Maria Teresa Ledóchowska
1863-1922
Cette famille aristocratique d’origine polonaise comptait sept enfants, dont Julia (en religion Urszula, v. 29 mai), et Włodzimier, qui fut Général des Jésuites. Un oncle, Mieczysław, fut cardinal.
Maria Theresa, l’aînée, naquit le 29 avril 1863 à Loosdorf (Vienne, Autriche), du comte Anton August Halka-Ledóchowski et de la comtesse Józefina Salis-Zizers.
Elle se cultiva, pratiqua la peinture et la musique et, sans jamais s’éloigner de la vie chrétienne, fréquenta la belle société avec ses mondanités élégantes.
A vingt-deux ans, elle contracta le typhus ; son père en mourut, tandis qu’elle en sortit assez défigurée, mais aussi transfigurée intérieurement. A cela s’ajouta une agression qu’elle subit dans la rue par un voyou (qui s’enfuit en l’entendant invoquer saint Louis) ; elle en demeura choquée avec des maux de tête pénibles.
Elle obtint d’être admise comme dame d’honneur auprès de l’archiduchesse de Toscane à Salzburg et fit durant ces années-là le vœu de virginité.
Elle entra dans le Tiers-Ordre franciscain. Sa vie quotidienne changea totalement ; elle participait chaque jour à l’Eucharistie, et méditait assidûment sur la Passion du Christ.
Interpellée par une lecture du cardinal Lavigerie sur l’abolition de l’esclavage en Afrique, en 1889, elle rencontra ce cardinal., et se dévoua à la cause par ses écrits, puis par sa propre revue, L’Echo d’Afrique.
Elle publia un roman (Zaida) pour illustrer les conséquences néfastes de l’esclavage.
Protégée et encouragée par l’empereur Franz Joseph et l’impératrice Elisabeth, elle résilia ses obligations à la cour et se voua à son œuvre. Pour la financer, elle vécut très pauvrement dans une maisonnette mise à sa disposition par l’impératrice.
Elle fonda une première association qui devint les Missionnaires de Saint-Pierre-Claver (v. 8 septembre), maintenant installée dans plus de vingt pays des cinq continents. Le développement n’en fut pas facile, contrecarré même par d’autres centres missionnaires autrichiens ou allemands. Qui l’encouragea fut le cardinal Sarto, futur pape Pie X.
L’association fut bénie par le pape dès 1894, et les Religieuses émirent leurs premiers vœux en 1897. En 1910 la congrégation fut définitivement approuvée.
Maria Teresa ouvrit à Salzburg une imprimerie pour publier en diverses langues. Elle arriva à trente mille abonnés, à recueillir des millions de lires. On a conservé d’elle jusqu’à huit mille lettres en diverses langues.
Son action pour la cause des Noirs la fit appeler la Mère de l’Afrique.
Les dernières années, la tuberculose (ou la malaria) la rongea. Elle mourut à Rome le 6 juillet 1922, avec un long sourire qui suggérait une céleste vision.
Elle fut béatifiée en 1975.