John Kemble
1599-1679
Né en 1599 à Rhydicar Farm (Saint-Weonards, Herefordshire, Angleterre), il était le fils de John et Anne Kemble, catholiques et parents de quatre prêtres.
John fut ordonné prêtre à Douai en 1625 et retourna en Angleterre aussitôt après, dans les régions de Monmouthshire et Herefordshire, où la persécution n’était pas aussi rigoureuse que dans d’autres régions.
Lors du fameux et triste complot de Titus Oates, de fausses accusations furent lancées contre le prêtre John Kemble, qui fut arrêté dans la maison de son frère, à Pembridge Castle. Il refusa de se cacher, ne voulant pas abandonner son «troupeau» ; on dit que l’épouse et les enfants de John Soudamore, qui vint arrêter John Kemble, étaient parmi les propres paroissiens du prêtre.
Ce bon prêtre, alors âgé de quatre-vingts ans, fut traîné à Londres et interrogé. Il fut évident qu’il n’avait rien à voir avec ledit complot, mais il était coupable pour le crime d’être un prêtre catholique. On le condamna au supplice «habituel» : à être pendu, éviscéré et écartelé.
Ramené à Hereford pour y être exécuté, le père Kemble prit le temps d’achever ses prières, et partagea avec la foule une dernière pipe et un dernier verre. Il ajouta : L’échec des autorités de Londres à me mélanger au complot, montre bien que je ne meurs que pour le fait d’appartenir à la religion catholique, cette même religion qui a permit à l’Angleterre de devenir un royaume chrétien.
Son bourreau était dans une grande angoisse ; le prêtre le réconforta. On raconte qu’il lui dit : Anthony, homme loyal, mon ami Anthony, n’aie pas peur, fais ton devoir. Je te pardonne de tout mon cœur. Loin de me causer du déplaisir, tu me fais un grand plaisir.
Kemble eut la «permission» de mourir vraiment avant d’être éviscéré, de sorte qu’on lui épargna cette douloureuse agonie qu’on imposa à tant d’autres Martyrs anglais.
C’est le 22 août 1679 qu’il fut martyrisé à Widemarsh Common (Hereford). Autant les Protestants que les Catholiques pleurèrent ce grand gentilhomme.
Après avoir prié par l’intercession du Martyr, Madame Scudamore recouvra l’ouïe, et sa fille fut guérie d’un cancer à la gorge.
John Kemble fut béatifié en 1929 et canonisé en 1970.
Un autre miracle, retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert Mayne et de tous ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.