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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 23:00

Jean-Baptiste Précurseur

1er siècle

 

Le dernier des Prophètes de l’Ancien Testament, qui eut la joie de rencontrer Celui qu’on attendait depuis des siècles, Jean le Baptiste et Précurseur du Seigneur, nous est connu par quelques indications de l’Evangile, surtout celui de Luc (Lc 1 ; 3), un peu aussi celui de Matthieu (Mt 3), et quelques versets de Marc (Mc 1:1-9) et de Jean (Jn 1:19-28).                                  

Som nom de Baptiste rappelle traditionnellement qu’il baptisait les foules, en leur demandant de faire pénitence pour préparer les voies du Seigneur.

Les Orientaux en revanche lui donnent le titre de Prodromos, “celui qui court en avant”, traduit en latin par Précursor, Précurseur.

Le père de Jean-Baptiste était donc Zacharie, un prêtre de la descendance d’Aaron. Comme il y avait vingt-quatre classes de prêtres, chaque classe ne servait guère plus de deux fois par an (1 Ch 24:19 ; 2Ch 23:8). C’est par le sort que les prêtres se distribuaient entre eux les diverses fonctions du sacerdoce. Une des plus importantes était l’offrande de l’encens deux fois par jour, le matin à la pointe du jour et le soir à trois heures (Ex 30:6-8). Ce jour-là, le sort désigna Zacharie pour brûler l’encens : c’était très probablement la première fois de sa vie que cet honneur lui incombait.

L’ange qui apparaît à Zacharie lui dit que sa prière a été exaucée. Selon Augustin, Zacharie priait, bien plus que pour avoir un fils, pour la venue du Messie, le grand désir de toute la nation. Or le venue du Messie, dans le plan de Dieu, devait arriver par la naissance du Précurseur.

Zacharie, par son doute, perd l’usage de la parole. Peut-être subit-il un choc émotionnel, bien compréhensible, à l’annonce de sa prochaine paternité, mais ce choc devait perdurer jusqu’à la naissance de l’enfant, lui dit l’Ange, parce qu’il n’a pas reçu l’annonce avec toute l’ouverture de son cœur. 

La stérilité était traditionnellement considérée comme un déshonneur, et même comme un châtiment (Gn 30:23 ; 1S 1:5-8 ; 2 S 6:23 ; Os 9:11). En outre Elisabeth était maintenant trop âgée pour avoir un fils. Mais Dieu voulait se servir de tous ces événements comme signes : le mutisme de Zacharie, la vieillesse des conjoints symbolisaient la stérilité du Vieux Testament, de l’Ancienne Alliance. 

Zacharie revient donc chez lui après son service au temple. D’après la tradition, il habitait à quelques kilomètres de Jérusalem, à Aïn Karim. Elisabeth a donc la joie d’attendre un enfant. Au sixième mois a lieu l’épisode de l’Annonciation à Marie, à qui l’Ange annonce aussi qu’Elisabeth en est à son sixième mois, car rien n’est impossible à Dieu.

La parenté entre Elisabeth, membre de la tribu de Lévi, et Marie, membre de la tribu de Juda, s’explique facilement par le mariage d’un ancêtre de Marie avec un ascendant d’Elisabeth. On ignore d’ailleurs la nature et le degré de cette parenté, qui fait de Jean un cousin plus ou moins éloigné de Jésus.

Après la naissance merveilleuse de Jean, Luc dit que l’enfant demeurait dans les déserts jusqu’aux jours de sa manifestation à Israël. On ne sait pas quel âge avait Jean. Remarquons que, n’ayant que six mois de plus que Jésus, il tombait directement sous la menace d’Hérode qui ferait massacrer tous les enfants de deux ans et en-dessous, dans le but d’éliminer son “rival”, Jésus qui vient de naître. On peut donc supposer très logiquement que ses parents l’aient protégé du danger en le cachant dans quelque cabane isolée du proche désert. Quant à Jean, qui avait déjà reçu avant sa naissance une réelle maturité intellectuelle (puisqu’il tressaillit en  présence de Marie enceinte de Jésus), il devait déjà savoir se débrouiller seul dans la solitude, mangeant ce qu’il trouvait, des sauterelles et du miel sauvage, dit Matthieu, qui n’exclut pas pour autant quelques visites prudentes et furtives des pieux parents à leur petit garçon.

