 1er fut d’abord relégué sur l’île de Naxos pendant une année, puis conduit à Constantinople, après un voyage fort pénible durant lequel le pape, qui souffrait déjà de la goutte, était étroitement surveillé, empêché de se laver et privé de nourriture. Arrivé là, on laissa la populace insulter le pape, qui fut jeté dans la prison de Prandearia, où il resta environ trois mois au secret. Après un simulacre de jugement, on le dépouilla de ses vêtements et on le revêtit d’un carcan de fer en présence des sénateurs et de l’empereur. Condamné à mort, il fut enfermé dans une autre prison de condamnés de droit commun. La Providence permit que deux femmes, qui détenaient les clefs de la prison, eussent pitié de lui : elles lui apportèrent des couvertures, car il était transi de froid et ne pouvait plus parler.

A ce stade là, le patriarche de Constantinople eut quelque remord et obtint de l’empereur qu’on n’exécuterait pas le pape. Ce dernier resta encore quelques mois dans sa prison, ayant encore la force d’écrire un mémoire à ses fidèles, puis il fut déporté secrètement en Chersonèse (Crimée), où il souffrit beaucoup de la faim et mourut un 12 ou 13 avril de 655.

Dernier des papes martyrs, saint Martin 1er est mentionné au Martyrologe le 13 avril.

Son successeur fut Eugène 1er.

Ide de Boulogne

1040-1113

 

Ide naquit en 1040, fille du fougueux Godefroy le Barbu, duc de Lorraine, et de Doda, qui descendaient eux-mêmes de Charlemagne.

En 1057, elle épousa Eustache II, comte de Boulogne, descendant de Charles le Chauve ; leurs trois fils furent Eustache III, Godefroy de Bouillon et Baudoin. Ide aurait eu révélation du sort futur de ses garçons : l’un roi, l’autre duc, le troisième comte. Quand Godefroy monta à l’assaut de Jérusalem, elle en eut révélation au moment-même à Boulogne.

Ide bénéficia des judicieux conseils de s.Anselme de Canterbury (v. 21 avril), alors abbé au Bec.

La jeune épouse voulut nourrir et élever elle-même ses enfants et semer dans leurs cœurs l’amour de Dieu, de l’Eglise et du Prochain. Elle mortifiait son corps sous les riches habits que sa condition l’obligeait de porter. Ses charités, proportionnées aux grands biens qu’elle possédait, se répandaient sur toutes sortes d’indigents. 

Son occupation préférée était de confectionner des ornements sacrés et des linges d’autel.

Elle et son mari, qui soutenait toutes les bonnes œuvres de cette pieuse épouse, contribuèrent à relever des sanctuaires endommagés, comme Notre-Dame de Boulogne.

Devenue veuve, Ide utilisa ses biens pour fonder des monastères, ou les enrichit de terrains ; elle leur remit des reliques que lui fit parvenir son fils, Godefroy de Bouillon, de Jérusalem.

Elle fit plusieurs miracles de son vivant, attestés officiellement, comme la guérison d’une femme hydropique et paralytique, d’une sourde-muette.   

Ide annonça les jour et heure de sa mort, qui survint le 13 avril 1113, et qui fut suivie d’autres miracles encore.

La bienheureuse Ide de Boulogne est commémorée le 13 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Caradoc de Galles

† 1124

 

On trouve plusieurs personnages plus ou moins légendaires du nom de Caradoc, mais on parle peu de celui-ci.

Il naquit à Brecknock (Pays de Galles).

Après des études littéraires, il se mit comme harpiste au service du roi.

Il lui arriva de perdre deux chiens de chasse auxquels le prince tenait beaucoup et celui-ci en conçut un grand déplaisir : il alla même jusqu’à menacer de mort le gardien malchanceux.

Caradoc, voyant quel bon marché ce roi faisait de la vie humaine, abandonna la cour, pour mener la vie monastique sous un abbé Teilo (Téliau), qui n’est pas le célèbre saint du 6e siècle (v. 9 février).

Il fut ensuite ermite dans la cellule de saint Kineth (ou Cenydd, v. 1er août ?). Il reçut la prêtrise à Menevia, vécut comme ermite dans l’île de Barry, où il eut beaucoup à souffrir lorsque cette île fut envahie par le roi d’Angleterre Henry Ier.

Il mourut le dimanche de Quasimodo (2e dimanche de Pâques), le 13 avril 1124.

Enterré dans l’église de Saint-David, le corps de Caradoc opéra des miracles. Une enquête fut demandée sur ces miracles, mais n’aboutit pas. Caradoc fut tout de même considéré comme «Saint».

Saint Caradoc est commémoré le 13 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Albertino de Montone

1220-1294

 

Montone était un quartier qui fut annexé à Pérouse (Ombrie, Italie C) en 1216. Albertino y naquit vers les années 1216-1220 ; on ne connaît pas son nom de famille, peut-être à cause de son humble naissance.

Entré chez les Camaldules à une date qu’on ignore, il fut peut-être à Sitria en 1265, et certainement à Fonte Avellana, où il fut élu Prieur général peu après.

L’abbaye s’était développée et, comme il arrive après une apogée, un relâchement et une crise pointaient à l’horizon. Albertino mit son ardeur à faire reprendre la Règle dans sa rigueur, à maintenir les traditions, et à administrer sagement le patrimoine. La paix revint dans les murs.

Albertino s’efforça de ne jamais recourir à la justice civile pour régler les litiges occasionnels. Il se sentait responsable devant Dieu de la population et préférait la conciliation pacifique aux arrangements juridiques froids. Il se mérita ainsi le surnom de communis amicus.

Quelqu’un affirma qu’il avait refusé en 1288 l’évêché d’Osimo.

Il mourut le 13 avril 1294.

Son culte fut confirmé en 1782, ce qui équivaut à la béatification. Contrairement à beaucoup de sources, il ne semble pas qu’il ait été canonisé.

 

 

Margherita de Città di Castello

1287-1320

 

Margherita naquit en 1287 dans un bourg de Città di Castello (Pérouse, Ombrie, Italie), de parents pauvres qui furent fort déçus de leur fille aveugle-née et très difforme.

Ils tentèrent de consulter des médecins, de conduire Margherita au tombeau d’un saint Franciscain (Giacomo), et se décidèrent finalement à l’abandonner purement et simplement dans une petite chapelle, certains disent : pendant neuf ans.

Elle reçut de l’assistance de la part de pieuses femmes qui venaient prier dans la chapelle et qui l’adoptèrent à tour de rôle. Margherita les payait par sa douceur, son empressement à faire du bien, selon ce que la cécité lui permettait de faire. Elle fut particulièrement assistée par un couple : Venturino et Grigia.

Il se trouvait que le couvent de Religieuses de Città di Castello était dédié à sainte Margherite. Elles proposèrent à Margherita d’habiter parmi elles, ce qui lui plut beaucoup. Mais la jalousie monta le cœur des Religieuses contre leur sainte Recrue et elles allèrent jusqu’à la calomnier, la maltraiter et finalement l’expulser.

Venturino et Grigia la reçurent à demeure. Il y avait là aussi des Dominicains, qui lui remirent l’habit de Tertiaire.

Les miracles furent au rendez-vous. Lors d’un incendie, Margherita cria à Grigia : Jette mon manteau sur les flammes ! et l’incendie cessa immédiatement. Une autre tertiaire très malade d’un œil qu’elle pensait perdre, fut guérie instantanément quand Margherita la toucha.

Cette enfant de Dieu était l’innocence même, la bonté et la reconnaissance ; jamais une parole aigre contre les braves Religieuses de Sainte-Marguerite.

Elle qui n’avait pas reçu d’instruction, sut miraculeusement ce qu’il fallait pour aider les enfants dans leurs devoirs de classe, elle traduisait le latin, surtout les psaumes qu’elle savait étrangement par-cœur.

Cet ange sur terre mourut à trente-trois ans, toujours à Città di Castello, le 13 avril 1320.

Les merveilles ne s’arrêtèrent pas là. Peu avant l’enterrement, on amena près de la Morte une jeune fille muette et paralysée : Margherita s’anima, leva son bras sur l’infirme, qui guérit instantanément et put revêtir l’habit de tertiaire dominicaine.

Margherita avait révélé qu’elle possédait un trésor dans son cœur. On voulut en faire l’autopsie et l’on y découvrit effectivement trois perles, portant les images de l’Enfant-Jésus, de Marie, de Joseph, près d’une tertiaire en prière. Des guérisons furent obtenues par l’emploi de l’eau dans laquelle avaient été trempées ces perles.

Aveugle et toute en Dieu, Margherita passa sa vie à transmettre la Lumière. 

Son culte, approuvé en 1609, la faisait déjà considérer comme Bienheureuse.

En 2021, elle a été inscrite au Martyrologe par «canonisation équipollente», c’est-à-dire par décision papale.

 

 

Miles Gerard

1550-1590

 

Miles était né vers 1550 à Wigan (Lancashire, Angleterre), et descendait peut-être des Gerard de Ince. 

Vers 1576, il fut le précepteur des enfants de Edward Tyldesley à Morleys Hall (Astley, Lancaschire).

En 1579, il part pour les séminaires anglais de Douai et de Reims, et reçoit l’ordination sacerdotale en 1583.

Il reste sur place comme professeur, jusqu’en 1589.

A cette date, ils sont six prêtres à quitter la France pour tenter de regagner l’Angleterre. Mais voilà que les matelots ne veulent pas embarquer plus de deux passagers. Nos missionnaires se mettent alors à jouer à pile ou face, pour savoir qui d’entre eux partirait.

Le sort tombe sur Miles (le plus ancien, apparemment) et sur Francis Dickenson (le plus jeune, qui venait d’être ordonné prêtre).

On devait arriver à Londres, mais le voyage fut dévié sur le port de Douvres, et les deux prêtres furent arrêtés, le 24 novembre.

Une version un peu différente des faits raconte que le bateau fit naufrage, et que les rescapés n’échappèrent à la noyade que pour tomber aux mains des persécuteurs, sur la côte.

Miles et Francis furent conduits à Londres, et condamnés à mort comme traîtres.

Ils furent exécutés («hanged et quartered») à Rochester, le 13 (ou le 30) avril 1590. Le Martyrologe les commémore ensemble le 13 avril.

Ils furent béatifiés en 1929.

 

 

Francis Dickinson

1564-1590

 

Né à Otley (Yorkshire, Angleterre) et baptisé le 28 octobre 1564, Francis ne nous a rien laissé sur son enfance et son adolescence.

Il est peut-être plus juste d’écrire son nom : Dickenson ou Dicconson.

En 1582, il a dix-sept ans et rejoint le Collège anglais de Reims. Il est ordonné prêtre en mars 1589. Il a vingt-quatre ans.

En novembre de la même année, il retourne en Angleterre. Il vient de fêter ses vingt-cinq ans.

Aussitôt arrêté, avec un autre prêtre, il refuse de prêter serment d’allégeance à la Reine et, pour cela, est envoyé à la Bridewell Prison de Londres.

Torturé pour «avouer» ses soi-disant crimes, il est condamné à mort.

Il est «hanged, drawn and quartered», selon l’horrible formule officielle, à Rochester (Kent), le 13 (ou le 30) avril 1590.

A vingt-cinq ans, et à peine plus d’un an de sacerdoce, Francis est un des plus jeunes Martyrs anglais ; il est mentionné au Martyrologe le 13 avril.

Il a été béatifié en 1929, parmi cent-sept Martyrs anglais qui attendent maintenant d’être canonisés.

 

 

John Lockwood

1555-1642

 

Né vers 1555 à Sowerby (Yorkshire), John était l’aîné de Christopher Lockwood et Clare Lascelles. Parfois il se présenta comme John Lascelles.

Avec son frère, Francis, il vint à Reims en 1579, et fut envoyé étudier la philosophie à Douai. 

Tandis que Francis était ordonné prêtre en 1587, John vint au Collège anglais de Rome et fut ordonné prêtre en 1597.

Reparti en Angleterre (1598), il fut arrêté, mis en prison puis banni (1610).

John eut la persévérance et le courage de revenir dans son pays, il fut à nouveau arrêté. Condamné à mort, il fut cependant remis en liberté. 

Arrêté une troisième fois à Wood End (Gatenby), il fut cette fois-ci exécuté sans tarder, le 13 avril 1642, en même temps qu’Edward Catherick.

John avait alors quatre-vingt-sept ans.

Il fut béatifié en 1929.

 

 

Edward Catherick

?-1642

 

La notice présente est intitulée à Edward, comme dans le Martyrologe, bien qu’apparemment ce prêtre s’appelât Edmund.

Edmund était probablement né dans le Lancashire (Angleterre), dans la vieille famille des Catherick de Carlton et Stanwick (Yorkshire N), une région connue pour sa fidélité au catholicisme.

Il alla au Collège anglais de Douai et fut ordonné prêtre.

En 1635, il commença son activité en Angleterre, qui allait durer sept années.

Durant cette période, il porta fréquemment le nom de Huddleston, qui pouvait être le nom de jeune fille de sa mère.

Appréhendé près de Watlas, notre prêtre fut conduit au juge, qui se trouvait être un parent, et l’on réussit à «acheter» ce juge pour faire condamner Edward (Edmund). Il fut condamné à mort, en même temps qu’un autre prêtre, John Lockwood.

Le roi temporisa pour signer ; il le fit durant sa présence à York.

Les deux prêtres furent traînés par les rues de York jusqu’au lieu de l’exécution. Edward demanda alors à être exécuté le premier, pour redonner courage à son Confrère, qui lui semblait être assez impressionné à la vue de la potence.

Edward Catherick mourut en martyr à York, pendu, éviscéré et écartelé, le 13 avril 1642.

On plaça sa tête au Micklegate Bar, les restes de son corps furent brûlés au Toft Green ; des ossements furent conservés au monastère Saint-Grégoire.

Edward (Edmund) fut béatifié en 1929 parmi cent-sept Compagnons, d’Angleterre et du Pays de Galles.

 

Serafino Morazzone

1747-1822

 

Né à Milan le 1er février 1747, dans une famille aussi pauvre que nombreuse, Serafino fut accueilli gratuitement par les Jésuites de Brera pour ses études.

Il reçut l’habit clérical à treize ans, la tonsure à quatorze, les ordres mineurs de Portier et Lecteur à seize ans. C’est un peu précoce et rapide, mais c’était admis à cette époque.

A dix-huit ans, pour se payer les études, il est servant de messe (sacristain) à la cathédrale : le matin, il est dans le sanctuaire, l’après-midi il étudie la théologie. Ce sera son horaire pendant huit années, durant lesquelles on le verra toujours souriant, fidèle, exact, toujours poli.

A vingt-quatre ans, il reçoit les deux autres ordres mineurs d’Exorciste et d’Acolyte, et on lui propose la paroisse de Chiuso, dont personne ne veut. Mais comme il n’est pas encore prêtre, vite on lui administre le sous-diaconat, le diaconat et le sacerdoce en un mois, et le voilà curé à vingt-six ans. Il le restera quarante-neuf ans, jusqu’à la mort, car il n’acceptera jamais d’autres postes plus «dignes».

Les témoins pourront parler des longues heures qu’il passa à genoux par-terre dans l’église, et surtout de celles passées à entendre les confessions, car les pénitents viennent très nombreux se confesser au «bienheureux Séraphin».

Don Serafino donne tout son temps aux pénitents, aux malades qu’il va visiter chaque jour, aux enfants, à qui il enseigne le catéchisme mais aussi les rudiments scolaires.

Il est si détaché qu’il ne voit même pas que ses prières obtiennent des miracles.

Quand il meurt, le 13 avril 1822, on s’aperçoit peu après son enterrement… que son corps n’est pas dans la tombe. C’est que de nuit, affrontant toutes les dispositions légales, les paroissiens sont venus l’exhumer pour l’inhumer sous le pavement de l’église paroissiale.

Le curé de Chiuso fut longtemps le confesseur d’Alessandro Manzoni, qui en parla explicitement dans Fermo e Lucia.

Don Serafino mourut le 13 avril 1822, et fut béatifié en 2011.

 

 

Jean-Bernard Rousseau

1797-1867

 

Né à Annay-la-Côte (Yonne) le 21 mars 1797, dans une famille qui avait hébergé des prêtres durant la Révolution, Jean-Bernard était le fils d’un tailleur de pierre, Bernard Rousseau, et de Reine Pelletier. 

Jeune homme chrétien actif dans sa paroisse, il y enseignait le catéchisme.

Ayant fait connaissance des Frères de}++s Ecoles Chrétiennes, qui s’étaient établis non loin de chez lui, il entra au noviciat, à Paris en 1822, et prit le nom de Scubilion.

Il fit les vœux perpétuels en 1827.

Après dix années d’enseignement dans les écoles élémentaires de France, frère Scubilion partit en 1833 pour l’île de la Réunion, où pendant trente-quatre années, il se consacra aux esclaves :

De 1833 à 1843, il est à Saint-Benoît et à Saint-Paul.

En 1843, il est à Saint-Leu : c’est là qu’il commence l’école du soir.

Entre 1850 et 1855, il est à La Possession et, de 1856 à 1867, à Sainte-Marie.

En 1866, il se rendra à Madagascar pour y fonder une école, et reviendra vite à Sainte-Marie.

On l’appellera le catéchiste des esclaves. En effet, il organisa pour eux des classes du soir, où les esclaves venaient volontiers, malgré leur journée épuisante, car le frère Scubilion était gentil avec eux ; il savait se mettre à leur niveau et mettait à leur disposition des programmes, des techniques qui les aidaient à retenir l’enseignement, leur racontant des histoires vivantes et leur enseignant des chants.

Il réussit par là à leur inculquer l’essentiel de la foi, de la morale, et à les préparer aux Sacrements de l’Eglise.

Il prendra vaillamment la défense des esclaves contre les maîtres brutaux. Le cas de l’esclave Biney est resté célèbre : ce malgache avait été estropié par son maître, qui fut condamné à la suite de l’intervention du frère Scubilion.

Quand les esclaves auront acquis leur liberté, en 1848, frère Scubilion continuera à les assister, à les guider dans l’organisation de leur nouveau style de vie.

Malgré une santé désormais compromise, il épaula efficacement et délicatement le clergé local dans le travail apostolique, rendant visite aux malades, conduisant les pécheurs à la conversion. On rapporte aussi des cas de miracles qu’il aurait opérés, ou obtenus par son intercession, après sa mort. 

En particulier, un petit sourd-muet, Octave de son prénom, a recouvré l’audition et la parole.

Il mourut au milieu de la vénération unanime, le 13 avril 1867, jour où il est commémoré dans le Martyrologe.

Cette date étant habituellement proche de la semaine de Pâques, le Bienheureux Scubilion est fêté le 27 septembre par les Frères des Ecoles Chrétiennes, et le 20 décembre par les Réunionnais, le jour national commémorant l’abolition de l’esclavage dans l’île.

Frère Scubilion a été béatifié en 1989.

 

 

Sabás Reyes Salazar

1883-1927

 

Ce saint prêtre mexicain naquit à Cocula, dans l’archidiocèse de Guadalajara, le 5 décembre 1883, jour où l’on fête saint Sabas de Jérusalem (v. 5 décembre) et dont il reçut le nom au baptême, le jour-même de sa naissance, ce qui montre la foi profonde de ses parents, Norberto Reyes et Francisca Salazar.

Mais ces bons parents étaient extrêmement pauvres, ce qui poussa très tôt le petit Sabás à aller vendre les journaux à la criée, pour s’acheter un peu de quoi manger et se vêtir, ce qui fit qu’il eut du mal à finir l’école primaire. En conséquence, il resta avec une santé fragile et une capacité intellectuelle un peu limitée.

A l’adolescence, se sentant appelé par Dieu, il entra au séminaire de Guadalajara, où l’on jugea à l’époque qu’il n’était pas fait pour le clergé de Guadalajara. Toutefois il acheva en 1911 sa quatrième année de théologie, quand il venait d’accomplir ses vingt-huit ans. Mais le recteur du séminaire, considérant ses nobles dispositions, l’encouragea vivement à se faire admettre dans quelque diocèse où l’on manquait de prêtres.

Signalons que, parmi ses condisciples, il y avait cette année-là José Maria Robles Hurtado, futur martyr et maintenant canonisé ; José Garibi Rivera, futur archevêque de Guadalajara et bientôt premier cardinal mexicain de l’histoire, enfin Ramón González, lui aussi futur martyr en 1928.

Dans le diocèse de Tamaulipas, on remarqua tout de suite la constance et l’humilité de Sabás, de sorte qu’il reçut bientôt les ordres sacrés, et enfin le sacerdoce à Noël 1911, des mains de l’évêque de Tamaulipas. Le 6 janvier suivant, Sabás célébrait sa première messe à Guadalajara, dans l’église de Notre Dame de Belén. Puis il fut envoyé à son premier poste, à Tantoyuca (Veracruz).

Prêtre, le père Sabás se montra doux et plein de ferveur, spécialement envers la Très Sainte Trinité ; il invoquait fréquemment les Âmes du Purgatoire. Il se soucia beaucoup de la formation des jeunes, autant par la catéchèse que par l’enseignement des sciences, des métiers et des arts, tout spécialement de la musique. 

Dans l’accomplissement de son ministère, son zèle immense le poussait à rechercher la perfection. Dans tout ce qui concernait la liturgie, il exigeait un profond respect. Quand il fallait faire quelque chose, il aimait la promptitude.

1914 vit le déchaînement de la persécution religieuse dans l’état de Tamaulipas, aussi Sabás demanda et obtint la permission de rejoindre le diocèse de Guadalajara, où il exerça le ministère sacerdotal dans les paroisses de San Cristóbal de la Barranca, Plan de Barrancas, Hostotipaquillo et Atemajac de Brizuela, dans l’état de Jalisco.

En 1919, le père Sabás fut nommé à la paroisse de Tototlán, pour collaborer avec le curé, le père Francisco Vizcarra Ruiz, d’abord comme chapelain à la fabrique de San Antonio de Gómez puis, à partir de 1921, à la cure paroissiale.

Quand fut décidée la loi qui suspendait tout culte dans les églises de la république, le curé de Tototlán se retira du village, laissant le père Sabás sur la brèche avec charge d’administrer les sacrements. Les habitants qui connurent le père Sabás à Tototlán, se rappellent qu’il hébergea chez lui les enfants orphelins. Il y était tellement attaché que, lorsqu’on lui proposa de le protéger en le faisant quitter le village, sa réponse fut aussi décidée que négative : On m’a mis ici, c’est ici qu’on attendra ce que Dieu veut faire.  

Le 11 janvier 1927, le village fut envahi par les troupes fédérales, qui ignoraient qu’il y avait là plus de deux mille cristeros armés contre le gouvernement. Les soldats tuèrent onze personnes, hommes, femmes et enfants, profanèrent l’église en y mettant leurs chevaux et détruisant statues et images saintes, puis y mirent le feu. Les soldats partis, le père Sabás avec d’autres fidèles allèrent éteindre l’incendie. Naturellement, les villageois voulaient “se venger” en incendiant la mairie, mais le père leur fit remarquer que c’était là une façon de procéder barbare, et il réussit à les faire renoncer à leurs sombres intentions.

Mais les soldats revinrent à la charge, le 11 avril. Le père Sabás alla se réfugier chez Madame María Ontiveros, avec le jeune José Beltrán et deux enfants, Octavio Cárdenas et Salvador Botello.

A partir de ce moment-là, sentant le danger, le père se mit à prier intensément, toute la soirée et toute la nuit. Il invitait ceux qui étaient là à prier à genoux avec lui, tandis qu’il se flagellait avec des cordes.

Le 12 au matin, les soldats se présentèrent à la maison du père Sabás, mirent le feu à ses affaires, dans la pièce où il célébrait la messe. Ils menacèrent alors de pendaison la maîtresse de maison, María Mendoza, laquelle, effrayée, leur indiqua où le père se trouvait. Parvenus là, les soldats donnèrent de grands coups à la porte, et demandèrent où était le père Sabás. Le père Sabás se présenta spontanément en disant : Je suis là, que voulez-vous ? Alors ils lui ligotèrent fortement les bras dans le dos. Le père Sabás leur demanda encore : Qu’est-ce que je vous dois ? pourquoi me liez-vous ? quel mal ai-je fait ?, à quoi les soldats répondirent que ce n’était pas avec eux, mais avec le général qu’il fallait régler tout cela. On aura noté la similitude des propos avec ceux de Jésus lors de son arrestation à Gethsémani. Ils partirent donc avec le père Sabás et le jeune José Beltrán.

En se rendant à l’église paroissiale, transformée en écurie et en quartier général, les soldats lui dirent : On va aussi arrêter le curé Vizcarra, qui est le chef de toute cette révolution, et là on verra comment ça finira.

Un voisin leur fit remarquer que le père Sabás était innocent et même avait empêché qu’on mît le feu à la mairie, ils répondirent : On s’en fiche… Il faut tuer tous les curés, et tous ceux qui vont avec eux.

Le chef militaire ordonna qu’on l’attachât à une colonne de l’église. La corde serrait fortement la peau, les bras étaient attachés derrière le dos, le soleil était chaud : le père demanda plusieurs fois de l’eau car il avait très soif, mais ils ne s’en soucièrent pas. Très tard, le père leur dit : Je ne peux donc rien obtenir d’autre de vous, pas même cette faveur que vous me donniez un peu d’eau ? Alors un soldat lui porta un peu d’eau, qu’il eut du mal de boire à cause de ses liens.

Il priait continûment ; le jeune José aussi était attaché à une autre colonne, et avait très peur. Le père dit plusieurs fois aux soldats : Dieu sait que je ne vous dois rien ; mais si toutefois vous avez quelque doute sur moi, ne faites rien à ce garçon, car il n’a aucune faute à se reprocher. Puis, à José : N’aie pas peur, José, courage ! Dieu sait bien que nous n’avons rien fait de mal ; mais si quelque chose nous arrive, tu sais que là-haut nous aurons notre récompense ; prie notre Seigneur et Sauveur, bien que je sois certain qu’il ne t’arrivera rien. Peu après, on libéra le garçon et il resta en vie.

