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12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 23:00

Stanisław Kostka Starowieyski

1895-1941

 

Né le 11 mai 1895 à Ustrobna (Krosno, Pologne), de Stanisław et Amelia Łubieńska, Stanisław reçut sa première formation à la maison, puis à Krosno et au collège des Jésuites de Chyrowie. Il s’inscrivit dans la Congrégation de Marie.

Après le baccalauréat, il fit le service militaire durant la Première guerre mondiale, participant aux batailles de Lviv et de Przemysl ; puis durant le conflit polono-ukrainien (1918-1919) il défendit la citadelle de Lviv. Il fut deux fois décoré, de la Croix de la Vaillance et de l’Ordre de la Vertu Militaire.

En 1921, il épouse Mary Sezptycka Łabuniach et vécut à Łaszczów, près de sa belle-famille. On a retenu de lui qu’il administrait très honnêtement son exploitation, bon envers chacun, économe quand il le savait nécessaire et possible. Exigeant avec ses ouvriers, il tenait à leur accorder un salaire digne, des conditions de travail convenables. 

Bon père de famille, il assistait chaque jour à la Messe en compagnie de son épouse. Ils eurent six enfants, dont deux, encore vivants (2013), se rappellent les longs moments que passait leur père à genoux en prière.

Il fut très actif dans l’Action Catholique. Il recevait chez lui les jeunes, les intellectuels, les exploitants, les propriétaires en retraite, où tous entendaient comment il concevait l’activité des laïcs chrétiens dans la société. L’idée centrale qu’il développait était que les chrétiens de l’Action Catholique devaient se préparer d’abord par une formation intérieure spirituelle et intellectuelle. Après seulement venait l’activité, comme le développement de la presse chrétienne et les syndicats chrétiens.

En 1932 il fut vice-président de l’Institut diocésain de l’Action Catholique (DIAK), puis président en 1935.

D’une activité inlassable, il participa à des célébrations et des retraites, il organisa des conférences, des cours, des pèlerinages. En 1937, il organisa un pèlerinage à Jasna Gora. La même année, il participa au Congrès international en l’honneur du Christ-Roi et s’arrêta au retour au Niepokalanow pour s’entretenir avec le père Kolbe de la possibilité d’organiser à Łaszczów une rencontre de la presse catholique. En 1938 il organisa à ses frais un pèlerinage du DIAK au congrès eucharistique international de Budapest (où fut présent le cardinal Pacelli, futur Pie XII). 

Une de ses préoccupations était le salut des âmes, mais aussi le soin des personnes pauvres et nécessiteuses. Il fonda des cercles de bienfaisance pour aider les gens dans le besoin, il allait les visiter, il en recevait chez lui ; il n’hésitait pas à aider financièrement les enfants et les jeunes de familles pauvres pour leurs études.

Stanisław s’occupait de tous sans distinction, Polonais, Ukrainiens, Juifs… Bien sûr, sa fidèle épouse le secondait à chaque pas. Pie XI le récompensa du titre de Camérier secret de Sa Sainteté.

Tant d’activité chrétienne ne pouvait rester inaperçue et suspectée par la Gestapo au moment de la Deuxième guerre mondiale. Il fut arrêté le 19 juin 1940, emprisonné à la Rotonde de Zamosc puis au château de Lublin, avant d’être transporté au camp de Sachsenhausen, puis à celui de Dachau.

Là encore, il se montra zélé envers ses camarades de camp pour apporter sa note de sérénité et de courage, pour soutenir le moral. Il eut ainsi un apostolat actif au cœur du camp.

Il tomba malade le Vendredi Saint 11 avril, et décéda le jour de Pâques, 13 avril 1941, peut-être «achevé» par les autorités du camp.

Ses cendres furent dispersées aux abords du camp.

Il a été béatifié parmi les cent-huit Martyrs polonais de cette époque, en 1999.

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12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 23:00

Serafino Morazzone

1747-1822

 

Né à Milan le 1er février 1747, dans une famille aussi pauvre que nombreuse, Serafino fut accueilli gratuitement par les Jésuites de Brera pour ses études.

Il reçut l’habit clérical à treize ans, la tonsure à quatorze, les ordres mineurs de Portier et Lecteur à seize ans. C’est un peu précoce et rapide, mais c’était admis à cette époque.

A dix-huit ans, pour se payer les études, il est servant de messe (sacristain) à la cathédrale : le matin, il est dans le sanctuaire, l’après-midi il étudie la théologie. Ce sera son horaire pendant huit années, durant lesquelles on le verra toujours souriant, fidèle, exact, toujours poli.

A vingt-quatre ans, il reçoit les deux autres ordres mineurs d’Exorciste et d’Acolyte, et on lui propose la paroisse de Chiuso, dont personne ne veut. Mais comme il n’est pas encore prêtre, vite on lui administre le sous-diaconat, le diaconat et le sacerdoce en un mois, et le voilà curé à vingt-six ans. Il le restera quarante-neuf ans, jusqu’à la mort, car il n’acceptera jamais d’autres postes plus «dignes».

Les témoins pourront parler des longues heures qu’il passa à genoux par-terre dans l’église, et surtout de celles passées à entendre les confessions, car les pénitents viennent très nombreux se confesser au «bienheureux Séraphin».

Don Serafino donne tout son temps aux pénitents, aux malades qu’il va visiter chaque jour, aux enfants, à qui il enseigne le catéchisme mais aussi les rudiments scolaires.

Il est si détaché qu’il ne voit même pas que ses prières obtiennent des miracles.

Quand il meurt, le 13 avril 1822, on s’aperçoit peu après son enterrement… que son corps n’est pas dans la tombe. C’est que de nuit, affrontant toutes les dispositions légales, les paroissiens sont venus l’exhumer pour l’inhumer sous le pavement de l’église paroissiale.

Le curé de Chiuso fut longtemps le confesseur d’Alessandro Manzoni, qui en parla explicitement dans Fermo e Lucia.

Don Serafino mourut le 13 avril 1822, et fut béatifié en 2011.

