Jorge, Aurelio et Natalia, Félix et Liliosa de Cordoue
† 852
Il s’agit ici de cinq Martyrs de la persécution islamique de Cordoue, sous Abderramane II, dont les informations nous ont été rapportées par s.Eulogio (v. 11 mars).
On sait combien est exigeante la loi coranique, qui ne supporte pas la moindre critique du monde et de la religion islamiques et les punit de mort.
L’évêque de Cordoue convoqua un concile en 852, où l’on rappela l’interdiction pour les Chrétiens, de se présenter volontairement à la torture et à la mort. Mais certains jugèrent qu’il ne fallait pas hésiter à rendre témoignage à la Foi et, s’opposant au silence de beaucoup, préférèrent parler ouvertement, cherchant par là à affermir les cœurs faibles et, si possible, à convertir des Musulmans à la Vérité.
Jorge était un moine, peut-être diacre, originaire de Palestine, dont le nom pourrait donc être Georgios. C’était un grand ascète, d’humeur toujours égale, qui avait porté la mortification jusqu’à se priver de bain pendant trente ans. Etranger, il pouvait être ignoré mais il ne cacha pas sa Foi.
Aurelio était né d’un Arabe et d’une Espagnole de la haute société. Devenu orphelin, il fut élevé chrétiennement par une tante. Devenu grand, il crut licite un certain conformisme aux usages des autorités occupantes, mais sans abandonner sa religion chrétienne.
Natalia (qui portait aussi le nom de Sabigothe) était née vers 825, fille de parents musulmans mais, à la mort de son père, fut amenée au christianisme par son beau-père, que sa mère épousa en secondes noces. Le couple d’Aurelio et Natalia avait une petite fille. Natalia assista au martyre d’un certain Juan (différent de celui du 27 septembre) et conçut désormais le désir, partagé par son époux, de témoigner ouvertement le Christ.
Félix était un cousin d’Aurelio et se comportait à peu près comme ce dernier.
Liliosa, l’épouse de Félix, était la fille de Chrétiens «clandestins» et, de concert avec son époux, pratiquait à la maison la Foi chrétienne, dans la prière et l’amour de l’Evangile.
Et voici comment s’enchaînèrent les événements. Aurelio vit un jour passer dans la rue tout un attroupement autour d’un Chrétien qu’on avait juché sur un âne mais tourné vers la queue de l’animal : chacun était invité à le fouetter, le frapper, l’insulter ; le pauvre homme avait le dos en sang.
Aurelio jugea que son attitude avait été jusque là une trahison. Avec Natalia son épouse, ils décidèrent désormais de vivre dans la pénitence et la charité ; ils mirent de côté ce qui aurait été nécessaire à l’entretien de leur fillette. Natalia retira ouvertement le voile des femmes musulmanes.
Liliosa fit de même.
Les deux couples ne tardèrent pas à être convoqués, et Jorge avec eux. On leur donna quatre jours pour réfléchir et se rétracter. Tous restèrent fidèles au Christ. Jorge n’hésita pas à traiter le Fondateur de l’Islam de ministre de l’Antichrist et labyrinthe de tous les vices.
Tous les cinq furent condamnés à mort et décapités : d’abord Félix, puis Jorge, Liliosa, Aurelio et Natalia.
C’était le 27 juillet 852.
Ils sont tous cinq commémorés le 27 juillet dans le Martyrologe Romain.