(José, l’aîné des orphelins, héritera de la maison du père Sabás, dont une plaque y rappelle le martyre ; José avait aussi une image de Notre Dame de Guadalupe, que lui avait donnée le père Sabás et qui maintenant est en possession du fils de José, Norberto. Ce dernier n’eut guère la possibilité de connaître l’histoire de son papa, car il n’avait que cinq ans à la mort de celui-ci.) 

Les habitants du pays demandèrent avec beaucoup d’insistance aux soldats de libérer le prêtre, en leur offrant même de l’argent comme rançon, mais sans résultat.

Le général Izaguirre avait l’ordre de capturer le curé, Francisco Vizcarra, ainsi que le vieux prêtre José Dolores Guzmán. Sur le tard, on porta le père Sabás comme un paquet devant le général, qui lui demanda : Où est le curé Vizcarra ? Le père ne répondit rien. Plusieurs fois le soldat de garde donna un coup très brusque sur la corde qui attachait le père et le fit tomber à la renverse sur le pavement ; après l’avoir remis sur pied, il passait la corde aux autres soldats, pour recommencer le même outrage. Interrogatoire et torture recommencèrent aussi longtemps que les forces du martyr le consentirent.

Les soldats lui brûlèrent les pieds avec de l’essence et pour prolonger le tourment, ils lui allumèrent deux brasiers, un près de son visage, l’autre près des pieds ; entre moqueries et blasphèmes, ils lui mettaient les mains et les pieds dans les braises et dans le feu. Le père Sabás murmurait Mon Seigneur et mon Sauveur, Reine de Guadalupe, ma mère, soulagez-moi. 

Depuis dehors on entendait les cris de douleur du père Sabás, car la pièce était sans toit : jamais il ne renia sa foi, jamais il ne s’impatientait. Cette torture brutale se prolongea jusqu’aux premières heures du matin. De temps en temps, un des soldats lui appliquait sur la peau un tison ardent en se moquant de lui : Tu nous as dit que tu fais venir Dieu dans tes mains, qu’il descende maintenant pour te libérer des miennes.

Sous les intempéries de la nuit comme sous le soleil du jour, le père Sabás resta ainsi attaché à la colonne, douloureusement suspendu, sans manger ni boire, et les bonnes personnes qui auraient voulu lui porter de l’eau furent chassées avec insolence, menaces et mêmes frappées.

Ce n’est que lorsqu’on mit fin à cette barbare torture, qu’on détacha le martyr, et encore, il s’écroula lourdement par terre, incapable de se redresser, tant les cordes lui avaient rompu tous les membres. Mais on l’obligea bestialement à se lever quand même et à parcourir, sur ses pieds en sang et brûlés, la distance qui séparait l’église du cimetière. C’était le Mercredi Saint 13 avril.

 Arrivé au cimetière., on l’acheva par balles ; il était neuf heures du soir, on entendit bien les coups de pistolet et les voisins se mirent à prier pour le père. Peu après un soldat se présenta à la “Maison de l’Assistance”, pour reconnaître : Monsieur, j’ai honte d’avoir tué ce curé ; il est mort injustement. Nous lui avons mis trois ou quatre balles et malgré tout il se relevait pour crier «Vive le Christ Roi»

On pourrait ingénieusement rapprocher le nom du père Sabás Reyès, du mot espagnol Rey (roi) ; certainement, il “cria” plus avec son âme qu’avec sa voix.

Le 14 avril 1927 au matin, à sept heures, deux messieurs virent le cadavre du Père Reyes, contre le mur en-dehors de l’église, déjà froid et rigide, avec quatre balles : deux dans la poitrine, une dans le bras droit et une autre dans le front. La peau, les côtes, les chevilles, portaient de profondes marques de cordes ; les mains brûlées, le crâne très enfoncé et pratiquement tous les os brisés par les coups.

Béatifié en 1992, le Père Reyes Salazar fut canonisé en 2000, avec vingt-quatre autres martyrs mexicains. Leur fête commune est le 21 mai, tandis que le Martyrologe les commémore chacun à la date de son martyre : saint Sabás Reyes Salazar, le 13 avril.

 

 

Stanisław Kostka Starowieyski

1895-1941

 

Né le 11 mai 1895 à Ustrobna (Krosno, Pologne), de Stanisław et Amelia Łubieńska, Stanisław reçut sa première formation à la maison, puis à Krosno et au collège des Jésuites de Chyrowie. Il s’inscrivit dans la Congrégation de Marie.

Après le baccalauréat, il fit le service militaire durant la Première guerre mondiale, participant aux batailles de Lviv et de Przemysl ; puis durant le conflit polono-ukrainien (1918-1919) il défendit la citadelle de Lviv. Il fut deux fois décoré, de la Croix de la Vaillance et de l’Ordre de la Vertu Militaire.

En 1921, il épouse Mary Sezptycka Łabuniach et vécut à Łaszczów, près de sa belle-famille. On a retenu de lui qu’il administrait très honnêtement son exploitation, bon envers chacun, économe quand il le savait nécessaire et possible. Exigeant avec ses ouvriers, il tenait à leur accorder un salaire digne, des conditions de travail convenables. 

Bon père de famille, il assistait chaque jour à la Messe en compagnie de son épouse. Ils eurent six enfants, dont deux, encore vivants (2013), se rappellent les longs moments que passait leur père à genoux en prière.

Il fut très actif dans l’Action Catholique. Il recevait chez lui les jeunes, les intellectuels, les exploitants, les propriétaires en retraite, où tous entendaient comment il concevait l’activité des laïcs chrétiens dans la société. L’idée centrale qu’il développait était que les chrétiens de l’Action Catholique devaient se préparer d’abord par une formation intérieure spirituelle et intellectuelle. Après seulement venait l’activité, comme le développement de la presse chrétienne et les syndicats chrétiens.

En 1932 il fut vice-président de l’Institut diocésain de l’Action Catholique (DIAK), puis président en 1935.

D’une activité inlassable, il participa à des célébrations et des retraites, il organisa des conférences, des cours, des pèlerinages. En 1937, il organisa un pèlerinage à Jasna Gora. La même année, il participa au Congrès international en l’honneur du Christ-Roi et s’arrêta au retour au Niepokalanow pour s’entretenir avec le père Kolbe de la possibilité d’organiser à Łaszczów une rencontre de la presse catholique. En 1938 il organisa à ses frais un pèlerinage du DIAK au congrès eucharistique international de Budapest (où fut présent le cardinal Pacelli, futur Pie XII). 

Une de ses préoccupations était le salut des âmes, mais aussi le soin des personnes pauvres et nécessiteuses. Il fonda des cercles de bienfaisance pour aider les gens dans le besoin, il allait les visiter, il en recevait chez lui ; il n’hésitait pas à aider financièrement les enfants et les jeunes de familles pauvres pour leurs études.

Stanisław s’occupait de tous sans distinction, Polonais, Ukrainiens, Juifs… Bien sûr, sa fidèle épouse le secondait à chaque pas. Pie XI le récompensa du titre de Camérier secret de Sa Sainteté.

Tant d’activité chrétienne ne pouvait rester inaperçue et suspectée par la Gestapo au moment de la Deuxième guerre mondiale. Il fut arrêté le 19 juin 1940, emprisonné à la Rotonde de Zamosc puis au château de Lublin, avant d’être transporté au camp de Sachsenhausen, puis à celui de Dachau.

Là encore, il se montra zélé envers ses camarades de camp pour apporter sa note de sérénité et de courage, pour soutenir le moral. Il eut ainsi un apostolat actif au cœur du camp.

Il tomba malade le Vendredi Saint 11 avril, et décéda le jour de Pâques, 13 avril 1941, peut-être «achevé» par les autorités du camp.

Ses cendres furent dispersées aux abords du camp.

Il a été béatifié parmi les cent-huit Martyrs polonais de cette époque, en 1999.

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11 avril 2024 4 11 /04 /avril /2024 23:00

12 AVRIL

 

II.

S Lazare, diacre à Trieste, dont il est patron secondaire, martyrisé à soixante-dix ans. 

III.

Ste Vissia, vierge et martyre à Fermo.

IV.

S Iulius Ier, pape (337-352), grand protecteur de s.Athanase dans le combat anti-arianiste.

S Victor, martyr à Braga.

S Zéno, probablement d'origne africaine, évêque à Vérone ; ses sermons révèlent un orateur proche de Tertullien et de s.Cyprien, par son style et ses citations bibliques ; il a commenté le baptême et le mystère pascal dans des allocutions aux catéchumènes ; on le représente avec un poisson, car il en était réduit à pêcher lui-même dans l’Adige pour assurer sa subsistance.

S Sabas le Goth, martyr en Gothie à trente-huit ans. 

VI.

S Constantinus, évêque à Gap.

S Florentin, premier abbé du monastère des Saints-Apôtres à Arles. 

VIII.

S Damianus, évêque à Pavie.

S Basilios, évêque à Parion, exilé par les iconoclastes. 

S Erkembode, irlandais, abbé à Sithiu, puis évêque à Thérouanne.

XI.

S Alferius, italien, moine à Cluny, fondateur et abbé à La Cava, mort à cent-vingt ans. 

XIII.

Bse Mechtilde, écossaise, installée près de Laon et grande mystique.

XIV.

B Lourenço, prêtre hiéronymite portugais. 

XX.

Ste Juanita Fernandez Solar (Teresa de Jesús ou “de Los Andes”, 1900-1920), novice carmélite chilienne, mystique, béatifiée en 1987, canonisée en 1993. Son carmel était situé à Los Andes.

S Giuseppe Moscati (1880-1927), médecin et savant napolitain ; il dénonça les abus préjudiciables aux malades et se préoccupa des étudiants en médecine ; il communiait chaque matin ; canonisé en 1987.

S David Uribe Velasco (1888-1927), prêtre et martyr mexicain ; béatifié en 1992, canonisé en 2000, fêté avec ses compagnons le 21 mai ; il avait refusé d’être un évêque schismatique.

Bx Pedro Ruiz Ortega (*1912) et Pere Roca Toscas (*1916), des Fils de la Sainte Famille, martyrs espagnols en 1937 près de Barcelone, béatifiés en 2013.

Vissia de Fermo

† 250

 

Il est certain que cette vierge fut martyrisée vers 250 à Fermo (Ancône, Marches, Italie CE), probablement décapitée.

Ses reliques se trouvent dans la cathédrale de Fermo.

Les Actes de son martyre ayant été perdus, on ne sait rien d’autre sur cette Sainte.

Sainte Vissia de Fermo est commémorée le 12 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Iulius 1er

337-352

 

Succédant au pape saint Marc, Iulius, fils du Romain Rusticus, fut le trente-cinquième pape.

Le pontificat de ce pape fut marqué par le concile de Sardique (aujourd’hui Sofia, Bulgarie), où le pape avait convié tous les évêques en vue d’examiner la cause d’Athanase d’Alexandrie. Celui-ci fut pleinement réhabilité, après son exil à Trêves et son nouveau bannissement de son siège d’Egypte.

Les opposants à Athanase étaient montés par un certain Eusèbe qui, non seulement penchait pour la doctrine d’Arius (déjà condamné au concile de Nicée, 325), mais aussi intriguait pour faire nommer des évêques non orthodoxes sur les sièges de Constantinople et Alexandrie.

Cet Eusèbe se jeta lui-même le discrédit en ne se présentant pas au concile de Sardique. En revanche, le pape Jules 1er lui fit parvenir une encyclique, considérée comme un chef-d’œuvre à la fois doctrinal et littéraire. 

Outre ce fameux épisode, Jules 1er dut lui-même s’exiler de Rome pendant dix mois, au moment où le Gaulois Magnence s’empara de Rome après avoir fait tuer Constant (troisième fils de Constantin) ; Magnence fut à son tour vaincu et tué à Mursia et le pape put rentrer à Rome.

Jules 1er demanda aux Eglises d’Orient de célébrer Noël au 25 décembre, comme l’atteste saint Jean Chrysostome dans une lettre.

Durant les quinze ans et deux mois de son pontificat, Jules 1er ordonna neuf évêques, dix-huit prêtres et quatre diacres.

Il mourut le 12 avril 352 et eut pour successeur Libère.

 

 

Sabas le Goth

334-372

 

Le récit de la passion de Sabas est une des pièces les plus importantes dans l’histoire hagiographique, par son authenticité et sa précision. Le fait qu’il fut écrit par un témoin oculaire, est une preuve lumineuse que certaines choses peuvent se produire réellement, même si elles nous semblent parfois trop extraordinaires.

Sabas était originaire de Gothie (act. Valachie roumaine) et fut éduqué dans la foi chrétienne dès l’enfance.

Animé de cette foi, il grandit dans les saintes vertus : On le voyait juste, doux, pieux, peu bavard, pacifique envers tous, sincère, modeste et soumis avec humilité. Ennemi de l’idolâtrie, il fréquentait assidûment l’église, où il participait à la psalmodie. Il vivait dans le monde comme étranger à celui-ci, sans chercher la richesse, réservé, surtout avec les femmes, fidèle au jeûne fréquent, à la prière. Il s’efforçait de donner le bon exemple et de stimuler chacun à devenir meilleur chaque jour.

Survint une persécution. On voulut obliger les Chrétiens à manger des viandes offertes aux idoles - qu’ils refusèrent, Sabas le premier ; on l’expulsa de la ville pendant un certain temps.

Dans un second temps, les païens voulurent jurer aux autorités qu’il n’y avait aucun Chrétien dans la ville, mais Sabas protesta encore vivement. Aussi les païens s’arrangèrent pour mettre tous leurs parents chrétiens en sûreté, et vinrent déclarer aux autorités qu’il n’y avait qu’un seul Chrétien dans la cité, Sabas. Quand le magistrat vit Sabas revêtu de sa simple tunique, il le méprisa : Un type comme cela ne peut être ni utile ni dangereux, et le fit relâcher.

Une troisième période de persécution recommença peu avant la Pâque de 372. Sabas pensait rejoindre le prêtre Guttica, dans une ville voisine, mais en chemin une abondante neige lui barra le chemin et une voix inconnue lui enjoignit de repartir en arrière, chez le prêtre Sansala ; Sabas ne savait pas que ce dernier était revenu chez lui, après s’être caché en Roumanie. Sansala célébra donc la Pâques, assisté de Sabas. Trois jours après, surgit Athariste avec une troupe de brigands, qui tirèrent Sansala du sommeil, et le jetèrent sur un charriot. Sabas fut alors traîné nu dans les épines, battu sur tout le corps avec des bâtons et des fouets ; on le fit marcher pieds nus sur le sentier.

Le lendemain, Sabas fit remarquer aux bourreaux qu’il ne portait aucune trace de ses blessures de la veille. Revenus de leur étonnement, les bourreaux attachèrent Sabas aux essieux du charriot, en lui écartelant les mains et les pieds, jusqu’au milieu de la nuit suivante ; alors une femme vint le délivrer.

Le jour d’après, Athariste fit pendre Sabas par les mains à une poutre de la maison et fit apporter à Sansala et Sabas des viandes immolées aux idoles. On leur dit que c’était le seigneur Athariste qui les leur faisait apporter. Réponse : Il n’y a qu’un seul Seigneur, Dieu, qui est dans les cieux.

Un des soldats enfonça alors son javelot dans le corps de Sabas, qui n’en reçut aucun mal, pas même un signe de blessure.

Alors Athariste donna l’ordre de mettre à mort Sabas. Sansala fut libéré. Sabas, qui exultait de joie, fut conduit près du fleuve. Les bourreaux lui proposèrent de lui donner la liberté, mais il refusa de perdre si facilement la couronne du martyre, et les pressa d’obéir aux ordres reçus. Alors ils le précipitèrent dans le fleuve et le noyèrent avec le bois qu’ils lui avaient attaché au cou.

L’auteur du récit fait remarquer qu’ainsi Sabas mourut par l’eau et le bois, l’eau libératrice de la Mer Rouge, le bois de la Croix rédemptrice.

C’était le 12 avril 372.

Quoique les bourreaux eussent laissé le corps sur la rive sans sépulture, les bêtes n’y touchèrent pas. Des fidèles purent le reprendre. Le gouverneur de Scythie, un chrétien de Cappadoce, le fit transporter en Roumanie, de là en Cappadoce, où il reçut un culte quasi immédiat.

Saint Sabas le Goth est commémoré le 12 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Zeno de Vérone

 † 380

 

Zeno (que l’on traduit communément Zénon en français), serait né en Afrique du Nord et aurait étudié à Rome, avant de devenir évêque à Vérone.

Pasteur soucieux de la vérité et de la sainteté, il baptisa beaucoup de nouveaux catéchumènes, combattit énergiquement les vestiges de l’arianisme et du pélagianisme dans son diocèse, s’occupa de former des clercs dans la dignité nécessaire au service de l’autel, ainsi que des vierges.

On mentionne surtout la charité de l’évêque, qui inspira également aux diocésains des gestes édifiants de charité : les étrangers étaient accueillis, les malheureux n’avaient pas même à demander l’aumône, et après la défaite romaine d’Andrinople (378), beaucoup de prisonniers furent rachetés par eux, évitant ainsi soit une mort certaine soit des travaux pénibles.

Un autre détail de l’activité du saint Pasteur, fut qu’il intervint pour supprimer des célébrations funéraires les lamentations bruyantes et déplacées. 

On a conservé de saint Zeno une centaine de discours et homélies. 

Il mourut le 12 avril 380.

Une première église fut construite en son honneur à Vérone, dont on fit la dédicace un 8 décembre et qui fallit être inondée par l’Adige en crue : les eaux montèrent jusqu’aux fenêtres, mais ne pénétrèrent pas par les portes, pourtant ouvertes. Depuis, saint Zéno fut honoré comme le Patron de la ville de Vérone.

L’actuel sanctuaire a des portes ornées de vingt-quatre plaques de bronze représentant vingt scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, et quatre de la vie du saint Evêque.

 

 

Constantinus de Gap

† 450

 

Ce quatrième évêque de Gap pose des problèmes.

S’il est celui qui assista au concile d’Epaone en 517, il n’est certainement pas mort au 5e siècle.

Mais l’évêque du 6e siècle qui lui «succéda» s’appelait Constantius ou Constance. Certains les ont distingués, d’autres - et le Martyrologe avec eux - les ont confondus.

On a même pu aller jusqu’à affirmer que le diocèse de Gap ne remontait pas plus tôt qu’au 5e siècle et que les trois premiers évêques traditionnellement reconnus (Demetrius, Tigris et Remedius) seraient simplement légendaires, si bien qu’ils ont été retirés du Martyrologe.

On ne pourra rien en dire de plus actuellement.

Saint Constantinus est commémoré le 12 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Damianus de Pavie

† 710

 

Damianus fut le dixième évêque de Pavie, et gouverna ce diocèse à partir de 680.

Auparavant, étant encore prêtre du diocèse de Milan, il y rédigea, de concert avec l’évêque Mansuetus, une profession de foi qui fut lue au synode de Milan et au concile de Constantinople (680).

Il fut assez influent, au point qu’il fut chargé de bons offices entre les Lombards et l’empereur de Byzance. Artisan de paix, il alla, en 688, rendre hommage au roi usurpateur Alachis, malgré les humiliations qu’il en avait reçues, quitte à renouveler son attitude envers Cunipertus lorsque celui-ci put récupérer la couronne.

Son action sociale se manifesta en faveur des pauvres et des malades, en particulier lors d’une épidémie de peste, où il sollicita de Rome un bras de saint Sébastien ; portée solennement en procession par les rues de Pavie, cette relique mit fin au fléau.

Saint  Damianus est commémoré le 12 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Basilios de Parion

† 740

 

Basilios, recommandable par ses vertus, fut nommé évêque de Parion (Mysie, act. Turquie NO).

En 717, Léon l’Isaurien évinça l’empereur Théodose III et s’empara de la couronne impériale : s’il réussit à contrecarrer l’avance de l’Islam, il s’orienta vers l’iconoclasme et déclencha une véritable persécution.

Basilios, de son côté, eut à cœur de soutenir le culte des Images saintes. Invité à s’associer au courant suscité par l’empereur, il refusa catégoriquement tout contact avec les hérétiques, leur interdisant même d’entrer dans son diocèse.

Le courageux évêque fut exilé et souffrit beaucoup de privations, de faim, de mauvais traitements, et ne put jamais rentrer dans son diocèse.

On dit qu’il mourut vers 740, le Martyrologe parle de 735, ailleurs on retarde cette glorieuse mort jusque vers 800.

Saint  Basilios de Parion est commémoré le 12 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Erkembode de Sithiu

† 742

 

Erkembode venait d’Irlande.

Il avait, dit-on, deux compagnons, qui furent massacrés sur le sol français.

Il alla au monastère de Sithiu, où l’aurait reçut s.Bertin lui-même (v. 5 septembre), auquel il succéda. Ces détails sont peut-être inexacts, puisque Bertin mourut en 698 (ou 709). Il y eut apparemment un ou deux abbés entre Bertin et Erkembode.

En 722, c’est sur ce dernier que tomba le choix du clergé et de tout le peuple pour devenir l’évêque de Thérouanne, devenant le quatrième successeur de s.Omer (v. 1er novembre).

Désormais, Erkembode gouverna et l’abbaye et le diocèse, se faisant tout à tous, père des pauvres, consolateur des affligés, et aussi constructeur d’églises et de monastères, barrant la route aux vestiges du paganisme.

Ces longues marches à pied qu’il fit pour visiter son immense diocèse, furent peut-être la cause de la paralysie presque totale dont il souffrit les dernières années de sa vie.

Il mourut le 12 avril 742.

A son tombeau eurent lieu beaucoup de miracles ; on note en outre que, pour une fois, ces précieuses reliques ne furent pas profanées à la Révolution, grâce à la vigilance de la sacristine, qui les cacha et les restitua au clergé en 1804. 

Saint Erkembode est commémoré le 12 avril dans le Martyrologe Romain.

Alferius de La Cava

930-1050

 

Alferius (Alferio en italien) vit le jour en 930, de l’illustre famille Pappacarbone de Salerne (Italie SO).

Il vécut d’abord à la cour et fut envoyé comme ambassadeur en France.

Tombé malade, il fut soigné à l’abbaye de Cluse et fit vœu, s’il guérissait, d’entrer dans les ordres. Il entra ainsi à Cluny, sous l’abbatiat de s.Odilon (v. 1er janvier).

Alferius n’avait plus aucune ambition terrestre, mais on le rappela de Salerno pour venir réformer les abbayes du Sud de l’Italie. Le premier essai ne porta pas les fruits attendus, et c’est alors qu’Alferius fonda sur le Mont Fenestra l’abbaye Sainte-Trinité-de-la-Cava.

Cette abbaye fut un des principaux centres de la réforme monastique en Occident.

Alferius la dirigea jusqu’à son dernier jour, où il lava les pieds de chacun de ses moines, parmi lesquels se trouvait le futur pape Victor III (v. 16 septembre).

Il mourut le 12 avril 1050, à cent-vingt ans.

En 1893, son culte fut confirmé.

Saint Alferius est commémoré le 12 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Lourenço de Lisbonne

XIVe siècle

 

Ce saint moine hiéronymite vivait dans son couvent de Belem (Lisbonne, Portugal), au 14e siècle. On ne nous en dit guère plus.

L’Ordre hiéronymite se constitua justement au 14e siècle dans la péninsule ibérique, pour remettre en honneur le style de vie de saint Jérôme (v. 30 septembre).

Il n’était pas recensé dans l’ancien Martyrologe.

Même les bons moines hiéronymites actuels répondent qu’ils n’ont aucun renseignement sur le Bienheureux.

Le Martyrologe du 12 avril ajoute que beaucoup de pénitents allaient le trouver, attirés par sa sainte vie.

 

 

 

Juanita Fernández Solar

1901-1920

 

Juanita est née à Santiago du Chili le 13 juillet 1900 dans une famille aisée. Le grand-père paternel de Juanita était originaire d'Espagne. Son grand-père maternel, don Eulogio, possédait à Chacabuco, à une soixantaine de kilomètres au nord de Santiago, une très grande propriété dans laquelle il réunissait souvent sa famille.

Juanita passera de nombreuses vacances dans ce lieu qu'elle aimait beaucoup. Elle y apprit très tôt à monter à cheval. Véritable amazone, elle aimait galoper à travers la propriété jusqu'aux abords de la cordillère des Andes.

Don Miguel Fernández Jaraquemada et doña Lucía Solar Armstrong eurent sept enfants : Lucita, Miguel, Luis (Lucho), Juana, morte quelques heures après sa naissance et dont Juanita reprit le nom, Rebeca et Ignacio. Juanita était particulièrement proche de son frère Lucho et de Rebeca, son inséparable sœur cadette. Elle fut baptisée deux jours après sa naissance.

En 1906, un tremblement de terre secoua la ville de Santiago. Juanita écrivit dans son Journal que ce fut à cette époque que Jésus commença à prendre possession de son cœur. Elle accompagnait sa mère tous les jours à la Messe.

En 1907, le grand-père de Juanita mourut saintement. La mère de Juanita, doña Lucía, hérita une partie de la propriété de Chacabuco. Don Miguel, le père de Juanita, s'occupa de la gestion de la propriété. Cette même année, Juanita entra comme externe au collège du Sacré-Cœur à Santiago tenu par les Sœurs de sainte Madeleine-Sophie Barat (v. 25 mai).

Ce fut son frère Lucho qui apprit à Juanita la prière du rosaire. Tous deux firent la promesse de le réciter chaque jour, promesse que Juanita tint jusqu'à la fin de sa vie (une seule fois, confesse-t-elle, elle l'a oublié quand elle était très petite). Dès lors, on peut dire que Notre Seigneur me prit par la main, avec la très Sainte Vierge.