 
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12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 23:00

Sabás Reyes Salazar

1883-1927

 

Ce saint prêtre mexicain naquit à Cocula, dans l’archidiocèse de Guadalajara, le 5 décembre 1883, jour où l’on fête saint Sabas de Jérusalem (v. 5 décembre) et dont il reçut le nom au baptême, le jour-même de sa naissance, ce qui montre la foi profonde de ses parents, Norberto Reyes et Francisca Salazar.

Mais ces bons parents étaient extrêmement pauvres, ce qui poussa très tôt le petit Sabás à aller vendre les journaux à la criée, pour s’acheter un peu de quoi manger et se vêtir, ce qui fit qu’il eut du mal à finir l’école primaire. En conséquence, il resta avec une santé fragile et une capacité intellectuelle un peu limitée.

A l’adolescence, se sentant appelé par Dieu, il entra au séminaire de Guadalajara, où l’on jugea à l’époque qu’il n’était pas fait pour le clergé de Guadalajara. Toutefois il acheva en 1911 sa quatrième année de théologie, quand il venait d’accomplir ses vingt-huit ans. Mais le recteur du séminaire, considérant ses nobles dispositions, l’encouragea vivement à se faire admettre dans quelque diocèse où l’on manquait de prêtres.

Signalons que, parmi ses condisciples, il y avait cette année-là José Maria Robles Hurtado, futur martyr et maintenant canonisé ; José Garibi Rivera, futur archevêque de Guadalajara et bientôt premier cardinal mexicain de l’histoire, enfin Ramón González, lui aussi futur martyr en 1928.

Dans le diocèse de Tamaulipas, on remarqua tout de suite la constance et l’humilité de Sabás, de sorte qu’il reçut bientôt les ordres sacrés, et enfin le sacerdoce à Noël 1911, des mains de l’évêque de Tamaulipas. Le 6 janvier suivant, Sabás célébrait sa première messe à Guadalajara, dans l’église de Notre Dame de Belén. Puis il fut envoyé à son premier poste, à Tantoyuca (Veracruz).

Prêtre, le père Sabás se montra doux et plein de ferveur, spécialement envers la Très Sainte Trinité ; il invoquait fréquemment les Âmes du Purgatoire. Il se soucia beaucoup de la formation des jeunes, autant par la catéchèse que par l’enseignement des sciences, des métiers et des arts, tout spécialement de la musique. 

Dans l’accomplissement de son ministère, son zèle immense le poussait à rechercher la perfection. Dans tout ce qui concernait la liturgie, il exigeait un profond respect. Quand il fallait faire quelque chose, il aimait la promptitude.

1914 vit le déchaînement de la persécution religieuse dans l’état de Tamaulipas, aussi Sabás demanda et obtint la permission de rejoindre le diocèse de Guadalajara, où il exerça le ministère sacerdotal dans les paroisses de San Cristóbal de la Barranca, Plan de Barrancas, Hostotipaquillo et Atemajac de Brizuela, dans l’état de Jalisco.

En 1919, le père Sabás fut nommé à la paroisse de Tototlán, pour collaborer avec le curé, le père Francisco Vizcarra Ruiz, d’abord comme chapelain à la fabrique de San Antonio de Gómez puis, à partir de 1921, à la cure paroissiale.

Quand fut décidée la loi qui suspendait tout culte dans les églises de la république, le curé de Tototlán se retira du village, laissant le père Sabás sur la brèche avec charge d’administrer les sacrements. Les habitants qui connurent le père Sabás à Tototlán, se rappellent qu’il hébergea chez lui les enfants orphelins. Il y était tellement attaché que, lorsqu’on lui proposa de le protéger en le faisant quitter le village, sa réponse fut aussi décidée que négative : On m’a mis ici, c’est ici qu’on attendra ce que Dieu veut faire.  

Le 11 janvier 1927, le village fut envahi par les troupes fédérales, qui ignoraient qu’il y avait là plus de deux mille cristeros armés contre le gouvernement. Les soldats tuèrent onze personnes, hommes, femmes et enfants, profanèrent l’église en y mettant leurs chevaux et détruisant statues et images saintes, puis y mirent le feu. Les soldats partis, le père Sabás avec d’autres fidèles allèrent éteindre l’incendie. Naturellement, les villageois voulaient “se venger” en incendiant la mairie, mais le père leur fit remarquer que c’était là une façon de procéder barbare, et il réussit à les faire renoncer à leurs sombres intentions.

Mais les soldats revinrent à la charge, le 11 avril. Le père Sabás alla se réfugier chez Madame María Ontiveros, avec le jeune José Beltrán et deux enfants, Octavio Cárdenas et Salvador Botello.

A partir de ce moment-là, sentant le danger, le père se mit à prier intensément, toute la soirée et toute la nuit. Il invitait ceux qui étaient là à prier à genoux avec lui, tandis qu’il se flagellait avec des cordes.

Le 12 au matin, les soldats se présentèrent à la maison du père Sabás, mirent le feu à ses affaires, dans la pièce où il célébrait la messe. Ils menacèrent alors de pendaison la maîtresse de maison, María Mendoza, laquelle, effrayée, leur indiqua où le père se trouvait. Parvenus là, les soldats donnèrent de grands coups à la porte, et demandèrent où était le père Sabás. Le père Sabás se présenta spontanément en disant : Je suis là, que voulez-vous ? Alors ils lui ligotèrent fortement les bras dans le dos. Le père Sabás leur demanda encore : Qu’est-ce que je vous dois ? pourquoi me liez-vous ? quel mal ai-je fait ?, à quoi les soldats répondirent que ce n’était pas avec eux, mais avec le général qu’il fallait régler tout cela. On aura noté la similitude des propos avec ceux de Jésus lors de son arrestation à Gethsémani. Ils partirent donc avec le père Sabás et le jeune José Beltrán.

En se rendant à l’église paroissiale, transformée en écurie et en quartier général, les soldats lui dirent : On va aussi arrêter le curé Vizcarra, qui est le chef de toute cette révolution, et là on verra comment ça finira.

