Giuliana Falconieri
1270-1341
Giuliana Falconieri vit le jour vers 1270, dans cette illustre famille de Florence (Italie), où son oncle Alessio fut un des sept co-fondateurs de l’Ordre des Servites de Marie (v. 17 février). Les parents de Giuliana étaient Carissimo et Ricordata.
Carissimo, riche marchand, mais à la conscience scrupuleuse, craignait de n’avoir pas toujours acquis ses richesses honnêtement et demanda au pape l’absolution générale de ses «péchés», puis employa son argent dans les bonnes œuvres. Il mourut fort âgé, peu après la naissance de Giuliana.
Les premiers mots prononcés par celle-ci furent les noms de Jésus et Marie. En grandissant, elle fut toujours étrangère aux choses pratiques : elle ignorait ce qu’était un miroir ; elle ne s’occupait pas du ménage, supposant qu’elle n’en avait que faire. Toute son attention était ailleurs…
En 1285, ayant l’âge légal de l’indépendance, elle demanda à porter l’habit des Servites, dont elle fut la première femme ; elle donna lieu ainsi à la branche des Mantellate (qui portent le manteau). On suppose que le saint exemple de son oncle, Alessio, et l’influence du général de l’Ordre, Filippo Benizi, ne furent pas étrangers à ce choix de l’adolescente.
Giuliana savait déjà ce qu’était une discipline ou un cilice ; elle y ajouta d’autres mortifications, par exemple le jeûne complet les mercredis et vendredis, où elle ne prenait que la sainte Hostie eucharistique. Le vendredi, elle se flagellait jusqu’au sang ; le samedi, elle ne prenait qu’un peu d’eau et de pain et passait toute la journée dans la contemplation des douleurs de Marie.
A la mort de sa mère, elle réunit d’autres vierges qui, comme elle, vivaient - mais dans leur famille - l’idéal des Servites. Cette branche féminine de l’Ordre des Servites fut approuvée par le pape en 1304.
En 1306, Giuliana accepta d’être la Supérieure, donnant l’exemple de la plus humble des servantes de toutes les Religieuses ; elle dormait peu, et sur la terre nue, elle priait parfois pendant vingt-quatre heures ; elle apaisa les discordes civiles, et s’intéressa aux pauvres et aux malades, qu’elle guérissait par le seul contact de ses mains.
Les dernières années, elle ne pouvait plus prendre de nourriture, pas même l’Hostie consacrée, de sorte qu’au moment de mourir, elle s’étendit à terre, se fit étendre un corporal sur la poitrine et y déposer la sainte Hostie : celle-ci disparut miraculeusement, absorbée par Giuliana. Elle mourut alors en disant : Mon Jésus.
C’était le 19 juin 1341.
Lors de la toilette funèbre, on remarqua comme imprimée sur son cœur l’hostie, le Corps du Seigneur qu’elle avait tant désiré. C’est en souvenir de ce prodige que les Mantellate portent sur leur habit l’image d’une hostie.
Le pape confirma en 1678 le culte qu’on lui rendait, ce qui correspondait à une béatification ; la canonisation se fit en 1737.