On ne sait rien de plus, “officiellement”, des parents de Jean-Baptiste. Le Précurseur du Seigneur, jeune anachorète, devait bénéficier d’une protection divine certaine. Mystérieusement, sa nourriture et son vêtement sont ceux du prophète Elie, dont on attendait le retour en Israël.

Quand Jean commence son ministère, peu avant la vie publique de Jésus, il invite les populations à la conversion de cœur, à ne rien exiger en plus de ce qui est prescrit, et aux soldats à ne pas dénoncer faussement et de se contenter de leur solde  (!).

Surtout Jean montre une humilité, une discrétion vraiment extraordinaires. Si sa prédication a un grand succès, il rappelle avec insistance qu’il n’est pas Celui qu’on attend, qu’il n’est pas même digne de délier la courroie de sa chaussure. Et même quand il sera en présence du Christ - quelle émotion pouvait susciter cette rencontre physique, plus réelle encore qu’au moment de la Visitation - , c’est lui qui obéira au Christ pour lui verser l’eau du baptême, et qui peu après dira tout simplement à ses disciples : Voici l’Agneau de Dieu.

Jean ne pensait pas devoir baptiser le Sauveur ; mais Jésus tenait à en recevoir le baptême pour purifier lui-aussi cette nature humaine qu’il avait prise des hommes.

Le ministère de Jean s’effacera peu à peu, jusqu’à son emprisonnement par Hérode, à qui il reprochait d’avoir épousé sa belle-sœur.

De sa prison, Jean fait questionner Jésus et lui fait demander : Es-tu celui qui doit venir ? Avait-il encore un doute ? Non, mais il voulait que ses interlocuteurs entendissent d’eux-mêmes la réponse de Jésus : Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés, autant de “signes” où il fallait entendre la guérison intérieure des pécheurs, désormais purifiés, pardonnés, ouverts à la Lumière, à la Vérité, à la Vie.

Peu de temps après, Jean devait être martyrisé par la décapitation. Cet épisode triste et glorieux sera l’occasion d’une autre notice, le 29 août prochain. Jean Baptiste est en effet le seul Saint, après Marie, dont notre calendrier liturgique relate et la naissance et la mort. 

En ce 24 juin, six mois avant la naissance de Jésus, nous fêtons donc la naissance du Précurseur du Seigneur. Cette date est traditionnellement l’occasion des fêtes de la “Saint-Jean d’été”, par opposition à la fête de la “Saint-Jean d’hiver” (27 décembre, saint Jean l’Evangéliste).

La cathédrale du pape à Rome, Saint Jean de Latran, est dédiée à saint Jean-Baptiste depuis le Ve siècle.

Signalons encore ici un texte poétique relatif à la naissance de Jean-Baptiste. Les moines du Moyen-Age eurent coutume d’invoquer le Saint avant d’aller chanter les louanges divines, le priant d’ouvrir leurs lèvres (et leur cœur), comme il avait redonné la parole à son père Zacharie. C’est l’origine de l’hymne Ut queant laxis, qui remonte à Paul Diacre († 799) et dont s’est ensuite inspiré Guido d’Arezzo pour donner aux notes musicales leur nom traditionnel : Ut - Ré - Mi - Fa - Sol - La - Si. Voici le texte de cette première strophe de l’Hymne, qu’on chante toujours aux vêpres de la fête de ce jour :

 

Ut queant laxis Resonare fibris Pour que (tes) serviteurs puissent exalter à pleine voix

Mira gestorum Famuli tuorum, les merveilles de tes actes,

Solve polluti Labii reatum, lave la faute d’une lèvre souillée,

Sancte Ioannes. ô saint Jean.

 

Le reste de l’Hymne fait allusion au mutisme de Zacharie, à sa guérison, au nom de Jean, à la Visitation de Marie à Elisabeth.

