Pietro Vincioli
† 1007
Pietro Vincioli dut naître à Agello (Pérouse, Italie C), d’une vieille famille noble.
Après ses études à Pérouse, il reçut le sacerdoce et demanda à son évêque de pouvoir restaurer l’ancienne cathédrale Saint-Pierre, abandonnée parce qu’elle était hors les murs et aussi saccagée par les incursions répétées des troupes étrangères.
Cette église à trois nefs et transept repose sur dix-huit colonnes de granit et de marbre, que Pietro récupéra de l’ancien sanctuaire.
Les travaux furent ponctués de signes divins, obtenus pas la sainteté de Pietro : un maçon tomba des échafaudages sans se blesser, le pain arriva à point nommé pour les ouvriers qui n’avaient rien à manger, une colonne se redressa sur un simple signe de croix, au moment où les cordes allaient se rompre…
La sainteté de Pietro fut tellement connue, que l’empereur lui accorda des privilèges et… repartit en Allemagne, libérant ainsi la région de sa présence opprimante.
L’église fut consacrée en 969 et Pietro y fit venir des moines bénédictins. Puis le pape le nomma abbé du nouveau monastère.
L’ abbé Pietro conserva ses habitudes austères, et ses miracles aussi. Un des plus retentissants fut celui-ci : le gouverneur (allemand) de la place avait condamné à mort deux voleurs et Pietro en demanda la grâce ; ne pouvant fléchir l’autorité, il demanda au moins à les prendre chez lui durant leur dernière nuit, s’offrant lui-même à la peine de mort, s’ils s’échappaient ; après les avoir bien reçus, il les laissa partir et alla se présenter au gouverneur. Furieux, ce dernier voulait le pendre comme convenu, mais les habitants vinrent plaider pour «leur» curé, racontant tous les miracles qu’ils lui avaient vu faire, entre autres que les chiens n’avaient pas touché au pain béni par Pietro. Le gouverneur demanda à voir le miracle s’opérer sous ses yeux. Mais comme Pietro, humblement, s’y refusait, les habitants imaginèrent un subterfuge : ils préparèrent une belle table comme pour un repas et lui demandèrent de le bénir ; ainsi furent bénis les pains, qu’ils jetèrent alors aux chiens. Les animaux les flairèrent et s’enfuirent en aboyant. Le gouverneur eut désormais une grande vénération pour le prêtre.
Le nouvel évêque de Pérouse avait bien d’autres sentiments ; il voulait renvoyer Pietro et pénétra de force dans le monastère avec sa troupe, se saisit de l’abbé et le mit dehors. L’affaire arriva au pape, qui blâma l’évêque et prit le monastère sous sa directe autorité.
C’était en 1002. L’année suivante, le monastère fut affilié à Cluny.
Pietro tomba malade le 28 juin, veille de la fête de saint Pierre. Il mourut le 10 juillet 1007 (1009 selon certains).
Le Martyrologe le mentionne au 10 juillet, mais on n’a pas de date de béatification ou de canonisation.