Un voisin leur fit remarquer que le père Sabás était innocent et même avait empêché qu’on mît le feu à la mairie, ils répondirent : On s’en fiche… Il faut tuer tous les curés, et tous ceux qui vont avec eux.

Le chef militaire ordonna qu’on l’attachât à une colonne de l’église. La corde serrait fortement la peau, les bras étaient attachés derrière le dos, le soleil était chaud : le père demanda plusieurs fois de l’eau car il avait très soif, mais ils ne s’en soucièrent pas. Très tard, le père leur dit : Je ne peux donc rien obtenir d’autre de vous, pas même cette faveur que vous me donniez un peu d’eau ? Alors un soldat lui porta un peu d’eau, qu’il eut du mal de boire à cause de ses liens.

Il priait continûment ; le jeune José aussi était attaché à une autre colonne, et avait très peur. Le père dit plusieurs fois aux soldats : Dieu sait que je ne vous dois rien ; mais si toutefois vous avez quelque doute sur moi, ne faites rien à ce garçon, car il n’a aucune faute à se reprocher. Puis, à José : N’aie pas peur, José, courage ! Dieu sait bien que nous n’avons rien fait de mal ; mais si quelque chose nous arrive, tu sais que là-haut nous aurons notre récompense ; prie notre Seigneur et Sauveur, bien que je sois certain qu’il ne t’arrivera rien. Peu après, on libéra le garçon et il resta en vie.

(José, l’aîné des orphelins, héritera de la maison du père Sabás, dont une plaque y rappelle le martyre ; José avait aussi une image de Notre Dame de Guadalupe, que lui avait donnée le père Sabás et qui maintenant est en possession du fils de José, Norberto. Ce dernier n’eut guère la possibilité de connaître l’histoire de son papa, car il n’avait que cinq ans à la mort de celui-ci.) 

Les habitants du pays demandèrent avec beaucoup d’insistance aux soldats de libérer le prêtre, en leur offrant même de l’argent comme rançon, mais sans résultat.

Le général Izaguirre avait l’ordre de capturer le curé, Francisco Vizcarra, ainsi que le vieux prêtre José Dolores Guzmán. Sur le tard, on porta le père Sabás comme un paquet devant le général, qui lui demanda : Où est le curé Vizcarra ? Le père ne répondit rien. Plusieurs fois le soldat de garde donna un coup très brusque sur la corde qui attachait le père et le fit tomber à la renverse sur le pavement ; après l’avoir remis sur pied, il passait la corde aux autres soldats, pour recommencer le même outrage. Interrogatoire et torture recommencèrent aussi longtemps que les forces du martyr le consentirent.

Les soldats lui brûlèrent les pieds avec de l’essence et pour prolonger le tourment, ils lui allumèrent deux brasiers, un près de son visage, l’autre près des pieds ; entre moqueries et blasphèmes, ils lui mettaient les mains et les pieds dans les braises et dans le feu. Le père Sabás murmurait Mon Seigneur et mon Sauveur, Reine de Guadalupe, ma mère, soulagez-moi. 

Depuis dehors on entendait les cris de douleur du père Sabás, car la pièce était sans toit : jamais il ne renia sa foi, jamais il ne s’impatientait. Cette torture brutale se prolongea jusqu’aux premières heures du matin. De temps en temps, un des soldats lui appliquait sur la peau un tison ardent en se moquant de lui : Tu nous as dit que tu fais venir Dieu dans tes mains, qu’il descende maintenant pour te libérer des miennes.

Sous les intempéries de la nuit comme sous le soleil du jour, le père Sabás resta ainsi attaché à la colonne, douloureusement suspendu, sans manger ni boire, et les bonnes personnes qui auraient voulu lui porter de l’eau furent chassées avec insolence, menaces et mêmes frappées.

Ce n’est que lorsqu’on mit fin à cette barbare torture, qu’on détacha le martyr, et encore, il s’écroula lourdement par terre, incapable de se redresser, tant les cordes lui avaient rompu tous les membres. Mais on l’obligea bestialement à se lever quand même et à parcourir, sur ses pieds en sang et brûlés, la distance qui séparait l’église du cimetière. C’était le Mercredi Saint 13 avril.

 Arrivé au cimetière., on l’acheva par balles ; il était neuf heures du soir, on entendit bien les coups de pistolet et les voisins se mirent à prier pour le père. Peu après un soldat se présenta à la “Maison de l’Assistance”, pour reconnaître : Monsieur, j’ai honte d’avoir tué ce curé ; il est mort injustement. Nous lui avons mis trois ou quatre balles et malgré tout il se relevait pour crier «Vive le Christ Roi»

On pourrait ingénieusement rapprocher le nom du père Sabás Reyès, du mot espagnol Rey (roi) ; certainement, il “cria” plus avec son âme qu’avec sa voix.

Le 14 avril 1927 au matin, à sept heures, deux messieurs virent le cadavre du Père Reyes, contre le mur en-dehors de l’église, déjà froid et rigide, avec quatre balles : deux dans la poitrine, une dans le bras droit et une autre dans le front. La peau, les côtes, les chevilles, portaient de profondes marques de cordes ; les mains brûlées, le crâne très enfoncé et pratiquement tous les os brisés par les coups.

Béatifié en 1992, le Père Reyes Salazar fut canonisé en 2000, avec vingt-quatre autres martyrs mexicains. Leur fête commune est le 21 mai, tandis que le Martyrologe les commémore chacun à la date de son martyre : saint Sabás Reyes Salazar, le 13 avril.

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12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 23:00

Martinus 1er

649-655

 

Martinus (Martin) était né à Todi en Ombrie (Italie), en 590.

Il devint apocrisiaire (on dirait simplement aujourd’hui : nonce) du pape à Constantinople. Quand le pape Théodore excommunia le patriarche Paul de Constantinople, pour hérésie, ses envoyés furent emprisonnés et l’un d’eux, Martin, réussit à s’échapper.

A la mort de Théodore, ce fut Martin qui fut élu pour lui succéder, comme soixante-quatorzième pape.

