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26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 00:00

Jaume Mases Boncompte

1894-1936

 

Jaume (Jaime, Jacques) était né à Agramunt (Lleida) le 14 avril 1894, et fut baptisé le 16.

Elève des Frères Lasalliens (des Ecoles Chrétiennes) à Agramunt, il voulut en suivre la vocation.

Novice en 1908 à Calaf, puis en 1910 à Irún, il prit le nom de Lamberto Carlos, et passa au scholasticat de Talence (Gironde, France), où le français devint sa seconde langue. Il resta à Talence comme professeur pendant deux années.

C’est en Belgique (Lembecq-lez-Hal) qu’il fit les vœux perpétuels. 

Revenu en Espagne, il enseigna à Manresa, puis à Mollerusa où, en 1924, il fut nommé sous-directeur. 

Il fut successivement directeur à Pons, Monistrol, et de nouveau Pons, entre 1927 et 1933, date à laquelle il prit la direction de Mollerusa ; en 1935 il fut professeur à Bonanova.

Le 19 juillet 1936, ce collège fut pris d’assaut par une multitude de miliciens, obligeant les Frères à quitter la maison ou à se faire arrêter.

Un de ceux qui purent s’échapper, fut le Frère Lamberto, qui se réfugia chez un de ses frères en ville. Après la mort du Frère Crisóstomo (v. José Llorach Bretó), il s’exposa à rencontrer les Frères dispersés dans Barcelone pour leur faire parvenir les ressources nécessaires.

Il devait souvent changer de domicile pour sa sécurité. Le 1er octobre, il alla chez une cousine, et pour calmer les soupçons, essaya de se déguiser en docker ; habillé en ouvrier, couvert de poussière, les mains pleines de graisse… il fallit partir en bateau, mais le soir du 19 décembre, il dut faire quelques achats avec sa cousine. En sortant, il rencontra un autre Frère et lui remit discrètement un peu d’argent.

Peu après, ils croisèrent deux miliciens qui les mirent les mains en l’air ; voyant le document de la UGT (le Syndicat des Ouvriers de gauche), ils les laissèrent libres, mais l’un des deux miliciens, méfiant, demanda à l’autre Frère : Dis, ce n’est pas un Frère ? - Je n’en ai aucune idée. Je sais seulement qu’il est professeur et qu’il m’a enseigné en France. 

A cet instant arriva une voiture de miliciens, et on les fit monter. Arrivait aussi la cousine du Frère, et comme elle posait des questions sur lui, on l’embarqua avec. Dans la voiture, le Frère Lamberto déchira en petits morceaux un papier contenant quelques indications, et les jeta par la fenêtre ; un milicien lui adressa des reproches et des insultes, et récupéra les morceaux de papier.

Arrivés au commissariat, ils furent incarcérés. Le Frère qui l’accompagnait (et qui fut plus tard libéré) raconta que, de sa cellule, il entendait les miliciens qui hurlaient contre le Frère Lamberto : C’est un curé ! C’est un curé !

Vers onze heures du soir, on les emmena au lieu-dit Rabasada, où avaient déjà eu lieu tant d’exécutions ; les Frères se recommandèrent à Dieu, mais on les remit en prison.

Le lendemain, ils conduisirent Lamberto et sa cousine à la pharmacie dont ils avaient trouvé l’indication sur le fameux papier déchiré par le Frère et qu’ils avaient tenté de reconstituer. A force de menaces et d’insultes contre le pauvre pharmacien, ils réussirent à lui faire dire qu’il connaissait le Frère et qu’il était effectivement Religieux.

Ils reconduisirent la cousine en prison, et l’on ne sut plus rien de Lamberto, jusqu’à la fin de la guerre, lorsqu’une ancienne milicienne reconnut au tribunal l’avoir brûlé vif le 26 décembre 1936.

La date de ce martyre a parfois été portée au 16 décembre, par erreur : le dies natalis du Frère Lamberto est le 26 décembre.

Il a été béatifié en 2007.