Très tôt, Juanita montra un grand attrait envers les choses de Dieu, aimant accompagner Ofelia (la servante qui prenait soin d'elle) à l'église. Un jour, à Chacabuco, prenant par la main un prêtre ami de la famille, elle lui dit : Petit Père, allons au ciel ! Étant sortis tous deux de la maison, le prêtre lui demanda : Eh bien, Juanita, par où va-t-on au ciel ? - Par là, répondit-elle en indiquant du doigt la Cordillère des Andes. Le prêtre répliqua : Quand nous aurons escaladé ces hautes montagnes, le ciel sera encore très, très loin. Non, Juanita, ce n'est pas là le chemin du ciel : Jésus au tabernacle, voilà la voie royale pour y parvenir.

Cependant, Juanita n'a pas un caractère facile. Elle est vaniteuse, n'aime pas obéir, se met facilement en colère (ses frères prennent parfois un malin plaisir à essayer de la faire enrager) et pleure pour un rien. Avec le secours de la grâce de Dieu, spécialement de l'Eucharistie, elle parviendra progressivement à vaincre ses défauts et à se dominer.

Juanita eut rapidement un grand désir de faire sa Première communion. Elle demandait fréquemment quand elle pourrait la faire, mais on lui répondait qu'elle était trop petite. Elle demandait alors qu'on lui apprît à faire des communions de désir. A force d'insister, Juanita obtint enfin qu'on lui permît de faire sa Première communion. Elle voulut s'y préparer par la confession, par la prière et en offrant à Jésus de nombreux petits sacrifices. Je me suis préparée une année. Pendant ce temps, la Vierge m'aida à purifier mon cœur de toute imperfection. Ce fut le 11 septembre 1910 à Santiago. Par la suite, elle tâchera de communier quotidiennement, autant que cela dépendra d'elle.

En 1914, Juanita lit pour la première fois l'Histoire d'une âme de Thérèse de Lisieux (pas encore béatifiée à l'époque). Plusieurs années de suite, Juanita tombe gravement malade à l'approche du 8 décembre. En 1914, elle a une appendicite qui exige une opération, chose délicate et périlleuse à l'époque, d'autant plus que Juanita a une santé fragile. C'est à cette époque que Juanita se sent appelée à la vie au Carmel. 

En 1915, Juanita est interne au collège du Sacré-Cœur avec sa sœur Rebeca. Le fait de quitter ainsi le foyer familial est pour elle une grande souffrance car elle aime énormément sa famille. Elle comprend cependant que le Seigneur la prépare ainsi à la grande séparation quand elle entrera au carmel. Elle finira par apprécier le climat du collège qui lui permet de mener une vie chrétienne fervente. Elle commence à écrire son Journal. Elle nourrit et développe sa vie spirituelle par le moyen de l'oraison, de la messe quotidienne et du sacrifice. Bien qu'elle n'ait rien d'une élève exceptionnelle, elle se donne à fond dans les études, y compris dans les matières qu'elle n'aime pas (comme la physique et la chimie), pour plaire à Jésus et satisfaire ses parents. Elle aime aussi venir en aide aux élèves pauvres ou moins douées.

Très tôt, Juanita manifeste un très grand amour des pauvres et les secourt autant qu'elle le peut. Ce fut en cette même année 1915 qu'elle rencontra dans la rue un enfant en haillons, affamé et grelottant de froid. Elle le fit entrer dans la maison de sa famille, lui donna à manger et demanda à l'enfant où il habitait. Elle découvrit que l'enfant vivait dans un taudis des faubourgs de Santiago. Elle visita la famille et, jusqu'à son entrée au Carmel en 1919, prit soin personnellement de l'enfant qu'elle appela Juanito, le faisant manger chez elle et demandant pour lui des vêtements à ses frères. Elle alla même jusqu'à mettre sa montre en loterie afin d'avoir de l'argent pour acheter à Juanito une paire de souliers. Elle se soucia aussi de son éducation, tant humaine que chrétienne. 

 Le 8 décembre 1915, Juanita fait vœu privé de chasteté avec la permission de son confesseur, prenant la résolution de ne pas avoir d'autre époux que Jésus-Christ. Elle renouvellera plusieurs fois ce vœu.

Juanita passe les vacances scolaires à Chacabuco où elle exerce un véritable apostolat auprès des familles des métayers, rassemblant les gens pour les missions, faisant le catéchisme aux enfants, organisant des jeux pour eux, montant une chorale, consacrant les maisons des métayers au Sacré-Cœur, etc. Elle a un don pour transmettre les vérités de la foi aux enfants. 

En 1917, suite à la mauvaise gestion du père de Juanita, la propriété de Chacabuco doit être vendue et la famille de Juanita doit réduire son train de vie. Au milieu des siens qui s'affligent de cette perte, Juanita y voit une invitation providentielle à se détacher des biens de ce monde. 

Juanita devient Enfant de Marie. Elle gardera toute sa vie un lien personnel très fort avec la Vierge Marie à qui elle confie tout. Elle lit les écrits spirituels de sœur Elisabeth de la Trinité (qu’on lisait déjà outre atlantique, v. 9 novembre), carmélite de Dijon avec laquelle elle se découvre une grande affinité spirituelle. Elle s'efforce de vivre constamment en la présence de Dieu qu'elle aime de plus en plus. Elle va jusqu'à dire à son frère Lucho : Que veux-tu, Lucho, le Christ, ce fou d'amour, m'a rendue folle. En septembre 1917, elle prend contact pour la première fois avec la prieure du carmel de Los Andes, ayant la conviction intérieure que c'est là que le Seigneur lui demande d'entrer.

En août 1918, Juanita quitte le collège du Sacré-Cœur pour remplacer au foyer familial sa sœur aînée Lucita qui vient de se marier. Elle se dévoue chaque jour et ne recule devant aucun sacrifice pour faire le bonheur des siens : Je ne croyais pas que la vie de famille était une vie de sacrifices. Cela m'a servi pour me préparer à la vie religieuse… Son frère Lucho dira d'elle qu'elle était la perle de la maison. Juanita écrit dans son Journal : Je dois m'efforcer de procurer le bonheur des autres. Ma résolution est de me sacrifier pour tous.

En janvier 1919, elle rend visite pour la première fois au carmel de Los Andes et demande son entrée dans la communauté. Elle a dix-huit ans.

Elle demande à son père la permission d'entrer au carmel. Bouleversé, son père en larmes lui donne sa permission. Elle entre au carmel et y reçoit le nom de Teresa de Jesús (Thérèse de Jésus).

Elle commence le postulat. Pour elle, la vie d'une carmélite consiste en trois choses : aimer, souffrir et prier : pour la conversion des pécheurs, pour la sanctification des prêtres et pour l'Église. Avec la permission de sa prieure, qui comprend que la postulante est une âme d'exception, Teresa entretient une activité épistolaire intense. Ses lettres irradient l'amour du Christ et la joie de lui appartenir entièrement. Plusieurs de ses amies, touchées par son témoignage, embrasseront elles-mêmes la vie religieuse.

Le 14 octobre 1919, c’est la prise d'habit, en présence de sa famille et de nombreuses amies venues de Santiago. Tous les témoins sont frappés de la joie irradiée par Teresa.

Teresa reçoit au carmel de grandes grâces d'union au Seigneur, mais elle n'est pas exempte d'épreuves spirituelles. Les tentations et les sécheresses intérieures ne lui sont pas épargnées. Si elle a une relation privilégiée avec sa prieure, l'adjointe de celle-ci pour le noviciat la fait beaucoup souffrir en la reprenant constamment.

Elle entame son noviciat. Mais dans les premiers jours de 1920, elle tombe gravement malade. En mars, elle déclare au confesseur de la communauté qu'il ne lui reste plus qu'un mois à vivre ; elle lui demande la permission de faire des pénitences extraordinaires. Le confesseur ne la croit pas (comment pourrait-elle savoir l'heure de sa mort ?) et lui dit de se contenter d'observer la règle du Carmel avec perfection. Elle suit cependant tous les exercices du carême de cette année-là, y compris les jeûnes rigoureux.

Le 2 avril 1920, Vendredi Saint, Teresa commence son chemin de croix à la suite du Christ. Elle passe de nombreuses heures en prière au chœur ce jour-là. On finit par remarquer qu'elle est brûlante de fièvre et on lui dit de s'aliter. Les médecins se succèdent à son chevet, sans parvenir à faire baisser la fièvre qui la dévore. Ils finissent par diagnostiquer un typhus avancé.

Le 5 avril, elle reçoit les derniers sacrements et, le 7 avril, a la joie de pouvoir faire profession religieuse in articulo mortis. Selon la coutume, en effet, une novice en danger de mort peut prononcer ses vœux de religion.

Le 12 avril, vers 19 heures, elle meurt alors qu'elle n'avait pas vingt ans.

 

Le miracle retenu pour la béatification est le suivant : une enfant de onze ans, Marcela, restée plus de cinq minutes noyée dans une piscine, lors d'une sortie en groupe, a survécu, sans séquelles. Ses compagnes avaient prié avec ferveur Teresa, qu’on appelle populairement Teresa de los Andes. La science médicale n'a pas eu d'explication pour ce cas. 

La béatification eut lieu en 1987, la canonisation en 1993.

Sainte Teresa de Jésus ou des Andes est la première Sainte chilienne, la première sainte latino-américaine qui a sa statue en la basilique Saint-Pierre de Rome. Elle a été proclamée patronne du Chili et de la jeunesse.

Inscrite au Martyrologe le 12 avril, elle est cependant fêtée au Carmel le 13 juillet, en-dehors du Temps Pascal, date qui est proche de la fête de Notre-Dame du Carmel et jour de la naissance même de Teresa. 

Jean-Paul II achevait ainsi son homélie : 

Tel est son message: en Dieu seul se trouve le bonheur; Dieu seul est joie infinie. Jeune Chilienne, jeune Latino-Américaine, découvre en Sœur Teresa la joie de vivre la foi chrétienne jusque dans ses dernières conséquences. Prends-la comme modèle !

Giuseppe Moscati

1880-1927

 

La famille Moscati était originaire de Santa Lucia de Serino, (Avellino, Naples, Italie). François Moscati, père de Giuseppe (Joseph), naquit en 1836 dans cette ville, et exerça la profession de magistrat après sa maîtrise de droit. Il fut juge dans le tribunal de Cassino, président du tribunal de Benevento, puis conseiller à la Cour d'appel, d'abord à Ancône et ensuite à Naples, où il mourut le 21 décembre 1897. Il fut l'époux de Rosa de Luca, union de laquelle naquirent neuf enfants.

Le septième, notre Giuseppe Moscati, naquit à Bénévent le 25 juillet 1880. Il fut baptisé six jours après la naissance, fit sa Première communion en 1888 et reçut la Confirmation en 1890.

Il entra au lycée classique Vittorio Emanuele de Naples en 1889. Élève du vulcanologue Giuseppe Mercalli, il obtint son baccalauréat avec mention en 1897, et s'inscrivit à la faculté de médecine. Il soutint une thèse sur l'urogenèse hépatique en 1903, et obtint son doctorat en médecine avec les félicitations du jury.

Il réussit le concours de Collaborateur Extraordinaire auprès de l'Hôpital des Incurables (1903) et celui d'Assistant à l'Institut de Chimie physiologique (1908). 

Il se distingua pour son travail et son dévouement pendant l'éruption du Vésuve du 8 avril 1906. En effet, les Hôpitaux Réunis de Naples avaient une succursale à Torre del Greco, une petite ville près de Naples, à six kilomètres du cratère, où vivaient beaucoup de malades paralytiques et vieux. Giuseppe, en pressentant le danger, fit évacuer 1'hôpital juste avant l'écroulement du toit et sauva tous les hospitalisés. Deux jours plus tard il envoya une lettre au directeur général des Hôpitaux Réunis de Naples, proposant de gratifier les personnes qui l'avaient aidé, mais insista surtout sur le fait qu’on ne devait pas citer son nom.

Suite à l'épidémie de choléra de 1911, il fut appelé par le Ministère au Laboratoire de l'Inspection de la Santé publique, pour faire des recherches sur l'origine du mal et les moyens les plus efficaces pour le vaincre. Il termina son étude rapidement, et présenta une relation sur les interventions nécessaires pour assainir la ville ; beaucoup de ses propositions furent acceptées.

Toujours en 1911, à 31 ans, le docteur Moscati fut reçu au concours de Collaborateur Ordinaire aux Hôpitaux Réunis et cette même année, sur l'initiative d'Antonio Cardarelli, l'Académie Royale de Médecine Chirurgicale le nomma Membre agrégé, tandis que le Ministère de l'Instruction Publique lui attribuait le Doctorat en Chimie physiologique.

Outre son intense travail entre l'Université et l'Hôpital, le professeur Moscati assurait aussi la direction de l'Institut d'Anatomie pathologique. Dans la salle d'autopsie, le professeur Moscati avait eu l’idée de faire accrocher un Crucifix avec ce verset du prophète Osée : O mors, ero mors tua (Ô mort, je serai ta mort, Os 13:14).

Sa mère mourut le 25 novembre 1914, du diabète. Quelques années plus tard, il fut un des premiers médecins à Naples, à expérimenter l'insuline et à enseigner à un groupe de médecins les modalités du traitement du diabète (l'insuline fut expérimentée sur les humains pour la première fois en janvier 1922).

Pendant la Première guerre mondiale, Giuseppe Moscati fit une demande d'enrôlement volontaire, qui ne fut pas acceptée, les autorités militaires préférant lui confier le soin des blessés. L'Hôpital des Incurables fut militarisé. Il visita et soigna environ trois mille militaires.

Le Conseil d'Administration de l'Hôpital des Incurables le nomma officiellement en 1919 Directeur de la 3e Salle Masculine, tandis qu'il continuait à enseigner à un grand nombre d'étudiants.

Le 14 octobre 1922 le Ministère de l'Instruction Publique lui attribua la libera docenza (titre académique italien permettant d'enseigner à titre privé dans les universités et les autres instituts supérieurs) en Médecine Clinique. Trois jours après Moscati écrivait:

Aime la vérité, montre la personne que tu es, sans feinte et sans peur, sans aucun ménagement. Et si la Vérité te vaut la persécution, toi, accepte-la ; si elle t'apporte le tourment, toi, supporte-le. Et si pour la Vérité, il te fallait sacrifier toi-même et ta vie, sois fort dans le sacrifice.

Le 12 avril 1927, un Mardi Saint, le professeur Moscati, après avoir participé à la messe, comme chaque jour, et reçu la communion, passa la matinée à l'hôpital, puis il rentra chez lui et après le repas, s'occupa comme d'habitude des patients qui venaient le consulter à son domicile.

Vers 15 h, il eut un malaise et s'assit dans son fauteuil, où il s'éteignit sereinement. Il avait 46 ans et 8 mois.

 

Deux guérisons miraculeuses lui ayant été attribuées, il fut béatifié en 1975.

En vue de la canonisation, Rome examina la guérison de la leucémie du jeune Giuseppe Montefusco, qui eut lieu en 1979. En 1987, Giuseppe Moscati fut canonisé, 60 ans après sa mort. 

Jean-Paul II affirma : L'homme qu'à partir d'aujourd'hui nous invoquerons comme un Saint de l'Eglise universelle représente pour nous la réalisation concrète de l'idéal laïc chrétien. Giuseppe Moscati, Médecin chef de clinique, chercheur fameux dans le domaine scientifique, professeur universitaire de physiologie humaine et de chimie physiologique, a embrassé de multiples activités avec tout l'engagement et le sérieux que demande le service de la délicate profession de laïc. A ce point de vue Moscati est un exemple non seulement à admirer mais à suivre, surtout par le personnel de santé. Il représente même un exemple pour ceux qui ne partagent pas sa foi.

Les recherches des écrits sur Giuseppe Moscati ont été très difficiles dans la mesure où celui-ci ne conservait que très peu de documents et les écrits que l’on a de lui sont principalement des lettres écrites à des amis. Sans être tertiaire franciscain, Moscati vivait cet idéal dans son esprit : humble, loin de tout esprit carriériste, soumis à l’Eglise, apôtre de la Vérité, pauvre pour lui-même.

Il recommandait à un de ces clients, dans une ordonnance, le meilleur traitement reconstituant :  celui d’épouser Sœur Pauvreté en donnant de grandes aumônes, distribuant tout aux pauvres, à nos hôpitaux, et en se retirant dans une caverne, pour manger seulement des locustes et du miel sauvage ! comme le recommandait Saint François d'Assise. 

La fête liturgique initialement prévue le 12 avril, jour auquel le Martyrologe commémore Giuseppe Moscati, a été déplacée pour éviter que celle-ci ne tombe pendant la Semaine Sainte, ou une semaine proche de Pâques. Celle-ci est donc le 16 novembre, date du transfert des restes de Giuseppe Moscati dans l'église du Gesù Nuovo, trois ans après sa mort.

 

Quelques citations de saint Giuseppe Moscati

 

La vie n'est qu'un moment ; honneur, triomphe, richesse et science disparaîtront avant la réalisation du cri de la Genèse, cri que Dieu lança contre l'homme coupable : tu mourras ! Mais la vie ne finit pas avec la mort, elle continue dans un monde meilleur. À nous tous a été promis, après la Rédemption du monde, que nous rejoindrons ceux que nous avons aimés, le jour qui nous conduira à l'Amour Suprême.

Rappelez-vous qu'en optant pour la médecine, vous vous êtes engagé à une mission sublime. Avec Dieu dans le coeur, persévérez en pratiquant les enseignements de vos parents, l'amour et la pitié envers ceux qui souffrent, avec foi et enthousiasme, sourd aux louanges et aux critiques, disposé seulement au bien.

Quoi qu'il arrive, souvenez-vous de deux choses : Dieu n'abandonne jamais personne. Plus vous vous sentez seul, négligé, méprisé, incompris, plus vous serez près de démissionner sous le poids de graves injustices, plus vous sentirez une force infinie et mystérieuse, qui vous soutiendra et vous rendra capable de bonnes et vigoureuses intentions et vous serez étonné par ces forces quand la sérénité reviendra. Cette force est Dieu !

Les personnes malades sont des figures du Christ. Plusieurs mauvaises personnes, criminelles ou blasphémateurs se retrouvent hospitalisées grâce à Dieu, Il veut les sauver ! Religieuses, médecins et infirmières travaillant dans un hôpital ont une mission : coopérer avec cette bonté inépuisable, pardonnant, se sacrifiant eux-mêmes.

Souvenez-vous que vivre est une mission, un devoir, une douleur ! Chacun de nous doit avoir son propre combat. Souvenez-vous que vous devez vous occuper non seulement des corps mais aussi des âmes gémissantes qui viennent à vous...

 

 

David Uribe-Velasco

1888-1927

 

Né le 29 décembre 1888 à Buenavista de Cuellar (Guerrero, Mexique), David fut le septième des onze enfants de Juan Uribe Ayal et Victoriana Velasco Gutierrez, une famille qui ne vogua pas particulièrement sur la richesse.

David reçut le baptême le 6 janvier suivant, fête de l’Epiphanie, il entra au séminaire de Chilapa en 1903, fit d’excellentes études et fut ordonné prêtre en 1913.

Il fut successivement curé de sa propre paroisse native, puis secrétaire de l’évêque.

Quand ils reçurent l’ordre de se replier à Chilapa à cause de la persécution, leur bateau chavira, mais ils furent des rescapés. 

David fut ensuite curé à Zirandaro, qu’il dut abandonner à cause de la persécution ; de nouveau à Chilapa, à Buenavista, puis à Telotsapan et Iguala.

Le père David avait une grande dévotion à Notre-Dame de Guadalupe.

En 1926, les évêques du Mexique décidèrent par prudence de suspendre l’exercice du culte public dans les églises. David obéit, quoiqu’à contre-cœur, mais chercha à revenir incognito dans la paroisse, pour soutenir les paroissiens avec les Sacrements.

Le 7 avril 1927, il fut arrêté et enfermé à Cuernavaca. On lui offrit la liberté, s’il acceptait l’épiscopat dans une église schismatique, séparée de Rome et inféodée au gouvernement, ce qu’il ne pouvait accepter. 

Le 11 avril, il écrivit ses dernières volontés et fut conduit le jour suivant à San Jose Vidal (Morales). Il priait pour lui-même et ses persécuteurs, il leur donna ses affaires, leur promit de prier pour eux dans l’autre vie, et reçut le martyre.

Il fut abattu d’un coup de feu derrière la tête, le 12 avril 1927.

Il a été béatifié en 1992, et canonisé en 2000. 

Saint David Uribe-Velasco est fêté avec ses Compagnons, martyrs de cette époque, le 21 mai.

 

 

Pere Roca Toscas

1916-1937

 

Pere naquit le 7 octobre 1916 à Mura (Barcelone, Espagne). Il avait deux autres frères, Pablo (ou Pau) et Casimiro.

Entré chez les Fils de la Sainte Famille, il était en première année de théologie lorsque se déclencha la guerre civile.

C’était un séminariste joyeux, cultivé, particulièrement attiré par la littérature catalane. On a dit qu’il aurait pu devenir un poète de grand talent.

A cause de la guerre civile, il dut quitter le séminaire de Barcelone, se cacha à Mura, puis à Manresa.

Son frère Pablo chercha à sauver de la destruction des icônes de l’église et fut pour cela arrêté, torturé et fusillé ; malheureusement, son nom n’a pas été inclus dans la cause de béatification, peut-être par simple oubli. L’autre frère Casimiro, plus jeune, est encore actuellement curé de paroisse au Mexique.

Avec son Confrère Pedro Ruiz Ortega, Pere songea à gagner Rome pour poursuivre ses études de théologie.

Mais ils furent arrêtés à La Pobla de Lillet, juste avant de passer en Principauté d’Andorre, le 4 avril 1937, et incarcérés à Manresa.

Ils furent martyrisés à Sant Fruitós de Bages (Barcelone) le 12 avril 1937 et béatifiés en 2013.

 

 

Pedro Ruiz Ortega

1912-1937

 

Pedro naquit le 14 janvier 1912 à Vilviestre de Muñó (Burgos, Espagne).

Entré dans la congrégation des Fils de la Sainte Famille, il était en troisième année de théologie et avait reçu les premières ordinations (ce qu’on appelle aujourd’hui les ministères, mais il y en avait quatre à l’époque, au lieu de deux maintenant).

Durant la persécution de 1936, il se réfugia d’abord à Manresa, où il participa avec entrain aux Ecoles du Peuple. 

Puis il songea à gagner Rome, pour y achever ses études de théologie. Il se trouvait avec son Confrère Pere Roca Toscas et trois autres jeunes.

Mais ils furent arrêtés à La Pobla de Lillet, juste avant de passer en Principauté d’Andorre, le 4 avril 1937, et incarcérés à Manresa.

Ils furent martyrisés à Sant Fruitós de Bages (Barcelone) le 12 avril 1937 et béatifiés en 2013.

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10 avril 2024 3 10 /04 /avril /2024 23:00

11 AVRIL

 

I.

S Antipas, martyr à Pergame ; s. Jean en parle dans l’Apocalypse (2,13) ; on dit qu’il y fut évêque, et qu’il fut enfermé dans un bœuf d’airain rougi au feu.

II.

S Philippos, évêque à Gortyne.

IV.

S Domnio, évêque à Salone.

S Pharmuthe, ermite en Arménie.

?

S Eustorge, prêtre à Nicomédie.

VI.

S Barsanuphius, égyptien, moine puis reclus près de Gaza ; il ne communiquait que par écrit.

S Isaac, syrien, venu près de Spolète ; il avait le don des miracles et des prophéties. 

VII.

S Airy (Ageric), abbé à Saint-Martin de Tours. 

Ste Godeberte, vierge près de Noyon.

VIII.

S Guthlac, anglais, chef d’une bande de jeunes pillards, puis moine à Repton, enfin ermite sur l’île de Croyland.

XI.

S Stanislas, évêque à Cracovie, martyrisé par le roi Boleslas, à qui il avait dû faire des remontrances mais qui, repenti, se retira dans un monastère bénédictin ; patron de la Pologne et du diocèse de Cracovie.

XII.

B Landuin, compagnon et successeur de s. Bruno en la chartreuse de Calabre.

B Ulrich, abbé à Kaisersheim, dont il fut le fondateur.

XIII.

Bse Sancha, fille du roi du Portugal, cistercienne près de Coimbra, mystique ; fondatrice d’un monastère de recluses, où elle mourut.

B Raynier, reclus à Osnabrück, près de la porte de la cathédrale.

XV.

B Antonio (Angelo) Carletti de Chivasso, franciscain à Gênes ; son corps est resté incorrompu, à Cuneo.

XVII.

B George Gervase, bénédictin anglais, martyr à Londres. 

XX.

Ste Gemma Galgani (1878-1903), stigmatisée italienne.

Bse Elena Guerra (1835-1914), grande dévote du Saint-Esprit (et qui influença le pape Léon XIII), fondatrice des Oblates du Saint-Esprit.

B Feliks Ducki (Symforian, 1888-1942), franciscain polonais massacré à Auschwitz, béatifié en 1999.

Antipas

1er siècle

 

Le saint auteur de l’Apocalypse, l’apôtre saint Jean, fait un éloge aussi bref que solennel de saint Antipas (Ap 2:12-13) : 

Ecris à l’ange de l’Eglise de Pergame : Voici ce que dit Celui qui a le glaive aigu à deux tranchants : Je sais où tu habites : là où se trouve le trône de Satan ; mais tu es fermement attaché à mon nom, et tu n’as point renié ma foi, même en ces jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, où Satan habite.