A cette époque sévissait l’erreur monothéliste, qui prétendait que Jésus-Christ n’avait qu’une volonté, suite à l’autre erreur monophysiste qui ne reconnaissait qu’une nature en la personne du Fils de Dieu incarné.

L’empereur Constant II, voulant imposer brutalement une unique ligne de pensée dans l’Eglise, avait promulgué en 648 un Typus, décret impérial où il était défendu de parler d’une ou deux énergies, ou d’une ou deux volontés dans le Christ.

Martin 1er voulut réaffirmer la doctrine de l’Eglise : Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme, a bien deux natures et donc aussi deux volontés, la divine et l’humaine. Aussi réunit-il au Latran en 649 un concile où vinrent plus de cent évêques, surtout italiens, et une trentaine d’ecclésiastiques grecs chassés par les Arabes. Le concile condamna le Typus, et envoya une encyclique aux Eglises occidentales. Le pape s’efforçait de reprendre des contacts en Orient et d’inviter tous les évêques à rompre avec le monothélisme.

Le courage de Martin 1er reçut sa sanction. L’empereur Constant II chargea son chambellan Olympios d’aller assassiner le pape. L’expédition échoua dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, et Olympios alla lui-même demander pardon au pape. Ce fut alors l’exarque de Ravenne, Calliopas, qui en 653 s’enhardit à aller enlever le pape manu militari, cette fois-ci dans la basilique du Latran. Alors commença le long calvaire du pauvre pontife.

Martin 1er fut d’abord relégué sur l’île de Naxos pendant une année, puis conduit à Constantinople, après un voyage fort pénible durant lequel le pape, qui souffrait déjà de la goutte, était étroitement surveillé, empêché de se laver et privé de nourriture. Arrivé là, on laissa la populace insulter le pape, qui fut jeté dans la prison de Prandearia, où il resta environ trois mois au secret. Après un simulacre de jugement, on le dépouilla de ses vêtements et on le revêtit d’un carcan de fer en présence des sénateurs et de l’empereur. Condamné à mort, il fut enfermé dans une autre prison de condamnés de droit commun. La Providence permit que deux femmes, qui détenaient les clefs de la prison, eussent pitié de lui : elles lui apportèrent des couvertures, car il était transi de froid et ne pouvait plus parler.

A ce stade là, le patriarche de Constantinople eut quelque remord et obtint de l’empereur qu’on n’exécuterait pas le pape. Ce dernier resta encore quelques mois dans sa prison, ayant encore la force d’écrire un mémoire à ses fidèles, puis il fut déporté secrètement en Chersonèse (Crimée), où il souffrit beaucoup de la faim et mourut un 12 ou 13 avril de 655.

Dernier des papes martyrs, saint Martin 1er est mentionné au Martyrologe le 13 avril.

Son successeur fut Eugène 1er.

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 23:00

Pedro Ruiz Ortega

1912-1937

 

Pedro naquit le 14 janvier 1912 à Vilviestre de Muñó (Burgos, Espagne).

Entré dans la congrégation des Fils de la Sainte Famille, il était en troisième année de théologie et avait reçu les premières ordinations (ce qu’on appelle aujourd’hui les ministères, mais il y en avait quatre à l’époque, au lieu de deux maintenant).

Durant la persécution de 1936, il se réfugia d’abord à Manresa, où il participa avec entrain aux Ecoles du Peuple. 

Puis il songea à gagner Rome, pour y achever ses études de théologie. Il se trouvait avec son Confrère Pere Roca Toscas et trois autres jeunes.

Mais ils furent arrêtés à La Pobla de Lillet, juste avant de passer en Principauté d’Andorre, le 4 avril 1937, et incarcérés à Manresa.

Ils furent martyrisés à Sant Fruitós de Bages (Barcelone) le 12 avril 1937 et béatifiés en 2013.

 
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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 23:00

Pere Roca Toscas

1916-1937

 

Pere naquit le 7 octobre 1916 à Mura (Barcelone, Espagne). Il avait deux autres frères, Pablo (ou Pau) et Casimiro.

Entré chez les Fils de la Sainte Famille, il était en première année de théologie lorsque se déclencha la guerre civile.

C’était un séminariste joyeux, cultivé, particulièrement attiré par la littérature catalane. On a dit qu’il aurait pu devenir un poète de grand talent.

A cause de la guerre civile, il dut quitter le séminaire de Barcelone, se cacha à Mura, puis à Manresa.

Son frère Pablo chercha à sauver de la destruction des icônes de l’église et fut pour cela arrêté, torturé et fusillé ; malheureusement, son nom n’a pas été inclus dans la cause de béatification, peut-être par simple oubli. L’autre frère Casimiro, plus jeune, est encore actuellement curé de paroisse au Mexique.

Avec son Confrère Pedro Ruiz Ortega, Pere songea à gagner Rome pour poursuivre ses études de théologie.

Mais ils furent arrêtés à La Pobla de Lillet, juste avant de passer en Principauté d’Andorre, le 4 avril 1937, et incarcérés à Manresa.

Ils furent martyrisés à Sant Fruitós de Bages (Barcelone) le 12 avril 1937 et béatifiés en 2013.

 

 

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 23:00

David Uribe-Velasco

1888-1927

 

Né le 29 décembre 1888 à Buenavista de Cuellar (Guerrero, Mexique), David fut le septième des onze enfants de Juan Uribe Ayal et Victoriana Velasco Gutierrez, une famille qui ne vogua pas particulièrement sur la richesse.

David reçut le baptême le 6 janvier suivant, fête de l’Epiphanie, il entra au séminaire de Chilapa en 1903, fit d’excellentes études et fut ordonné prêtre en 1913.

Il fut successivement curé de sa propre paroisse native, puis secrétaire de l’évêque.

Quand ils reçurent l’ordre de se replier à Chilapa à cause de la persécution, leur bateau chavira, mais ils furent des rescapés. 

David fut ensuite curé à Zirandaro, qu’il dut abandonner à cause de la persécution ; de nouveau à Chilapa, à Buenavista, puis à Telotsapan et Iguala.