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24 décembre 2014 3 24 /12 /décembre /2014 00:00

Jan de Kęty

1390-1473

 

Jan (Jean) naquit le 23 ou le 24 juin 1390 à Kęty (Cracovie, Pologne), non loin de l’actuelle Oświęcim (Auschwitz). En français, on écrit d’ordinaire Kenty.

Il était fils de Stanisłas, bourgeois et maire de Kęty, et Ana. Il leur devait une douceur de caractère qu’il montra dès son enfance.

Après ses études de philosophie à l’université Jagellone de Cracovie, il fut ordonné prêtre à trente ans environ. 

Il fut professeur à l’école monastique de Miechow à partir de 1421. Il recopiait des manuscrits avec une ardeur inlassable : on en aurait reproduit en micro-flms plus de dix-huit mille pages. On a aussi retrouvé de lui des fragments de chants à deux voix.

En 1429 il enseigna à l’université de Cracovie la logique, la physique ; il commenta Aristote ; il fut deux fois doyen de la faculté.

En (ou vers) 1420, il entreprit des études approfondies de théologie, il fut bachelier et, plus tard, docteur (1443). Dans l’intervalle, il fut curé de paroisse à Olkuszu (1439), mais peu de temps : il conçut de la crainte pour la responsabilité qu’il portait devant Dieu pour les âmes, et demanda à être déchargé de cette mission, pour retourner à l’enseignement. 

En dehors de la prédication et de l’enseignement, Jan priait et se mortifiait. Il dormait peu, mangeait peu, portait un cilice et se frappait avec la discipline. Il s’arrangeait pour être inaperçu dans ses aumônes, par exemple en laissant traîner son manteau pour cacher ses pieds nus. Un jour, la Sainte Vierge lui apparut et lui rendit le manteau qu’il venait de donner à un pauvre transi de froid. 

Les trente dernières années de sa vie, il renonça totalement à la viande ; mais un jour qu’il était vivement tenté d’en manger, il rôtit un morceau qu’il prit dans ses mains en disant : Ô chair, tu aimes la chair, jouis-en à ton aise ; la tentation cessa pour toujours.

Lors d’un pèlerinage à Rome, il fut tout dépouillé par des brigands ; ils lui demandèrent enfin s’il n’avait rien d’autre et Jan répondit que non ; mais il se souvint ensuite d’avoir cousu dans son manteau quelques pièces d’or : il héla ses voleurs, et courut leur donner les pièces ; eux, confus, lui rendirent tout ce qu’ils avaient pris.

Il alla quatre fois à Rome, à pied, prier sur le tombeau des Apôtres. Il se rendit aussi à Jérusalem, où il prêcha le Christ crucifié aux Turcs. 

C’est à lui que remonterait la coutume de réserver «la part du pauvre» lors d’un repas : en effet, un pauvre avait frappé à la porte au moment où Jan se trouvait au réfectoire ; il lui fit remettre son repas. D’où la formule rituelle Pauper venit, à laquelle on répond Jesus venit (Un pauvre est venu - C’est Jésus qui est venu).

Il eut des visions célestes, surtout sur la passion du Christ, qui le ravissaient en extases des nuits entières.

Sa vie terrestre cessa la veille de Noël, 24 décembre 1473, peut-être la seule date certaine que nous ayons de sa longue vie. Quant aux miracles qu’il opéra durant sa vie, ils ne cessèrent pas après sa mort.

Il a été béatifié en 1680, canonisé en 1767 et le Martyrologe romain le commémore le 24 décembre. Jan de Kęty a longtemps été fêté le 20 octobre.

Saint Jan de Kęty est le patron de la Pologne. On l’invoque spécialement dans les cas de phtisie et d’épidémies.

 

Un institut de vie consacrée a été fondé récemment à Chicago sous l’appellation de Chanoines Réguliers de Saint-Jan-de-Kęty (Canons Regular of St. John Cantius ou Society of St. John Cantius), avec pour mission de redécouvrir le sens du sacré dans la liturgie et la culture catholique.

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23 décembre 2014 2 23 /12 /décembre /2014 00:00

José María García Tabar

1918-1936

 

José María naquit le 10 décembre 1918 à Lubier (Navarre, Espagne), fut baptisé le 13 suivant, et fut confirmé en 1922.