C’est tout ce qu’on sait d’Antipas, mais c’est beaucoup, car c’est l’essentiel : il est fidèle au-delà de toute épreuve, au milieu d’un monde païen.

Ce martyre a dû trouver place sous Domitien (81-96). 

Une certaine tradition rapporte qu’Antipas fut enfermé dans un bœuf d’airain rougi au feu. 

Antipas aurait aussi été évêque de Pergame. Mais c’est peu vraisemblable. 

Saint Antipas a été honoré très tôt en Orient. Son nom fut introduit tardivement dans le Martyrologe.

Il est mentionné au 11 avril.

 

 

Philippos de Gortyne

† 180

 

Après l’annonce de l’Evangile qui se fit en Crète, grâce à l’action de s.Tite qui ordonna les premiers évêques, un des plus remarquables pontifes de Gortyne fut Philippos.

S.Dionysios de Corinthe (v. 8 avril), dans sa lettre aux Crétois, en fait un vibrant éloge. Une expression maintes fois citée affirme que Philippos garantit son Eglise de la fureur des Gentils et des embûches des hérétiques, ce qui suppose de la part de l’évêque une activité et une vigilance de tous les instants.

Il mourut vers 180.

Saint Philippos de Gortyne est commémoré le 11 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Domnio de Salone

† 304

 

Il faudrait faire une distinction :

 

1. Domnius serait le premier évêque de Salone (Dalmatie, auj. Split, Croatie).

D’après une tradition, Domnius aurait été envoyé à Salone par s.Pierre lui-même, après que s.Paul y eut envoyé Titus pour une première évangélisation (cf. 2Tm 4:10).

Domnius aurait donc reçu le martyre dès le 1er siècle, précédé d’ailleurs de nombreux Compagnons qui moururent un mois plus tôt.

Il serait donc un des six évêques qui auraient précédé s.Venantius (v. 1er avril), mais n’a jamais été mentionné dans le Martyrologe.

 

2. La même tradition affirme que, sous Dioclétien (304), un autre personnage s’illustra par sa foi, qui portait le nom de Domnio.

C’était un domestique de l’empereur Maximien. Il avait la prérogative de poser la couronne d’or sur la tête de l’empereur. Mais il était surtout chrétien, en secret.

Il exhortait les Chrétiens à persévérer dans la foi, à se préparer au Martyre ; il en sauva bon nombre, qu’il fit passer à Rome.

Maximien en fut informé et menaça Domnio. Ce dernier s’enfuit et pensait aller à Rome à son tour, mais il fut rejoint à Parme par les soldats de Maximien, qui le décapitèrent.

Domnio aurait ramassé sa tête et l’aurait portée au-delà de la rivière locale. A la suite de nombreux miracles, le saint corps fut reporté à Salone.

Il y aurait eu ensuite confusion entre Domnius et Domnio, le deuxième recevant le titre d’évêque, qui convenait au premier.

Saint Domnio de Salone, avec le titre erroné d’évêque, est commémoré le 11 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Barsanuphius de Gaza

† 540

 

Barsanuphe et son frère étaient nés en Egypte.

Laissant son frère, il vint en Palestine dans le monastère de Saint-Séridon près de Gaza. Après quelque temps, il demanda à y vivre en reclus : sa porte demeura fermée pendant près de cinquante ans ; il ne communiqua plus avec l’extérieur que par écrit, l’higoumène (supérieur) Séridos servant d’intermédiaire entre le moine et les gens qui voulaient le questionner. C’est par cette «correspondance» que l’on connaît Barsanuphe et que l’on a déduit certains aspects de son genre de vie.

Il restait un ou deux jours par semaine sans manger ; mais il était moins dur pour les autres, conseillant de dormir six heures la nuit, de manger suffisamment de pain, de légumes, de fruits et même de vin ; pour travailler ou pour voyager, il suggérait même une double ration.

Son combat n’était pas sans tentations, et il en parlait simplement ; mais on ne sait rien sur les grâces particulières qu’il recevait du ciel.

C’est ainsi qu’il eut cette «inspiration» de remettre les péchés à des correspondants extérieurs, alors qu’il n’était pas prêtre lui-même : il «lisait» les âmes, priait et s’offrait pour le pardon des péchés, et écrivait par exemple : Tes péchés seront remis, surtout par les prières et les supplications des Saints et par ta foi en (Dieu).

Son frère vint le voir, d’Egypte ; Barsanuphe lui fit répondre que son frère était Jésus ; que s’il acceptait de devenir moine, alors il deviendrait son frère.

Il arriva un autre incident plaisant. Un certain moine nommé Théodore osa supposer que cette correspondance à travers l’higoumène Séridos, était un stratagème de ce dernier pour tenir les moines sous son exclusive dépendance ; il fut bien surpris, quand il arriva au monastère, d’être invité à entrer avec ses amis et de voir arriver Barsanuphe, mystérieusement averti, qui leur lava les pieds à tous. 

A un mourant, il fit dire : La mort sans le péché, n’est pas la mort, c’est le passage de l’affliction au repos, le passage des ténèbres à la lumière ineffable et à la vie éternelle.

Barsanuphe mourut vers 540.

Ses reliques se trouvent à Oria (Brindes, Italie).

Saint Barsanuphius de Gaza est commémoré le 11 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Isaac de Spolète

† 550

 

Isaac était syriaque.

Son pays était déjà le théâtre d’affrontements, et entre Chrétiens : ceux fidèles à la doctrine de l’Eglise, et les eutychiens. Il résolut de passer en Italie.

Il vint aux environs de Spolète, et se présenta à Eleutherios, l’abbé du monastère Saint-Marc. C’est ce dernier qui parla d’Isaac au pape Grégoire Ier (le Grand, v. 12 mars).

Isaac obtint de pouvoir demeurer dans l’église du monastère autant qu’il le souhaiterait ; mais un jour qu’il y était resté trois jours et trois nuits, le sacristain le prit à partie, l’accusa de simulation et le gifla ; aussitôt le diable s’empara du pauvre sacristain et lui faisait crier Isaac me chasse ; Isaac, ému de compassion, délivra le malheureux possédé.

Ce premier signe, et d’autres ensuite, le rendit célèbre ; on vint le consulter, on l’invita : Isaac fit savoir qu’un moine qui recherche des possessions sur cette terre n’est pas un vrai moine.

Il avait le caractère naturellement enjoué, et son constant sourire ne pouvait laisser entendre les prodiges qui s’accomplissaient par sa prière. Qu’on en juge.

Un soir, il commanda aux moines de déposer leurs bêches dans le jardin. Au petit matin, tous les instruments étaient aux mains de braves ouvriers ; c’étaient des brigands qui, une fois pénétrés dans l’enceinte, s’étaient senti le devoir de cultiver la terre au profit des moines. Isaac les remercia, les complimenta et les exhorta désormais à demander, plutôt qu’à voler.

Une autre fois, de pauvres pèlerins en haillons vinrent demander l’aumône. Isaac demanda à un moine de leur remettre les habits qu’il trouverait dans tel arbre creux de la forêt et les pèlerins furent bien surpris de se voir remettre… leurs propres vêtements, qu’ils avaient cachés frauduleusement avant de se présenter au monastère.

Et celle-ci encore. Un domestique apporte à Isaac un panier plein de poissons. Isaac lui dit : Prends garde à l’autre panier. Le domestique en effet, avait détourné un deuxième panier ; il fut bien réconforté de constater dans ce panier un serpent et d’avoir échappé à la mort, et tout honteux demanda pardon pour sa fraude.

Isaac mourut vers 550 et son corps fut l’objet d’une grande vénération à Spolète.

Saint Isaac de Spolète est commémoré le 11 avril dans le Martyrologe Romain.

Stanisłas de Cracovie

1030-1079

 

La naissance de Stanisłas est comparable à celle de saint Jean-Baptiste (v. 24 juin) : ses pieux parents, âgés, ne pouvaient plus avoir une descendance, qu’ils avaient tant demandée à Dieu. Stanisłas naquit enfin, après trente ans de mariage de ses parents, le 26 juillet 1030, à Szczepanów (Cracovie, Pologne).

Il grandit dans l’exercice des mêmes vertus dont il avait un exemple vivant en ses chers parents. 

L’enfant étudia à Gnesen, puis à Paris : au terme de ses études de droit canonique et de théologie, il refusa humblement le titre de docteur.

Rentré en Pologne, il hérita de ses parents une grande fortune, qu’il distribua aux pauvres.

L’évêque l’ordonna prêtre et le nomma chanoine du chapitre. Il en fut la gloire, consulté par tous les grands de Pologne.

A la mort de cet évêque, on acclama unanimement Stanisłas pour lui succéder, mais seul l’ordre formel du pape put vaincre l’humble refus du candidat. Il fut consacré en 1072.

Désormais, chaque année, il fera la visite apostolique de son diocèse, montrant une douceur paternelle et intarissable envers les plus faibles. 

Si l’évêque put avoir une saine influence sur le roi Boleslas le Généreux, pour faire venir en Pologne des bénédictins, il fut en conflit ouvert avec ce même roi à cause de sa conduite perverse.

Le récit de ces épisodes a été considéré comme légende par certains. En voici l’essentiel.

Le roi, qui vivait dans le vice le plus effronté, reçut plusieurs fois de vives remontrances de la part de l’évêque Stanisłas, qui eut à cœur de ramener le roi à une vie saine, pour faire cesser le scandale public que sa vie causait dans le pays.

A la deuxième remontrance, le roi était fou de rage. Il fit accuser calomnieusement Stanisłas d’avoir usurpé un bien au profit de l’Eglise et voulait le faire condamner. Stanisłas alors alla appeler son vendeur, qui était mort, le ressuscita et l’invita à venir témoigner. Le roi fut bien obligé de s’incliner. Mais il retomba dans le péché et l’évêque intervint une troisième fois. Stanisłas se vit obligé d’excommunier le roi.

Ce dernier organisa l’assassinat de l’évêque. Les gardes qui pénétrèrent dans la chapelle où l’évêque célébrait la Messe, furent mystérieusement aveuglés. Le roi alla personnellement abattre le prélat en lui fracassant le crâne avec son épée.

C’était en 1079, le 11 avril, selon certains, le 8 mai selon d’autres.

Le pape jeta l’interdit sur le pays. Le roi comprit heureusement son crime, s’en repentit, et se retira dans un monastère bénédictin pour y faire pénitence jusqu’à la fin de ses jours.

Le miracle du ressuscité n’est pas l’unique des miracles de saint Stanisłas, qui en ressuscita d’autres. Ces miracles aboutirent à la canonisation en 1253.

Il est un des patrons de la Pologne.

L’actuelle fête liturgique de saint Stanisłas est au 11 avril.

 

 

Lanuinus, chartreux

† 1119

 

Lanuinus a posé quelques problèmes aux historiens, qui distingueraient un Landuinus ou Landoninus,  ou encore Lauduinus, et un Lanvinus ou Lanuinus. L’un serait martyr, mais sans culte attesté, l’autre non. Mais les données des deux sont si proches, qu’on peut très bien les faire coïncider et expliquer les apparentes divergences. 

Landovino, dit le Normand, serait de la ville italienne de Lucques, d’où la forme italienne fréquente de son prénom ; certes, cette ville faisait partie de la domination lombarde, mais la famille de notre moine était peut-être originaire du sud, sous administration normande, et le jeune étudiant pourrait avoir reçu son surnom à cause de son origine.

Toujours est-il qu’on le retrouve ensuite à Reims, compagnon ou élève de Bruno de Cologne (v. 6 octobre), avec lequel il se retira dans le massif de la Grande Chartreuse. L’autre Landuinus aurait aussi été un des premiers Compagnons de s.Bruno.

Il est probable que Landovino était prêtre, mais il n’avait pas appartenu pour autant au clergé de Reims. Peut-être fut-il recensé parmi les prêtres de Grenoble ?

Devant partir pour Rome sur appel du pape, Bruno le désigna pour être le prieur de la Chartreuse. Et comme Bruno fut contraint de rester en Calabre, où il fonda une autre Chartreuse à Squillace, Landovino vint l’y retrouver pour discuter des problèmes de l’Ordre. Landovino espérait aussi secrètement convaincre Bruno de revenir en France…

Mais Landovino lui-même ne revint pas en France. La lettre de Bruno qu’il portait pour les moines chartreux, parvint à leurs destinataires ; Landovino, lui, tomba dans les griffes de l’archevêque de Ravenne, devenu alors l’antipape Clément III et qui, ne pouvant gagner à sa cause le Chartreux, le força à rester là. L’autre Landuinus aurait aussi été «martyrisé» à Ravenne.

Landovino s’éteignit justement dans cette ville de Ravenne, le 14 septembre 1100.

Le Martyrologe Romain cependant affirme qu’il mourut à Squillace, et en 1119.

Le bienheureux Landovino est maintenant commémoré le 11 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Sancha de Portugal

1180-1229

 

Sancha de Portugal naquit en 1180, à Coimbra, deuxième fille du roi portugais Sancho Ier et de Dulce d’Aragon, qui eurent onze enfants. Deux autres filles, Teresa et Mafalda, sont aussi au Martyrologe (v. 17 juin et 1er mai).

Sancha, tout en restant dans le monde, avait organisé saintement sa vie ; elle avait reçu, dès 1216, des Franciscains envoyés par leur Fondateur pour convertir les Maures, puis des Dominicains ; elle finit par laisser son palais aux Franciscains et fonda le monastère de Cellas, où elle réunit des recluses qui vivaient dans cette région et leur donna la règle cistercienne.

Après avoir rendu visite à ses sœurs Teresa et Blanca, elle rétablit les bonnes mœurs dans une ville appartenant à Teresa, par une sage administration et surtout par son exemple, puis entra à son tour dans le monastère de Cellas qui comptait déjà trente religieuses ; elle donna à l’une d’elles la charge d’abbesse et ne pensa pour elle-même qu’à l’obéissance, l’humilité, la solitude.

Elle fut douée du don de prophétie et pénétrait les secrets des âmes.

Pendant sa dernière maladie, elle manisfesta son union intime avec Dieu par la joie qui apparaissait sur son visage et les miracles dont elle gratifia quelques-unes de ses sœurs.

Elle mourut le 11 avril 1229, assistée de son aînée, Teresa. Au même moment de sa mort, le bienheureux Gil de Vaozela (v. 14 mai), qui priait dans une église, vit Sancha entourée d’une lumière céleste.

Teresa emporta sa dépouille au monastère de Lorvão.

Sancha fut béatifiée avec sa sœur Teresa en 1705. Le Martyrologe la nomme bienheureuse, et Teresa sainte.

 

 

Antonio Carletti

1411-1495

 

Antonio de son nom de baptême, il naquit en 1411 à Chivasso (Turin, Italie NO), deuxième des deux fils d’une famille d’ancienne noblesse.

Ayant été reçu Docteur en Droit, civil et ecclésiastique, et en Théologie à Bologne, il exerça le métier de juriste et fut membre de la Cour de Justice, ainsi que sénateur du Duc de Montferrat. 

Quand sa mère lui proposa un heureux mariage, il répondit prudemment qu’il n’était pas bon de disperser le patrimoine familial et que son frère aîné donnerait à la famille suffisamment de descendants. Plus tard, à la mort de sa mère, il partagea son héritage entre son frère (Cristoforo) et les pauvres, et alla frapper chez les Franciscains Observants de Gênes. Il avait alors trente-trois ans, et prit le nom d’Angelo.

Bientôt, il fut ordonné prêtre. Il enseigna la théologie aux novices et fut chargé de prêcher : il fut à Mantoue, Gênes, Cuneo, Susa, à la cour de Turin. Angelo eut une grande préoccupation pour les pauvres et établit (ou consolida) la pratique des monts-de-piété, pour les protéger contre l’usure et la rapacité des riches.

Des personnalités de tous bords le consultèrent ; il rédigea à l’intention des confesseurs une Somme des Cas de Conscience, qu’on appela Somme angélique, plusieurs fois réimprimée à Venise (le titre d’angélique n’avait rien de présomptueux, c’était seulement une façon de «signer» l’ouvrage). Ce fut un des ouvrages que Luther brûla en place publique pour «détruire» l’orthodoxie catholique.

En 1464 il fut élu Vicaire provincial ; en 1467, Commissaire pour subdiviser l’immense province franciscaine de Germanie en trois : Boème, Pologne, Autriche ; en 1472, Vicaire général des Observants, charge durant laquelle il fonda les couvents de Saluzzo, Mondovì et Pinerolo. Il devait être réélu trois fois par la suite et voyagea dans toute l’Italie pour visiter les couvents, ce qu’il faisait toujours à pied.

En 1480, les Turcs assiégèrent Otranto et y massacrèrent huit-cents Chrétiens (v. 14 août). Rome était à leur portée, et tout l’Occident chrétien. Angelo fut nommé par le pape pour organiser la résistance chrétienne et contrer l’avance musulmane : Angelo alla trouver les dirigeants pour lever une armée, il organisa des prières publiques et des processions, lui-même offrit à Dieu ses prières et ses jeûnes ; la mort frappa le sultan et le danger fut écarté.

En 1484, il présenta au chapitre un Bref papal qui l’exemptait de toute responsabilité, mais on le pria tout de même d’accepter sa nomination pour le bien de l’Ordre. Il se soumit. 

En 1491, le pape l’envoya encore prêcher dans le Piémont et la Savoie, où il ramena à la foi catholique un grand nombre d’hérétiques vaudois.

Angelo refusa plusieurs fois l’épiscopat. Il aimait remplir les plus humbles offices de sa communauté. Dieu récompensa son humilité par le don des miracles. Sa prière obtenait beaucoup de grâces, dans toute l’Italie. 

Enfin il put échapper à la réélection en 1493, à quatre-vingt-deux ans, et se retirer au couvent de Cuneo. Il alla encore quêter dans les rues.

C’est là qu’il mourut le 11 avril 1495.

Son corps resta incorrompu, flexible, et émanait un merveilleux parfum.

Angelo fut proclamé céleste Patron de Cuneo. Lors du siège imposé par les Français en 1691, une bombe perça le toit de l’église de Cuneo, mais se posa devant la châsse d’Angelo sans exploser.

Le culte d’Angelo fut confirmé en 1753.

 

 

George Gervase

1571-1608

 

George était né à Bosham (Sussex, Angleterre) et fut très tôt orphelin de père et mère.

Des ravisseurs l’emmenèrent en «captivité» pendant douze années, durant lesquelles il abandonna toute expression de sa foi catholique.

Quand enfin il put revenir en Angleterre, il apprit que son frère, Henry, s’était exilé en Flandre, justement pour conserver sa foi catholique : George voulut le rejoindre et se réconcilia bien vite avec l’Eglise.

Il entra au Collège anglais de Douai en 1595, et fut ordonné prêtre en 1603. 

Aussitôt il reprit le chemin de l’Angleterre pour y exercer le saint ministère sacerdotal. Il ne put le faire que pendant deux années, car il fut arrêté en juin 1606, et exilé avec d’autres membres du clergé.

Il profita de cette «exclusion» pour faire un pèlerinage à Rome, où il demanda à être admis parmi les Jésuites. Mais sur le refus de ces pères, il s’en revint à Douai et demanda à être admis comme novice chez les Bénédictins : c’était une congrégation originaire d’Angleterre, qui s’était retirée à Douai, et qui aujourd’hui a sa maison-mère à Downside. 

Son frère Henry lui trouva plutôt un logement à Lille, pensant lui préserver les aléas de la persécution qui sévissait en Angleterre. Mais George avait bien en tête d’aller travailler à la conversion de son pays natal, et réussit à y retourner.

Il fut bientôt arrêté et incarcéré. Il refusa de prêter le serment de fidélité. Il fut jugé, accusé du «crime» d’être prêtre, et reçut la palme du martyre de la façon «habituelle» en Angleterre : pendu, éviscéré et écartelé, à Tyburn.

C’était le 11 avril 1608. Sa vie sacerdotale n’avait duré que cinq ans, mais c’était une mesure déjà bien pleine aux yeux de Dieu.

George Gervase a été béatifié en 1929.

Gemma Galgani

1878-1903

 

Cinquième de huit enfants, Gemma naît le 12 mars 1878 à Borgo Nuovo di Camigliano (Lucques, Toscane, Italie). Le papa est pharmacien, et vient s’installer à Lucques.

Les parents Galgani font donner une solide instruction à tous leurs enfants, filles et garçons. Gemma est demi-pensionnaire dès l’âge de deux ans. Gemma se montre d’un calme imperturbable quoi qu’on lui dise, elle ne pleure jamais.

A cinq ans, elle lit l’office de la Sainte Vierge. Gemma conçoit un grand amour pour la Mère de Dieu et désirera toujours devenir religieuse ; du moins elle restera vierge. Son amour de la pureté fut tel que les médecins ne purent jamais l’ausculter.

Sa mère meurt de tuberculose en 1885, année où elle reçoit la Confirmation. En 1887, exceptionnellement, elle peut faire la Première communion, à neuf ans (à l’époque, c’était plutôt vers douze ans). 

Gemma «vide» la maison de son père pour venir en aide aux pauvres de la ville. Son père doit intervenir ! Elle s’occupe de toutes les tâches de la vie domestique, tout en intensifiant sa vie intérieure. Jésus-Christ lui parle intérieurement. Elle commence de souffrir du mal de Pott.

1887-1891 : elle fréquente l’école Sainte-Zita, où sa maîtresse lui fait méditer chaque jour un passage de la Passion du Christ. Cette école a été fondée peu auparavant par Elena Guerra, qui la connaîtra (et mourra le même jour qu’elle, le 11 avril de 1914).

En 1894, meurt son frère Gino qui a dix-sept ans, celui qui lui est le plus proche. Son Ange gardien lui apparaît et lui demande plus de dépouillement encore dans le vêtement pour devenir vraiment l’épouse d’un Roi crucifié. Les expériences surnaturelles s’intensifient.

En 1897, meurt Monsieur Galgani. La famille est sans ressources, les enfants sont dispersés chez les oncles et tantes. Gemma a des apparitions de saint Gabriel de l’Addolorata (v. 27 février), qu’elle aimera profondément. En 1899, il viendra prier avec elle pour demander sa guérison, par l’intercession de sainte Marguerite-Marie Alacoque.

Gemma essaiera d’entrer dans un monastère, elle hésitera, et finalement ne réussira à entrer dans aucun, ni les camilliennes, ni les passionnistes, ni les visitandines. Dieu ne la voulait pas là.

En 1899, elle reçoit les stigmates de la Passion de Notre-Seigneur, la veille de la fête du Sacré-Cœur, jusqu’au vendredi à quinze heures. Désormais, chaque semaine, ces plaies se répéteront du jeudi soir au vendredi après-midi, accompagnées des douleurs de la couronne d’épines.

Un mois plus tard, lors d’une mission des pères Passionnistes, elle reconnaît l’habit de saint Gabriele de l’Addolorata (ou de Notre-Dame des Douleurs). Elle «apprend» intérieurement qu’un religieux de cette congrégation sera son directeur spirituel.

La même année, on commence de prendre des notes des paroles de Gemma durant ses extases.

A partir de 1900, Gemma est accueillie par une pieuse famille, pour la mettre à l’abri des indiscrétions, à cause de sa vie trop extraordinaire. 

Elle rencontre alors le père Germano, qui sera son fidèle directeur spirituel. C’est lui qui lui «commandera» de cesser d’avoir les stigmates, pour mettre à l’épreuve son obéissance, mais aussi pour éprouver l’origine surnaturelle de ce phénomène. Les stigmates devinrent invisibles.

Gemma eut des épreuves diaboliques : le démon la rouait de coups, lui suggérait que son confesseur se trompait, lui apparaissait comme un monstre d’impureté…

En 1902 commence une nouvelle maladie. Gemma est invitée à souffrir pour les prêtres pécheurs. Elle perd sa petite sœur Giulia (dix-huit ans) et son frère Tonino (Antonio, vingt-deux ans). Elle va souffrir de façon très douloureuse.

Elle priait ainsi : Ô Jésus, bénissez mon âme, qu'elle soit constante en amour.

En septembre, premiers symptômes de la tuberculose.

Gemma s’éteint à cette vie le Samedi Saint 11 avril 1903, à vingt-cinq ans. Elle avait prophétisé que, si les passionnistes ne l’avaient pas voulue vivante, elles l’auraient morte : elles s’installèrent en effet à Lucques en 1905, et c’est elles qui gardent le sanctuaire de sainte Gemma.

Gemma Galgani a été béatifiée en 1933, canonisée en 1940.

 

 

Elena Guerra

1835-1914

 

Ecrivain, théologue, apôtre, sainte, dit d'elle son biographe, le père Domenico Abbrescia, elle était née en Italie à Lucca (Lucques) le 23 juin 1835. 

A la maison, elle a étudié le français, la musique, la peinture, la broderie et en plus, en cachette, le latin. A 19 ans, elle est infirmière auprès des malades du choléra de Lucca et à 22 ans un mal mystérieux l'immobilisera pendant presque huit ans au lit. Elle lit les Pères de l'Eglise, elle crée un groupe d' “Amitiés spirituelles” avec celles qui lui rendent visite, elle nourrit des projets de formes de vie contemplative.

Elle guérit, elle étudie, elle voyage ; en 1870, elle assiste à Rome à une séance du Concile du Vatican ; à Lucca, après bien des échecs, elle donne naissance à une communauté féminine, de vie active, dédiée à l'éducation des jeunes filles sous le patronage de sainte Zita, patronne de la ville.

C'est une communauté sans vœux, une association de volontaires pour l'enseignement, dirigée par elle-même et ses écrits, ses “livrets”, guides très efficaces pour l'enseignement de la foi.

Dans cet institut est reçue une certaine Gemma Galgani, qui y fera la première Communion en 1887. Curieusement, Elena Guerra mourra le même jour que sainte Gemma Galgani, à quelques années de différence.