Le père David avait une grande dévotion à Notre-Dame de Guadalupe.

En 1926, les évêques du Mexique décidèrent par prudence de suspendre l’exercice du culte public dans les églises. David obéit, quoiqu’à contre-cœur, mais chercha à revenir incognito dans la paroisse, pour soutenir les paroissiens avec les Sacrements.

Le 7 avril 1927, il fut arrêté et enfermé à Cuernavaca. On lui offrit la liberté, s’il acceptait l’épiscopat dans une église schismatique, séparée de Rome et inféodée au gouvernement, ce qu’il ne pouvait accepter. 

Le 11 avril, il écrivit ses dernières volontés et fut conduit le jour suivant à San Jose Vidal (Morales). Il priait pour lui-même et ses persécuteurs, il leur donna ses affaires, leur promit de prier pour eux dans l’autre vie, et reçut le martyre.

Il fut abattu d’un coup de feu derrière la tête, le 12 avril 1927.

Il a été béatifié en 1992, et canonisé en 2000.

Saint David Uribe-Velasco est fêté avec ses Compagnons, martyrs de cette époque, le 21 mai.

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 23:00

Juanita Fernández Solar

1901-1920

 

Juanita est née à Santiago du Chili le 13 juillet 1900 dans une famille aisée. Le grand-père paternel de Juanita était originaire d'Espagne. Son grand-père maternel, don Eulogio, possédait à Chacabuco, à une soixantaine de kilomètres au nord de Santiago, une très grande propriété dans laquelle il réunissait souvent sa famille.

Juanita passera de nombreuses vacances dans ce lieu qu'elle aimait beaucoup. Elle y apprit très tôt à monter à cheval. Véritable amazone, elle aimait galoper à travers la propriété jusqu'aux abords de la cordillère des Andes.

Don Miguel Fernández Jaraquemada et doña Lucía Solar Armstrong eurent sept enfants : Lucita, Miguel, Luis (Lucho), Juana, morte quelques heures après sa naissance et dont Juanita reprit le nom, Rebeca et Ignacio. Juanita était particulièrement proche de son frère Lucho et de Rebeca, son inséparable sœur cadette. Elle fut baptisée deux jours après sa naissance.

En 1906, un tremblement de terre secoua la ville de Santiago. Juanita écrivit dans son Journal que ce fut à cette époque que Jésus commença à prendre possession de son cœur. Elle accompagnait sa mère tous les jours à la Messe.

En 1907, le grand-père de Juanita mourut saintement. La mère de Juanita, doña Lucía, hérita une partie de la propriété de Chacabuco. Don Miguel, le père de Juanita, s'occupa de la gestion de la propriété. Cette même année, Juanita entra comme externe au collège du Sacré-Cœur à Santiago tenu par les Sœurs de sainte Madeleine-Sophie Barat (v. 25 mai).

Ce fut son frère Lucho qui apprit à Juanita la prière du rosaire. Tous deux firent la promesse de le réciter chaque jour, promesse que Juanita tint jusqu'à la fin de sa vie (une seule fois, confesse-t-elle, elle l'a oublié quand elle était très petite). Dès lors, on peut dire que Notre Seigneur me prit par la main, avec la très Sainte Vierge.

Très tôt, Juanita montra un grand attrait envers les choses de Dieu, aimant accompagner Ofelia (la servante qui prenait soin d'elle) à l'église. Un jour, à Chacabuco, prenant par la main un prêtre ami de la famille, elle lui dit : Petit Père, allons au ciel ! Étant sortis tous deux de la maison, le prêtre lui demanda : Eh bien, Juanita, par où va-t-on au ciel ? - Par là, répondit-elle en indiquant du doigt la Cordillère des Andes. Le prêtre répliqua : Quand nous aurons escaladé ces hautes montagnes, le ciel sera encore très, très loin. Non, Juanita, ce n'est pas là le chemin du ciel : Jésus au tabernacle, voilà la voie royale pour y parvenir.

Cependant, Juanita n'a pas un caractère facile. Elle est vaniteuse, n'aime pas obéir, se met facilement en colère (ses frères prennent parfois un malin plaisir à essayer de la faire enrager) et pleure pour un rien. Avec le secours de la grâce de Dieu, spécialement de l'Eucharistie, elle parviendra progressivement à vaincre ses défauts et à se dominer.

Juanita eut rapidement un grand désir de faire sa Première communion. Elle demandait fréquemment quand elle pourrait la faire, mais on lui répondait qu'elle était trop petite. Elle demandait alors qu'on lui apprît à faire des communions de désir. A force d'insister, Juanita obtint enfin qu'on lui permît de faire sa Première communion. Elle voulut s'y préparer par la confession, par la prière et en offrant à Jésus de nombreux petits sacrifices. Je me suis préparée une année. Pendant ce temps, la Vierge m'aida à purifier mon cœur de toute imperfection. Ce fut le 11 septembre 1910 à Santiago. Par la suite, elle tâchera de communier quotidiennement, autant que cela dépendra d'elle.

En 1914, Juanita lit pour la première fois l'Histoire d'une âme de Thérèse de Lisieux (pas encore béatifiée à l'époque). Plusieurs années de suite, Juanita tombe gravement malade à l'approche du 8 décembre. En 1914, elle a une appendicite qui exige une opération, chose délicate et périlleuse à l'époque, d'autant plus que Juanita a une santé fragile. C'est à cette époque que Juanita ser sent appelée à la vie au Carmel. 

En 1915, Juanita est interne au collège du Sacré-Cœur avec sa sœur Rebeca. Le fait de quitter ainsi le foyer familial est pour elle une grande souffrance car elle aime énormément sa famille. Elle comprend cependant que le Seigneur la prépare ainsi à la grande séparation quand elle entrera au carmel. Elle finira par apprécier le climat du collège qui lui permet de mener une vie chrétienne fervente. Elle commence à écrire son Journal. Elle nourrit et développe sa vie spirituelle par le moyen de l'oraison, de la messe quotidienne et du sacrifice. Bien qu'elle n'ait rien d'une élève exceptionnelle, elle se donne à fond dans les études, y compris dans les matières qu'elle n'aime pas (comme la physique et la chimie), pour plaire à Jésus et satisfaire ses parents. Elle aime aussi venir en aide aux élèves pauvres ou moins douées.