Orphelin de père à deux ans, il partit avec sa mère à San Sebastián, où celle-ci trouva quelque petit travail pour élever ses enfants.

En 1925, elle confia son garçon aux Filles de la Charité de Vergara (Guipúzcoa), où José María reçut une excellente éducation. Après la première formation, il entra au collège des Dominicains, puis au séminaire de Saturrarán, mais les études étaient peut-être trop difficiles pour lui.

Très pieux cependant, il revint à Vergara et demanda son admission comme frère coopérateur parmi les Dominicains.

Il fit le noviciat au couvent de Salamanque, avec la profession en 1936. 

Il fut ensuite envoyé au mois de mai à Las Caldas de Besaya.

On lui confia la porterie. Là, il dut ouvrir souvent aux miliciens qui se présentaient, soit pour des enquêtes, soit pour des fouilles, soit aussi pour des arrestations.

Lors de la révolution de 1936, le 22 juillet, les Religieux furent arrêtés et conduits quelques heures à la tchéka Neila de Santander puis, après leur avoir fortement attaché les bras au corps et leur avoir accroché un poids pesant, on les jeta à la mer dans la baie de Santander, dans la nuit du 22 au 23 décembre 1936.

Le frère José María venait d’avoir dix-huit ans.

Il y eut (au moins) une dizaine de Religieux qui furent ainsi martyrisés de cette façon. Certains corps remontèrent jusqu’en Vendée, où l’on put encore en identifier quelques-uns.

Le frère José María fut béatifié en 2007.

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22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 00:00

Jutta de Sponheim

1092-1136

 

Cette vierge était la fille des comtes Stephan et Sophia de Sponheim, et naquit vers 1092.

Stephan mourut trois ans après cette naissance et Sophia s’occupa de l’éducation de ses deux enfants, Jutta et son frère Hugo, qui devint archevêque de Cologne.

Jutta (Judith) eut à douze ans une maladie si grave, que sa guérison apparut comme un miracle, et amena Jutta à promettre de consacrer sa vie à Dieu, de sorte qu’elle refusa toutes les propositions de mariage qu’on lui fit par la suite.

A quatorze ans, contre l’avis de ses proches, elle fit sa consécration dans les mains de l’archevêque de Mayence. D’après une relation ancienne, elle reçut d’abord sa formation spirituelle d’une pieuse veuve qui s’appelait Uda de Göllheim ; avec Jutta se trouvaient aussi sa parente, Hildegard de Bingen, alors âgée de huit ans (v. 17 septembre) et une autre jeune fille.

A la date probable du 1er novembre 1112, quand elle eut vingt ans, elle se retira non loin de l’église du Disibodenberg, où elle s’occupa de l’instruction des enfants. Hildegarde, qui avait alors quatorze ans, la suivit, et deux autres jeunes filles aussi.

Ce fut là le point de départ d’un couvent de religieuses bénédictines qui, avec celui des Bénédictins de l’endroit, forma un double monastère.

Quand Jutta mourut, en 1136, c’est Hildegarde qui lui succéda comme supérieure de cette communauté. Elle en écrivit alors que Dieu l’arrosa de sa grâce comme d’un ruisseau aux eaux abondantes, de sorte qu’elle n’accorda aucun repos à son corps par ses veilles, ses jeûnes et d’autres bonnes œuvres, jusqu’à ce qu’elle achevât d’une digne fin sa vie terrestre.

Parmi ces «bonnes œuvres» sont rapportées celle du changement de l’eau en vin qu’aurait opéré Jutta, ainsi que celle d’avoir traversé à pieds secs le Glan, la rivière locale.

Son frère Hugo mourut l’année suivante (1137).

On parla d’apparitions au tombeau de Jutta. L’Ordre bénédictin la vénère comme bienheureuse, au 22 décembre, mais elle n’a pas été insérée dans le Martyrologe.

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19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 00:00

Josep Albareda Ramoneda

1888-1936

 

Josep naquit le 13 juin 1888 à Barcelona (Espagne).