 

Un autre fait remarquable, d'ordre architectural celui-là, concerne la célèbre basilique de Vézelay. Le jour de la fête de saint Jean-Baptiste, le 24 juin à midi, s'il fait soleil, la lumière projetée par les différents vitraux côté Sud, est parfaitement alignée le long de l'allée centrale de la nef. On en trouvera une photographie dans quelque livre consacré aux sanctuaires de France.

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21 juin 2014 6 21 /06 /juin /2014 23:00

Flavius Clemens

50-96

 

Toutes les histoires des persécutions ou des premiers siècles de l’Eglise mentionnent Flavius Clemens. Particulièrement, deux auteurs païens en parlent nommément et sont d’autant plus intéressants qu’ils ne sont pas suspects de connivence.

Selon Dion Cassius (Histoire Romaine, LXVII,4) :

Domitien fit mourir Flavius Clemens, qui était alors consul, bien que ce personnage fût son cousin et qu’il eût pour femme Flavia Domitilla sa parente. L’accusation d’athéisme fut portée contre eux deux. De ce chef, furent condamnés beaucoup d’autres citoyens qui avaient adopté les coutumes juives : les uns furent mis à mort, les autres virent confisquer leurs biens.

Selon Suétone (Domitien, 15) : 

Domitien tua, sur le plus léger des soupçons, son cousin Flavius Clemens, homme dont on méprisait fort l’inertie. Clemens venait à peine de sortir du consulat.

On devine bien à travers ces phrases un peu vagues, que Domitien n’appréciait pas beaucoup que son parent fût «athée», c’est-à-dire qu’il n’adorât pas les dieux romains.

Le christianisme avait, dès avant la fin du 1er siècle, pénétré dans la famille impériale elle-même. Flavius Clemens était cousin de Domitien, tandis que son épouse, Domitilla, en était la nièce (v. 7 mai). On peut présumer qu’il reçut même le baptême. La tradition juive parle seulement de «conversion au Dieu unique».

C’est pour ce motif que Domitien, qui haïssait les religions orientales, n’épargna pas même son parent, et le fit mettre à mort, probablement en 96, puisque Clemens fut consul en 95.

Il y a quelques difficultés concernant Clemens et Domitilla : d’un côté il est dit qu’ils eurent deux fils (nommés à leur tour Vespasianus et Domitianus), d’un autre on parle de la vierge Domitilla. Y aurait-il vraiment deux Domitilla ? Les spécialistes ne sont pas d’accord.

En 1725, on découvrit dans l’église Saint Clément à Rome une inscription sur marbre sur laquelle on put lire : Flavius Clemens martyr.

Saint Flavius Clemens est mentionné le 22 juin au Martyrologe.

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21 juin 2014 6 21 /06 /juin /2014 23:00

Innocent V

1276

 

Né à Moûtiers en Savoie en 1225, Pierre fut d’abord chanoine de Tarentaise, d’où son nom habituel de Pierre de Tarentaise, plutôt que son vrai nom de Pierre de Champagny.

Dominicain, il reçoit en 1254 la mission de réorganiser une vieille abbaye bénédictine à Saint-Martin d’Ainay.

Il eut pour maître saint Thomas d’Aquin, auquel il succéda à Paris : cette charge lui valut le titre de Doctor Famosissimus.

Il nous reste de lui des Commentaires sur les quatre livres des Sentences.

Deux fois provincial de son ordre, archevêque de Lyon en 1272, cardinal-évêque d’Ostie en 1273, il se distingua au concile de Lyon de 1274 et prononça l’oraison funèbre de saint Bonaventure qui y mourut.

Succédant au pape Grégoire X en 1276, il fut couronné en février avec le nom d’Innocent V, et devait mourir cinq mois après. Il était le premier dominicain à avoir occupé le siège de Pierre.

Il aura occupé ce court pontificat à rétablir la paix entre Pierre et Jacques d’Aragon, entre Pise et Lucques, et au sein même du clergé de Viterbe. Il supplia Byzance de réaliser l’union décrétée au concile de Lyon peu auparavant (1274).

Son culte ayant été reconnu en 1894, il est considéré comme Bienheureux, et mentionné au 22 juin dans le Martyrologe.