Très tôt, Juanita manifeste un très grand amour des pauvres et les secourt autant qu'elle le peut. Ce fut en cette même année 1915 qu'elle rencontra dans la rue un enfant en haillons, affamé et grelottant de froid. Elle le fit entrer dans la maison de sa famille, lui donna à manger et demanda à l'enfant où il habitait. Elle découvrit que l'enfant vivait dans un taudis des faubourgs de Santiago. Elle visita la famille et, jusqu'à son entrée au Carmel en 1919, prit soin personnellement de l'enfant qu'elle appela Juanito, le faisant manger chez elle et demandant pour lui des vêtements à ses frères. Elle alla même jusqu'à mettre sa montre en loterie afin d'avoir de l'argent pour acheter à Juanito une paire de souliers. Elle se soucia aussi de son éducation, tant humaine que chrétienne. 

 Le 8 décembre 1915, Juanita fait vœu privé de chasteté avec la permission de son confesseur, prenant la résolution de ne pas avoir d'autre époux que Jésus-Christ. Elle renouvellera plusieurs fois ce vœu.

Juanita passe les vacances scolaires à Chacabuco où elle exerce un véritable apostolat auprès des familles des métayers, rassemblant les gens pour les missions, faisant le catéchisme aux enfants, organisant des jeux pour eux, montant une chorale, consacrant les maisons des métayers au Sacré-Cœur, etc. Elle a un don pour transmettre les vérités de la foi aux enfants. 

En 1917, suite à la mauvaise gestion du père de Juanita, la propriété de Chacabuco doit être vendue et la famille de Juanita doit réduire son train de vie. Au milieu des siens qui s'affligent de cette perte, Juanita y voit une invitation providentielle à se détacher des biens de ce monde. 

Juanita devient Enfant de Marie. Elle gardera toute sa vie un lien personnel très fort avec la Vierge Marie à qui elle confie tout. Elle lit les écrits spirituels de sœur Elisabeth de la Trinité (qu’on lisait déjà outre atlantique, v. 9 novembre), carmélite de Dijon avec laquelle elle se découvre une grande affinité spirituelle. Elle s'efforce de vivre constamment en la présence de Dieu qu'elle aime de plus en plus. Elle va jusqu'à dire à son frère Lucho : Que veux-tu, Lucho, le Christ, ce fou d'amour, m'a rendue folle. En septembre 1917, elle prend contact pour la première fois avec la prieure du carmel de Los Andes, ayant la conviction intérieure que c'est là que le Seigneur lui demande d'entrer.

En août 1918, Juanita quitte le collège du Sacré-Cœur pour remplacer au foyer familial sa sœur aînée Lucita qui vient de se marier. Elle se dévoue chaque jour et ne recule devant aucun sacrifice pour faire le bonheur des siens : Je ne croyais pas que la vie de famille était une vie de sacrifices. Cela m'a servi pour me préparer à la vie religieuse… Son frère Lucho dira d'elle qu'elle était la perle de la maison. Juanita écrit dans son Journal : Je dois m'efforcer de procurer le bonheur des autres. Ma résolution est de me sacrifier pour tous.

En janvier 1919, elle rend visite pour la première fois au carmel de Los Andes et demande son entrée dans la communauté. Elle a dix-huit ans.

Elle demande à son père la permission d'entrer au carmel. Bouleversé, son père en larmes lui donne sa permission. Elle entre au carmel et y reçoit le nom de Teresa de Jesús (Thérèse de Jésus).

Elle commence le postulat. Pour elle, la vie d'une carmélite consiste en trois choses : aimer, souffrir et prier : pour la conversion des pécheurs, pour la sanctification des prêtres et pour l'Église. Avec la permission de sa prieure, qui comprend que la postulante est une âme d'exception, Teresa entretient une activité épistolaire intense. Ses lettres irradient l'amour du Christ et la joie de lui appartenir entièrement. Plusieurs de ses amies, touchées par son témoignage, embrasseront elles-mêmes la vie religieuse.

Le 14 octobre 1919, c’est la prise d'habit, en présence de sa famille et de nombreuses amies venues de Santiago. Tous les témoins sont frappés de la joie irradiée par Teresa.

Teresa reçoit au carmel de grandes grâces d'union au Seigneur, mais elle n'est pas exempte d'épreuves spirituelles. Les tentations et les sécheresses intérieures ne lui sont pas épargnées. Si elle a une relation privilégiée avec sa prieure, l'adjointe de celle-ci pour le noviciat la fait beaucoup souffrir en la reprenant constamment.

Elle entame son noviciat. Mais dans les premiers jours de 1920, elle tombe gravement malade. En mars, elle déclare au confesseur de la communauté qu'il ne lui reste plus qu'un mois à vivre ; elle lui demande la permission de faire des pénitences extraordinaires. Le confesseur ne la croit pas (comment pourrait-elle savoir l'heure de sa mort ?) et lui dit de se contenter d'observer la règle du Carmel avec perfection. Elle suit cependant tous les exercices du carême de cette année-là, y compris les jeûnes rigoureux.

Le 2 avril 1920, Vendredi Saint, Teresa commence son chemin de croix à la suite du Christ. Elle passe de nombreuses heures en prière au chœur ce jour-là. On finit par remarquer qu'elle est brûlante de fièvre et on lui dit de s'aliter. Les médecins se succèdent à son chevet, sans parvenir à faire baisser la fièvre qui la dévore. Ils finissent par diagnostiquer un typhus avancé.

Le 5 avril, elle reçoit les derniers sacrements et, le 7 avril, a la joie de pouvoir faire profession religieuse in articulo mortis. Selon la coutume, en effet, une novice en danger de mort peut prononcer ses vœux de religion.