Il entra chez les Bénédictins de Montserrat.

Il fit la profession, prenant le nom de Fulgenci, et fut ordonné prêtre. 

Quand éclata la révolution de 1936, la communauté dut se séparer, les uns trouvant refuge dans d’autres monastères, d’autres réussissant à passer la frontière, mais il y eut des martyrs.

Josep fut de ceux-là.

On pourra trouver les détails des événements de juillet 1936 dans la notice de Ángel María Rodamilans Canals.

 

Josep fut assassiné à Barcelone le 19 décembre 1936, et béatifié en 2013.

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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 00:00

José Manyanet y Vives

1833-1901

 

Dernier des neuf enfants d’une grande famille chrétienne, il naît à Tremp (Lérida, Espagne) le 7 janvier 1833 et reçoit au baptême, le jour-même, les noms de José Joaquín. Ses parents sont Antonio et Buenaventura.

Il n’a pas deux ans, lorsque meurt son papa. A l’âge de cinq ans, il est consacré par sa maman à la Vierge de Valldeflors, patronne de Tremp. Très vite il ressent la vocation religieuse.

Il doit travailler pour payer ses études : d’abord à l’Ecole Pie de Barbastro, puis aux séminaires de Lérida et Urgel. Il est ordonné prêtre en 1859.

Il va être successivement secrétaire de l’évêque et chancelier, bibliothécaire du séminaire.

Peu à peu germe en lui l’appel divin à fonder une double congrégation pour honorer la Sainte Famille et infuser cet esprit dans toutes les familles. Il voulait faire «de chaque foyer un Nazaret».

En 1870, il fait sa première profession avec quelques compagnons. Ainsi vont naître les Fils de la Sainte Famille, et les Filles Missionnaires de la Sainte Famille de Nazareth, pour promouvoir la dévotion envers la Sainte Famille et donner à la jeunesse les principes chrétiens de Nazareth.

Le 19 mars 1874 (fête de saint Joseph), il ouvre le collège Saint-Joseph à Tremp, qu’il fut malheureusement vite contraint de fermer à la proclamation de la première République à Barcelone. Mais il était tenace et persévérant.

A partir de 1876, les statuts furent officiellement approuvés par l’évêque de Urgel, puis par d’autres, jusqu’à l’approbation pontificale en 1901.

Les Règles et Status furent successivement mis à jour selon le nouveau Droit Canon de 1926, et les normes du Concile Vatican II, approuvés par le Saint Siège en 1983.

Ces religieux et religieuses, qu’on appelle aussi les Manyanetiens, ont des orphelinats, des écoles, des lycées en Espagne et en Italie, en Amérique (Etats-Unis, Mexique, Colombie, Vénézuéla, Argentine, Brésil), ainsi qu’une maison au Cameroun. Des nombreux collèges tenus par ces congrégations en Espagne, plusieurs furent fondés par saint José Manyanet lui-même.

Saint José publia plusieurs livres, et fonda la revue «Sagrada Familia». Il inspira à Gaudí la construction du très fameux Temple de la Sainte Famille à Barcelone.

José fut toute sa vie affecté de divers maux physiques et, particulièrement pendant les seize dernières années de sa vie, de deux douloureuses plaies au côté, qu’il appelait les «miséricordes du Seigneur». Il s’éteignit le 17 décembre 1901, après avoir répété la jaculatoire qui lui était familière : Jésus, Marie, Joseph, recevez mon âme à l’heure de ma mort.

Il a été béatifié en 1984, et canonisé en 2004.

Comme, le 17 décembre, commence la neuvaine de préparation à Noël, saint José Manyanet y Vives est fêté dans ses congrégations le 16 décembre.

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15 décembre 2014 1 15 /12 /décembre /2014 00:00

Jožefa Fabjan

1907-1941

 

Le papa de notre Jožefa était veuf avec trois garçons ; il se remaria avec Jožefa Kralj, dont il eut cinq autres enfants, dont Jožefa était la troisième, et l’aînée des filles.