Il était le cent-quatre-vingt-cinquième pape, et eut pour successeur Adrien V.

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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 23:00

Terentius (Tertios)

1er siècle

 

Ce personnage pourrait bien être le Tertios qui rédigea la lettre aux Romains de saint Paul : 

Moi, Tertios, qui ai écrit cette lettre, je vous salue dans le Seigneur (Ro 16:22).

Les ménées grecs en font un successeur de saint Sosipater, évêque à Iconium (v. 28 avril), où il serait mort martyr.

Le nom même, grec, de Tertios serait ensuite devenu Terentius en latin.

Saint Terentius-Tertios était autrefois mentionné le 21 juin au Martyrologe.

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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 23:00

Jacques Morelle-Dupas

1754-1795

 

Une des victimes des pontons de La Rochelle.

L’abbé Morelle-Dupas était né à Ruffec (Charente), le 10 novembre 1754.

Prêtre, il appartenait au diocèse de Poitiers et exerçait justement à Ruffec.

Ayant refusé de prêter le serment à la Constitution civile du Clergé, il fut pris dans la rafle générale des prêtres réfractaires et condamné à l’exil en Guyane.

Les bateaux ne quittèrent cependant pas La Rochelle et les prêtres furent entassés dans des conditions humaines indescriptibles à bord de navires négriers, où même des médecins furent horrifiés par ce qu’ils y virent lors d’une inspection.

L’abbé Morelle-Dupas mourut à bord du Deux Associés, le 21 juin 1794.

 

Il fait partie des Martyrs de la Révolution, béatifiés en 1995.

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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 23:00

José Isabel Flores Varela

1866-1927

 

José Isabel était né à Santa Maria de la Paz, dans la paroisse de Saint-Jean-Baptiste de El Teúl de González Ortega (près Zacatecas, archidiocèse de Guadalajara, Mexique) le 28 novembre 1866. Ses parents étaient Vidal Flores et Sixta Varela.

Baptisé le lendemain-même, il reçut la Confirmation en 1868.

On sait peu de choses de son enfance. Il entra au séminaire de Guadalajara en 1887, où il fut parmi les meilleurs élèves.

En 1889, il fit partie de la Congrégation de la Très Pure Immaculée Conception et de Saint Luigi Gonzaga.

En 1894 il reçut les ordres mineurs, en 1895 le sous-diaconat, en 1896 le diaconat et la prêtrise. Il célébra sa première Messe le jour de l’Assomption, 15 août 1896.

Prêtre, il fut d’abord nommé à Tonalá, et résidait près la Chapelle du Sacré-Cœur. Dès novembre, il fut nommé chapelain à Matatlán, sur la paroisse de Zapotlanejo. Pendant vingt-six années il se montra pour tous le bon prêtre ouvert à tous, oublieux de soi-même, pauvre, plein de piété et de sagesse.

Le Père José Isabel se donna totalement à l’apostolat : il fonda l’Apostolat de la Prière et une Association des Filles de Marie, organisa la catéchèse pour les enfants et les adultes ; il visitait les malades et donnait les Sacrements. Il dota l’église de cloches, édifia un bel autel et érigea une grande statue du Sacré-Cœur, à qui l’église était dédiée.

Une grave infection à la mâchoire lui défigura la figure, ce qui l’obligea à porter la barbe et lui donna un air très respectable.

Durant la persécution, tandis que certains évêques et certains prêtres se regroupaient dans les villes, il préféra avec d’autres rester au milieu de son troupeau. Il fut dénoncé par un ancien séminariste, un camarade qu’il avait d’ailleurs protégé ; le chef tyrannique de Zapotlanejo, profondément anticlérical, le fit arrêter le 13 juin 1927, au moment où le père José Isabel se rendait vers une ferme pour y célébrer l’Eucharistie.

Fait prisonnier par un détachement de soixante-dix soldats, il fut contraint de descendre de sa monture et de marcher longtemps, sans égards pour ses soixante ans. Enfermé dans un endroit infect, il fut ligoté et maltraité. Le chef se moquait de lui et, en lui faisant entendre de la musique, il ajoutait : “Écoute cette belle musique ; si tu me dis que tu appliqueras les lois, je te mets en liberté.” Très calmement, le père José Isabel lui répondit : “Moi, je vais écouter au ciel une musique bien plus belle.”