Plus tard, l'Institut sera reconnu par l'Eglise comme congrégation religieuse. Elena y connaît déjà des problèmes, des conflits, mais elle rêve d'une entreprise qui va bien au-delà de cette congrégation, de Lucca, de l'Italie même : elle doit investir l'Eglise entière. Elle y pense depuis des années, elle lance maintenant sa croisade : il faut guider tous les fidèles vers la connaissance et l'amour grâce à l'Esprit Saint, dont le Christ disait : Il vous guidera vers la vérité tout entière (Jn 16:13).

Selon elle, les chrétiens sont trop faiblement conscients de la glorieuse perspective qui nous attend, renouvelant l'événement de la Pentecôte de Jérusalem. C'est le moment d'agir, et personne ne l'arrête : elle écrit au pape Léon XIII, elle insiste, écrit encore, se rendra à l'audience pour demander au pape de promouvoir fortement le “retour à l'Esprit”, qui surviendra au vingtième siècle dans de nombreux mouvements et groupes. Deux documents pontificaux, en 1895 et 1897, invitent les fidèles à œuvrer dans ce but particulièrement cher au cœur de Léon XIII : c’est la lettre apostolique Provida Matris Caritate (1895), promouvant la neuvaine à l’Esprit Saint pour l’unité des chrétiens, entre l’Ascension et la Pentecôte, et l’encyclique sur l’Esprit Saint Divinum Illud Munus (1897), précisant que cette neuvaine doit se faire tous les ans. Le même pape donne aux Sœurs d'Elena le nom d'Oblates de l'Esprit Saint. Elena a été comprise, Rome l'a entendue.

Mais à Lucca, on lui met des bâtons dans les roues ; ce sont ses propres Sœurs, ses filles spirituelles. Elle en vient à démissioner de sa place de Mère générale, avec en plus des humiliations vraiment injustes. Elle accepte tout, soutenue par l'amitié de Consœurs fidèles et également par sa vision limpide de l'exemple d'amour qu'il faut savoir donner à tout moment. C'est son heure suprême. 

Elle s'éteint le matin du Samedi Saint 1914, le 11 avril, juste après avoir vêtu l'habit des Oblates de l'Esprit Saint. Son corps est enseveli à Lucques, dans l'église Saint-Augustin.

Elle est béatifiée en 1959, par le pape Jean XXIII qui lui a donné le titre d'Apôtre de l'Esprit Saint.

 

Note. L'Association du Buisson Ardent, de la mouvance du Renouveau Charismatique, diffuse dans beaucoup de pays, se réfère à l'esprit qu'elle a voulut répandre dans l'Eglise, pour inviter tous les fidèles à une adoration de l'Esprit Saint.

    

 

Feliks Ducki

1888-1942

 

Né le 10 mai 1888 à Varsovie, de Julian Ducki et Mariana Lenardt, Feliks fut baptisé le 27 mai suivant.

Il fréquenta l’école primaire à Varsovie.

En 1918, les pères Capucins purent réintégrer leur couvent de Varsovie, précédemment abandonné lors de l’ukase tsariste de 1864 qui avait supprimé les Ordres religieux.

Feliks, qui était un capucin dans l’âme, les rejoignit, les aida à réorganiser le couvent et demanda à être admis comme postulant.

En 1920, il commença le noviciat proprement-dit à Nowe Miasto, avec le nom de Symforian (Symphorien). En 1921 il fit la première profession et fut envoyé à Varsovie, Lomza, de nouveau Varsovie, pour rendre service aux communautés. En 1925, il fit alors la profession solennelle, avec les vœux perpétuels.

C’est alors qu’il fut quêteur à Varsovie, chargé de recueillir des offrandes pour la construction du petit séminaire de Saint Fidèle, et compagnon du ministre (= supérieur) provincial.

Son caractère simple et amical le rendait sympathique à tous, à la population, aux Confrères. Malgré tant d’activités, il demeurait un homme de prière.

Quand la Deuxième guerre mondiale éclata, il fit tout son possible pour trouver les produits de première nécessité pour son monastère, mais aussi pour les pauvres dont il s’occupait.

Le 27 juin 1941, les hommes de la Gestapo vinrent arrêter les vingt-deux Capucins du couvent de Varsovie, où se trouvait Feliks-Symforian. Ce dernier fut d’abord mis en prison à Pawiak, puis transporté le 3 septembre à Auschwitz.

Lui qui était de constitution plutôt forte, souffrit beaucoup de la faim avec les misérables rations qui étaient distribuées aux prisonniers. 

Après sept mois, il fut condamné à une mort lente.

Or, un soir, il aperçut les gardiens qui abattaient des prisonniers en leur fracassant la tête à coup de matraques. Quand ils avancèrent vers son bloc, Symforian se présenta à la porte, les empêcha d’entrer et fit sur ces bourreaux le signe de la croix, tout en avertissant ses compagnons que ceux qui regrettaient sincèrement leurs péchés, seraient entièrement pardonnés par Dieu et entreraient tout de suite au Ciel. 

Il y eut un moment de stupeur, et on lança l’ordre de l’assommer à son tour. Il reçut une pluie de coups de matraque sur la tête et s’effondra entre les Allemands et les prisonniers. Peu après, il se redressa un peu et fit un nouveau signe de croix en direction des Allemands. Alors, on l’acheva.

Symforian aurait pu rester neutre dans son coin, déjà condamné comme il l’était. Mais son geste mit fin au carnage qu’étaient en train d’accomplir les militaires et ainsi une quinzaine de prisonniers échappèrent à la mort.

Les survivants alors soulevèrent respectueusement le corps de Symforian sur le charriot avec les dépouilles de leurs compagnons abattus, et les conduisirent au four crématoire.

C’était le 11 avril 1942.

Le frère Feliks-Symforian Ducki fut béatifié parmi les cent-huit Martyrs polonais de la période nazie, en 1999.

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9 avril 2024 2 09 /04 /avril /2024 23:00

10 AVRIL

 

III.

Terentius, Pompeius, Africanus, Maximus, Zeno, Alexander, Theodorus et leurs Compagnons, martyrs à Carthage.

IV.

S Apollonius, martyr en Alexandrie.

VII.

S Palladius, évêque à Auxerre ; il établit que les chanoines recevraient cent sols de la main de l’évêque, le jour de la fête de s. Germain.

IX.

S Bède le Jeune, du Sleswig, élevé à la cour, moine à Gavello ; il refusa maints évêchés. 

XI.

S Macarios, arménien, évêque à Antioche ; il quitta son siège par humilité et commença un long pèlerinage jusqu’en Flandre, où il mourut de la peste à Gand.

S Fulbert, ami de Gerbert, évêque à Chartres et maître de réputation internationale, poète, musicien, hagiographe ; il avait une grande dévotion pour la Sainte Vierge .

XV.

B Antonio Neyrot, piémontais, dominicain à Florence ; prisonnier à Tunis, où il renia sa foi, mais se repentit, fut arrêté, torturé et exécuté le Jeudi Saint 1460 ; racheté par des marchands gênois, son corps fut enterré à Gênes, puis transféré à Rivoli, sa ville natale.

B Marco Fantuzzi, franciscain à Piacenza.

XVII.

S Miquel des Saints “l’extatique” (29 sept.1591-1625), trinitaire catalonais, qui eut de spectaculaires extases et mourut à trente-trois ans et six mois, à peu près comme le Christ. 

XIX.

Ste Maddalena de Canossa, fondatrice à Vérone d’un double Institut des Fils et des Filles de la Charité, pour les malades et la catéchèse ; Napoléon, qui la vit, l’appela “un ange” ; canonisée en 1988.

XX.

B Piotr Zukowski (Bonifacy, 1913-1942), franciscain polonais, martyr à Dachau, béatifié en 1999.

B Rolando Rivi (1931-1945), jeune séminariste italien, assassiné par les "Partisans", béatifié en 2013.

B Pedro María Ramírez Ramos (1899-1948), prêtre colombien assassiné, béatifié en 2017.

Martyrs de Carthage

† 250

 

Il s’agit ici d’un groupe de quarante sept Martyrs, qui témoignèrent pour le Christ au moment de la persécution de Dèce.

Leurs noms connus sont : Terentius, Africanus, Maximus, Pompeius, Alexander, Theodorus, Zeno.

Le gouverneur de Carthage (Afrique, act. Tunisie), Fortunatianus, invita tout le peuple de Carthage à venir sacrifier aux dieux, en leur exposant les instruments de supplice auxquels seraient condamnés ceux qui n’obtempéreraient pas.

Hélas, beaucoup renièrent leur foi, ce qui engendrera ensuite le problème des lapsi : peut-on les réadmettre dans la communion ? si oui, à quelles conditions ?

Mais il y eut des courageux, parmi lesquels ceux de notre groupe. Ils furent convoqués devant le tribunal. Térence parla au nom de tous, réaffirmant leur volonté de rester fidèles au Christ et leur désir de mourir pour Lui, même au prix de grandes souffrances.

Le gouverneur les fit dévêtir et traîner jusque dans le temple païen. Térence reprit la parole : Ces statues ne sont que du bois, des pierres, de l’airain, du fer : on a doré ces statues pour éblouir les yeux des hommes.

Terentius, Africanus, Maximus et Pompeius furent jetés dans un cachot. Tous les autres comparurent à leur tour : frappés de verges et de lanières de cuir, ils restèrent aussi fermes que les premiers. Placés sur un grand bûcher, ils se mirent à chanter le cantique des Trois jeunes hommes (cf. Dn 3:52-90). Puis ils furent accrochés en l’air, pour être mieux déchirés par les coups : et voici qu’avec un simple signe de croix, les victimes mirent en poussière les idoles ; le temple s’écroula.

Peut-être que l’auteur du récit s’est laissé un peu emporter dans son élan : si le temple s’était écroulé, il aurait englouti tous les présents, comme lors de la mort de Samson (cf. Jg 16:27-31). Au contraire, le récit enchaîne que Fortunianus fit alors décapiter les Martyrs.

Revenant au premier groupe, et n’en pouvant obtenir rien d’autre, Fortunianus fit charger de lourdes chaînes les prisonniers - qu’un ange vint délivrer et illuminer durant la nuit -. Le lendemain et pendant plusieurs jours, le gouverneur les soumit encore à d’autres tortures, avant de les faire décapiter.

Tous ne moururent donc pas le même jour, mais ils ont été réunis dans une unique mention, ayant été unis dans un même combat. 

Ces saints Martyrs de Carthage sont commémorés le 10 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Apollonius d’Alexandrie

† 305

 

Il s’agit ici d’un Martyr de la persécution de Maximien, donc dans les années 305-310.

Apollonius était un prêtre. 

Il fut martyrisé en Alexandrie d’Egypte, mais on ne sait rien de plus quant aux circonstances de ce martyre.

Saint Apollonius d’Alexandrie est commémoré le 10 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Palladius d’Auxerre

† 658

 

De Palladius on ne connaît pas les circonstances de sa naissance et de sa jeunesse.

On sait que, prêtre et abbé de Saint-Germain, il conquit l’estime du peuple par sa bonté envers les pauvres et sa sagesse, et qu’il fut unanimement désigné pour être le vingtième évêque d’Auxerre, en 622.

On a retrouvé sa signature sur les actes de plusieurs conciles : Reims en 625 ; Clichy en 633 ; Chalon-sur-Saône en 644. Au concile de Reims, il fut question du droit d’asile dans une église, de l’interdiction de consulter les devins païens, de réduire en servitude des personnes libres ; à celui de Clichy, Sigebert III fut nommé roi d’Austrasie, d’Aquitaine et de Provence ; celui de Chalon-sur-Saône s’occupa entre autres du très controversé droit de dépouille, par lequel certains dignitaires s’appropriaient les biens des prêtres défunts.

En 635, Palladius re-fonda hors les murs le monastère de Saint-Julien pour des religieuses, stipulant qu’elles iraient chaque jeudi en procession à la cathédrale, ce qui prouve qu’à cette époque déjà on ne considérait par le cloître comme une clôture hermétique. En 644, l’évêque demandait à ces religieuses de nourrir et vêtir les pauvres.

Palladius embellit l’église Saint-Etienne, en fonda d’autres encore, dont celle de Saint-Eusèbe (v. 1er août), avec un monastère pour les hommes ; on dit que dans cette dernière église, on n’épargna pas l’or et le cristal pour les mosaïques. La localité de Vercisum où Palladius édifia l’église de Saint-Germain, devint Vergers, réunie ensuite à Sully (Donzy).

Envers les chanoines de la cathédrale d’Auxerre, il établit que chaque année, en la fête de saint Germain (v. 31 juillet), l’évêque remettrait cent sols à chacun d’eux, espérant qu’ainsi les bons chanoines solenniseraient davantage la fête de saint Germain.

Comblé de mérites, Palladius s’éteignit le 10 avril, vers 658 (mais cette date varie de 653 à 661), et fut enterré en cette même église de Saint-Eusèbe qu’il avait fondée, et où eurent lieu beaucoup de miracles.

Il fut canonisé en 945.

Saint Palladius est commémoré le 10 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Bède le Jeune

† 883

 

Bède était originaire de l’actuel Danemark (son nom ne devait certainement pas porter l’accent).

Il passa quarante-cinq ans de sa vie à la cour des empereurs Louis le Débonnaire et Charles le Chauve : c’était un des premiers seigneurs de l’empire.

La grâce de Dieu travailla dans ce cœur droit, et Bède comprit qu’il valait mieux amasser d’autres trésors pour le siècle à venir : il quitta la cour, les amis, les honneurs, les plaisirs, et se retira loin, très loin, en Italie, dans un monastère entre Venise et Ferrare, à Gavello. C’est qu’il voulait absolument être oublié, dans ce monastère bénédictin retiré et presque inconnu.

Bède n’était plus alors un jeune garçon, et l’on pouvait supposer que le noviciat lui aurait quelque peu coûté, par ses austérités, ses horaires réguliers, son silence… Bède chercha en tout la perfection avec une soumission totale aux dispositions de ses maîtres.

Son mérite et sa sainteté le firent nommer à plusieurs évêchés, mais son humilité lui fit refuser tous ces honneurs.

Il mourut le 10 avril 883 et son corps fut déposé à l’église Saint-Bénigne de Gênes, où fut construite au 12e siècle une autre abbaye bénédictine, aujourd’hui disparue.

On l’a surnommé le Jeune, principalement pour le distinguer de son illustre «ancêtre» le Vénérable, qui fut anglais et mourut cent-cinquante ans plus tôt (v. 25 mai).

Saint Bède le Jeune est commémoré le 10 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Macaire l’Arménien

† 1012

 

Macarios était arménien de naissance. Le royaume d’Arménie n’était déjà plus ce qu’il avait été des siècles plus tôt ; les Romains déjà, puis les Byzantins, enfin et surtout les Sarrasins l’avaient déjà maintes fois soumis et réduit à des limites bien plus restreintes.

Les parents de Macarios, chrétiens, l’éduquèrent dans la foi et le confièrent à l’évêque d’Antioche de Pisidie, qui s’appelait lui aussi Macarios.

Le jeune Macarios fut si docile et fidèle, qu’ils reçut les ordres sacrés et le sacerdoce ; l’estime qu’on avait de lui, du petit peuple à l’évêque, le fit désigner tout naturellement pour succéder à celui-ci.

Jeune archevêque, Macaire gouverna son peuple avec douceur et bonté ; insensible aux injures et aux persécutions - qui ne manquaient pas -, il remplissait les devoirs de sa charge avec zèle. Sa maison était remplie de pauvres, d’estropiés, de malades, qui recouraient à lui comme à un père ou à un médecin.

Trop de louanges et d’honneurs heurtèrent sa profonde humilité et il décida de se retirer. Après avoir distribué ce qui lui restait encore, il recommanda son diocèse à un certain prêtre nommé Eleuthère, et partit à pied visiter les Lieux Saints de Palestine.

En 1006, il arriva donc auprès du patriarche de Jérusalem, qui le reçut fraternellement. Il profita de ses rencontres avec les Juifs et les Musulmans, pour leur expliquer l’erreur de leurs positions respectives et pour les amener à la foi. S’il fit quelques conversions, il subit surtout de la part des Musulmans une série d’humiliations qu’on a peine à imaginer : on l’étendit à terre les bras en croix, on lui attacha les pieds et les mains avec des cordes, on lui mit sur la poitrine une énorme pierre ; ce qui étonna les bourreaux, c’est que Macarios sortit de cette épreuve sans aucun dommage et ce prodige en amena certains à la foi.

Les parents de Macarios le firent contacter dans l’espérance de le voir revenir promptement, mais lui, invoquant des signes de Dieu, continua son pèlerinage. A travers l’Epire et la Dalmatie, il parvint en Bavière, monta sur Mayence et Cologne, atteignit le Brabant, le Hainaut et la Flandre : de ville en ville, il s’arrêta enfin à Gand, vers 1011.

La sainteté du personnage ne pouvait passer inaperçue ; on voulut le retenir, mais il projeta alors de revenir dans son diocèse.

Ce qui le retint cette fois-ci, fut la maladie de la goutte, puis la peste.

Comme il l’avait annoncé, il fut la dernière victime de cette épidémie et mourut au soir du Jeudi saint, 10 avril 1012.

Ses reliques sont demeurées à Gand, où Macaire est resté en grande vénération.

Saint Macaire l’Arménien est commémoré le 10 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Fulbert de Chartres

960-1029

 

La naissance et l’origine de Fulbert restent mystérieuses ; on l’a dit romain, mais aussi aquitain.

Etudiant à Reims, on a souvent affirmé qu’il avait été l’élève d’un certain Gerbert, le futur pape Sylvestre II qui, une fois élu pape, l’appela quelque temps à Rome. C’est de Gerbert que Fulbert aurait reçu sa formation scientifique et philosophique. L’épisode est contesté aujourd’hui, mais Fulbert demeure célèbre pour sa science universelle : droit, grammaire, rhétorique, poésie, musique, médecine.

Etabli en l’église de Chartres, Fulbert en fut le chancelier et y créa une école de théologie, géométrie, médecine et philosophie.

Vers 1002, des troubles s’élevèrent dans l’abbaye de Saint-Pierre de Chartres. Pour être renseigné convenablement, l’abbé Abbon de Fleury s’adressa à Fulbert. Ce dernier expliqua comment Magenard, moine ambitieux, s’était fait élire abbé, avait été chassé du monastère, et avait expié sa faute de façon si exemplaire que les moines eux-mêmes l’avaient rappelé à leur tête.

Sur intervention du roi Robert II, Fulbert devint évêque à Chartres en 1007. Mais l’élu se soucia toujours de maintenir l’indépendance de l’Eglise. Cet évêque consciencieux rechercha la paix et la concorde, dans un grand respect de toutes les parties. Il chercha ainsi à réconcilier le comte Eudes II de Blois avec le roi Robert II ; dans une célèbre lettre au duc Guillaume V d’Aquitaine, il résume en six mots ce que doit être la fidélité d’un vassal : salut, sécurité, honneur, intérêt, facilité et liberté d’action. Même quand il encourut la disgrâce du roi, il fit tous ses efforts pour en regagner l’amitié.

Fulbert continua son enseignement à l’école de Chartres, qui devint la plus célèbre académie de France.

Il vit le danger de l’erreur de Béranger sur la Présence réelle de Jésus-Christ dans l’Eucharistie, et réfuta l’erreur de son ancien élève. Il en prévint aussi son métropolitain, l’évêque Léothéric de Sens, en ces termes : Pilote du vaisseau du roi, sois circonspect et sur tes gardes : si tu t’écartes de la route prescrite par la foi, tu feras certainement un triste naufrage.

Fulbert devint comme l’oracle des princes et des évêques. En 1008, au concile de Chelles, on voit qu’il signe juste après les métropolitains, avant d’autres évêques bien plus anciens que lui.

L’évêque de Chartres eut le souci de son diocèse, et sut réprimer des abus. Il édita des canons pénitentiels, composa des hymnes pour la liturgie. Actuellement l’hymne pascale Chorus Novæ Ierusalem est toujours au Bréviaire.

En 1020, après l’incendie désastreux de la ville, il entreprit la reconstruction de la cathédrale, suppliant les princes de l’aider financièrement : Canut de Danemark, Guillaume de Poitiers. Cette cathédrale, dont subsiste aujourd’hui l’immense crypte, fut placée sous le vocable de Notre-Dame, Reine de Miséricorde, à laquelle il avait une grande dévotion. Il établit dans son diocèse la fête de la Nativité de Marie.

Ce saint évêque gouverna son Eglise pendant environ quatorze ans. Il mourut le 10 avril 1029.

Il fut enterré dans l’abbaye où il aimait se retirer, à Saint-Père-en-Vallée.

Sur la base de plusieurs miracles opérés par son intercession, Fulbert a longtemps été considéré Bienheureux ; il a le titre de Saint dans le Martyrologe, au 10 avril.

 

 

Antonio Neyrot

1423-1460

 

Antonio vit le jour vers 1423 à Rivoli (Piémont, Italie NO). On ne connaît pas sa famille : on pourrait peut-être supposer que cette famille avait des racines françaises et que le nom de Noiraud, prononcé à l’ancienne Nouéraud, soit devenu Neyrot en piémontais.

Tout jeune encore, le garçon quitta sa patrie pour aller se présenter au couvent de Saint-Marc de Florence qui avait été cédé aux Dominicains de Fiesole sur la demande de saint Antonino (v. 2 mai). Ce dernier, dominicain lui-même, allait devenir évêque de Florence. Dans le couvent, était en train de travailler un humble Religieux, qui peignait d’admirables fresques, un certain Giovanni de Fiesole, mieux connu comme Fra Angelico (v. 18 février).

En 1448, une épidémie de peste dévasta Florence et décima les Religieux qui s’étaient dévoués auprès des malades et des mourants.

Antonio ne répondit pas vraiment aux grâces que Dieu lui accorda. D’un caractère faible et inconstant, il s’abandonnait aisément aux rêves de son esprit inquiet. Il voulut passer en Sicile ; malgré les exhortations touchantes et les menaces d’Antonino, il demanda et obtint l’autorisation de ses supérieurs, échappa aux dangers de la traversée, et débarqua dans l’île. Au bout de quelque temps, il voulut revenir à Naples, mais le bateau qui le portait fut pris par les pirates ; prisonnier, il se souvint des prédictions d’Antonino, reçut la visite d’un ermite de Saint-Jérôme, un certain Costanzo, devenu esclave du roi de Tunis ; il put lui faire sa confession, mais ne montra pas assez de patience et de résignation devant l’épreuve de sa captivité.

Le roi de Tunis, moyennant certaines formalités, permettait aux captifs de sortir de prison avant même qu’ils eussent été rachetés. Pour obtenir cette faveur, Antonio eut recours au crédit du consul génois, Clemente Cicero ; mais la demande avait été faite en termes peu édifiants, et le consul mal impressionné résolut de ne pas s’occuper de cette affaire. Il revint pourtant sur cette décison et consentit même à payer la somme qui devait assurer l’élargissement d’Antonio. 

Celui-ci ne sut pas utiliser les loisirs de sa mise en liberté ; sa foi s’affaiblit, ses passions se réveillèrent ; dans son ingratitude, il alla jusqu’à renier publiquement sa foi en Jésus-Christ, pire : il contracta un mariage sacrilège.

Là-dessus, Antonio apprit la mort du cher Supérieur Antonino, ainsi que les miracles qui se produisaient sur la tombe de celui-ci ; il conçut alors un profond remords et, tout troublé, appela à son aide le saint évêque Antonino, qui lui apparut : il lui rendit confiance, l’exhorta à se repentir. Désormais, Antonio fut tout-à-fait différent ; tel saint Pierre qui, après l’enthousiasme, renia son divin Maître, pleura sa faute et plus tard versa son sang pour la Foi, Antonio se convertit vraiment et persévéra jusqu’à la fin.

Pour bien montrer sa résolution, il se prépara à abjurer sa faute devant ceux-là mêmes qui avaient assisté à son apostasie, ce qui pourrait n’avoir lieu que six mois plus tard, quand le roi devrait faire son entrée solennelle à Tunis.

Durant ces six mois, Antonio ne fit pas qu’attendre ; il s’adonna à tous les exercices de la piété que lui inspirait sa conscience. Le jour des Rameaux 1460, il se confessa et communia, abjura son apostasie devant la communauté des Chrétiens, se fit faire la tonsure monastique (à l’époque, elle consistait à ne laisser qu’une couronne de cheveux, en souvenir de la Couronne d’épines du Seigneur), reprit son habit dominicain et alla ainsi se présenter au roi qui avançait solennellement dans la ville.

Antonio déclara alors qu’il croyait fermement en Jésus-Christ, qu’il détestait le crime de l’avoir renié. Le roi témoigna la surprise que lui causait cette déclaration et invita le Frère à revenir sur sa décision ; comme ce dernier n’en faisait rien, le roi ordonna d’éloigner ce disturbateur et de le remettre au juge.

En prison, Antonio prit seulement un peu de pain et d’eau et distribua à d’autres Chrétiens captifs ce qu’on pouvait lui apporter.

Le Jeudi Saint, le juge l’exhorta, le menaça, et finalement, fatigué, le condamna à mort : il devait avoir les membres brisés et le corps broyé. Les bourreaux emmenèrent incontinent Antonio au lieu du supplice. Certains tentèrent encore de le persuader, mais en vain.

Parvenu à l’endroit, Antonio remit son habit religieux à des hommes en leur disant : Gardez cet habit, si vous le préservez de toute souillure, les Chrétiens vous en récompenseront. Les hommes promirent.

Puis Antonio se mit à prier, immobile, à genoux. Alors les bourreaux et les musulmans présents s’élancèrent sur le Frère, le frappant de leurs épées, l’accablant sous une grêle de pierres. Antonio fut bientôt complètement déchiqueté. On voulut brûler son corps, mais le feu ne prit pas, de sorte qu’on tira ce cadavre par les rues et qu’on le jeta dans une fosse d’immondices. Ce martyre eut lieu le 10 avril 1460.