Jožefa naquit le 23 janvier 1907 à Malo Lipje (Novo Mesta, Slovénie). Elle a à peine quatre ans, que mourut son papa, en 1911. La pauvre maman, veuve avec huit bouches à nourrir, fut contrainte de travailler durement la terre, en même temps qu’elle éduquait chrétiennement ses enfants. 

Sept ans après, c’est cette vaillante maman qui mourut, et tous ces petits enfants trouvèrent un accueil maternel auprès de leur tante, Marija Poznik. Jožefa a alors tout juste onze ans.

Sa vocation mûrit et elle entre chez les Filles de la Divine Charité à Sarajevo (Bosnie). Novice en 1930, elle prend le nom de Marija Antonija ; très vite elle se distingue pour son esprit d’obéissance. Sa seconde année de noviciat se fait sous la direction de Sœur Berchmana, qui sera martyrisée dans les mêmes circonstances (v. Karoline Anna Leidenix).

Antonija fait les premiers vœux en 1932, et les solennels en 1937. Elle est «enthousiaste pour la vie religieuse», discrète, presque trop silencieuse, et on ne lui entend jamais dire un mot contre qui que ce soit. Elle-même disait avoir appris de sa tante ce conseil : Si quelqu’un te fait du mal, toi, fais-lui du bien. On la voit souvent en prière à la chapelle.

On lui confie les travaux de jardin, de blanchisserie, des champs. Des ennuis de santé la font envoyer à Pale pour se refaire et elle dut cependant subir une intervention chirurgicale en 1936, après laquelle elle resta à Pale.

Très estimée pour son humilité et sa disponibilité, elle souffrit le martyre avec ses Consœurs, dans les circonstances déjà racontées ailleurs (v. Kata Ivanišević).

Son dies natalis est au 15 décembre. Elle a été béatifiée en 2011.

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15 décembre 2014 1 15 /12 /décembre /2014 00:00

Jožefa Bojanc

1885-1941

 

Jožefa était la deuxième des six enfants de Mihael Bojanc et de Marija Bizjak.

Elle naquit le 14 mai 1885 à Zbure (Šmarjetske Toplice, Slovénie) et reçut le baptême le jour-même à Šmarjeta.

En 1891 le papa s’embarqua pour l’Amérique, en quête de travail, et l’on ne sut plus rien de lui après quelques années. De sorte que son épouse était comme veuve avec ses six enfants ; c’était une femme courageuse et très chrétienne : elle allait chaque matin à la Messe et y communiait. Elle nourrissait son petit monde des travaux des champs que lui avait laissés son mari. 

Bientôt mourut l’unique garçon, à six ans, et cette femme profondément chrétienne et courageuse vint devant l’autel de la Sainte Vierge pour lui consacrer toutes ses filles.

Jožefa resta auprès de sa mère jusqu’à l’âge de trente-six ans. Sa vocation religieuse s’éveilla lorsque des Sœurs de la Congrégation des Filles de la Divine Charité vinrent demander l’aumône pour leurs œuvres en Slovénie et en Bosnie-Erzégovine.

Elle vint faire son noviciat à Sarajevo en 1922, où la rejoignit sa jeune sœur Angela (qui deviendra Sœur Alfonza). Elle-même prit le nom de Krizina. Elle fit les premiers vœux en 1923 et les solennels en 1926.

Sœur Krizina vint plusieurs fois à Pale et en diverses autres maisons de Bosnie, surtout là où l’appelaient ses compétences dans les travaux des champs et le soin des bêtes (malgré la peur qu’elle avait de celles-ci), l’administration des écoles et des internats, pour le linge et tous les travaux domestiques. C’était une petite abeille toujours au travail, silencieuse et recueillie. Timide de nature, humble parmi les autres Sœurs, elle ne se déchargeait pas de ses problèmes sur les autres, elle était toute en Dieu.

Un jour, on la vit pleurer durant son travail dans le bois. On crut qu’elle était fatiguée, mais elle expliqua que sa tristesse était qu’elles ne pouvaient avoir la Messe et l’Eucharistie chaque jour.

Comme le fit sa maman autrefois, Krizina conserva toute sa vie une grande dévotion à la Vierge Marie.

