Josemaría Escrivá de Balaguer
1902-1975
Né le 9 janvier 1902 à Barbastro (Huesca, Espagne), José María Julián Mariano était le deuxième des six enfants de José Escrivá et de María Dolores Albás Blanc, une franco-espagnole.
Les trois dernières filles de cette fratrie décédèrent en bas âge. Lui-même eut à deux ans une grave maladie, dont il guérit après une promesse que firent les parents d’aller remercier Notre-Dame de Torreciudad.
En 1915, le père doit fermer son commerce d’étoffes, et la famille s’installe à Logroño.
Josemaría ressentit la vocation sacerdotale vers quinze ans. Il raconta plus tard qu’il avait été impressionné par la trace des pieds nus dans la neige d’un père Carme : cette mortification éveilla en lui le désir d’offrir lui-aussi quelque chose à Dieu.
Il fréquenta le séminaire à Saragosse, où il fut ordonné prêtre en 1925. L’année précédente était mort son père.
Après deux années passées en paroisse près de Saragosse, Josemaría s’installa à Madrid pour préparer le doctorat en droit civil. Il fut aumônier des Dames apostoliques du Sacré-Cœur de Jésus, chez lesquelles il trouvait l’hospitalité. Il y exerça un apostolat très fatiguant auprès des malades et des pauvres, mais aussi riche en grâces.
C’est à ce moment-là qu’il eut l’intuition de ce qu’il pouvait faire pour Dieu : appeler les laïcs, les étudiants, les jeunes, à rechercher la perfection, la sainteté dans les actes les plus ordinaires de la vie quotidienne. Ainsi naquit l’Œuvre de Dieu, Opus Dei, mouvement dont il attribuait toute la paternité à Dieu seul.
Après la chute de la monarchie espagnole (1931), dans ce climat politique très anticlérical, Josemaría ouvrit une Académie d’esprit chrétien, pour dispenser des cours de droit, d’architecture, de formation chrétienne ; c’est l’Académie DYA.
Dès 1934, il publie des notes pour aider les étudiants à prier ; remaniées, ces notes deviendront en 1939 le livre Chemin, édité et traduit à quatre millions d’exemplaires en quarante-deux langues.
Lors de la guerre civile de 1936, Josemaría n’échappa à la mort que par une «erreur» des miliciens, qui pendirent (devant chez lui) un autre homme qui lui ressemblait. En 1937, il passa en France.
En 1939, Josemaría revint à Madrid, en profitant d’un camion de l’armée. Il reprit ses activités et prêcha beaucoup. Peu à peu, il se limitera à l’organisation de l’Opus Dei : une maison pour étudiants s’ouvrira à Madrid, d’autres à Valencia, Valladolid, Barcelone.
Les critiques et les suspicions commencèrent : dans le clergé on se méfiait de tous ces gens «secrètement» religieux, on soupçonna l’Opus Dei d’être une société secrète, on accusa Josemaría… Aussi l’évêque de Madrid donna à l’Opus Dei une première approbation officielle (1941), à laquelle suivra une approbation vaticane en 1943.
En 1943 aussi il fonda la Société sacerdotale de la Sainte Croix, pour ouvrir la branche sacerdotale au sein de l’Opus Dei, en même temps que se développait aussi la branche féminine.
La santé de Josemaría s’affaiblit déjà, avec diabète, fièvres, rhumatismes.
Après la guerre, il s’établit à Rome autant pour donner une dimension internationale à l’Opus Dei, que pour fuir le climat délétère de l’Espagne, où l’on critiquait autant sa personne que son apostolat. Il fut très soutenu par Mgr Montini (futur pape Paul VI), mais aussi il découvrit avec amertume le monde vaticanesque et ses intrigues…
1950 : Approbation de l’Opus Dei par le Saint-Siège. Création du Collège romain de la Sainte-Croix, pour la formation des membres. Josemaría obtint la permission d’admettre aussi des non-catholiques et des non-chrétiens comme coopérateurs.
Josemaría souffrait toujours plus, avec des crises de paralysie faciale, dues au froid de son habitation.
1953 : Création du Collège romain de Sainte-Marie, pour les femmes. Don Josemaría voyagea beaucoup dans toute l’Europe.
Durant le concile Vatican II, Josemaría salua avec joie les thèmes abordés par les pères conciliaires sur la sainteté et l’apostolat des laïcs. Recevant certains évêques français qui estimaient que les laïcs devaient «christianiser les structures de l’ordre temporel du monde», Josemaría interrompit et corrigea : S’ils ont une âme contemplative, sinon ils ne christianiseront rien. Au contraire, c’est eux qui se laisseraient transformer et, au lieu de christianiser le monde, les chrétiens se mondaniseront.
D’ailleurs, à partir de 1963, il s’inquiétera ouvertement de la confusion doctrinale qui se répandait partout «au nom du Concile». En 1970, il alla en pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe (Mexique), pour prier pour l’Eglise.
Josemaría avait une dévotion spéciale pour certains Saints français : François de Sales, Jean-Marie Vianney, Thérèse de Lisieux.
Après encore quelques grand voyages, épuisé, presque aveugle à cause de la cataracte, il mourut à Rome le 26 juin 1975.
A la suite de la guérison miraculeuse d’une religieuse carmélite en 1976, Josemaría fut béatifié en 1992, puis canonisé le 6 octobre 2002.