Des marchands de Gênes purent racheter le corps, le laver respectueusement et l’emporter à Gênes.

Dieu manifesta par des miracles la gloire de son serviteur. 

Par l’entremise du duc de Savoie, le bienheureux Amédée IX (v. 30 mars), le corps du Martyr fut transféré à Rivoli.

Le culte s’accrut et fut approuvé en 1767, ce qui équivaut à une béatification.

 

 

Marco Fantuzzi

1409-1479

 

Marco Fantuzzi naquit en 1409 à Bologne, de Bartolomeo et Lisia.

Après de brillantes études dans les arts libéraux (ou dans le droit), il quitta le monde et entra chez les Frères Mineurs Observants (1435).

En 1437, il était déjà supérieur en Emilie, et en 1444 vicaire provincial. En 1445, il fut l’un des prédicateurs choisis par le pape pour prêcher la croisade contre les Turcs.

Il se montra fervent prédicateur, à l’égal des autres grands prédicateurs franciscains de l’époque : Bernardino de Sienne, Giovanni de Capistran, Giacomo de la Marche (v.  20 mai, 23 octobre, 28 novembre).

On l’entendit prêcher à : Norcia, Mantoue, Milan, Florence, Bologne, Pérouse, Ascoli, Pavie. 

En 1452, il présida le chapitre de L’Aquila et tenta de pacifier les désaccords entre les Franciscains de Dalmatie et de Bosnie. En outre, il fut par trois fois élu Vicaire Général de l’Ordre, en 1452, 1464 et 1469, en tout neuf années en dix-sept ans.

Pour appuyer et encourager le mouvement de réforme franciscain, il visita les couvents d’Europe centrale et orientale, et de Terre Sainte. Le pape concéda aux Observants de dépendre directement du vicaire général, et non plus des Conventuels, ce qui provoqua des jalousies et des heurts, dont souffrit beaucoup Marco. Dans un nouveau chapitre, il fut même privé de son droit de vote, malgré les vives protestations de Giacomo de la Marche.

A Bologne, il contribua à la fondation du monastère du Corpus Domini, ainsi que le Mont de Piété. Un témoin de la vie de Marco rapporte qu’il opéra des guérisons miraculeuses.

Marco s’éteignit à Plaisance, après y avoir prêché le carême, le 10 avril 1479.

Quatre siècles plus tard, le culte en fut approuvé, en 1868, reconnaissant Marco comme Bienheureux.

 

 

Miquel Argemir i Mitjà

1591-1625

 

Miquel naquit en la fête de saint Michel Archange, 29 septembre 1591, à Vich (Catalogne, Espagne), avant-dernier des huit enfants de Enrique Argemir et Montserrat Mitjà, qui lui donnèrent le nom de l’Archange.

Dans cette famille très chrétienne, chaque jour on priait le chapelet et lisait l’évangile ; le samedi on assistait aux vêpres à la cathédrale. 

A sept ans, Miquel obtint la permission de jeûner trois fois par semaine en carême, et comme sa santé ne s’en ressentait pas, il jeûna tout le carême l’année suivante. Déjà il fit vœu de chasteté et chercha à vivre en ermite dans le massif de Montseny.

A onze ans, il fut orphelin et voulut entrer au couvent, mais la famille s’y opposa. Il s’habitua dès lors à ne manger que des herbes et des légumes.

En 1603, il réussit tout de même à entrer chez les Trinitaires de Barcelone, et passa au noviciat de Saragosse en 1606 ; il fit la profession le 30 septembre 1607, lendemain de ses seize ans (et de la fête de saint Michel).

Il connut le mouvement de réforme des Trinitaires Déchaux ; il partit en 1608 pour Oteiza (Pamplona), et finira le noviciat à Madrid. On l’envoya à La Solana, puis Séville, Valldepeñas, Cordoue, Granada et Socuéllamos. Il alla étudier la philosophie à Baeza de 1611 à 1614, puis la théologie à Salamanque. 

Le bruit se répandit de ses étonnantes extases. A Séville, il devait lire la lecture de l’Office sur la Jérusalem céleste, et ne put achever ; il fallut le remplacer au pupître ; à la fin de l’extase, qui dura jusqu’à la fin de l’Office, Miquel s’en alla en courant, tout confus de la situation. A Cordoue, quand on lut un passage sur le joie des Bienheureux au Paradis, il s’envola littéralement, sortit du chœur et n’alla atterrir que devant le Saint Sacrement d’une église. A Salamanque, on le vit s’élever en l’air les bras en croix au moment où le professeur parla de l’Incarnation du Christ ; il resta dans cette position pendant un quart d’heure.

En 1616 il reçut l’ordination sacerdotale à Baeza. Il fut confesseur, prédicateur et vicaire conventuel. Les conversions furent nombreuses ; on le surnomma l’extatique. Un jour, lors d’une nouvelle extase, Jésus et lui échangèrent leurs cœurs, selon ce que Miquel relata dans ses notes : La Tranquillité de l’Ame.

Miquel expérimenta aussi la calomnie et la prison : deux Religieux, jaloux, prétendirent le dénoncer et Miquel dut passer dix mois en prison sans pouvoir se défendre, disant seulement que c’était là la volonté de Dieu.

En 1622, on le nomma prieur à Valladolid ; sa renommée s’étendit encore plus, des personnalités ecclésiastiques et civiles vinrent se confesser à lui. Miquel se préoccupa avec le plus grand zèle du rachat des Chrétiens captifs des Musulmans (ce qui est le but de l’Ordre trinitaire), mais aussi se préoccupa d’autres «prisonniers» : les affligés, les pécheurs, les pauvres.

En 1625, il fut pris de fièvre typhoïde. Il se prépara à la mort avec la plus grande ferveur et avec grande joie, et mourut le 10 avril 1625 ; il avait trente-trois ans et à peine plus de six mois, environ l’âge de Notre-Seigneur.

On ne compta pas les miracles qui se produisirent, avant et après sa mort. Miquel, surnommé Miquel des Saints, fut béatifié en 1779 et canonisé en 1862.

Miquel des Saints est le patron céleste de la ville de Vich, et aussi de l’Adoration nocturne.

Maddalena de Canossa

1774-1835

 

Elle naît à Vérone (Italie) le 1er mars 1774, troisième des six enfants de cette famille noble et riche des marquis de Canossa. Le père est Ottavio de Canossa, la mère est la comtesse Teresa Szluha. Les six enfants sont : Carlo Vincenzo (mort-né), Laura Maria, Maddalena, Bonifacio, Rosa et Eleonora.

L’enfance et l’adolescence sont marquées par les douloureuses épreuves de la mort du papa (1779) et du remariage de la maman (1781).

Maddalena et ses sœurs auront pour préceptrice une française sévère et autoritaire, dont l’influence négative sur Maddalena conduira cette dernière à une grave maladie.

A dix-sept ans, Maddalena tente par deux fois d’entrer au Carmel, à Verona puis à Conegliano, mais une intuition intérieure la pousse à se donner davantage au Christ et à Le servir parmi les plus pauvres.

La situation politique de la fin du 18e siècle est agitée, la ville italienne de Vérone passe sous la botte autrichienne puis est conquise par les troupes napoléoniennes et Maddalena remet à plus tard son saint projet, acceptant de rester dans le palais Canossa pour administrer l’important patrimoine familial, d’autant plus que l’évêque n’est pas entièrement d’accord avec le projet qu’elle lui dévoile.

Elle s’efforce malgré tout d’aller trouver les pauvres, ceux qui ont faim de pain, mais aussi faim d’instruction, de compréhension, et surtout faim de la Parole divine. Elle les rencontre aux portes de Vérone, où on ressentait douloureusement le passage des troupes révolutionnaires.

Après avoir regroupé quelques amies qui adhéraient à son idéal, Maddalena quitte définitivement le palais Canossa en 1808 pour s’installer dans le quartier le plus pauvre de Vérone et y servir ceux qui ont le plus besoin du Cœur du Christ.

L’Esprit de Dieu va littéralement enflammer cette humble fondation : en peu de temps, Maddalena ouvre des maisons à Vérone, à Venise, à Milan, à Bergame, à Trento…

Maddalena et ses compagnes sont actives dans cinq domaines bien spécifiques : l’école de la charité pour la promotion intégrale de la personne ; la catéchèse à tous les niveaux, surtout pour ceux qui sont loin ; l’assistance des femmes malades dans les hôpitaux ; maisons de formation pour de jeunes maîtresses dans les campagnes, qui épauleront les curés dans les activités pastorales ; enfin, exercices spirituels annuels pour les dames de la haute noblesse, en vue de les aider spirituellement à s’élever, tout en les insérant dans diverses activités caritatives. Par la suite, ces exercices s’étendront aussi à toutes les catégories sociales.

Autour de la figure et de l’œuvre de Maddalena, gravite toute une armée de témoins de la charité, qui laisseront à leur tour leur nom dans les pages de la vie de l’Eglise : Leopoldina Naudet, Antonio Rosmini, Antonio Provolo, Karl Steeb, Gaspare Bertoni, Teodora Campostrini, Teresa Eustochio Verzeri, Elisabetta Renzi (voir la note plus bas).

En 1819-1820, les divers diocèses où sont présentes les communautés, donnent leur approbation. Le pape Léon XII approuve la règle des Filles de la Charité en 1828.

En 1831, voit le jour la branche masculine des Fils de la Charité, que Maddalena projetait depuis 1799. Deux essais, avec Antonio Rosmini puis Antonio Provolo n’avaient pas abouti. Cette fois-ci, l’œuvre est appuyée par un saint prêtre de Venise, Francesco Luzzo, aidé par deux laïcs de Bergame : Giuseppe Carsana et Benedetto Belloni.

Maddalena meurt à soixante-et-un ans, le 10 avril 1835, à Vérone. Elle a été béatifiée en 1941, et canonisée en 1988. Inscrite au Martyrologe au 10 avril, elle est toutefois localement fêtée le 8 mai, en-dehors du temps du Carême.

Les Fils et les Filles “Canossiens” sont envoyés vraiment ad gentes, à toutes les nations : les Filles de la Charité sont répandues jusqu’en Extrême-Orient, les Fils de la Charité sont présents en Italie mais aussi outre Océan. 

 

Note. Quelques indications sur tous ces noms qui ont illustré la vie de l’Eglise à Vérone ou dans les environs durant le XIXe siècle : 

La Vénérable Leopoldina Naudet (1773-1834) a fondé les Sœurs de la Sainte Famille de Vérone. 

Le Bienheureux Antonio Rosmini (1797-1855) a été béatifié en 2007 ; il est fêté le 1er juillet.

Le Serviteur de Dieu Antonio Provolo (1801-1842) est un saint prêtre de Vérone, qui voulut promouvoir l’assistance aux sourds-muets par la musique.

Le Bienheureux Karl Steeb (1773-1856) est un prêtre allemand actif à Vérone, fondateur des Sœurs de la Miséricorde de Vérone, béatifié en 1975 et fêté le 15 décembre.

Saint Gaspare Bertoni (1777-1853) fonda à Vérone la Congrégation des Saintes Stigmates de Notre Seigneur, fut béatifié en 1975 et canonisé en 1989 ; il est fêté le 12 juin.

La Servante de Dieu Teodora Campostrini (1788-1860), a donné naissance à Vérone aux Sœurs Minimes de la Charité de Notre-Dame des Douleurs.

Sainte Teresa Eustochio Verzeri (1801-1852) fonda la Congrégation des Filles du Sacré-Cœur de Jésus pour l’éducation des jeunes filles pauvres et fut canonisée en 2001 ; le Martyrologe la commémore le 3 mars.

La Bienheureuse Elisabetta Renzi (1786-1859) a fondé la Congrégation des Maîtresses Pies de Notre Dame des Douleurs ; béatifiée en 1989, elle est fêtée le 14 août.

Piotr Żukowski

1913-1942

 

Né le 13 janvier 1913 à Baran-Rapa (Nemencine, Vilnius, Lituanie), Piotr était le fils de Andrzej Żukowski et de Albina Walkiewicz.

Il travailla aux champs, puis entra à seize ans chez les Franciscains Conventuels du Niepokalanow, sous le nom de Bonifacy. 

Il fait la première profession en 1932, et la solennelle en 1935. Il a dû recevoir l’ordination sacerdotale vers 1938.

Il fut un fidèle collaborateur du père Kolbe dans la rédaction du bulletin Le Chevalier de l’Immaculée.

Quand survient la police nazie, il risque sa vie pour protéger les machines typographiques. Arrêté avec six autres, il est envoyé au camp de Auschwitz le 8 janvier 1942. Il porte le n° 25447.

Il meurt à l’infirmerie, victime d’une pneumonie, le 10 avril 1942.

Il a été béatifié parmi les cent-huit Martyrs polonais de l’époque nazie, en 1999.

 

 

Rolando Rivi

1931-1945

 

Né le 7 janvier 1931 à San Valentino (Castellarano, Italie nord), Rolando était le deuxième des trois fils de Roberto Rivi et Albertina Canovi.

Il entra au Petit séminaire de Marola en 1942, mais revint dans sa famille deux ans après, à cause de l’occupation allemande dans la région.

Mais à cette époque, tous les petits séminaristes portaient déjà la soutane, et Rolando continua à s’habiller ainsi chez les siens. C’était courageux de la part de l’adolescent, car dans cette région, les «partisans» communistes, en haine du fascisme au pouvoir, n’hésitaient pas à assassiner les prêtres qu’ils rencontraient.

Le 10 avril 1945, ils vinrent chercher Rolando chez lui, laissant aux parents un petit mot : Ne le cherchez pas. Il nous accompagne un petit moment. Les Partisans.

Le «petit moment» dura trois jours au terme desquels les Partisans eux-mêmes indiquèrent où se trouvait le corps du séminariste. Son père et le curé du village le retrouvèrent dans un bois, le visage tuméfié, le corps plein de sévices, et deux blessures mortelles, une au cœur, l’autre à la tempe gauche.

La mort de Rolando eut lieu le 10 avril 1945.

Depuis, beaucoup de guérisons miraculeuses furent attribuées à l’intercession de Rolando, mais c’est principalement en raison de son martyre en haine de la foi, qu’il a été béatifié en 2013.

 

Pedro María Ramírez Ramos
1899-1948

Pedro naquit à La Plata (Huila, Colombie) le 23 octobre 1899, de Ramón et Isabel.

Après l’école de son village, il fréquenta le Petit séminaire Saint-Louis-de-Gonzague à Elías, puis en 1915 le Grand séminaire Marie-Immaculée de Garzón, où il reçut les Ordres mineurs (1917).

L’épreuve le travailla : il eut des doutes, et en 1920 se retira du séminaire.

Huit ans plus tard, il entra au Grand séminaire de Ibagué (Tolima) et fut ordonné prêtre en 1931.

Il fut curé à Chaparral, puis à Cunday (1934), à Fresno (1939), enfin à Armero (1943-1948).

Le 9 avril 1948, alors que don Pedro revenait d’avoir visité des malades à l’hôpital, éclata une révolte à cause de l’assassinat du candidat à la Présidence, Jorge Eliecer Gaitán Ayala. Le prêtre n’avait rien à voir là-dedans, mais par précaution se réfugia dans son église paroissiale ; les Religieuses, qui habitaient à côté, lui conseillaient de s’enfuir pendant la nuit, mais il préféra rester auprès de ses ouailles.

La révolte dégénéra. Le 10 avril dans l’après-midi, toute une foule excitée s’engouffra dans l’église, profanant le lieu saint ; on demanda à don Pedro et aux Religieuses de livrer leurs armes - qu’ils n’avaient pas, bien sûr. Alors on s’empara du prêtre, on le tira dehors et on l’assassina à coups de poignard.

Personne n’osait ramasser le corps du prêtre, par peur de subir le même sort. Vers minuit, les assassins vinrent le tirer jusqu’au cimetière voisin et l’ensevelirent seulement le lendemain, en pleine terre, sans sa soutane. Le 21 avril, les autorités intervinrent pour accorder une autopsie et une sépulture digne du prêtre.

Localement, don Pedro est surnommé le Martyr d’Armero. Il fut béatifié en 2017.

Pedro María Ramírez Ramos sera commémoré le 10 avril dans le Martyrologe Romain.

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8 avril 2024 1 08 /04 /avril /2024 23:00

09 AVRIL

 

III.

S Maximos, évêque en Alexandrie.

IV.

S Ædesios, martyr en Alexandrie, frère de s. Apphianos (cf. 2 avril).

Ss Héliodore, Desan et Marjab, martyrs persans ; Héliodore, évêque à Bizabda, désigna Desan comme son successeur.

S Eupsychios, martyr à Césarée de Cappadoce ; il venait de se marier ; les chrétiens, qui venaient de recevoir l’ordre de reconstruire le temple de la Fortune, l’édifièrent en l’honneur de s. Eupsychios. 

S Liborius, évêque au Mans. 

S Badème, martyr en Perse, frappé par un apostat.

?

S Demetrius, illustre martyr à Syrmium, vénéré surtout à Thessalonique.

V.

S Acacios, évêque à Amide ; il vendit quantité d’objets précieux du culte pour subvenir à la nourriture et à la libération de prisonniers persans, ce qui lui gagna l’estime du roi de Perse, et la paix pour les chrétiens persans. 

VI.

S Dotton, écossais, abbé aux îles Orcades. 

VII.

Ste Vaudru, fille de s. Walbert et de ste Bertilie, sœur de ste Aldegonde, mère des saints Landry (évêque à Meaux), Dentelin (mort en bas âge, après son baptême), Aldetrude et Madelberte qui furent religieuses sous la conduite de leur tante ; son mari Madelgaire (futur s. Vincent de Soignies), devint moine à Haumont ; elle-même édifia un monastère qui devint la ville de Mons. 

VIII.

S Hugues, apparenté à Charles Martel et à Pépin le Bref, évêque à Rouen ; il cumula plusieurs bénéfices (abbayes de Fontenelle et Jumièges, évêchés de Paris et Bayeux), pour ne pas les laisser tomber en des mains indignes, mais qu’il administra sagement et abandonna dès que possible.

X.

S Frithstan, évêque à Winchester. 

XI.

Ste Casilde, fille du roi de Tolède ; catéchumène, elle portait à manger aux prisonniers victimes de la persécution de son père ; ce dernier l’épia : les pains se changèrent en roses ; elle se retira près du lac Saint-Vincent de Burgos où elle guérit d’un mal incurable, se fit baptiser et vécut solitaire.  

XII.

S Gaucher, solitaire à Chavagnac ; il fit construire deux monastères pour les hommes et les femmes, qui voulurent vivre sous sa conduite ; il mourut des suites d’une chute de cheval.

XIV.

S Ubaldo Adimari, chef gibelin à Florence, puis Servite de Marie au Monte Senario.

Bx Tommaso de Tolentino, Giacomo de Padoue, Piero de Sienne, prêtres, et Démétrius de Géorgie, frère convers, franciscains martyrs en Inde.

B Antonio Pavoni, dominicain en Piémont dès quinze ans, martyrisé par les hérétiques vaudois qui le mirent en pièces à la fin de la messe.

B Reginaldo Montesnarti, dominicain à Viterbe ou Orvieto.

XVIII.

Bse Marguerite Rutan, supérieure des Filles de la Charité à Dax, guillotinée, béatifiée en 2011.

XX.

Bse Katarzyna Faron (Celestyna, 1913-1944), polonaise des Petites Servantes de l’Immaculée Conception, martyre à Auschwitz, béatifiée en 1999.

Bse Lindalva Justo de Oliveira (1953-1993), brésilienne des Filles de la Charité, martyre, béatifiée en 2007.

Maximos d’Alexandrie

† 282

 

Maximos naquit en Alexandrie, de parents chrétiens et sans doute grecs, ce qui pourrait expliquer la culture exclusivemnt grecque de Maximos.

Il appartint au clergé d’Alexandrie, où les patriarches Héraclas et Dionysios (v. 4 décembre et 8 avril) lui conférèrent respectivement le diaconat et le sacerdoce.

Maximos accompagna discrètement Dionysios dans son exil à Kephro et put ainsi assurer un lien entre l’évêque et l’Eglise d’Alexandrie.

A la mort de Dionysios, Maximos lui succéda (264-265). 

Son épiscopat se déroula dans la paix retrouvée. Il reçut les décisions des pères conciliaires qui avaient déposé Paul de Samosate et protégea l’école théologique d’Alexandrie.

Il mourut le 9 avril 282, après dix-huit années d’épiscopat.

Saint Maximos d’Alexandrie est commémoré le 9 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Ædesios d’Alexandrie

† 306

 

On a lu le martyre de s.Apphianos à Antioche, le 2 avril. Ædesios était son frère aîné.

Il fréquenta longuement l’école de s.Pamphilos à Césarée de Palestine et fut bientôt très savant dans les lettres grecques et romaines, mais surtout il eut une foi profonde en Jésus-Christ, qu’il défendit de toutes ses forces.

Il fut soumis à beaucoup de mauvais traitements et subit la prison plusieurs fois ; il fut finalement condamné aux mines de cuivre.

Il passa ensuite en Alexandrie et se trouva confronté à l’impitoyable juge Hiéroclès. Ce dernier persécutait lâchement les Chrétiens, et n’hésitait pas à présenter les jeunes vierges à des maisons de prostitution.

Ædesios fut profondément outré par ces atrocités honteuses. Il s’avança un jour auprès du juge assis à son tribunal, le renversa à terre et l’invectiva sérieusement. 

L’histoire ne dit pas si le juge fut remué et se convertit, mais Ædesios fut arrêté et subit le sort de son jeune frère :

Les soldats s’en saisirent, le rouèrent de coups; il eut les flancs déchirés à plusieurs reprises par les fouets et les ongles de fer, les os et les entrailles mis à nu ; on lui enveloppa les pieds avec une toile imbibée d’huile et d’encens, à quoi on mit le feu ; enfin on le jeta en mer.

Saint Ædesios d’Alexandrie est commémoré le 9 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Demetrios

4e siècle

 

Saint Demetrios (Démétrius) semble avoir été un pieux chrétien de Thessalonique, voire même un diacre. 

Selon certaines traditions, il aurait même été de famille sénatoriale, officier d’état-major, proconsul de l’Hellade, consul.

Dénoncé à l’empereur, il fut enfermé dans les souterrains des bains de Thessalonique, et l’empereur se réservait de le produire en combat contre un certain gladiateur jusque là invincible.

Un jeune ami, dénommé Nestor, vint le visiter et lui proposer de l’aider dans le combat. Quoique de frêle condition, Nestor fut en effet vainqueur, mais l’empereur l’accusa de magie pour avoir ainsi pu abattre la force du gladiateur, et le fit décapiter.

Quant à Demetrios, il fut percé d’un coup de lance.

Tandis que Nestor disparaît alors des récits, la mémoire de Demetrios se développe amplement.

Du corps de ce Martyr se mit à jaillir une huile odoriférante et miraculeuse.

Deux basiliques furent élevées en son honneur, à Sirmium et à Thessalonique. Dans cette dernière, la basilique était un chef-d’œuvre : elle mesurait quarante-trois mètres de long et trente-trois de large, contenait cinq nefs séparées par des colonnes de marbre vert. 

Comme il se doit, les Arabes l’avaient pillée au 10e siècle, puis les Normands au 12e siècle, utilisant l’huile sainte pour graisser leurs chaussures et frire leurs poissons. A leur tour, les Turcs la saccagèrent au 15e siècle, et la transformèrent en mosquée. Elle était toutefois encore fort belle au 20e siècle, surtout après qu’on ait remis à jour les superbes mosaïques que les Turcs (iconoclastes) avaient badigeonnées. Un terrible incendie la détruisit quasi totalement en 1917. Une restauration en a permis la réouverture en 1949.

Le culte de saint Demetrios est extrêmement populaire en Orient et la cathédrale orthodoxe de Thessalonique lui est dédiée.

Les Grecs le fêtent au 26 octobre, mais le Martyrologe l’a replacé au 9 avril, la date mentionnée dans les plus anciens récits.

 

 

Eupsychios de Césarée

† 362

 

Eupsychios venait de se marier, à Césarée de Cappadoce (auj. Kayseri, Turquie C).

Passa alors par là l’empereur Julien l’Apostat, qui fut fort contrarié de constater que presque toute la population était chrétienne. Il le fut bien davantage encore, quand on lui eut dit qu’on venait d’abattre un temple à la déesse Fortune. C’en était trop (pour lui) : il fit arrêter un groupe d’habitants et les fit mettre à mort ou exiler.

Eupsychios était du nombre. L’histoire ne dit pas comment réagit son épouse, durement éprouvée, mais devenue alors l’épouse d’un Martyr.

Julien ne s’en tint pas là ; il ordonna à la population de reconstruire l’édifice et continua son voyage. Il ne put constater que le nouvel édifice fut en réalité une belle église chrétienne, dédiée à… saint Eupsychios.

Saint Eupsychios de Césarée est commémoré le 9 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Liborius du Mans

† 397

 

Liborius fut le quatrième évêque du Mans.

Comme le fondateur de cette Eglise aurait été envoyé par s.Pierre, il faudrait admettre que les trois premiers évêques du Mans auraient dirigé ce diocèse pendant environ un siècle.

Mais aussi comme on prétend que s.Iulianus, le premier évêque, ne vint dans cette région qu’au quatrième siècle, les calculs se trouvent alors considérablement corrigés. La mort de s.Iulianus se situant vers 348, l’épiscopat de Liborius pourrait bien avoir commencé vers 380-390 et durer un peu moins que les légendaires quarante années qu’on lui attribue parfois.

Saint Liborius du Mans est commémoré le 9 avril dans le Martyrologe Romain.