Le 12 avril, vers 19 heures, elle meurt alors qu'elle n'avait pas vingt ans.

 

Le miracle retenu pour la béatification est le suivant : une enfant de onze ans, Marcela, restée plus de cinq minutes noyée dans une piscine, lors d'une sortie en groupe, a survécu, sans séquelles. Ses compagnes avaient prié avec ferveur Teresa, qu’on appelle populairement Teresa de los Andes. La science médicale n'a pas eu d'explication pour ce cas. 

La béatification eut lieu en 1987, la canonisation en 1993.

Sainte Teresa de Jésus ou des Andes est la première Sainte chilienne, la première sainte latino-américaine qui a sa statue en la basilique Saint-Pierre de Rome. Elle a été proclamée patronne du Chili et de la jeunesse.

Inscrite au Martyrologe le 12 avril, elle est cependant fêtée au Carmel le 13 juillet, en-dehors du Temps Pascal, date qui est proche de la fête de Notre-Dame du Carmel et jour de la naissance même de Teresa. 

Jean-Paul II achevait ainsi son homélie : 

 

Tel est son message: en Dieu seul se trouve le bonheur; Dieu seul est joie infinie. Jeune Chilienne, jeune Latino-Américaine, découvre en Sœur Teresa la joie de vivre la foi chrétienne jusque dans ses dernières conséquences. Prends-la comme modèle !

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 23:00

Iulius 1er

337-352

 

Succédant au pape saint Marc, Iulius, fils du Romain Rusticus, fut le trente-cinquième pape.

Le pontificat de ce pape fut marqué par le concile de Sardique (aujourd’hui Sofia, Bulgarie), où le pape avait convié tous les évêques en vue d’examiner la cause d’Athanase d’Alexandrie. Celui-ci fut pleinement réhabilité, après son exil à Trêves et son nouveau bannissement de son siège d’Egypte.

Les opposants à Athanase étaient montés par un certain Eusèbe qui, non seulement penchait pour la doctrine d’Arius (déjà condamné au concile de Nicée, 325), mais aussi intriguait pour faire nommer des évêques non orthodoxes sur les sièges de Constantinople et Alexandrie.

Cet Eusèbe se jeta lui-même le discrédit en ne se présentant pas au concile de Sardique. En revanche, le pape Jules 1er lui fit parvenir une encyclique, considérée comme un chef-d’œuvre à la fois doctrinal et littéraire. 

Outre ce fameux épisode, Jules 1er dut lui-même s’exiler de Rome pendant dix mois, au moment où le Gaulois Magnence s’empara de Rome après avoir fait tuer Constant (troisième fils de Constantin) ; Magnence fut à son tour vaincu et tué à Mursia et le pape put rentrer à Rome.

Jules 1er demanda aux Eglises d’Orient de célébrer Noël au 25 décembre, comme l’atteste saint Jean Chrysostome dans une lettre.

Durant les quinze ans et deux mois de son pontificat, Jules 1er ordonna neuf évêques, dix-huit prêtres et quatre diacres.

 

Il mourut le 12 avril 352 et eut pour successeur Libère.

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 23:00

Giuseppe Moscati

1880-1927

 

La famille Moscati était originaire de Santa Lucia de Serino, (Avellino, Naples, Italie). François Moscati, père de Giuseppe (Joseph), naquit en 1836 dans cette ville, et exerça la profession de magistrat après sa maîtrise de droit. Il fut juge dans le tribunal de Cassino, président du tribunal de Benevento, puis conseiller à la Cour d'appel, d'abord à Ancône et ensuite à Naples, où il mourut le 21 décembre 1897. Il fut l'époux de Rosa de Luca, union de laquelle naquirent neuf enfants.

Le septième, notre Giuseppe Moscati, naquit à Bénévent le 25 juillet 1880. Il fut baptisé six jours après la naissance, fit sa Première communion en 1888 et reçut la Confirmation en 1890.

Il entra au lycée classique Vittorio Emanuele de Naples en 1889. Élève du vulcanologue Giuseppe Mercalli, il obtint son baccalauréat avec mention en 1897, et s'inscrivit à la faculté de médecine. Il soutint une thèse sur l'urogenèse hépatique en 1903, et obtint son doctorat en médecine avec les félicitations du jury.

Il réussit le concours de Collaborateur Extraordinaire auprès de l'Hôpital des Incurables (1903) et celui d'Assistant à l'Institut de Chimie physiologique (1908). 

Il se distingua pour son travail et son dévouement pendant l'éruption du Vésuve du 8 avril 1906. En effet, les Hôpitaux Réunis de Naples avaient une succursale à Torre del Greco, une petite ville près de Naples, à six kilomètres du cratère, où vivaient beaucoup de malades paralytiques et vieux. Giuseppe, en pressentant le danger, fit évacuer 1'hôpital juste avant l'écroulement du toit et sauva tous les hospitalisés. Deux jours plus tard il envoya une lettre au directeur général des Hôpitaux Réunis de Naples, proposant de gratifier les personnes qui l'avaient aidé, mais insista surtout sur le fait qu’on ne devait pas citer son nom.

Suite à l'épidémie de choléra de 1911, il fut appelé par le Ministère au Laboratoire de l'Inspection de la Santé publique, pour faire des recherches sur l'origine du mal et les moyens les plus efficaces pour le vaincre. Il termina son étude rapidement, et présenta une relation sur les interventions nécessaires pour assainir la ville ; beaucoup de ses propositions furent acceptées.

Toujours en 1911, à 31 ans, le docteur Moscati fut reçu au concours de Collaborateur Ordinaire aux Hôpitaux Réunis et cette même année, sur l'initiative d'Antonio Cardarelli, l'Académie Royale de Médecine Chirurgicale le nomma Membre agrégé, tandis que le Ministère de l'Instruction Publique lui attribuait le Doctorat en Chimie physiologique.

Outre son intense travail entre l'Université et l'Hôpital, le professeur Moscati assurait aussi la direction de l'Institut d'Anatomie pathologique. Dans la salle d'autopsie, le professeur Moscati avait eu l’idée de faire accrocher un Crucifix avec ce verset du prophète Osée : O mors, ero mors tua (Ô mort, je serai ta mort, Os 13:14).

