4e dimanche de l’Avent - C
La première lecture de ce quatrième dimanche d’Avent est extraite cette année du prophète Michée, un contemporain du prophète Isaïe, donc du huitième siècle avant Jésus-Christ.
On reste frappé de la précision de cette prophétie, citant explicitement Bethléem, d’où sortira celui qui doit gouverner Israël, et dont les origines remontent aux temps anciens, à l’aube des siècles.
Bien sûr, pour certains Juifs, cette prophétie avait un goût strictement politique et humain : ce nouveau chef devait faire battre en retraite l’occupant romain. Mais pour les âmes spirituelles, il s’agissait du Sauveur promis, l’Envoyé de Dieu, le vrai Berger qui mène ses brebis en sécurité et leur apporte la paix, le Messie qui instaurait la nouvelle naissance.
Quand les Rois Mages, peu après la naissance du Christ, chercheront le Roi qui vient de naître (Mt 2:2), les grands prêtres et les scribes répondront sans ambage qu’effectivement il devait naître à Bethléem, citant la prophétie de Michée.
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Le psaume 79 qui suit n’est pas à proprement parler un psaume prophétique, car il semble s’appliquer à la situation d’Israël après le sac de Jérusalem au 6e siècle.
Mais une interprétation biblique de cette supplique peut très bien coïncider avec la venue du Sauveur en Israël, cette Terre Promise qui fut (et reste encore, hélas !) le théâtre de tant de combats, d’invasions, d’exils, de larmes.
Aujourd’hui, la liturgie n’a gardé que quelques versets de ce psaume, les plus significatifs pour notre “Vigne”, l’Eglise, qui a tant souffert à travers les siècles d’attaques humaines, externes et internes.
Mais il s’agit aussi de notre vigne personnelle intérieure, car chacun de nous est un champ où Dieu veut cultiver une vigne fructueuse, abondante, et dans laquelle malheureusement nos fréquentes tentations et nos chutes gâtent les fruits et parfois même détruisent la récolte.
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C’est à un autre psaume (Ps 39:7-9) que fait allusion la deuxième lecture, extraite de la Lettre aux Hébreux.
De cette longue supplique à Dieu, saint Paul (ou un de ses plus proches collaborateurs) cite trois versets qui s’appliquent véritablement à la mission du Christ sur terre : Tu m’as fait un corps (c’est l’Incarnation) ; Me voici, pour faire ta volonté (ce sera la constante prière de Jésus sur terre, qui culminera à Gethsémani : Non pas ma volonté, mais la tienne (Mt 26:39).
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Enfin, l’évangile du jour nous fait revivre la rencontre de Marie et d’Elisabeth.
Marie vient de concevoir Jésus après le départ de l’Ange à Nazareth, et Elisabeth est enceinte de Jean-Baptiste depuis six mois. Devant ce signe de Dieu, qui permet ces deux miracles (car Elisabeth était âgée et stérile, et Marie conçoit maintenant sans l’intervention de l’homme), ces deux saintes femmes exultent, comme le petit Jean-Baptiste qui tressaille de joie dans le ventre de sa sainte mère : ensemble ils se réjouissent de l’arrivée du Sauveur.
Elisabeth improvise ces sublimes paroles que répéteront, à sa suite, des millions et des millions de bouches : Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni, tandis que Marie chante le Magnificat, que toutes les personnes consacrées reprennent chaque soir à la fin de Vêpres.
C’est saint Luc qui nous raconte tous ces détails historiques, dans le premier chapitre de son évangile. On sait qu’il a connu personnellement Marie, et donc qu’il en a reçu des confidences, des explications extrêmement précises et indubitables.
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Le dernier mot d’aujourd’hui sera une invitation à bien examiner la Prière du jour et à l’apprendre par cœur : c’est l’oraison-même qui clôt l’Angelus, cette prière très ancienne que les chrétiens ont eu coutume d’élever à Dieu matin, midi et soir, pour commémorer avec action de grâce l’Incarnation, la Passion et la Résurrection de Jésus-Christ. Cette belle prière toute simple pourrait très facilement retrouver sa place dans nos habitudes quotidiennes.
Voici comment se prie l’Angelus :
L’ange du Seigneur porta l’annonce à Marie.
Et elle conçut du Saint Esprit. Je vous salue, Marie…
Voici la servante du Seigneur :
Qu’il me soit fait selon ta parole. Je vous salue, Marie…
Et le Verbe s’est fait chair.
Et il a habité parmi nous. Je vous salue, Marie…
Prions. Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs : par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé, conduis-nous par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ notre Seigneur. Amen.