Dalmau Llebaria Torné
1877-1936
Dalmau ou Dalmacio était né le 5 octobre 1877 à Falset (Catalogne, Espagne).
Il fit des études aux séminaires de Tarragone, mais dut partir à la guerre hispano-américaine à Cuba.
Jeune, Dalmau demanda à Dieu deux grâces : être prêtre, et être martyr.
Il fut ordonné prêtre en 1902.
Les paroisses de son activité pastorale furent Ulldemolins, Siurana, Aleixar, Alforja, Belltall, Solivella, Sant Martí de Maldà, enfin Montblanc.
Ce fut un homme de Dieu, effacé et bon avec tout le monde. Son zèle se manifesta surtout pour les Exercices spirituels dans la paroisse et pour encourager l’Action catholique.
Pour les Exercices spirituels (retraites), il réussissait à rassembler beaucoup d’hommes et de jeunes, avec lesquels il priait. Il ne prêchait pas toujours lui-même ; sans jalousie, il invitait d’autres prêtres.
Grâce à son action persévérante, son groupe d’Action catholique des jeunes fut le plus important du diocèse.
Arriva la révolution de juillet 1936. Dans la matinée du 21 juillet, on essaya de mettre le feu aux porte de l’église : il se précipita avec son vicaire pour éteindre le feu avec l’eau bénite. Sage intervention !
Puis ils célébrèrent chacun leur dernière Messe dans l’église, toutes portes fermées, et mirent le Saint Sacrement en sûreté, ainsi que les ornements et les objets précieux (les calices, les ciboires).
Dans l’après-midi, ils se réfugièrent dans une famille de la paroisse. Au moment du souper, on vint arrêter don Dalmau, qui fut emmené à la mairie, mais remis en liberté. On le reprit vers minuit pour l’emmener à la prison de Montblanc.
Là il retrouva les jours suivants le Cardinal Vidal, Mgr Borrás et d’autres confrères ; il redonnait courage à tous, il confessait, ils priaient ensemble. Puis arriva son vicaire, don Josep Colom, qui devait être fusillé le 4 août suivant.
Fin juillet, on le fit aller à l’église pour ouvrir les portes des Archives paroissiales, qui se trouvaient au-dessus de la sacristie. Quand il vit de là dans quel état était l’église, il en fut douloureusement affecté.
Le 22 août, après un mois d’emprisonnement, on voulut le conduire à Tarragona avec deux autres prêtres. On leur disait que, pour plus de sécurité, on les menait à un des bateaux-prisons. En quittant ses compagnons de prison à Montblanc, don Dalmau leur dit : Courage ! Au Ciel !
Durant le voyage, il exprima sa conviction qu’il allait au martyre, s’en remettant pleinement entre les mains de Dieu. A un moment, don Dalmau dit au chauffeur : S’ils ne me tuent pas, j’en serai reconnaissant toute la vie ; s’ils me tuent, je vous protègerai tout spécialement du haut du Ciel.
La voiture les déposa à Tarragona et retourna à Montblanc. Les trois prêtres furent alors conduits à quelque deux kilomètres de là sur la route de Barcelone et, au lieu-dit La Creu de la Guineu, assassinés, pour le seul fait d’être des prêtres.
Après avoir été prêtre, don Dalmau venait d’obtenir l’autre grâce : être martyr.
D’après l’autopsie, les prêtres avaient été fusillés de dos. Ce fut le 22 août 1936.
Don Dalmau fut béatifié en 2013.