Sa mère mourut le 25 novembre 1914, du diabète. Quelques années plus tard, il fut un des premiers médecins à Naples, à expérimenter l'insuline et à enseigner à un groupe de médecins les modalités du traitement du diabète (l'insuline fut expérimentée sur les humains pour la première fois en janvier 1922).

Pendant la Première guerre mondiale, Giuseppe Moscati fit une demande d'enrôlement volontaire, qui ne fut pas acceptée, les autorités militaires préférant lui confier le soin des blessés. L'Hôpital des Incurables fut militarisé. Il visita et soigna environ trois mille militaires.

Le Conseil d'Administration de l'Hôpital des Incurables le nomma officiellement en 1919 Directeur de la 3e Salle Masculine, tandis qu'il continuait à enseigner à un grand nombre d'étudiants.

Le 14 octobre 1922 le Ministère de l'Instruction Publique lui attribua la libera docenza (titre académique italien permettant d'enseigner à titre privé dans les universités et les autres instituts supérieurs) en Médecine Clinique. Trois jours après Moscati écrivait:

Aime la vérité, montre la personne que tu es, sans feinte et sans peur, sans aucun ménagement. Et si la Vérité te vaut la persécution, toi, accepte-la ; si elle t'apporte le tourment, toi, supporte-le. Et si pour la Vérité, il te fallait sacrifier toi-même et ta vie, sois fort dans le sacrifice.

Le 12 avril 1927, un Mardi Saint, le professeur Moscati, après avoir participé à la messe, comme chaque jour, et reçu la communion, passa la matinée à l'hôpital, puis il rentra chez lui et après le repas, s'occupa comme d'habitude des patients qui venaient le consulter à son domicile.

Vers 15 h, il eut un malaise et s'assit dans son fauteuil, où il s'éteignit sereinement. Il avait 46 ans et 8 mois.

 

Deux guérisons miraculeuses lui ayant été attribuées, il fut béatifié en 1975.

En vue de la canonisation, Rome examina la guérison de la leucémie du jeune Giuseppe Montefusco, qui eut lieu en 1979. En 1987, Giuseppe Moscati fut canonisé, 60 ans après sa mort. 

Jean-Paul II affirma : L'homme qu'à partir d'aujourd'hui nous invoquerons comme un Saint de l'Eglise universelle représente pour nous la réalisation concrète de l'idéal laïc chrétien. Giuseppe Moscati, Médecin chef de clinique, chercheur fameux dans le domaine scientifique, professeur universitaire de physiologie humaine et de chimie physiologique, a embrassé de multiples activités avec tout l'engagement et le sérieux que demande le service de la délicate profession de laïc. A ce point de vue Moscati est un exemple non seulement à admirer mais à suivre, surtout par le personnel de santé. Il représente même un exemple pour ceux qui ne partagent pas sa foi.

Les recherches des écrits sur Giuseppe Moscati ont été très difficiles dans la mesure où celui-ci ne conservait que très peu de documents et les écrits que l’on a de lui sont principalement des lettres écrites à des amis. Sans être tertiaire franciscain, Moscati vivait cet idéal dans son esprit : humble, loin de tout esprit carriériste, soumis à l’Eglise, apôtre de la Vérité, pauvre pour lui-même.

Il recommandait à un de ces clients, dans une ordonnance, le meilleur traitement reconstituant :  celui d’épouser Sœur Pauvreté en donnant de grandes aumônes, distribuant tout aux pauvres, à nos hôpitaux, et en se retirant dans une caverne, pour manger seulement des locustes et du miel sauvage ! comme le recommandait Saint François d'Assise. 

La fête liturgique initialement prévue le 12 avril, jour auquel le Martyrologe commémore Giuseppe Moscati, a été déplacée pour éviter que celle-ci ne tombe pendant la Semaine Sainte, ou une semaine proche de Pâques. Celle-ci est donc le 16 novembre, date du transfert des restes de Giuseppe Moscati dans l'église du Gesù Nuovo, trois ans après sa mort.

 

Quelques citations de saint Giuseppe Moscati

 

La vie n'est qu'un moment ; honneur, triomphe, richesse et science disparaîtront avant la réalisation du cri de la Genèse, cri que Dieu lança contre l'homme coupable : tu mourras ! Mais la vie ne finit pas avec la mort, elle continue dans un monde meilleur. À nous tous a été promis, après la Rédemption du monde, que nous rejoindrons ceux que nous avons aimés, le jour qui nous conduira à l'Amour Suprême.

Rappelez-vous qu'en optant pour la médecine, vous vous êtes engagé à une mission sublime. Avec Dieu dans le coeur, persévérez en pratiquant les enseignements de vos parents, l'amour et la pitié envers ceux qui souffrent, avec foi et enthousiasme, sourd aux louanges et aux critiques, disposé seulement au bien.

Quoi qu'il arrive, souvenez-vous de deux choses : Dieu n'abandonne jamais personne. Plus vous vous sentez seul, négligé, méprisé, incompris, plus vous serez près de démissionner sous le poids de graves injustices, plus vous sentirez une force infinie et mystérieuse, qui vous soutiendra et vous rendra capable de bonnes et vigoureuses intentions et vous serez étonné par ces forces quand la sérénité reviendra. Cette force est Dieu !

Les personnes malades sont des figures du Christ. Plusieurs mauvaises personnes, criminelles ou blasphémateurs se retrouvent hospitalisées grâce à Dieu, Il veut les sauver ! Religieuses, médecins et infirmières travaillant dans un hôpital ont une mission : coopérer avec cette bonté inépuisable, pardonnant, se sacrifiant eux-mêmes.

 

Souvenez-vous que vivre est une mission, un devoir, une douleur ! Chacun de nous doit avoir son propre combat. Souvenez-vous que vous devez vous occuper non seulement des corps mais aussi des âmes gémissantes qui viennent à vous...

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