On la vit toujours se choisir le travail plus fatiguant, pour alléger la fatigue des autres. Quand elle demanda elle-même à revenir à Pale, en 1939, on ne sut jamais le motif de son choix ; était-ce pour reprendre un travail plus difficile en dominant son aversion pour les bêtes ? était-ce par intuition du martyre qui l’attendait ? On sait qu’elle avait confié plusieurs fois son désir de mourir martyre.

Dans les circonstances déjà décrites (v. Kata Ivanišević), elle reçut cette couronne glorieuse le 15 décembre 1941, et fut béatifiée en 2011.

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14 décembre 2014 7 14 /12 /décembre /2014 00:00

Juan de la Croix

1542-1591

 

Juan naquit à Fontiveros (Ávila, Espagne) le 24 juin 1542, fête de saint Jean-Baptiste, dont il reçut le nom. Son père, Gonzalo de Yepes, de noble lignée, avait épousé une femme pauvre, Catalina Álvarez, belle et vertueuse, qui mit au monde trois enfants : Francisco, Luis qui mourut jeune à six ans, plus tard Juan.

Gonzalo travaillait dur, vendant à la foire de Medina del Campo la soie préparée à domicile. Il tomba malade peu avant la naissance de Juan et mourut en 1544.

La vie de Juan fut très mouvementée, douloureuse aussi, mais parsemée de signes célestes.

Il avait cinq ans quand la sainte Vierge l’aida à sortir d’une mare où il était tombé.

Juan apprit un peu tous les métiers : charpentier, tailleur, sculpteur sur bois, peintre. Quand la famille s’installa à Medina del Campo, il apprit à lire et à écrire au collège des Enfants de la Doctrine : il fit le domestique et servait la messe ; les sœurs lui confièrent la fonction de quêteur, puis il prit du service à l’hôpital de Las Bubas (où l’on soignait les maladies vénériennes) et devint infirmier, tout en ratissant quelques moments de solitude pour étudier la grammaire et la philosophie, qu’il apprit chez les Jésuites.

Il devint habile dans la tournure de vers en latin, il traduisit Cicéron, Jules César, Virgile, Ovide, Martial, Horace.

En 1563, il prit l’habit des «frères de la Vierge» (carmes) avec le nom de Juan de Saint-Mathias, mais il aurait préféré encore mieux les Chartreux, tout en songeant qu’il avait encore besoin d’étudier, et pour cela passa au collège carme de Salamanque. Au collège, il fut nommé préfet des étudiants, à cause de ses dons intellectuels.

En 1567-1568, il fut théologien et reçut l’ordination sacerdotale. C’est à cette époque qu’il rencontra Teresa di Avila, que nous appelons chez nous «la grande Thérèse» ; son l’idéal le captiva : il fallait retrouver l’idéal du Carmel dans son austérité primitive. Il renonça à terminer les longues études de théologie et suivit Thérèse à Valladolid. En 1568, il fonda le premier carmel masculin de la réforme : les Carmes Déchaux. Juan s’appellera désormais Juan de la Croix. 

La réforme commençait. En 1570, Juan était maître des novices à Mancera ; en 1571, il régissait le collège des étudiants carmes à Alcalá de Henares ; à partir de 1572, il fut confesseur des carmélites à Ávila. Sainte Thérèse d’Avila s’en «plaignait» en disant de lui : Il n’y a pas moyen de parler de Dieu avec mon Père Juan de la Croix. Il entre aussitôt en extase et y fait entrer les autres.

Il y aura encore bien d’autres signes de la vie mystique de Juan. 

Mais pour le moment, un chapitre général carme qui se tenait en Italie, condamna véhémentement ce mouvement de réforme des «primitifs» de Castille, qu’on taxait de désobéissants, rebelles et contumaces. Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1577, Juan fut enlevé avec un confrère et conduit à Tolède et ils seront enfermés pendant neuf mois à Medina del Campo, outre que soumis à un régime plutôt rigoureux. Sainte Thérèse essaya de le faire libérer, en vain. C’est là que Juan écrivit la première version de son Cantique spirituel. Ce fut un miracle de la Sainte Vierge qui, manifestement, l’aida à s’évader, peu après le 15 août 1578 (certains disent en mai).