Le père José Isabel appliquait le mot qu’il avait maintes fois exprimé : “Plutôt mourir que trahir Dieu.”

Inutilement, les paroissiens tentèrent d’obtenir la libération de leur curé. 

Au petit matin du 21 juin, quatre sous-officiers le conduisirent au cimetière de Zapotlanejo. On passa une corde à une branche d’arbre et autour de son cou, et on commença à le monter et à le redescendre. Pour augmenter la torture, on le suspendait jusqu’à la quasi-asphyxie ; cela recommença trois ou quatre fois, puis ils prirent leurs armes. 

Le bon prêtre leur dit : “Ce n’est pas comme ça que vous allez me tuer, mes enfants. Je vais vous dire comment il faut faire. Mais auparavant, je veux vous dire que, si l’un de vous a reçu de moi un sacrement, il ne doit pas se tacher les mains. Alors un des soldats, reconnaissant le prêtre qui l’avait baptisé, s’écria : “Lui, c’est mon parrain ; c’est lui qui m’a baptisé ; je n’y mets pas les mains”. Furieux, le chef du peloton abattit le soldat. Ensuite, mystérieusement, les soldats ne réussirent pas à faire feu sur le Père José Isabel, de sorte que l’un des assassins sortit un grand couteau et égorgea le courageux martyr. 

C’était au matin du 21 juin 1927.

Les agents fédéraux mirent le feu à toutes les statues, et, avec beaucoup d’efforts, réussirent à renverser la statue du Sacré-Cœur. La population alors se révolta et sombra dans une profonde tristesse.

Le père José Flores est l’un des vingt-cinq Martyrs mexicains béatifiés en 1992 et canonisés en 2000. Ces vingt-cinq Martyrs ont leur fête commune le 21 mai. 

 

Le bienheureux José Flores est mentionné au 21 juin dans le Martyrologe, le même jour que saint Luigi Gonzaga qu’il vénérait tant.

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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 23:00

Luigi Gonzaga

1568-1591

 

Ferrante Gonzaga et Marta de Tana Santena, issus de très illustres familles et profondément chrétiens eurent deux fils : Luigi et Rodolfo.

Luigi naquit près de Mantoue, au château de Castiglione le 9 mars 1568, et fut d’abord ondoyé - car la naissance avait été difficile - avant son baptême solennel le 20 avril.

De parents si pieux, Luigi reçut très tôt les plus belles qualités, d’abord de la piété, et ensuite de la lutte contre ses mauvais penchants : la colère, l’impatience, le mécontentement intérieur.

Le père le destinait à la carrière militaire, et lui avait fait faire un costume de soldat adapté à ses quatre ans ; Luigi fit un jour partir un coup d’une petite pièce de canon, dont le recul faillit le tuer ; son contact avec les soldats commençait à lui en apprendre aussi les façons et le jargon, mais il s’en repentit bientôt avec une honte extrême.

Envoyé à la cour de Florence, Luigi étudie le latin et le toscan. C’est à cette époque (vers 1578) que Luigi fait le vœu de chasteté perpétuelle : il n’a que dix ans.

De retour à Mantoue, il apprend à connaître la nouvelle Compagnie de Jésus, qu’on appellera les Jésuites. De passage par là, le cardinal Borromeo lui fait faire sa Première communion.

Sa culture lui permet de lire les Latins, surtout Sénèque. Il s’impose de très dures mortifications : chaînes à chien, molettes d’éperon, veilles nocturnes…

En 1581, son père étant grand-chambellan du roi d’Espagne, Luigi se trouve à la cour de Madrid comme page du prince héritier Diego. Il renonce aux leçons d’escrime et de danse que veut lui imposer son père.

Désirant par-dessus tout entrer dans la vie religieuse, il opte pour les Jésuites, surtout parce que dans cet ordre, il ne serait jamais chargé de quelque honneur ecclésiastique. Son père pourtant, mécontent de ce choix, lui fait visiter les cours et rencontrer des évêques pour tenter de le dissuader, mais en vain.