 

 

Acacios d’Amide

† ap. 422

 

Acacios (Achacius) fut évêque en Amide (auj. Diarbakir, Turquie E, à population kurde).

En 419, l’empereur Théodose (408-450) lui confia une mission significative : rencontrer le roi de Perse Vahram V, qui persécutait les chrétiens. Un traité de paix sera signé en 422.

En 420, Acacios participa à un concile où l’on recommanda aux Eglises de Perse d’accepter les canons des conciles généraux, depuis Nicée (325).

Puis Acacios eut le souci, bien pastoral, des milliers de prisonniers persans que les Romains ne voulaient ni nourrir ni libérer, après leur victoire de 421. Chrétiens ou pas, ces prisonniers étaient des hommes, des frères, qu’il fallait aider. Acacios plaida pour eux devant son clergé : il fallait vendre les vases sacrés en métal précieux, pour venir en aide à ces malheureux. 

Le roi de Perse Vahram V conçut alors une grande estime pour le saint évêque. Ils se rencontrèrent et Acacios obtint ainsi l’arrêt des persécutions contre les Chrétiens persans, en même temps que la conversion des nombreux prisonniers ainsi libérés.

On n’a pas d’autres informations postérieures à ce traité. On ne connaît pas la date de la mort d’Acacios.

Saint Acacios d’Amide est commémoré le 9 avril dans le Martyrologe Romain.

Ubaldo Adimari

1246-1315

 

Ubaldo Adimari était d’une noble famille de Florence (Italie) et vit le jour vers 1246, dans le quartier florentin de Borgo San Sepolcro, ce qui explique aussi qu’il est appelé Ubaldo de Borgo San Sepolcro.

La famille était du parti gibelin, favorable à l’empereur de Germanie, donc opposé aux guelfes, papistes.

Capitaine très actif du parti gibelin, Ubaldo fut cependant touché par la parole pacifiante de s. Filippo Benizi (v. 22 août) et entra dans l’Ordre des Servites de Marie au Monte Senario (1280).

Il vécut là une période de grande ascèse, de pénitence et de prière.

Dieu récompensa cette conversion par le don des miracles. Un jour qu’Ubaldo laissa tomber le récipient qui devait lui servir à transporter de l’eau du puits au couvent, il transporta le liquide dans son habit, qui lui servit de cuvette.

Il s’associa aux travaux apostoliques de son saint directeur, qu’il assista au moment de la mort à Todi.

Dans ce couvent, il devint successivement prieur (1285), mais laissa définitivement cette responsabilité pour revenir au Monte Senario, où eurent lieu d’autres prodiges miraculeux.

Il y mourut le 9 avril 1315, et fut bientôt honoré d’un culte, qui fut confirmé en 1821.

 

 

Tommaso de Tolentino

1250-1321

 

Né à Tolentino (Marches, Italie C) vers 1250, Tommaso était entré très jeune chez les Frères Mineurs, et il avait suivi les idées radicales sur la pauvreté des Franciscains spirituels, condamnées par le courant «officiel». Tommaso goûta même la prison par deux fois.

Une fois libéré, il mit son zèle au service des missions : il partit en 1289 pour l’Arménie, avec quatre autres Franciscains. Un succès. Mais le pays était menacé par l’avancée des musulmans turcs et Tommaso fut chargé par le roi d’Arménie de trouver en Europe un appui séculier, en vain. Il repartit en Arménie accompagné, cette fois, de douze frères. 

Il y eut en 1307 un concile à Sis, qui confirma l’union entre l’Eglise d’Arménie et celle de Rome. Puis il poussa sa prédication jusqu’en Perse, projetant même de parvenir en Inde et en Chine.

Revenu en Europe sous le pontificat de Clément V (1305-1314), il raconta au pape ses missions. Celui-ci le nomma archevêque et légat pontifical pour l’Orient, avec sept évêques franciscains suffragants.

L’histoire n’a pas retenu les péripéties de ses missions jusqu’en 1320, où il partit d’Ormuz, dans le Golfe persique, vers la Chine et l’Inde, avec trois compagnons : Giacomo de Padoue, Pietro de Sienne et Démétrius de Tiflis (Géorgie), un frère lai, leur interprète. Leur bateau s’étant échoué non loin de Bombay, ils se réfugièrent près de Thana chez un couple chrétien ; mais ce couple se querellait, et la femme déposa plainte, proposant comme «témoins» les Religieux qu’elle avait hébergés. Après le procès, ces derniers furent interrogés sur la foi chrétienne.

Tommaso défendit la foi, glorifiant Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme, et condamnant fermement la doctrine de Mahomet. 

Le cadi leur demanda de renoncer à leur foi. Sur leur refus, ils furent flagellés, torturés, exposés au soleil pieds et mains liés. 

On les menaça de les jeter dans un brasier ardent. Tommaso voulut s’y jeter le premier, mais un sarrasin l’arrêta, pensant que Tommaso, étant âgé, connaissait quelque sortilège contre le feu ; il désigna alors Giacomo pour entrer le premier dans le brasier : Giacomo n’en éprouva aucune douleur ; jeté nu, enduit de poix, dans un brasier encore plus ardent, Giacomo en sortit indemne.

Le chef de la justice voulait s’en tenir là, mais le cadi voulut aller jusqu’au bout de sa fureur. Il fit conduire nos Martyrs hors de la ville : Tommaso fut étendu les bras en croix et décapité ; Giacomo eut la tête fendue en deux, et fut décapité à son tour ; Demetrius eut le cœur percé d’un coup de lance avant d’être décapité. Pietro eut le même sort, le lendemain.

Ce martyre eut lieu le 1er ou le 9 avril 1321, cette dernière date ayant finalement été préférée pour le Martyrologe.

Lorsque le bienheureux Odorico de Pordenone (v. 14 janvier) s’arrêta à Thana, à son retour de Chine, en 1326, il recueillit le corps de Tommaso et le transféra en Chine, à Xaitou, dans un couvent franciscain. La tête du Martyr fut ensuite rapportée à Tolentino.

Le culte de Tommaso fut approuvé dès 1809, et confirmé en 1894 ; les quatre Martyrs ont depuis longtemps été honorés avec le titre de Bienheureux.

 

 

Giacomo de Padoue

† 1321

 

Voir la notice Tommaso de Tolentino et Compagnons

 

 

Pietro de Sienne

† 1321

 

Pietro ou Piero.

Voir la notice Tommaso de Tolentino et Compagnons

 

 

Demetrius de Tiflis

† 1321

 

Voir la notice Tommaso de Tolentino et Compagnons

 

 

Reginaldo Montemarte

1292-1348

 

Reginaldo naquit à Orvieto (Italie C).

Des recherches récentes ont retrouvé le nom de son père, Maître Lotto, Nallo ou Naldo. Le nom de famille devrait être plutôt Montemarte que Montesnarti.

Reginaldo entra chez les Dominicains d’Orvieto, y fit la profession et étudia à Bologne et Paris, où il fut bachelier.

En 1330, il enseigna à Orvieto puis fut envoyé à Florence en 1331.

En 1338, on l’envoya prêcher à Prato, où il fut nommé Lecteur en théologie (professeur), en 1340.

Une chronique de l’époque affirme que Reginaldo fut Lecteur à Orvieto et à Rome, ainsi que dans plusieurs autres couvents dominicains. En effet, il fut à Pise en 1341, puis en 1343 premier prieur à Priverno : là, il s’occupa des derniers travaux pour l’érection du couvent et y admit beaucoup de novices.

Le bienheureux Raimondo de Capoue le définit écrivain de grande autorité. Une autre chronique rapporte que Reginaldo fut d’une merveilleuse innocence et rempli de sainteté.

C’est là qu’il mourut, le 9 avril 1348.

En 1875, une demande fut faite pour reconnaître le culte immémorial ; la Congrégation examina la Cause en 1878, mais n’a pas encore reçu l’approbation pontificale.

Localement, Reginaldo Montemarte est fêté en tant que Bienheureux.

 

 

Antonio Pavoni

1325-1374

 

Antonio Pavoni naquit en 1325 à Savigliano (Cuneo, Piémont, Italie NO), de famille noble.

A quinze ans déjà, il put entrer au couvent dominicain de sa ville, et fut ordonné prêtre en 1350. A l’autel, il parut un ange.

Devenu inquisiteur général du Piémont en 1365, il exposa toute sa personne et sa vie à la rencontre des Vaudois dans la vallée de Pinerolo. En 1368 et 1372, il fut élu prieur de son couvent ; en 1374, l’évêque lui demanda de prêcher le carême dans le Val Pellice ; puis Antonio parcourut Campiglione, Bibiana et Fenile ; il célébra la Pâques à Bricherasio, où il se trouvait encore le dimanche suivant, 9 avril.

Si les fidèles reprenaient courage en le voyant réfuter les erreurs vaudoises, les ennemis de la Foi résolurent de l’intimider et même de l’assassiner, dans l’espoir de faire taire cette voix de la Vérité. Antonio l’apprit, et fut divinement informé des jour et heure de son prochain martyre, auquel il se prépara en chantant chaque jour le psaume Lætatus sum (Ps 124).

La veille de ce dimanche, il entra chez un barbier et lui demanda de bien le raser, car il allait à une noce. Le barbier lui répondit d’abord que c’était impossible, car dans son échope on connaissait tous les potins, et personne n’avait parlé de noces. Sur l’insistance d’Antonio, le barbier s’exécuta avec soin.

Le lendemain, dimanche 9 avril 1374, Antonio se prépara à la Messe, célébra, prêcha, rendit grâces et sortit de l’église. Là, sept sicaires l’attendaient. Antonio reçut une blessure sous l’œil gauche, deux coups de poignard dans la poitrine, un coup d’épée sur l’épaule droite. Il mourut à l’instant, et les bourreaux s’acharnèrent sur son corps.

Il y eut quantité de miracles sur la tombe du Martyr, parmi lesquels un brave gentilhomme réussit, après invocation à Antonio Pavoni, à retrouver le document nécessaire à prouver ses droits en face d’un accusateur malhonnête. Ce qui fait qu’Antonio est lui aussi invoqué pour retrouver des objets perdus, comme l’autre Antonio «de Padoue».

Le culte d’Antonio Pavoni fut autorisé en 1856, ce qui le fait considérer comme Bienheureux.

 

 

Marguerite Rutan

1736-1794

 

Née le 23 avril 1736 à Metz, Marguerite vécut dans une famille très modeste, huitième de quinze enfants.

En 1757, elle entra chez les Filles de la Charité.

Quand on ouvre un hôpital à Dax, c’est elle la supérieure de la petite communauté des Filles de la Charité qui s’y installe.

Peu à peu, Marguerite crée une école pour garçons et filles (1779), fait construire une chapelle, pour que tout ce monde puisse recevoir les Sacrements, elle accueille les mères célibataires, les orphelines, et se porte auprès de tous les nécessiteux.

Pendant la Révolution, l’évêque, quoique constitutionnel, s’oppose à leur expulsion. Quand les ordres sont supprimés, les Filles de la Charité prennent le nom de Dames de la Charité, et continuent leur apostolat.

Malgré tant de bienfaits, les Religieuses seront accusées de vol. Sous le régime de la Terreur, Marguerite est emprisonnée la veille de Noël au couvent des Carmes (de Dax) avec les autres religieuses de l’hôpital. Elle est condamnée à mort le 8 avril 1794.

Elle est guillotinée le 9 avril 1794.

On ne dit pas quel fut le sort des autres Religieuses.

Peu après, la ville de Dax fait «amende honorable», exprimant le regret d’avoir perdu une femme qui n’avait fait que du bien.

Marguerite Rutan a été béatifiée en 2011.

Katarzyna Faron

1913-1944

 

Née le 24 avril 1913 à Zabrzeż (Małopolskie, Pologne), Katarzyna fut à cinq ans orpheline de mère et fut confiée par son père à un parent.

Elle montra toujours un amour et une dévotion particulière envers la Vierge Marie. Elle était heureuse de prier et d’aller à la Messe. C’était une fille joyeuse, vive, polie et modeste.

Avec elles, les enfants - mais pas seulement eux - se sentaient heureux.

Très tôt elle éprouva la vocation religieuse. Elle l’écrivit dans une de ses rédactions d’école : Je veux être religieuse.

Elle entra à dix-sept ans (1930) chez les Ancelles de l’Immaculée Conception, avec le nom de Celestyna.

Elle fut maîtresse d’école pour les tout-petits, pour lesquels elle avait une prédilection, surtout pour les plus pauvres. Elle aimait soigner les malades.

Au moment de la Deuxième guerre mondiale, elle se trouvait à Brzozów, où la Gestapo l’arrêta en 1942. Après un an de prison, elle fut transportée à Auschwitz-Birkenau, sous le n° 27989.

Elle fut battue, reçut des coups de pied, fut soumise à des travaux très durs, obligée de rester dans l’eau froide pendant des heures pour creuser des fossés. Elle fut atteinte des poumons et eut la fièvre typhoïde. On dut aussi l’opérer d’une appendicite, dans des circonstances qui la firent beaucoup souffrir, mais elle ne se plaignait jamais, sachant au contraire y mettre de l’humour et de la gaieté.

Plus d’une fois, elle donna sa portion de pain et d’eau à d’autres prisonnières.

Elle vint à savoir qu’un prêtre du même nom qu’elle, un certain Władysław Faron, s’était éloigné de Dieu et de l’Eglise : elle offrit sa vie pour la conversion de ce prêtre. 

Celestyna mourut le jour de Pâques, 9 avril 1944. Elle allait avoir trente-et-un ans. Son corps fut incinéré le lendemain.

Le prêtre pour lequel elle s’était offerte, eut connaissance de l’offrande et de la mort de Celestyna, il se convertit (en 1948) et redevint un zélé prédicateur de l’Evangile. Dieu avait accepté le sacrifice de Celestyna. 

Katarzyna-Celestyna Faron a été béatifiée parmi les cent-huit Martyrs polonais de la période nazie, en 1999.

 

 

Lindalva Justo de Oliveira

1953-1993

 

 Lindalva naquit le 20 octobre 1953 à Sítio Malhada da Areia, une région très pauvre du Rio Grande du Nord, dans le Brésil. Son père, João Justo da Fé, agriculteur, était veuf avec trois enfants ; il se remaria avec Maria Lúcia de Oliveira. Lindalva fut la sixième des treize enfants de ce second mariage. Elle fut baptisée le 7 janvier 1954.

Si cette famille n'était pas très aisée, elle était riche de la Foi chrétienne. João transporta toute sa famille à Açu, pour que les enfants fréquentassent l'école ; après bien des sacrifices, il réussit à acheter une maison où réside la famille encore aujourd'hui.

Outre qu'imiter le bon exemple de sa pieuse mère, Lindalva montra une inclinaison naturelle pour les enfants pauvres, avec lesquels elle passait beaucoup de temps.

Elle fit sa première communion à douze ans. Durant les années de l'école, elle était toujours heureuse d'aller aider les moins favorisés. Plus tard, lorsqu'elle vécut chez son frère Djalma et sa famille à Natal, elle obtint en 1979 le diplôme d'assistant administratif.

De 1978 à 1988 Lindalva occupa plusieurs postes dans des magasins de vente et comme caissière dans une station d'essence, envoyant une partie de son salaire à la maison pour aider sa mère. Chaque jour elle trouvait du temps pour aller après son travail visiter les vieillards dans une maison de retraite de l'endroit.

En 1982, tandis qu'elle assistait avec beaucoup d'amour son père durant les derniers mois de sa maladie, elle réfléchit sérieusement à sa vie et décida de se mettre au service des pauvres. Elle s'inscrivit alors à un cours de nursery, tout en profitant des moments typiques de la jeunesse, liant des amitiés, prenant des cours de guitare et continuant de se cultiver par les études.

En 1986, elle participa à des initiatives vocationnelles organisées par les Filles de la Charité. Après avoir reçu le sacrement de la Confirmation en 1987, elle demanda son admission dans la Congrégation. Le 11 février 1988, en la fête de Notre Dame de Lourdes, elle commença son postulat, édifiant ses compagnes par sa bonne humeur et son attention particulière pour les pauvres.

Elle avait le caractère naturellement marqué par la douceur, mais aussi par la vérité. Dans une lettre qu'elle écrivit à son frère Antonio, qui était alcoolique, elle s'exprime ainsi : Pense bien à ceci et examine-toi. Je prie beaucoup pour toi et je continuerai à le faire et même, si c'est nécessaire, je ferai pénitence pour que tu sois en mesure de parvenir à ton accomplissement personnel. Marche à la suite de Jésus, qui lutta jusqu'à la mort pour la vie des pécheurs et donna sa propre vie, non comme Dieu, mais comme homme, pour le pardon des péchés. Nous devons chercher refuge en lui ; il n'y a qu'en lui que la vie vaut la peine d'être vécue. Un an plus tard son frère cessa de boire.

Le 29 janvier 1991, la Sœur Lindalva reçut la charge de s'occuper de quarante vieillards malades dans la maison de retraite de Salvador de Bahia. Elle se livra aux plus humbles tâches et se préoccupa de ceux qui souffraient davantage en cherchant à leur procurer du réconfort spirituel et matériel, particulièrement en les encourageant à recevoir les sacrements. Elle chantait et priait avec eux et passa aussi le permis de conduire pour les emmener faire des promenades.

En janvier 1993, un certain Augusto da Silva Peixoto, homme de quarante-six ans au caractère irascible, réussit à se faire admettre facilement dans l'établissement, grâce à la recommandation de quelqu'un, bien qu'il n'eût pas le droit d'y être. Sœur Lindalva le traita comme les autres malades, avec le même respect et la même délicatesse, au point qu'il en devint amoureux.

De son côté, elle restait prudente, maintenait ses distances avec lui, ce qui toutefois ne l'empêcha pas de déclarer ses mauvaises intentions envers elle. Elle aurait pu simplement laisser sa place, mais sa passion pour les vieillards lui fit dire : Je préfère verser mon sang que d'abandonner ma place.

A partir du 30 mars, les avances d'Augusto devinrent si insistantes et dangereuses, qu'elle recourut à l'aide d'un fonctionnaire de santé pour retenir ce malade indiscipliné. Bien qu'il ait promis d'améliorer son attitude et son comportement, il maintint dans son cœur l'esprit de haine et de vengeance jusqu'à méditer un plan meurtrier.

Le 9 avril 1993, le Vendredi Saint, Sœur Lindalva prit part au Chemin de la Croix dans sa paroisse, à 4 heures 30 du matin. Dès 7 heures, elle était à son poste pour préparer et servir le petit-déjeuner, comme chaque matin. Au moment où elle servait le café à une table, Augusto se rapprocha et lui enfonça un couteau de poissonnier au-dessus de la clavicule.

S'écroulant à terre, Lindalva cria plusieurs fois Mon Dieu, protège-moi. Des malades accoururent, tentant de la protéger. Ravi dans une sorte de folie tout en soutenant son corps, Augusto la frappa quarante-quatre fois en criant : J'aurais dû le faire plus tôt. Puis, subitement, il se calma, s'assit dans un fauteuil, essuya son couteau sur son pantalon, le jeta sur la table et hurla : Elle ne voulait pas de moi ! puis, se tournant vers le docteur, il lui dit : Vous pouvez appeler la police, je ne vais pas m'enfuir ; j'ai fait ce qu'il fallait faire.

Le lendemain, Samedi Saint, le Cardinal Lucas Moreira Neves, un dominicain et primat du Brésil, célébra les funérailles de cette Sœur de 39 ans avec ce commentaire : Quelques années suffirent à Sœur Lindalva pour couronner sa vie religieuse avec le martyre.

Sœur Lindalva a été béatifiée en 2007 ; elle est commémorée au Martyrologe romain le 9 avril.

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7 avril 2024 7 07 /04 /avril /2024 23:00

08 AVRIL

 

I.

S Agabus, prophète, cf. Ac 11,28  et 21,10.

Ss Hérodion, parent de s.Paul, évêque à Nouvelle-Patras, avec Asyncritus et Phlégon, mentionnés dans l’épître aux Romains (Ro 16:14). 

II.

S Dionysios, évêque à Corinthe, auteur de diverses Lettres à d’autres Eglises. 

S Hermès, évêque à Béryte.

III.

S Dionysios, évêque en Alexandrie ; évitant les controverses, il réadmettait les lapsi, acceptait le baptême des hérétiques ; il combattit le sabellianisme et sut reconnaître quelques erreurs personnelles de terminologie.

?

Ss Timotheos, Diogenes, Macarios et Maximos, martyrs à Antioche de Syrie.

Ste Concessa, martyre à Carthage.

V.

S Amantius, évêque à Côme.

VI.

S Redemptus, bénédictin, évêque à Ferentino.

XIII.

B Clément, augustin, deux fois supérieur général, mort à Orvieto.

XIV.

B Martino Ansa (de Rimini), ancien militaire, ermite près de Gênes et humble tailleur.

XVII.

B Julián de Saint-Augustin, franciscain espagnol, deux fois renvoyé “à cause de ses mortifications excessives”, thaumaturge.

XIX.

Bx Hong Gyo-man Franciscus Xaverius, Choe Pil-gong Thomas, Hong Nak-min Lucas, Choe Chang-hyeon Ioannes et Jeong Yak-jong Augustinus, laïcs coréens martyrs, par décapitation, béatifiés en 2014.

Ste Julie Billiart, picarde, fondatrice, avec Françoise de Bourdon et le Père Joseph Varin, de l’Institut de Notre-Dame pour l'éducation chrétienne des jeunes filles ; après une neuvaine, elle guérit de sa paralysie.

B August Czartoryski, prince polonais exilé, salésien à Turin du temps de s. Giovanni Bosco, excellent religieux malgré sa mauvaise santé, béatifié en 2004.

Julián Martinet Gutiérrez

1553-1606

 

Il naquit en 1553 à Medinaceli (Soria, Espagne), de André Martinet et Catalina Gutiérrez.

André Martinet était de Toulouse, mais s’était réfugié en Espagne par crainte des Calvinistes farouches qui ensanglantaient la «ville rose» ; il se mit au service d’un corroyeur, Antonio Cedillo, qui lui suggéra d’épouser une jeune fille de ses ouvriers, Catalina.

Leur garçon sut profiter de leur enseignement ; apprenti tailleur, il profitait de ses moments libres pour aller à l’église, communiait fréquemment, montrait un grand attrait pour les pratiques de la piété chrétienne.

Julián reçut encore jeune l’habit franciscain ; il s’imposa trop de mortifications et les Confrères le prièrent… de se retirer. Le jeune homme se retira à Santorcas (Tolède) et y exerça son métier de tailleur sans rien abandonner de ses exercices de piété. 

Peu après, un Franciscain de passage, le père Francisco Torrès, le remarqua et lui proposa de l’accompagner, ce que Julián accepta volontiers. Il précédait le bon Père avec une clochette pour inviter la population à venir écouter la mission. On arriva ainsi à son village de Medinaceli, où les Frères le reconnurent et le traitèrent de fou. Julián encaissa l’éloge humblement. Le père Torrès observait soigneusement son compagnon, et le fit entrer au couvent de Salcedo. Là encore, Julián reprit ses austérités et les Religieux, croyant avoir à faire avec un exalté, le renvoyèrent. Julián réfléchit alors qu’il n’était sans doute pas fait pour la vie conventuelle, et décida de se retirer sur la montagne voisine.

Il était de la trempe de ces fidèles à qui le Christ peut dire : Ta foi est grande ! qu’il t’advienne selon ton désir (Mt 15:28) ; il commença une vie d’ermite aux alentours du couvent, demandant seulement aux Frères un morceau de pain chaque jour. Un jour qu’il rencontra un pauvre moitié nu, il lui donna son habit et alla demander aux Frères quelque chose à se mettre pour avoir moins froid. On lui donna un vieil habit d’oblat. Infiniment reconnaissant pour tant de charité, Julián se mit à aller faire la quête pour le monastère. Et les gens de l’endroit l’aimaient tellement, qu’ils lui donnèrent en abondance ! Julián rapportait fidèlement tout au monastère. Les Religieux, émus par tant de persévérance et d’humilité, l’introduisirent pour la troisième fois parmi eux, et le gardèrent ; Julián put enfin émettre la profession franciscaine, prenant le nom de Julián de Saint-Augustin.

Le père Torrès le redemanda comme compagnon de ses missions, et la sainteté du jeune Frère fut souvent plus éloquente que les paroles du prêtre lui-même.

Il passa quelque temps à Ocaña, revint à Alcalá. Chargé d’aller demander l’aumône, il s’acquit la bienveillance des gens par son esprit de pauvreté et d’humilité ; on savait combien il se mortifiait (et les bons Frères avaient dû en parler), mais aussi Julián avait le don de la prophétie ainsi que de la science infuse. Il put amener beaucoup de pécheurs à la conversion, des musulmans, des hérétiques, des prostituées ; il s’éleva contre les bals qui engendraient tant de désordres ; il guérit des multitudes de malades, arrêta subitement des incendies, tout cela avec la plus profonde modestie, attribuant toujours ces miracles à la Vierge Marie ou à quelque autre Saint connu.

Il avait une grande compassion pour les pauvres, sachant les consoler en leur parlant du bonheur du ciel ; et il savait toucher les plus riches, pour ouvrir leur cœur aux nécessités des plus pauvres.

De grands professeurs d’université allaient le trouver et restaient confus d’entendre ses réponses si pertinentes.

Julián parvint au terme de la vie terrestre à cinquante-trois ans ; il reçut les derniers sacrements avec profonde ferveur et, le visage illuminé d’une lumière toute divine, rendit son âme à Dieu, le 8 avril 1606.

Il a été béatifié en 1825.