On ne le poursuivit pas. Il se trouva bientôt à confesser les carmélites de Beas de Segura (Jaén), où il se refit quelque peu.

En 1579 il fonda le collège carme de Baeza ; en 1582 il fut élu prieur du carmel de Grenade, où il construisit de ses mains un aqueduc et un cloître.

Il devint bientôt vicaire général d’Andalousie en 1585, prieur à Ségovie en 1588. Cette année-là, la réforme fut tout de même officiellement reconnue dans l’Ordre. 

Mais le chapitre de Madrid, en 1591, le destitua de toute charge, comme il l’avait d’ailleurs pronostiqué. Il fut même abondamment calomnié. A cette même période, il avait demandé au Christ «des souffrances à pâtir pour (Lui)», préférant être «sous-estimé et compté pour rien». On lui donna le choix entre le monastère de Baeza et celui d’Úbeda (Jaén) : il préféra ce dernier, justement parce que l’atmosphère ne lui était pas favorable.

Là, il dut être opéré de cinq abcès à la jambe, qu’on lui ouvrit du haut du mollet au talon ; puis de deux abcès aux reins ; d’un autre à l’épaule. On pensa l’aider à supporter mieux la douleur en invitant deux guitaristes à jouer près de lui, mais il les éconduisit gentiment, préférant offrir ses souffrances à Dieu, souffrances qu’il appelait ses «cadeaux bienfaisants».

Au soir du vendredi 13 décembre, il demanda à entendre le Cantique des Cantiques. Au matin, il mourut après avoir répété le verset du psaume 30 : Entre tes mains, je remets mon esprit (Ps 30:6). 

Saint Juan de la Croix était, dit-on, petit, point beau, avec des yeux noirs et un front large et haut. Il reçut les grâces d’un grand mystique, avec des extases et des miracles. Il fut un grand poète à l’inspiration très profonde ; voici deux expressions de lui : 

L’amour est pareil au feu dont la flamme monte toujours.

Au soir de cette vie, on t’examinera sur l’amour.

Saint Juan fut béatifié en 1675, canonisé en 1726, proclamé Docteur de l’Eglise en 1926. Longtemps, les villes de Úbeda et Segovia se sont disputé ses reliques ; ce qui en reste se trouve actuellement à Segovia.

En 1952, les poètes de langue espagnole l’ont pris comme Patron.

Il est mentionné le 14 décembre au Martyrologe et fêté le même jour.

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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 00:00

Jeanne-Françoise Fremiot de Chantal

1572-1641

 

Jeanne-Françoise naquit à Dijon le 23 (ou 28) janvier 1572, de parents très chrétiens. Le père était président à mortier du parlement de Bourgogne, une des charges les plus hautes de la justice de l’Ancien Régime. 

Notons au passage que le nom de famille Fremiot ne porte normalement pas d’accent.

Dans cette famille farouchement catholique, Jeanne apprit toute petite à haïr les huguenots, sentiment qui se lénifia plus tard avec les épreuves et surtout la direction spirituelle qu’elle reçut.

Orpheline de mère à dix-huit mois, elle grandit dans cet attachement à la religion et dans une éducation fort soignée : outre les lettres, la danse, la musique, le chant, la broderie etc.

A vingt ans, elle épousa Christophe de Rabutin, baron de Chantal, et mettra au monde six enfants, avant que ce baron ne meure d’un stupide accident de chasse. Cette séparation lui coûta énormément. D’abord révoltée, elle voulut plus tard montrer son plein pardon envers le responsable de l’accident, en voulant être la marraine de son fils. Puis, pour barrer toute proposition de remariage, elle fit le vœu de chasteté et se marqua au fer rouge sur la poitrine le nom de Jésus.

Des six enfants, deux moururent en bas âge ; l’aîné sera le père de la marquise de Sévigné. 