En 1585, il renonce à ses droits en faveur de son jeune frère, et se rend à Rome. Son père meurt alors, très chrétiennement, regrettant d’avoir trop longtemps mis d’opposition à la vocation de son fils.

Il prononce ses premiers vœux religieux en 1587, reçoit les ordres mineurs en 1588.

Durant la peste de 1590-1591 à Rome, il se dévoue dans le soin des malades ; en ayant trouvé un en chemin, il le charge sur ses épaules et contracte la maladie. Une extase lui annonce qu’il mourra au jour octave de la Fête-Dieu, donc le 20 juin.

Ce jour-là, il allait tellement mieux, qu’il ne put qu’avec peine obtenir le viatique. Il mourut vers minuit de ce 20 juin 1591, à vingt-trois ans.

La plupart de ses reliques sont dans l’église saint Ignace de Rome.

Luigi Gonzaga fut béatifié en 1605, canonisé en 1726, et plusieurs fois proclamé Patron de la Jeunesse. L’Église le fête le 21 juin, jour où il est mentionné au Martyrologe.

Si le prénom Luigi est devenu Louis en français, son nom Gonzaga a aussi été repris pour le prénom Gonzague.

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19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 23:00

Dermot O’Hurley

1530-1584

 

Les prénom et nom de cet évêque peuvent aussi prendre la forme Dermod ou Dermond, et en irlandais Diamaid Ó hUrthuile ; en gaélique : Diarmaid Ó hIarlatha.

Né vers 1530 à Lickadoon Castle (Lickadoon, Ballyneety, Limerick, Irlande), Dermot était fils de William, chef de clan et intendant de James FitzGerald, 14e comte de Desmond.

Comme tout le clan O’Hurley, Dermot descendait de Dál gCais, un des clans les plus distingués de l’histoire du Munster irlandais.

Dermot étudia avec des précepteurs, puis fut envoyé à Louvain (Belgique), où il fut reçu docteur en théologie (1551) et en droit, et ensuite enseigna la philosophie pendant quinze ans dans un des plus prestigieux collèges de Louvain.

Puis en 1574 il fut nommé professeur de droit canonique et civil à Reims, pendant quatre ans.

Après l’excommunication de la reine Elizabeth 1re, le pape nomma Dermot archevêque de Cashel, alors qu’il n’était encore qu’un laïc. Après sa consécration, il se lança dans sa mission en 1583, défrayant le danger qu’il courait.

Il trouva un capitaine complaisant pour le débarquer en Irlande, et il accosta à Holmpatrick Strand (Dublin) à l’automne 1583. Ses lettres furent d’ailleurs interceptées par des chasseurs de prêtres.

Le gouvernement de Dublin avait un système d’espionnage très au point, et l’on se mit tout de suite à rechercher l’archevêque. Celui-ci ne put jamais arriver à Cashel.

Mgr Dermot logea chez le baron Thomas Flemyng à Slane, d’où il pensait partir pour ses activités dans tout le territoire du clan O’Reilly. C’est à Slane qu’il fut reconnu.

Sous la pression et de sévères sanctions, on voulut contraindre Flemyng de faire arrêter l’archevêque, qui avait entre temps quitté Slane. On l’arrêta à Carrick-on-Suir (septembre 1583), alors qu’il était en compagnie d’un protestant, Thomas Butler, comte de Ormonde, lequel fut très offensé et affligé de cette arrestation : d’ailleurs, par la suite, il fit tout son possible pour libérer l’archevêque de ses bourreaux.

Malgré tout, l’archevêque se retrouva en prison au château de Dublin, le 8 octobre 1583.

On l’interrogea, on l’accusa de faire partie de l’Inquisition romaine. Il aurait cependant, paraît-il, continué de donner des leçons de Droit.

On le tortura horriblement, en enduisant ses jambes d’huile avant de les suspendre sur le feu. Malgré ces horribles douleurs, l’archevêque refusa d’adhérer au Protestantisme. 