Agabus
1
er siècle
On rencontre par deux fois le personnage d’Agabus dans les Actes des Apôtres, en 11:28 et 21:10.
Ces deux épisodes, assez distants l’un de l’autre (seize années environ), ont fait penser à certains qu’il s’agissait de deux prophètes différents. Mais dans les deux passages les similitudes sont frappantes : le nom, la fonction, le pays d’origine, l’époque même.
Agabus était donc un «prophète». En 11:28, il annonça une grande disette, qui s’abattit effectivement sur l’Empire romain vers 49-50, commençant d’abord à l’Est, puis parvenant à Rome. L’historien Josèphe la situe vers 46-48. Le texte dit ceci :
L’un d’eux, nommé Agabus, se leva et sous l’action de l’Esprit, se mit à annoncer qu’il y aurait une grande famine dans tout l’univers. C’est celle qui se produisit sous Claude.
Dans l’autre passage Agabus se saisit de la ceinture de Paul, s’en lie les pieds et les mains en disant :
Voici ce que dit l’Esprit Saint : L’homme auquel appartient cette ceinture, les Juifs le lieront comme ceci à Jérusalem, et ils le livreront aux mains des païens.
C’est une prophétie mimée qui rappelle celles du prophète Jérémie. Le style de la phrase rappelle l’annonce que fait Jésus de sa passion (Lc 18:31-34).
Les Grecs affirmaient qu’Agabus était l’un des soixante-douze disciples du Seigneur et qu’il avait été martyrisé à Antioche.
Une pieuse légende de l’Ordre carmélite attribue à Agabus la fondation d’une église en l’honneur de la Très Sainte Vierge.
Les Grecs fêtaient Agabus le 8 mars, mais aussi le 8 avril, date retenue par l’actuel Martyrologe.



Herodion, Asyncritus, Phlegon
1
er siècle

A la fin de son épître aux Romains, saint Paul mentionne un certain nombre de frères, dont certains seulement sont mentionnés au Martyrologe.
D’Herodion, il dit qu’il est son parent (16:11) ; plus bas (16:14), il nomme Asyncrite, Phlegon, Hermes, Patrobas, Hermas, et les frères qui sont avec eux.
Des cinq derniers, le Martyrologe mentionne Asyncrite et Phlegon, inconnus par ailleurs.
D’après la tradition, Herodion fut ordonné prêtre, puis évêque de la Nouvelle-Patras (Grèce centrale, différente de l’Ancienne Patras du Péloponèse) ; il fit de nombreuses conversions, au point de susciter la jalousie de Juifs, qui le mirent à mort.
Ces trois personnages, saints Herodion, Asyncrite et Phlegon, sont mentionnés au 8 avril, juste après saint Agabus.



Dionysios de Corinthe
† 180


Dionysios occupa le siège épiscopal de Corinthe pendant le règne de Marc-Aurèle (161-180).
On ne connaît rien de sa vie, de son origine, de son activité pastorale, ni de sa mort, mais on a conservé de lui de nombreuses missives qu’il écrivit à différentes communautés : Lacédémone, Athènes, Nicomédie, Crète, Amastris, Pont, Romains :
aux Lacédémoniens, il recommande la paix et l’unité ;
aux Athéniens, il rappelle leur foi des débuts : après le martyre de leur évêque Publius, ils avaient presque oublié les enseignements reçus, et son successeur, Quadratus, peinait à retrouver son troupeau ; cette même épître atteste que Denys l’Aréopagite fut le premier évêque en Athènes ;
aux Chrétiens de Nicomédie, il attaque l’hérésie de Marcion ;
aux Crétois, il déconseille de fréquenter les hérétiques et loue le zèle de l’évêque Philippe ;
aux Chrétiens d’Asie mineure, il donne un commentaire de l’Ecriture et donne de précieux avis sur le mariage et la virginité ; contrairement à la lettre à Nicomédie, il recommande la charité envers les hérétiques en leur réservant bon accueil s’ils se convertissent ;
la lettre à l’évêque de Cnossos (Crète) est intéressante pour les rapports entre Dionysios et l’évêque Pinyte lui-même, ainsi que la sainte ambition de Pinyte pour relever le niveau spirituel de tous ses fidèles ;
dans la lettre aux Romains, Dionysios loue leur évêque, le pape Soter (v. 22 avril) et la charité des Romains envers les autres Eglises.
Saint Dionysios de Corinthe est commémoré le 8 avril dans le Martyrologe Romain.



Timotheos, Diogenes, Macarios et Maximos d’Antioche
† ?


Il s’agit là d’un groupe ancien de martyrs, dont on ne connaît que le nom et le lieu du martyre : Antioche de Syrie.
Encore cette dernière ville corrige maintenant l’ancienne mention de l’Afrique.
Saints Timotheos, Diogenes, Macarios et Maximos sont commémorés le 8 avril dans le Martyrologe Romain.



Dionysios d’Alexandrie
200-264


L’enfance de Dionysios n’est pas bien connue ; il naquit vers 200 dans une famille apparemment aisée, et païenne.
Il fit de bonnes études et prit l’habitude de lire beaucoup, surtout les auteurs anciens ; parmi ceux-ci, la grâce de Dieu lui fit découvrir les Epîtres de s.Paul, qui l’amenèrent à la conversion et au baptême.
Il se maria et eut un fils, Timotheos.
Il fréquenta les leçons d’Origène au Didascalée d’Alexandrie et fut lui-même directeur de l’école en 231.
En 247, il fut appelé au siège épiscopal d’Alexandrie et fut sacré évêque. Il devait alors vivre plus d’un quart de siècle au milieu d’agitations sociales et théologiques qui ne le laissèrent pas un instant en repos.
Dès 248, des émeutes éclatèrent dans la ville, à l’encontre des Chrétiens. Ce n’était pas encore une persécution à proprement parler, mais les agitations étaient sévères, les Chrétiens ou forcés à apostasier ou contraints à quitter leur maison. Aujourd’hui encore se répètent des cas semblables dans le monde, malheureusement.
La persécution se déclencha réellement en 250, sous l’empereur Dèce. Dionysios fut un des premiers à être concerné. Dans une lettre, il raconta comment la couronne du martyre lui échappa, bien contre son désir. L’histoire serait longue à raconter. Signalons-en un épisode : des paysans réussirent à mettre en fuite les soldats qui emmenaient Dionysios, mais lui, les prenant pour des brigands, leur affirma qu’il préférait être décapité, et eux, voulant absolument sauver leur évêque, l’emmenèrent, disons, manu militari, en le portant par les mains et les pieds, allèrent le mettre sur un âne, et le mirent en sûreté en Libye, où il attendit la fin de la persécution.
En 253, celle-ci reprit avec Valérien : qui refusait de sacrifier aux dieux serait frappé d’exil. Dionysios fut à nouveau déféré, interrogé, et condamné : il fut exilé à Képhro, puis Kollouthion en Libye. Ce n’était pas très éloigné d’Alexandrie, mais les habitants païens n’étaient pas très bienveillants envers ces Chrétiens qui les envahissaient ; cependant les Chrétiens finirent par créer une ambiance fraternelle qui conquit beaucoup de païens.
Même Dionysios finit par s’habituer à sa situation : des Chrétiens d’Alexandrie purent le rejoindre pour lui apporter des nouvelles de l’Eglise. Dionysios constatait que la persécution, loin d’affaiblir son troupeau, lui suscitait de nouvelles forces, malgré les confiscations et les exécutions qui ne manquèrent pas.
On ne sait pas comment Dionysios lui-même échappa au second édit de Valérien, ordonnant la mort de tout clerc qui aurait refusé de sacrifier aux dieux païens. Fut-il protégé par ses diocésains ? oublié ? Lui-même n’y a jamais répondu.
En 259 environ, il put reprendre son siège d’Alexandrie. Ce n’était pas pour se reposer.
Il y eut d’abord trois années d’agitations sociales, où la ville fut ravagée par une réelle guerre civile, puis par la peste. La paix et le calme revenus, Dionysios s’occupa de la doctrine millénariste et du débat sur la Sainte Trinité.
Dionysios était un homme de paix. Déjà lors de la première persécution, il accueillait les apostats repentis, alors qu’ailleurs les fameux lapsi étaient considérés comme séparés définitivement de l’Eglise. De même, Dionysios admettait la validité d’un baptême conféré par un hérétique, sans s’immiscer dans la controverse théologique : pourvu que la formule et le geste sacramentel fussent corrects. Ce qui lui importait, était la concorde dans l’Eglise.
Concernant le millénarisme, Dionysios eut une rencontre très fraternelle avec le chef de cette tendance, Corakion, qui finit par s’avouer convaincu et abandonna son erreur.
Concernant maintenant le dogme de la Sainte Trinité, les choses furent plus complexes. Au début, Dionysios s’opposa fermement à Sabellius, pour qui Père, Fils et Saint-Esprit n’étaient que des expressions successives de l’action de Dieu ; Dionysios en écrivit même au pape Xyste II (v. 6 août). Mais comme dans tout débat, il arrive qu’en redressant le timon, on donne un peu trop de l’autre côté : Dionysios sembla exagérer la distinction entre Père et Fils, allant presque dans le sens d’Arius qui affirmait que le Fils était une créature du Père.
Des gens s’inquiétèrent et prévinrent le pape Denys (v. 26 décembre) qui, condamnant certaines de ses expressions, invita Dionysios à s’expliquer mieux. Humblement, le vieux prélat écrivit un long ouvrage où il s’attachait fermement à la doctrine immuable sur la Sainte Trinité ; des théologiens avertis pouvaient encore lui signaler quelques imprécisions de langage, mais Dionysios ne devait jamais s’écarter de la Foi catholique.
En 264, Dionysios eut encore le temps et la force de condamner la doctrine de Paul de Samosate, mais dut renoncer à se rendre au concile qui devait se prononcer sur ce cas.
Dionysios mourut en 264 ou 265, chargé de mérites et d’années.
Saint Dionysios d’Alexandrie est commémoré le 8 avril dans le Martyrologe Romain. C’est la date où l’Eglise copte (égyptienne) le célèbre.



Amantius de Côme
410-448


Cas assez particulier, Amantius était d’origine anglaise. Il naquit en 410 à Canterbury.
Par sa mère, il aurait été neveu, sinon pas au moins parent de Théodose II et il eut une place importante dans l’administration.
On serait fort heureux de pouvoir suivre Amantius de sa terre natale à la ville de Côme : comment et pourquoi il vint à Rome, comment il fut choisi pour rejoindre Côme…
En 420, il devint évêque de Côme (Italie N), troisième des vingt-deux premiers évêques de cette ville, tous canonisés.
D’un voyage à Rome, il rapporta à Côme d’importantes reliques des apôtres Pierre et Paul, pour lesquelles il fit construire une nouvelle église, devenue ensuite cathédrale.
Son épiscopat dura vingt-huit ans, de 420 à 448 environ.
Saint Amantius de Côme est commémoré le 8 avril dans le Martyrologe Romain.

 

Martino Ansa

† 1344

 

Martino naquit à Rimini (ou dans les Marches d’Ancône, selon certains historiens).

Il fut un homme d’armes assez brillant, mais dans un moment de colère, il se servit de son épée pour tuer un compagnon  auquel il était par ailleurs fort affectionné.

Il s’enfuit, désespéré - certains disent qu’il aurait été exilé de la principauté - et s’en vint à Gênes, où il fut accueilli par les Bénédictins de Capo Faro. Il s’y montra d’une grande humilité et d’une grande bonté.

Pour expier davantage sa faute, il se retira dans une grotte de Pegli, non loin de Gênes, dans la Baie de Castelluccio.

Ayant appris le métier de tailleur, il raccommodait les vêtements des pauvres. Il recevait les pèlerins de passage.

Divinement inspiré, il rejoignit le monastère bénédictin qui l’avait accueilli et où il mourut le jeudi après Pâques, 8 avril 1344 ; puis il fut enterré à Pegli à l’endroit de sa grotte, où fut édifiée l’église de Saint-Antoine-Abbé.

Son culte devint populaire chaque jeudi dans l’octave de Pâques.

Martino est le céleste patron des tailleurs de Ligurie. On le nomme selon le cas Martino de Rimini ou Martino de Pegli.

 

 

Julián Martinet Gutiérrez

1553-1606

 

Il naquit en 1553 à Medinaceli (Soria, Espagne), de André Martinet et Catalina Gutiérrez.

André Martinet était de Toulouse, mais s’était réfugié en Espagne par crainte des Calvinistes farouches qui ensanglantaient la «ville rose» ; il se mit au service d’un corroyeur, Antonio Cedillo, qui lui suggéra d’épouser une jeune fille de ses ouvriers, Catalina.

Leur garçon sut profiter de leur enseignement ; apprenti tailleur, il profitait de ses moments libres pour aller à l’église, communiait fréquemment, montrait un grand attrait pour les pratiques de la piété chrétienne.

Julián reçut encore jeune l’habit franciscain ; il s’imposa trop de mortifications et les Confrères le prièrent… de se retirer. Le jeune homme se retira à Santorcas (Tolède) et y exerça son métier de tailleur sans rien abandonner de ses exercices de piété. 

Peu après, un Franciscain de passage, le père Francisco Torrès, le remarqua et lui proposa de l’accompagner, ce que Julián accepta volontiers. Il précédait le bon Père avec une clochette pour inviter la population à venir écouter la mission. On arriva ainsi à son village de Medinaceli, où les Frères le reconnurent et le traitèrent de fou. Julián encaissa l’éloge humblement. Le père Torrès observait soigneusement son compagnon, et le fit entrer au couvent de Salcedo. Là encore, Julián reprit ses austérités et les Religieux, croyant avoir affaire avec un exalté, le renvoyèrent. Julián réfléchit alors qu’il n’était sans doute pas fait pour la vie conventuelle, et décida de se retirer sur la montagne voisine.

Il était de la trempe de ces fidèles à qui le Christ peut dire : Ta foi est grande ! qu’il t’advienne selon ton désir (Mt 15:28) ; il commença une vie d’ermite aux alentours du couvent, demandant seulement aux Frères un morceau de pain chaque jour. Un jour qu’il rencontra un pauvre moitié nu, il lui donna son habit et alla demander aux Frères quelque chose à se mettre pour avoir moins froid. On lui donna un vieil habit d’oblat. Infiniment reconnaissant pour tant de charité, Julián se mit à aller faire la quête pour le monastère. Et les gens de l’endroit l’aimaient tellement, qu’ils lui donnèrent en abondance ! Julián rapportait fidèlement tout au monastère. Les Religieux, émus par tant de persévérance et d’humilité, l’introduisirent pour la troisième fois parmi eux, et le gardèrent ; Julián put enfin émettre la profession franciscaine, prenant le nom de Julián de Saint-Augustin.

Le père Torrès le redemanda comme compagnon de ses missions, et la sainteté du jeune Frère fut souvent plus éloquente que les paroles du prêtre lui-même.

Il passa quelque temps à Ocaña, revint à Alcalá. Chargé d’aller demander l’aumône, il s’acquit la bienveillance des gens par son esprit de pauvreté et d’humilité ; on savait combien il se mortifiait (et les bons Frères avaient dû en parler), mais aussi Julián avait le don de la prophétie ainsi que de la science infuse. Il put amener beaucoup de pécheurs à la conversion, des musulmans, des hérétiques, des prostituées ; il s’éleva contre les bals qui engendraient tant de désordres ; il guérit des multitudes de malades, arrêta subitement des incendies, tout cela avec la plus profonde modestie, attribuant toujours ces miracles à la Vierge Marie ou à quelque autre Saint connu.

Il avait une grande compassion pour les pauvres, sachant les consoler en leur parlant du bonheur du ciel ; et il savait toucher les plus riches, pour ouvrir leur cœur aux nécessités des plus pauvres.

De grands professeurs d’université allaient le trouver et restaient confus d’entendre ses réponses si pertinentes.

Julián parvint au terme de la vie terrestre à cinquante-trois ans ; il reçut les derniers sacrements avec profonde ferveur et, le visage illuminé d’une lumière toute divine, rendit son âme à Dieu, le 8 avril 1606.

Il a été béatifié en 1825.

 

 

Hong Gyo-man Franciscus Xaverius

1738-1801

 

Hong Gyo-man Franciscus Xaverius est un laïc coréen né en 1738 à Seoul (Corée S).

Il fut décapité à Seoul le 8 avril 1801 et béatifié en 2014.

Nota. On a trouvé aussi pour ce personnage, le prénom féminin Edwige.

 

 

Choe Pil-gong Thomas

1744-1801

 

Choe Pil-gong Thomas est un laïc coréen né en 1744 à Seoul (Corée S).

Il fut décapité à Seoul le 8 avril 1801 et béatifié en 2014.

 

 

Hong Nak-min Lucas

1751-1801

 

Hong Nak-min Lucas est un laïc coréen né en 1751 à Yesan (Chungcheong-do, Corée S).

Il fut décapité à Seoul le 8 avril 1801 et béatifié en 2014.

 

 

Choe Chang-hyeon Ioannes

1759-1801

 

Choe Chang-hyeon Ioannes est un laïc coréen né en 1759 à Seoul (Corée S).

Il fut décapité à Seoul le 8 avril 1801 et béatifié en 2014.

 

 

Jeong Yak-jong Augustinus

1760-1801

 

Jeong Yak-jong Augustinus est un laïc coréen né en 1760 à Gwangju (Gyeonggi-do, Corée S).

Il fut décapité à Seoul le 8 avril 1801 et béatifié en 2014.

 

 

Marie-Rose-Julie Billiart

1751-1816

 

Celle qu’on nomme communément Julie Billiart naquit le 12 juillet 1751 à Cuvilly (Compiègne, Oise), sixième des sept enfants de Jean-François et Marie Debraine. Les parents, de bons commerçants, furent bientôt attaqués, volés et ruinés.

Marie-Rose fut "soignée" par un traitement inadapté, qui lui causa la paralysie des jambes pendant de longues années.

A sept ans, elle connaissait par-cœur son catéchisme, et le faisait répéter à ses camarades. Mais elle fréquenta sporadiquement l’école du village, tenue par son oncle.

Sa science était tout intérieure, et sa maturité poussa son curé à lui faire recevoir l’Eucharistie et la Confirmation à neuf ans. A quatorze ans, elle fit le vœu de chasteté.

En 1774, cette jeune demoiselle fut terriblement choquée par une tentative d’assassinat contre son père (un probable rival dans les affaires) ; huit ans plus tard, victime d’une épidémie et mal soignée, elle demeura paralysée des jambes, et ce pendant plus de vingt ans.

Immobilisée sur son lit, elle priait, confectionnait du linge d’autel, enseignait le catéchisme, avec un soin particulier pour les premiers communiants.

Durant la Révolution, elle se réfugia en Amiens, reçut chez elle des prêtres réfractaires et dut s’enfuir plusieurs fois. Elle eut un jour une vision du Christ crucifié, entouré de femmes vêtues d’un habit qu’elle n’avait jamais vu. Elle devint à nouveau l’épicentre d’un groupe de femmes pieuses, parmi lesquelles Françoise Blin de Bourdon.

Avec cette dernière, en 1803, et suivant les conseils du père Joseph Varin (originaire du diocèse de Besançon), Julie proposa à l’évêque d’Amiens la fondation d’un nouvel institut, les Sœurs de Notre-Dame, au profit du salut des enfants pauvres.

Le 1er juin 1804, en la fête du Sacré-Cœur, et à la suite d’une neuvaine de prière, Julie se trouva guérie de son infirmité.

Les quatre premières Religieuses firent leurs vœux en octobre 1804. La règle, proposée par le père Varin, n’a pratiquement pas subi de modification depuis deux siècles ; elle s’inspire des constitutions des Jésuites.

Il y eut vite d’autres maisons en France et en Belgique.

En Amiens, un autre prêtre tenta de faire imposer des changements aux statuts et en convainquit l’évêque. Mère Julie passera alors à Namur, qui devint la maison-mère des Sœurs de Notre-Dame de Namur. L’évêque d’Amiens reconnut plus tard son erreur.

Mère Julie passera les dernières années de sa vie dans une intense vie intérieure de prière. L’évêque de Gand put affirmer qu’elle avait sauvé plus d’âmes par sa vie d’union à Dieu que par son activité apostolique.

Une de ses activités fut l’assistance aux blessés en Belgique, après la bataille de Waterloo (1815).

Après avoir fondé quinze couvents et accompli une centaine de voyages pour les visiter tous, Mère Julie  tomba malade en janvier 1816 et s’éteignit en Dieu le 8 avril 1816.

La congrégation a essaimé sur quatre continents.

Mère Julie Billiart fut béatifiée en 1906, et canonisée en 1969.

 

 

Auguste Czartoryski

1858-1893

 

Auguste Czartoryski naquit à Paris le 12 août 1858, en exil, du prince Władisłas et de Maria Amparo, fille de la reine d'Espagne.

Premier né de la famille, il était appelé à un noble héritage, mais il n'aimait pas la vie de cour. À vingt ans, il écrivait à son père, à propos des fêtes mondaines auxquelles il était contraint de participer : J'avoue que je suis fatigué de tout cela. Ce sont des divertissements inutiles qui me tourmentent. Il m'est pénible d'être obligé de faire des connaissances à tant de banquets.

Il avait six ans à la mort de sa mère, malade de tuberculose ; Auguste fut aussi atteint, et ne recouvrera jamais la santé. Il voyagera en Italie, en Suisse, en Égypte, en Espagne, les principales étapes de ses pérégrinations. Mais ce n'était pas d'abord la santé qu'il poursuivait : il cherchait sa vocation.

Il eut trois maîtres spirituels qui eurent une grande influence sur son âme : le premier fut Józef (Rafal de Saint-Joseph) Kalinowski. Celui-ci - canonisé en 1991 (v. 15 novembre) - avait subi dix ans de travaux forcés en Sibérie, avant d’entrer chez les Carmes et fut précepteur d'Auguste pendant trois ans (1874-1877). C'est de lui qu’on sait la dévotion d’Auguste pour saint Luigi Gonzaga (Louis de Gonzague, v. 21 juin) et son compatriote saint Stanisław Kostka (v. 15 août). Il était enthousiaste de la devise de ce dernier : Ad maiora natus sum (Je suis né pour mieux que ça).

Le deuxième fut le père Stanisław Kubowicz, mais l'événement décisif fut la rencontre de don Bosco.

Auguste avait vingt-cinq ans quand il fit pour la première fois sa connaissance. Ce fut à Paris, justement à l'hôtel Lambert, où le fondateur des salésiens célébra la messe dans la chapelle privée. À l'autel servaient le prince Władisłas et Auguste. Il y a longtemps que je désirais faire votre connaissance ! dit don Bosco à Auguste. 

Depuis lors, dès que son père le lui permettait, Auguste venait à Turin pour rencontrer don Bosco et recevoir ses conseils. Il fit même plusieurs retraites spirituelles sous la direction du saint, en logeant à l'Oratoire, malgré tout l'inconfort qu'il y trouvait.

Curieusement, don Bosco se montra longtemps réticent à propos de l'acceptation du prince dans la Congrégation. Ce sera le Pape Léon XIII en personne qui dissipera tous les doutes. Après avoir sondé la volonté d'Auguste, le Pape conclut : Dites à don Bosco que le Pape désire qu'il vous accepte parmi les salésiens. - Eh bien, mon cher, répondit immédiatement don Bosco, je vous accepte. Dès maintenant vous faites partie de notre Société et je désire que vous y apparteniez jusqu'à la mort.

À la fin de juin 1887, après avoir renoncé à tout en faveur de ses frères, le jeune homme fit un bref aspirandat à San Benigno Canavese, puis le noviciat avec le père Giulio Barberis. Auguste dut bouleverser bien des habitudes : l'horaire, la nourriture, la vie commune... Il dut aussi résister aux tentatives de la famille qui ne se résignait pas à cette option. Le père lui rendit visite et tenta de le dissuader. Mais Auguste ne se laissa pas vaincre. 

Le 24 novembre 1887, il reçut la soutane des mains de Don Bosco dans la basilique de Marie Auxiliatrice. Courage, mon cher prince, lui murmura le Saint à l'oreille. Aujourd'hui, nous avons remporté une belle victoire. Mais je puis dire aussi, avec une grande joie, que viendra le jour où vous serez prêtre et, par la volonté de Dieu, vous ferez beaucoup de bien à votre patrie.

Don Bosco mourut deux mois après et, sur sa tombe à Valsalice, le prince Czartoryski devint salésien en émettant les vœux religieux.

À cause de sa maladie, il fut envoyé sur la côte ligurienne pour ses études de théologie. L'évolution de sa maladie fit reprendre avec plus d'insistance les tentatives de sa famille, qui recourut aussi aux pressions des médecins. Au cardinal Parocchi, prié d'user de son influence pour l'arracher à la vie salésienne, il écrivit : C'est en pleine liberté que j'ai voulu émettre les vœux, et je les ai faits avec grande joie. Vivant dans la Congrégation, j'éprouve depuis ce jour une grande paix d'esprit et je remercie Dieu de m'avoir fait connaître la Société salésienne et de m'avoir appelé à y vivre.

En 1892 il fut ordonné prêtre. Sur son image de première messe, il avait écrit : Un jour dans tes parvis en vaut plus que mille autres. Heureux les habitants de ta maison : ils pourront te chanter sans fin (Ps 88:11,5).

La vie sacerdotale du père Auguste ne dura qu'un an à peine ; il la passa à Alassio, dans une chambre qui donnait sur la cour des enfants.

Le père Auguste s'éteignit à Alassio le soir du 8 avril 1893, dans l'octave de Pâques, assis sur le fauteuil où don Bosco s'était plusieurs fois reposé. Quelle belle Pâque !, avait-il dit lundi au confrère qui l'assistait.

Son corps fut transporté auprès des tombes de la famille, dans la crypte paroissiale de Sieniawa, là où il avait fait sa première communion. Plus tard, ses dépouilles mortelles furent transférées dans l'église salésienne de Przemyśl, où elles se trouvent encore aujourd'hui.

Auguste Czartoryski fut béatifié en 2004.

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  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
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