Elle eut un premier directeur de conscience, maladroit et prétentieux. Puis elle entendit durant le carême 1604 l’illustre prédicateur qu’était François de Sales, tout récemment sacré évêque de Genève, qui devint bientôt son confesseur et conseiller spirituel. 

Avec la légendaire douceur dont était capable François de Sales, Jeanne-Françoise apprit à freiner la mondanité, simplifiant encore plus sa toilette, coupant ses beaux cheveux, priant beaucoup sans jamais heurter son entourage, lisant la sainte Bible et les méditations du chartreux Ludolphe, travaillant de ses propres mains et servant les pauvres les plus hideux. 

En 1607, saint François de Sales finit par lui proposer de fonder avec lui un nouvel institut, ce qu’elle accepta avec la plus profonde disponibilité.

Mais Jeanne-Françoise devait encore s’occuper de ses enfants fort jeunes. Or sa fille aînée se maria bientôt (avec le frère de saint François de Sales), la plus jeune mourut. Des deux restant, elle confia le garçon de quinze ans au grand-père de celui-ci, et voulut emmener sa fille Françoise.

Au moment de quitter son père, Jeanne-Françoise était très émue. Son fils se coucha même en travers de la porte pour la supplier de ne pas partir. Mais l’appel de Dieu fut le plus fort : la mère enjamba crânement le corps de son fils et partit.

En juin 1610, après avoir reçu la bénédiction du saint évêque de Genève, Jeanne-Françoise s’installa à Annecy avec deux autres Compagnes, les dames Favre et de Bréchard. L’Ordre de la Visitation commençait.

La fondation voulait unir les deux vocations de contemplation et d’action, unissant les deux vocations de sainte Marie et sainte Marthe, les deux sœurs de Lazare ; d’une part la vie intérieure et contemplative, dans la maison, et d’autre part, pour les professes, la possibilité de sortir pour «visiter» (d’où leur nom) les malades. Or, pour l’époque, c’était une nouveauté ; on était ou l’un ou l’autre, et finalement les Visitandines restèrent contemplatives.

Jeanne-Françoise, elle, eut l’obligation de voyager beaucoup, d’abord pour régler la succession de son père, puis pour établir d’autres fondations : Lyon, Moulin, Grenoble, Bourges. Il y aura quatre-vingt sept maisons à sa mort.

Lorsque l’évêque de Genève mourut, en 1622, la violence qu’elle se fit pour ne pas pleurer lui fit enfler l’estomac.

Après avoir fondé des maisons à travers la France et la Savoie, et même au-delà, elle se retrouva à Annecy, pensant être enfin déchargée de toute charge.

Pourtant, elle dut accepter d’aller diriger la maison de Moulins, où elle s’éteignit le 13 décembre 1641.

Sainte Jeanne-Françoise Fremiot de Chantal fut béatifiée en 1751, et canonisée en 1767. On s’était bien inutilement inquiété pendant un temps de savoir si elle avait été touchée par le quiétisme ou par le jansénisme.

Si son dies natalis est au 13 décembre, le jour de sa fête subit quelques vicissitudes. On sait que, d’ordinaire, la fête d’un Saint se célèbre en son dies natalis, soit le 13 décembre pour notre Sainte. Mais ce jour-là est «occupé» depuis la plus haute antiquité chrétienne par la fête de sainte Lucie (et aussi par celle de sainte Odile, en Alsace), de sorte que dans un premier temps, la fondatrice de la Visitation fut fêtée le 21 août.

Cependant, lors de la réforme du calendrier en 1970, on voulut reporter généralement les fêtes des Saints à leur dies natalis, et sainte Jeanne-Françoise fut célébrée au jour le plus proche du 13 décembre, c’est-à-dire la veille, le 12 décembre.

Ce n’était pas fini. Récemment encore, l’Eglise a voulu insérer dans le calendrier la fête de Notre-Dame de Guadalupe, patronne du Mexique, au jour de son apparition en 1531 à Juan Diego Cuauhtlatoatzin (voir au 30 mai). La fête de notre Sainte fut alors déplacée au 12 août, le mois de l’année le plus chargé en fêtes, mais dont le 12 était encore «libre».

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