D’après des documents, la reine n’était pas favorable à empêcher un jugement régulier selon la loi anglaise, mais on lui fit bientôt changer d’avis et elle approuva un jugement par un tribunal militaire, qui décida en une journée de condamner à mort l’archevêque.

Apprenant que le comte d’Ormonde allait arriver, et craignant que son influence pût sauver l’archevêque, le chancelier ordonna d’exécuter la sentence dès que possible.

Le 19 ou le 20 juin, tôt le matin, on emmena le prélat à l’extérieur de Dublin et il fut pendu à Hoggen Green. 

Dans ses dernières paroles, il dit entre autres : 

Qu’il soit bien connu parmi vous que je suis prêtre et même évêque, bien qu’indigne d’être investi d’une telle dignité sacrée. Et aussi qu’on n’a trouvé aucun grief à me reprocher qui méritât la peine de mort, sinon celui d’être prêtre, ce qui fait qu’on a procédé contre moi contre leurs propres lois…

Ce sont ses propres bourreaux qui laissèrent des documents sur les tortures et l’exécution que subit l’archevêque de Cashel.

Mgr Dermot O’Hurley fut béatifié en 1992. Le Martyrologe le mentionne le 20 juin.

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19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 23:00

William Barrow-Harcourt

1610 - 1679

 

Originaire du Lancashire, il était né en 1610 à Kirkham et portait en réalité le nom de Barrow. 

Après des études au collège des Jésuites de Saint-Omer, il entra chez les Jésuites en 1632, fut ordonné prêtre et retourna en Angleterre, en 1644, pour travailler clandestinement parmi les Catholiques persécutés. 

Il exerça ainsi son devoir pastoral à Londres pendant trente-cinq années, sous le nom de William Harcourt ou William Waring.

Il était supérieur des Jésuites lorsqu’il fut arrêté en 1678, accusé de faire partie du complot Titus Oate.

Enfermé dans la prison de Newgate, il fut jugé le 13 juin 1679, en même temps que d’autres pères jésuites : Thomas Whitbread, John Fenwick, John Gavan, Anthony Turner.

Des témoins à décharge furent systématiquement écartés, car, disait le juge, on ne pouvait donner crédit à des témoins catholiques. 

Les Pères jésuites furent tous condamnés à mort pour crime de haute trahison. Un spectateur osa exprimer son désappointement : “Un jury de Turcs aurait acquitté”.

On leur offrit la vie sauve s’ils révélaient les secrets de la conspiration, qu’ils ignoraient bien sûr.

Ils furent pendus, éviscérés et écartelés à Tyburn, le 20 juin 1679.

 

William a été béatifié en 1929.


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19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 23:00

Anthony Turner

1628-1679

 

Anthony était né en 1628 à Melton Mowbray (Leicestershire), de parents protestants : son père était ministre du culte.

Après ses études à l’université de Cambridge, il se convertit au catholicisme et fit des études à Rome, d’ailleurs avec son frère.

Ayant demandé son admission parmi les Jésuites, il y fut formé dans les Flandres. Ordonné prêtre en 1661, il retourna en Angleterre et travailla à Worcester.

Quand éclata le fameux “Complot de Titus Oates”, les supérieurs d’Anthony lui conseillèrent vivement de quitter la région, raison pour laquelle il vint à Londres, dans l’espoir de rencontrer quelque Jésuite qui l’aurait aidé à payer son voyage pour quitter le pays. Mais il ne trouva personne. Il donna ses derniers deniers à un mendiant et alla se livrer de lui-même comme prêtre et comme Jésuite.

Arrêté quoique non inscrit sur la liste des recherchés, il fut enfermé à Newgate, où il retrouva d’autres Confrères ; avec eux il fut accusé de haute trahison, même si des témoins à décharge prouvèrent l’évidence de son innocence, mais la cour annonça qu’on ne pouvait recevoir le témoignage de Catholiques (voir plus haut, la notice de Thomas Whitbread).

Comme ses Compagnons, Anthony fut pendu à Tyburn le 20 juin 1679, puis dépecé et écartelé.

 

Il a été béatifié en 1929.

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